Intervenant dans un point de presse donné à son QG de Bangui, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA)a salué le travail fourni par le contingent de la RDC ainsi félicité à cet effet

C’est le calme désormais qui est revenu dans les quartiers situés dans ces arrondissements, grâce justement à l’intervention musclée des Fardc seules, qui y patrouillent jour et nuit dans le seul objectif de faire revenir la sécurité dans toute la capitale Bangui, minée malheureusement d’abord par le poids du sous-développement très visiblement à l’œil nu, et par ces conflits inutiles qui ruinent et détruisent les quelques infrastructures qui se comptent au bout de doigt.
« C’est tout à fait normal que lorsque deux maisons se brulent, de commencer à éteindre d’abord la mienne, puis celle du voisin. Et donc, cette grande victoire sur la défunte rébellion du M23, et comme nous sommes une mission de la paix, selon les accords de l’Afrique centrale et de l’Unité africaine, le Commandant suprême a décidé de nous récupérer en nous renforçant avec quelques éléments pour en fin être projetés ici.
Regretter ou pas, c’est notre métier », a indiqué le Lieutenant-colonel Fidel Itongola, Commandant du Bataillon des Fardc pour la Misca en Rca, pendant que de l’autre côté de la base, un détachement s’embarquait pour aller surveiller deux camps militaires des Forces armées centrafricaines (Faca) et deux résidences des autorités centrafricaines.
Le contingent congolais remplit bien ses missions
Plusieurs tâches ont été confiées aux Fardc dans le cadre de la Misca afin de rétablir la paix dans les zones placées sous leur responsabilité. D’après le Lieutenant-colonel Fidel Itngola, les troupes congolaises sont des unités en transit à Bangui, simplement parce que, la finalité, mieux l’objectif est que les soldats congolais soient déployés dans la province de Bangassou, située à 600 kilomètres de la ville de Bangui, à la frontière avec la Rdc.
Dans ce coin de la Rdc, l’on signale encore la présence de Seleka. Et donc, en attendant que la logistique suive, notamment l’arrivée des camions qui doivent acheminer des troupes dans ce coin de la Rca, les Fardc ont été sollicitées pour boucler le quartier Boy-rab, autrefois occupé par les musulmans insurgés de Seleka, et les désarmer. Une opération réalisée avec beaucoup de professionnalisme. C’est ce qu’a affirmé le Lieutenant-colonel des Fardc Misca, avant d’indiquer à la presse que beaucoup d’armes de guerre et blanches ont été récupérées.
« Une autre mission confiée à nos troupes est celle de sécuriser deux camps militaires des Faca et deux résidences… », a fait savoir l’officier, visiblement très satisfait du comportement de ses hommes. Sur le terrain, a précisé le Commandant, les Fardc ont mené une mission mixte avec les troupes françaises dans le cadre de leur opération « Sangari » à Bangui, consistant à désarmer tous les détenteurs des armes dans un quartier très chaud, où les kalachnikovs étaient à la portée de tous. Dans ces certains endroits, a renseigné une source policière, des grenades se vendaient à 3000 Fcfa, l’équivalant de 6000 Franc congolais.
Une autre mission mixte a été menée dans le 5ème arrondissement, cette fois-ci avec les troupes rwandaises, soutenue par l’Unité de la police constituée (Upc). A l’issue de cette mission, le commandant Fidel a renseigné que plusieurs grenades et armes ont été récupérées, avant de préciser à la presse que toutes les troupes militaires présentes en Rca sont muées en forces de mission de paix. Une précision, qui a rassuré plus d’un d’esprits « Entant que des unités de réserve, nous sommes prêts à tout et à tout moment pour intervenir », a-t-il renchéri.
