Kinshasa, le 05/12/2013
« Tous les bandits communément appelés « Kuluna » dans les rues de Kinshasa seront traqués jusque dans leurs derniers retranchements », réaffirme le général Seguin Ngoy Sengelwa![alt]()
Point de pitié pour les « Kuluna ». Pas non plus la moindre indulgence pour les parents des « Kuluna » fuyards. Ils ne bénéficieront d’aucune circonstance atténuante, prévient le général de la Police nationale congolaise (PNC), Ngoy Sengelwa Kyo, nouveau commandant de l’Opération « Likofi ».
Rien ne saurait détourner la Police nationale congolaise de sa détermination à enrayer le gangstérisme de rue à Kinshasa. L’Opération « Likofi » ou « Coup de poing » lancée depuis quelques semaines à Kinshasa doit continuer son bonhomme de chemin. Avec la même ampleur, insiste l’officier général de la PNC, Ngoy Sengelwa, commandant de ladite opération.
S’exprimant hier mercredi 4 décembre sur la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC), le général Ngoy Sengelwa n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. « Tous les bandits communément appelés « Kuluna » dans les rues de Kinshasa seront traqués jusque dans leurs derniers retranchements », dit-il. Mais qu’en sera-t-il des « Kuluna » ayant échappé jusqu’ici des mailles du filet de la Police ? A cette question, le général Ngoy Sengelwa se veut précis. « La Police les poursuivra partout », souligne-t-il. Le nouveau commandant de l’Opération « Likofi » va loin. Toujours en rapport avec les « Kuluna » centrifuges, le Général Ngoy Sengelwa minimise leur tentative. « Les parents qui ont aidé leurs enfants criminels à sortir des frontières de Kinshasa seront poursuivis pour complicité et participation à l’association de malfaiteurs ».
UNE OPERATION A LA MESURE DE L’AMPLEUR DU MAL
Jamais, de mémoire collective des Kinois, un cas de décès n’a été l’objet d’une joie spontanée dans la ville. Jamais non plus, une opération n’a fait l’unanimité dans les rues de la capitale, quel qu’en soit les effets bénéfiques. Voilà que pour une fois, la population de Kinshasa appuie la traque des « Kuluna ». Pas la moindre goutte de larme devant le corps d’un membre de ce gangstérisme de genre nouveau. Bien au contraire. Dans différents quartiers populaires de la capitale congolaise, les populations poussent un ouf de soulagement. Pur sadisme ? Sans doute pas. La nonchalance des Kinois vis-à-vis du sort réservé à ces bandits de rue, traduit exactement un sentiment de libération. Ils se disent finalement, être désormais à l’abri des forfaits de ces jeunes criminels qui ont réussi à instaurer la jungle et la terreur en pleine ville.
A tout point de vue, le phénomène « Kuluna » à Kinshasa a fini par engendrer une nouvelle sociologie d’insécurité. Devant un tableau plutôt sombre des dégâts causés par ces bandits, il était donc temps que les dirigeants du pays adoptent une politique de sécurité, proportionnelle au mal. Au jour d’aujourd’hui, les faits ont finalement prouvé que le « Kuluna » n’était pas un simple épiphénomène urbain. Au contraire, il est un véritable mal qui en est arrivé à défier aussi bien l’appareil judiciaire que le dispositif sécuritaire du pays. Principalement dans la capitale.
C’est donc ici que les Kinois dans l’ensemble, soutiennent l’ « Opération Likofi ». Aussi, la population met-elle en garde quiconque serait tenté de contrecarrer l’élan de ladite opération. Dans le lot, les Kinois tirent les oreilles aux activistes de certaines ong de défense de droit de l’homme occupant les tours d’ivoire en plein-centre-ville. Ces ong n’ont pas tort lorsqu’elles parlent du respect de la vie humaine. Elles ont mille et une fois raison quand elles défendent le caractère sacré de la vie humaine. Mais elles perdent toute la raison quand ils analysent les faits, sans tenir compte des réalités de la vie dans les quartiers populaires de la capitale. Ces Ong auraient sans doute compris le martyr que vivent ces populations au quotidien, le jour où elles délocaliseront leurs sièges. Par exemple, quitter le centre-ville pour un quartier périurbain. L’idéal serait là. Car, ce n’est pas en circulant sur le boulevard avec des vitres complètement montées, que ces activistes feraient un travail appréciable en termes de défense des droits de l’Homme.
MAINTENIR L’ELAN POUR UNE VILLE ZERO «KULUNA»
Les festivités de fin d’année arrivent presque à grand pas. Soit dans quelque vingt-six jours seulement. D’ailleurs même moins, quand on sait que l’enthousiasme commence déjà dans la nuit du 24 décembre avec le Réveillon de Noël. Dans les rues de la capitale, la traque des « Kuluna » est un motif de fierté légitime. Aussi, les Kinois se disent-ils rassurés de fêter tant soit peu en toute sécurité.
Cependant, on devrait éviter que l’ «Opération Likofi » soit un fait ponctuel. C’est-à-dire une opération qui n’aura pas survécu au-delà des fêtes de fin d’année. Parce qu’il s’agit d’une lutte menée contre l’insécurité à Kinshasa, plus d’un Kinois exhorte la Police à maintenir l’élan. Car, qu’il s’agisse des fêtes ou pas, la sécurité des personnes et leurs biens demeure, plus qu’une préoccupation, un combat de tous les jours pour les dirigeants du pays. Honnis soient, ceux qui prennent la défense des « Kuluna », comme si ces bandits sont les seuls à qui reconnaitre le droit à la vie, et pas là leurs victimes. On meurt comme on a vécu. N’est-ce pas? Laurel KANKOLE