Didier Reynders n’arrivera en Rd Congo qu’après l’installation du nouveau Gouvernement
jeudi 23 janvier 2014
jeudi 23 janvier 2014
Selon une dépêche de l’Agence Belga, le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, a confirmé mardi 21 janvier son intention de se rendre en République démocratique du Congo (RDC) après l’installation d’un nouveau gouvernement à Kinshasa, attendue depuis trois mois.
« J’ai l’intention de me rendre à nouveau à Kinshasa dans la foulée de la mise en place du nouveau gouvernement, ce que nous attendons depuis les Concertations nationales. On va voir dans les prochaines semaines et dans les prochains mois comment la situation évolue », a-t-il affirmé au cours d’un point de presse à Bruxelles avec le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), l’Abbé Apollinaire Malumalu.
Le président Joseph Kabila avait annoncé le 23 octobre 2013 la constitution d’un « gouvernement de cohésion nationale » qui « comprendra aussi bien des représentants de la majorité, que de l’opposition et de la société civile ». Il s’exprimait ainsi devant le Parlement réuni en congrès (Assemblée nationale et Sénat) à l’issue des « Concertations nationales » qui s’étaient tenues du 7 septembre au 5 octobre, rassemblant des délégués de la majorité et d’une partie de l’opposition et de la société civile. Joseph Kabila avait donné comme mission prioritaire au futur gouvernement de rétablir la paix et l’autorité de l’Etat et d’accélérer le développement économique du pays.
Didier Reynders a par ailleurs annoncé la tenue en avril prochain d’une réunion de la commission mixte belgo-congolaise pour négocier le prochain Programme indicatif de coopération (PIC) bilatéral entre Bruxelles et Kinshasa. Le PIC précédent (2010-2013), doté de 300 millions d’euros, plus cent millions supplémentaires mais « conditionnels », a en effet expiré fin décembre.
Des menaces à peine voilées !Depuis un certain temps, c’est comme si la communauté internationale est en train de forcer la main de Joseph Kabila, Président de la République démocratique du Congo qui, selon elle, traîne les pieds pour nommer un nouveau Gouvernement de coalition. Bien avant Reynders, Mary Robinson, Envoyée spéciale de Ban ki-Moon pour la Région des Grands Lacs s’était prononcée dans le même sens.
Raison pour laquelle une certaine opinion voudrait savoir ce qui se cache réellement derrière toutes ces menaces à peine voilées ? Leurs auteurs ont-ils constaté entre-temps que c’est le Chef de l’Etat congolais qui bloque la machine ? Que feront-ils si celui-ci n’obéit pas à leurs injonctions ?
Les uns et les autres devront se calmer. Car, au-delà d’une simple annonce lors de la clôture des Concertations nationales, il y a tout un travail de fourmi qu’il faut abattre. Le Chef de l’Etat qui connaît les commentaires qui seront débités au lendemain de la désignation d’un nouveau Premier ministre, prend tout son temps pour mûrir le dossier, calmer certains esprits, répondre à certaines préoccupations, avant la nomination de cet oiseau rare.Le fait qu’un gouvernement se fasse attendre si longtemps n’est pas propre à la Rdcx. L’opinion nationale et internationale se rappellera par exemple que la Belgique a mis plus d’une année sans un gouvernement.
Cela, parce qu’il n’y avait pas d’entente entre différents groupes linguistiques (Wallons et Flamands). Faut-il aussi rappeler à l’intention de nos lecteurs que contrairement à d’autres pays, la Rd Congo ne traverse pas une crise majeure qui exigerait obligatoirement la nomination d’un nouveau Premier ministre.
Joseph Kabila demeure un homme de parole. C’est lui qui avait promis la nomination d’un Gouvernement de cohésion nationale. C’est à lui à qui revient le pouvoir discrétionnaire de nommer, et non à quelqu’un d’autre. Et si impatience il y a en, c’est tout à fait normal, surtout qu’il n’avait pas donné un calendrier pour lequel il doit être jugé.
L’Avenir