Les banguissois satisfaits de l’arrivée des Fardc
Dans les enclos du quartier général des Fardc, ce sont des jeunes garçons et filles qui viennent demander à manger aux militaires congolais. C’est ce qu’a affirmé le Major Muami Ramazani, officier des Fardc chargé de liaison du bataillon Misca. « Il est interdit à nos troupes de sortir de l’enclos, sauf lorsqu’elles patrouillent. Elles nous aident par moment à avoir certaines informations, parce qu’il faut dire qu’elle nous est vraiment proches, parce que les Congolais sont à tout moment avec elles. Nous sommes une mission de paix. Nous ne sommes pas ici pour tuer des civils(…) Dans notre démarche, nous échangeons avec eux en les faisant comprendre que la guerre n’est pas à souhaiter et ils comprennent », a-t-il indiqué.
C’est cette méthode participative qui sans évoquer les liens historiques et de fraternité entre les deux peuples, qui influence en bon les relations entre les Fardc et les Banguissois, qui les accueillent en libérateurs. « Ce sont les militaires congolais qui nous protègent le mieux ici, parce que quand ça commence à tirer, eux ne fuient pas pendant que d’autre troupes restent cantonner dans leurs véhicules en tirant en l’air.
Nous préférons les Congolais, parce qu’ils ne cherchent pas de problèmes avec les gens. Ce sont nos frères de même sang. On ne veut pas de Tchadiens et les autres troupes qui sont venues chercher de l’argent ici », a lâché un jeune centrafricain d’une quarantaine révolue. « Nous avons de la sympathie pour les Congolais parce qu’ils sont nos frères. Ils savent ce que nous ressentons dans notre chair, ils savent ce que nous cherchons. Pas de Tchadiens, parce qu’ils nous ont tués, ils continuent à dépouiller nos ressources humaines, naturelles. Aujourd’hui, tous les problèmes centrafricains proviennent du Tchad. De tous les contingents ici en Rca, nous leur jetons les fleurs, sauf les Tchadiens.
Nous ne voulons pas de Tchadiens », s’était exprimé un enseignant de lycée rencontré sur la grande avenue France, pleine de nids de poule, où sont étalés des tôles, des chevrons et plusieurs objets pillés, couverts de tonnes de poussière jaune soulevées après le passage de véhicules. A leur moindre passage, les Fardc sont adulés par les Banguissois, qui lancent des cris de joie et des applaudissements, pendant que d’autres envoyées pour la même mission dans ce pays déchiré, sont huées,…« Je pense, c’est à vous de faire circuler votre micro pour jauger la température, les réactions que la population a vis-à-vis de nous. Mais déjà, je peux vous dire qu’elle nous est favorable. Le contingent Rdc a été très bien accueillis par les habitants de Bangui et il n’y a pas de problème.
Elle nous aide dans le besoin d’informations, bien qu’elle soit un peu réservée, mais dans notre méthode, nous dialoguons avec elle… Et à l’aéroport, c’est le commandant des Forces de la Misca qui est venu lui-même nous chercher », a fait savoir le Commandant du bataillon Misca Rdc à Bangui.
Le mariage est parfait
Le mariage est parfait entre les troupes de la Rdc et les unités françaises envoyées à Bangui. Selon le Lieutenant-colonel, Fidel Itongola, cette collaboration est tout à fait normal, parce qu’au terme des accords signés, ce sont les Français qui ont formé ce contingent, et de temps en temps, des consultations se font réciproquement.
« Lorsque nous sommes arrivés ici, j’ai sollicité l’apport des Français pour remonter un peu le niveau d’instruction de mes cadres, parce que comme vous le savez, nous venons directement du front à l’Est où il y a eu la guerre et avec quelques officiers qu’on a complétés (…), il est tout fait normal dans mes responsabilités de commandant d’instruction, de faire venir les Français. Ce sont les mêmes instructions, mêmes méthodes de travail, qui nous permettent de bien travailler et avec les autres collègues et camarades africains, il y a de bonne relation », a-t-il indiqué.
Yassa/L’Avenir