Lettre du site DC aux Conseillers politique du Chef de l'Etat !
Non : Eugène Diomi n'est pas le fils de Gaston Diomi Diogas !
Le site web du parti " Démocratie chrétienne" d'Eugène Diomi Ndongala a lancé un "Appel pathétique aux Conseillers politiques qui campent autour du Président Kabila". Il a commencé son message par l'histoire du roi Salomon relatée en I Rois 11. Sont retenus les versets suivants : "l'Éternel fut irrité contre Salomon, parce qu'il avait détourné son cœur de l'Éternel, le Dieu d'Israël, qui lui était apparu deux fois. Il lui avait à cet égard défendu d'aller après d'autres dieux; mais Salomon n'observa point les ordres de l'Éternel. Et l'Éternel dit à Salomon: Puisque tu as agi de la sorte, et que tu n'as point observé mon alliance et mes lois que je t'avais prescrites, je déchirerai le royaume de dessus toi et je le donnerai à ton serviteur"... (...) "Néanmoins, Dieu ne frappa le Roi Salomon ni son royaume de son vivant. Il dit: "Seulement, je ne le ferai point pendant ta vie, à cause de David, ton père. C'est de la main de ton fils que je l'arracherai. Je n'arracherai cependant pas tout le royaume; je laisserai une tribu à ton fils, à cause de David, mon serviteur, et à cause de Jérusalem, que j'ai choisie."
Se tournant alors vers les Conseiller politiques du Président Joseph Kabila, le site affirme : "Cette histoire devait nous servir de leçon pour plaider la fin tragique de l'Honorable Député Eugène Domi. Dans un pays où l'histoire devrait être vénérée, les Conseillers politiques qui bourdonnent dans les oreilles de Kabila devraient trouver, si pas un motif humanitaire, mais une raison historique valable qu'ils devraient présenter devant leur chef, Joseph Kabila et l'encourager d'arrêter son assassinat lent mais sûr du pauvre Eugène Diomi Ndongala".
Le site présente alors Eugène Diomi Ndongala en "fils de Gaston Diomi Mudietu (Diogas)" et souligne que ce dernier est "sinon l'un des pères de l'Indépendance du Congo" qui, aux côtés des compagnons de lutte comme "Edmond Nzeza, Antoine Kingotolo, Daniel Kanza, Joseph Kasa-Vubu, Arthur Pinzi, Alphonse Nguvulu(...) ont tous eu le courage de tenir ferme devant les colons Belges pour pousser à l'indépendance du Congo".
Il rappelle qu'"A la table ronde, en 1958, ils parlèrent tous le même et un seul langage pour mettre fin à la colonisation et pousser à l'indépendance du pays qui est, aujourd'hui, sous la coupe sanguinaire de Joseph Kabila avec la bénédiction directe et tout azimut de ceux qui sont sensés connaître cette partie de notre histoire mais qui ferment hypocritement les yeux à causes des avantages sociaux et monétaires dont ils continuent à bénéficier du Raïs".
Le reste de la lettre n'est que succession de menaces ouvertes à l'endroit du Chef de l'Etat et d'insinuations malveillantes à l'égard de ses Conseilleurs.
Drôle de manière de lancer un appel...pathétique !
Droit de grâce ? Amnistie ?
La première observation à faire d'emblée est que le site soutient une imposture. Car Eugène Diomi Ndongala n'est pas le fils de Gaston Diomi Diogas, le premier des bourgmestres de la commune de Ngiri-Ngiri, à Kinshasa. Le fils Diomi, qui porte le même nom, est Me Eugène DiomiNdongala. Le président de Dc est plutôt le neveu de Diogas. Quand bien même dans la tradition matrilinéaire Kongo (heureusement en voie de disparition), le neveu a prépondérance sur le fils biologique. Ceci d'un.
De deux, pour autant qu'il soit chrétien (c'est-à-dire disciple de Jésus-Christ), le neveu Eugène Diomi Ndongala Nzo Mambu sait qu'en s'engageant dans la politique, il a un prix à payer : obéissanceà la Parole de Dieu. En Romains 13 :1-2, la Bible dit : "Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures; car il n'y a point d'autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées de Dieu. C'est pourquoi celui qui s'oppose à l'autorité résiste à l'ordre que Dieu a établi, et ceux qui résistent attireront une condamnation sur eux-mêmes". D'ailleurs, 1 Pierre 2:13-14 est plus précis en ce qu'il identifie par la fonction de l'autorité établie : roi, souverain, gouverneur...
Si Eugène Diomi Ndongala ne se reconnaît pas dans ces prescrits de la Bible, il sait alors ce qui lui reste à faire : sortir du christianisme ! C'est tout.
De trois, s'agissant de son "affaire", il est tout de même étonnant qu'un ancien candidat à la présidentielle ne sache pas ce que dit du droit de grâce et de l'amnistie la Constitution de son pays.
Le droit de grâce s'applique sur une personne dument condamnée puisque jugée. L'article 87 de la Constitution est bien précise. Au travers du droit de grâce, le Président de la République " peut remettre, commuer ou réduire les peines". Or, on ne peut remettre, commuer et réduire qu'une peine prononcée, et la peine prononcée se fonde sur une culpabilité établie.
A ce sujet, il est établi qu'Eugène Diomi Ndongala ne rend pas la tâche facile à ses juges. Tantôt, il refuse de se présenter à l'audience, et lorsqu'il lui arrive d'y aller, soit il récuse les juges, soit il refuse carrément de parler. Par contre, il trouve un drôle de plaisir d'être continuellement transféré dans des centres médicaux - avec battage médiatique garanti - tout en sachant que tant qu'il n'est pas jugé, il bloque de lui-même l'accès droit de grâce.
