Le 05/12/2013
Le Chef de l’Etat a regagné hier Kinshasa, la Capitale, après la tournée qu’il a effectuée dans les trois provinces de l’Est, à savoir, la Province Orientale, le Nord et le Sud-Kivu où il est allé, entre autres, pour réconforter les congolais de cette partie de la République, après la victoire éclatante des Fardc sur le M23. C’est à 15h40’ que l’avion présidentiel a atterri à l’aéroport international de N’djili. Au bas de la passerelle, une équipe d’accueil restreinte, conduite par Maman Olive Lembe Kabila qui, elle aussi, revenait également d’un voyage. Après donc la joie de retrouver une population complètement acquise à sa cause qu’il n’avait plus revue depuis le début de l’aventure M23, Kabila revient à Kinshasa où, ici, ce sont les politiques qui l’attendent d’un pied ferme, pour la suite de ses promesses du 23 octobre dernier, en marge de la clôture des concertations nationales. Depuis, beaucoup de structures ont été mises en place : le Comité National de Suivi des Résolutions des Concertations Nationales ; le Conseil Economique et Social et la Cour Constitutionnelle. Cependant, le pays tourne au ralenti. Le Gouvernement, réputé démissionnaire, est devenu pratiquement un chien édenté. Avec des mandataires intérimaires interdits de tout mouvement et d’engagement. Conséquence, les hommes d’affaires font la loi, le mois de décembre aidant, les prix des produits de consommation courante ont pris de l’ascenseur. Et, pourtant, le Gouvernement avait pris un certain nombre de mesures, pour prévenir ce dérapage qui, pratiquement, est une seconde nature dans le chef des commerçants, nationaux comme étrangers. Il y a lieu de faire quelque chose.
Il a pris des gros risques, même s’il était accompagné de sa garde, de parcourir des ‘‘zones rouges’’ de l’Est, minées par les groupes armés, par sa jeep 4x4. Joseph Kabila est allé jusqu’à Bunia, en route. Mais, quelles routes ? Totalement rebutantes, elles n’ont pas découragé le numéro Un congolais qui voulait passer en revue, les populations de l’Est, localité après localité ; palper leurs réalités au quotidien afin de donner des orientations sur base du concret. A Bunia, il a lancé une mise en garde à ‘‘Cobra Matata’’, ce hors-la-loi qui sème l’insécurité dans cette partie de la Province orientale. ‘‘Cobra’’ n’est pas plus fort que le Congo, a-t-il prévenu.
Au Nord-Kivu, Joseph Kabila a été dans les territoires jadis sous contrôle du M23, mais aujourd’hui totalement libérés et sous contrôle de l’armée régulière. Partout où il est passé, le Chef de l’Etat a été accueilli triomphalement par une population qui n’aspirait qu’à la liberté, après des décennies d’insécurité récurrente.
A Goma, Joseph Kabila a présidé une réunion du Conseil de Ministres où des mesures importantes ont été annoncées.
Au Sud-Kivu, à Bukavu, Kabila Kabange a réuni les Officiers Généraux de l’Armée, pour leur transmettre, de vive voix, ses félicitations. Il a saisi cette opportunité pour lancer un appel à la vigilance. Car, pour lui, la guerre n’est pas terminée, les ennemis du Congo n’ayant pas encore totalement désarmé.
Pour le Chef d’Etat-major Général des FARDC, le Général Didier Etumba, cette victoire est obtenue sous l’autorité directe du Commandant Suprême.
Finir Kampala
L’on devra retenir que, outre la victoire militaire sur le M23, Joseph Kabila est plus que déterminé à signer, politiquement et diplomatiquement, le certificat de décès de ce mouvement rebelle. C’est ce qui justifie le voyage aller-retour qu’il a effectué à Entebbe, depuis Goma, pour échanger avec la médiation ougandaise.
Aux dernières nouvelles, il nous revient que lors de la prochaine rencontre, la toute dernière de Kampala, l’on assistera, d’une part, à une déclaration solennelle d’abandon de la rébellion du M23. Et, de l’autre, à la signature d’un acte final par les Chefs d’Etat de la CIRGL.
Sortir le pays de la léthargie
Depuis l’annonce de la mise sur pied d’un Gouvernement de cohésion nationale, le pays s’est arrêté. En interdisant à ses Ministres tout mouvement et tout engagement, Matata Ponyo a vidé l’essentiel des prérogatives de ses collaborateurs, mais aussi des mandataires publics sous tutelle de ces derniers. Conséquence, une sorte de relâchement qui fait que le taux de change a subi un contrecoup, quittant les 900 FC le dollar, pour atteindre 920, voire 930 FC le dollar. Avec un effet d’entrainement sur les prix des biens et services, en ce mois de décembre où paramètres macroéconomiques se confondent avec la mauvaise foi des opérateurs économiques.
Il appartient au Chef de l’Etat de réanimer la nation, en concrétisant sa promesse de Gouvernement de cohésion nationale.
Mais, seulement, supputent certains analystes, il serait prématuré d’espérer voir cette équipe d’ici la fin de l’année. D’autant plus que jusqu’ici, aucune consultation officielle n’a été menée dans ce sens. Et, en cette matière, les congolais sont connus pour leur manque d’empressement. Ils savent plutôt tirer les choses en longueur. Fort de cette expérience, nombreux sont ceux qui pensent qu’il est probable que l’on traverse l’année avec l’équipe Matata. A moins qu’en dernière minute, Kabila en décide autrement.
La Pros.