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Syrie: perspective grandissante d'une série de frappes aériennes

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«Situation room», Maison Blanche, en juillet 2013.
«Situation room», Maison Blanche, en juillet 2013.
AFP PHOTO / Official White House Photo by Pete Souza

Par RFI
Les choses évoluent très rapidement sur le plan diplomatique. Les déclarations laissent présager un axe Washington-Londres sur la Syrie. Les deux alliés seraient en train de préparer une intervention. La Turquie est volontaire pour rejoindre une coalition. Mais une telle opération se ferait sans l'aval du Conseil de sécurité des Nations unies.

Le scénario le plus probable ? Une série de frappes aériennes, étalée sur quelques jours, sur des cibles prédéfinies. La coalition serait menée par les Etats-Unis. Ces dernières semaines, Washington a déployé quatre destroyers en mer Méditerranée. L’armée américaine a aussi un porte-avions positionné en mer Rouge, l’USS Truman. Elle dispose par ailleurs de F16 stationnés pendant le printemps en Jordanie.
Les autres pays de la coalition peuvent-ils aussi frapper le territoire syrien ? La France et le Royaume-Uni sont prêts à participer. Ce mardi 27 août, le président François Hollande a ouvert la conférence annuelle des ambassadeurs à Paris en se contentant d’invoquer la responsabilité de protéger les civils. C’est sous cet étendard que l’opération est justifiée à Paris (voir encadré).
Les dispositifs militaires britanniques et français dans la région sont légers. Le porte-avions Charles de Gaulle n'a pas bougé de Toulon. Seule petite activité inhabituelle de l’armée française : Paris dispose d'avions Rafale basés dans le Golfe. Le ministre français de la Défense s’est d’ailleurs rendu aux Emirats arabes unis ce mardi.

L'USS Gettysburg (premier plan) et l'USS Truman en Méditerranée, le 3 août 2013.
AFP PHOTO/US NAVY - Jamie Cosby
Rouages cruciaux
Quant à la Grande-Bretagne, elle dispose d'un sous-marin en Méditerranée. Il peut tirer des missiles de croisière. Ce mardi, le Premier ministre britannique David Cameron a rappelé le Parlement, qui était en vacances, pour une session extraordinaire qui se tiendra ce jeudi. Une seule question à l’ordre du jour : la Syrie.
Quid des pays voisins de la Syrie ? La Turquie l’a réaffirmé ce mardi : elle est prête à rejoindre une coalition militaire contre le régime syrien. L’attaque chimique présumée du 21 août est qualifiée de crime contre l'humanité, qui ne doit pas rester impuni selon le ministre turc des Affaires étrangères. Les Américains disposent d’une base en Turquie. Elle a déjà été utilisée pour différentes opérations, dont la guerre du Golfe.
Comme à son habitude, le Royaume de Jordanie clame haut et fort que Washington ne va pas utiliser ses bases militaires. Mais pendant la guerre du Golfe, puis la guerre contre l’Irak, le petit pays a servi de base arrière pour les Etats-Unis. En clair, la position stratégique de la Jordanie et de la Turquie, et leur coopération militaire ancienne avec les Américains, font de ces deux pays des rouages cruciaux dans le dispositif.

Le roi Abdallah II de Jordanie à gauche, avec Barack Obama à la Maison Blanche à Washington, en avril 2013.
AFP PHOTO/Nicholas KAMM
Embrasement
Quelles sont les sites ciblés par d’éventuelles frappes ? Comme à l’accoutumée : aéroports militaires, bases militaires, sans doute aussi les centres de stockage d’armes chimiques ou conventionnelles. L'idée : punir la Syrie, et non détruire le régime. Il ne s’agit pas d’un scénario à l'irakienne (2003).
Reste une inconnue : la réaction syrienne. Certains experts considèrent que Damas ne réagira pas. Après deux ans et demi de guerre civile, son armée serait épuisée, et sa capacité de nuisance amoindrie. Mais le régime dispose de missiles Scud. Et le ministre syrien des Affaires étrangères a déclaré ce mardi qu'en cas d'attaque, son pays avait des moyens de défense qui pourraient surprendre. La réponse syrienne dépendra peut-être des cibles visées. Si les Etats-Unis ciblent des lieux politiques comme le palais présidentiel, la réaction sera éventuellement différente.
La Syrie a deux alliés : le Hezbollah, et surtout l’Iran. Déjà affaibli par des sanctions, le régime de Téhéran peut-il se payer le luxe d’une intervention directe ? Certains prédisent l'embrasement de la région.

Devant la conférence annuelle des ambassadeurs à Paris, François Hollande a réservé ses premiers mots à la Syrie. Le président français a confirmé qu'en cas d'attaque militaire contre le régime de Damas, la France en sera.

François Hollande, le 27 août 2013 devant la conférence des ambassadeurs à Paris.
Des mots très forts, comme pour frapper les esprits et les préparer à une intervention qui ne devrait plus tarder bien longtemps, même si François Hollande ne l'a pas explicitement annoncée. Le monde est saisi d'effroi devant cet acte abject, cette ignominie que représente l'utilisation d'armes chimiques, a déclaré le président en ouverture de son discours. « La France est prête à punir ceux qui ont pris la décision effroyable de gazer des innocents », a-t-il affirmé. Un ton ferme et combattif qui ne laisse aucun doute : la France ne restera pas en retrait.
Tout d'abord, François Hollande a pris soin de rappeler que l'engagement de Paris auprès de la Coalition nationale syrienne est ancien. La France est la première à avoir reconnu la CNS comme la représentante légitime du peuple syrien. Et c'est aussi la France qui avait réuni la conférence des Amis du peuple syrien dès juillet 2012. Le conseil de défense français se réunira ce mercredi. Puis, jeudi, François Hollande recevra le chef de la CNS, annonce la présidence.
Surtout, Paris devrait prochainement livrer des armes à la Coalition. Le président l'a clairement laissé entendre, en annonçant sa décision d'accroître le soutien militaire à la Coalition dans le respect de nos engagements européens. La levée de l'embargo de l'Union européenne sur les armes le 27 mai n'avait guère été suivie d'effet. Cela devrait donc changer.
Pas un mot ou presque pour l'ONU : la recherche d'une riposte appropriée doit se faire, a dit François Hollande, une fois achevé l'essentiel de la mission des enquêteurs des Nations unies, une formule assez vague pour que l'intervention puisse avoir lieu à tout moment. Après une heure de discours, c'est aussi sur la Syrie que le chef des armées a conclu son discours, évoquant la lourde responsabilité qui pèse sur ses épaules de chef d'Etat. Agir ou laisser faire les autres ? François Hollande a tranché. Ce sera : agir.

François Hollande, président de la République française
Conférence des ambassadeurs, Paris, le 27 août 2013
Tout porte à croire que c'est le régime qui a commis cet acte abject, qui le condamne définitivement aux yeux du monde. Car c'est une ignominie que de recourir à des armes que la communauté internationale a bannies depuis 90 ans.
 
27/08/2013 par RFI

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