L'amnistie, quant à elle, est une loi. Le Président de la République ne fait pas partie des acteurs institutionnels habilités à initier une loi. Le premier alinéa de l'article 130 de la Constitution dispose, à ce sujet, que "L’initiative des lois appartient concurremment au Gouvernement, à chaque député et à chaque sénateur".
Dans une réflexion récemment mise sur le Net sous l'avant-titre " Amnistie pour Eugène Diomi et Cie" et le titre "Les Parlementaires de l'Opposition amnésiques !", une curiosité est tout de même relevée : le peu sinon le manque d'empressement, dans le chef des députés et des sénateurs de l'Opposition, d'initier une proposition de loi d'amnistie en faveur de leurs "collègues" en détention pour une raison ou pour une autre.
C'est seulement maintenant, à l'annonce de l'amnistie préconisée dans le cadre du processus de Kampala, qu'on les voit s'activer pour l'élargissement de la future loi "à ceux qui n'ont pas pris des armes"...
Pourtant, depuis 2006 - année de mise en place de la première législature - ces parlementaires ont eu toutes les occasions pour l'initier, la dernière en date étant les Concertations nationales tenues en septembre-octobre 2013.
C'est à croire que les Parlementaires de l'Opposition ont besoin des "prisonniers" pour justifier leurs prestations à l'Assemblée nationale, au Sénat, dans les médias, dans les meetings ou dans les rapports destinés à la Communauté internationale !
On ne voit, dès lors, pas ce conseiller politique qui inciterait le Président de la République à violer délibérément la Constitution en appliquant ce que ni le droit de grâce, ni l'amnistie ne lui reconnaissent comme prérogatives.
Plaidoirie ? Non : acte de condamnation !
De quatre, le plaidoyer publié par le site web de "Dc"évoque plus la mémoire du père (en fait de l'oncle) que les exploits politiques du neveu, pardon du fils !
Ainsi, relève-t-il que Papa Dioga fit la Seconde guerre aux côtés de Victor Lundula, il fit partie de la délégation qui se rendit à Accra pour participer à la conférence panafricaine de 1961 présenté comme l'embryon de l'Organisation de l'union africaine (Oua) et il aida les Kimbanguistes dans l'érection de leur église etc.
C'est comme si le simple fait d'être le fils bien-aimé de Papa Gaston Diomi autorise ce Eugène Diomi de trahir la mémoire de son père, ou plutôt de son oncle.
Dans une autre réflexion mise sur Internet sous l'avant-titre "Vérité bonne à dire..."et le titre "Tshisekedi sait que Diomi Ndongala n'est pas des siens !", le parcours de l'intéressé a été retracé en vue de démontrer comment et combien le tshisekedisme bcbg que l'on prête à Eugène Diomi Ndongala n'est qu'un produit de l'opportunisme.
Pour rappel, revenu tout droit d'Italie, l'homme est apparu sur la scène politique dans la foulée de la Transition 1990-1997. En 1993, il est devenu ministre du gouvernement Faustin Birindwa constitué en dédoublement et en liquidation du gouvernement Etienne Tshisekedi issu, quant à lui, de la Conférence nationale souveraine. D'ailleurs, il se dit, dans certains milieux, que le Premier ministre Faustin Birindwa l'avait confondu avec Me Eugène Diomi Ndongala qui lui avait été recommandé. Premier acte anti-tshisekediste.
Deuxième acte anti-tshisekediste : l'homme va rejoindre le gouvernement 1+4, issu du Dialogue intercongolais, contesté par Etienne Tshisekedi.
Troisième acte anti-tshisekediste : l'homme se fera candidat à la présidentielle 2006 boycottée par Etienne Tshisekedi.
Quatrième acte anti-tshisekediste : l'homme fera valider son mandat de député national à la suite des législatives du 28 novembre 2011 alors qu'Etienne Tshisekedi - dont il s'est rapproché sur ces entrefaites - a décidé d'annuler ce scrutin et de disqualifier l'Assemblée nationale mise en place en février 2012.
Si les "Démocrates chrétiens" d'Eugène Diomi Ndongala ne le savent pas ou tardent d'en prendre conscience, l'indifférence qu'affiche Etienne Tshisekedi à l'égard de leur leader tient justement de l'opportunisme ainsi retracé. A preuve, l'Udps n'a jamais reconnu la fameuse MPP.
Entre-temps, les Conseillers de Joseph Kabila remarqueraient facilement l'ethnotribalisationdu plaidoyer. Le site fait l'éloge essentiellement de l'Abako en citant Edmond Nzeza, Antoine Kingotolo, Daniel Kanza, Joseph Kasa-Vubu, Arthur Pinzi et Alphonse Nguvulu. C'est à croire que Gaston Diomi n'avait pas, de son vivant, fréquenté les Lumumba, Bolikango, Malula, Gizenga, Kalonji, Gbenye, Kashamura, voire... Tshisekedi !
On ne peut pas dire que vivant, le père ou l'oncle Gaston Diomi Diogas serait fier des prestations de son neveu de fils et de ses "avocats abakisants".
Le plaidoyer, mieux la plaidoirie mise sur Internet par le site web de "Dc" a finalement tout d'un acte de condamnation d'Eugène Diomi, prononcé par son propre "avocat".
Reste maintenant à savoir qui a inspiré un si gros ratage...
Omer Nsongo die Lema