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50,3 % des électeurs ont dit "oui"à la limitation de l'immigration dans le pays. Un résultat qui aura de lourdes conséquences sur les relations avec l'UE.
Les Suisses ont dit "oui"à 50,3 % à une limitation de l'immigration, notamment européenne, lors d'un référendum organisé dimanche, selon les résultats officiels. Ce résultat aura de lourdes conséquences dans leurs relations avec l'UE. Le référendum, lancé à l'initiative du parti UDC (droite populiste), a obtenu la double majorité requise, soit la majorité des cantons et la majorité des électeurs.
Concrètement, ce référendum signifie la fin de l'accord de libre-circulation des personnes signé avec l'UE, et qui s'est traduit par une immigration massive d'Européens en Suisse. Le pays devrait réinstaurer le système de quotas et de contingents, qui existait avant l'accord de libre-circulation. "Il s'agit d'un tournant dans notre politique d'immigration", a déclaré le président de l'UDC Toni Brunner.
L'appel au "non" pas entendu
De son côté, Christian Levrat, du parti socialiste suisse, a indiqué que son parti "avait perdu, et cela fait mal". La quasi-majorité des partis politiques suisses ainsi que le patronat avaient appelé à voter "non"à ce texte. Les conséquences pratiques de ce résultat demeurent encore floues. La seule certitude est que le gouvernement suisse doit à présent présenter un projet de loi pour concrétiser les exigences du texte, qui demande que la Suisse gère de manière autonome l'immigration des étrangers.
Le texte demande des contingents annuels pour les travailleurs, frontaliers ou requérants d'asile. Ces plafonds doivent être fixés en fonction des "intérêts économiques globaux de la Suisse et dans le respect de la préférence nationale". Dans la foulée, les accords internationaux contraires à cet esprit - comme la libre circulation des personnes - devront être renégociés et adaptés dans un délai de trois ans.
Les réactions et les interrogations étaient nombreuses, lundi, dans la presse européenne, au moment de disséquer les conséquences du vote contre l'immigration de masse.
«De notre point de vue, le résultat soulève beaucoup de problèmes», a déclaré Steffen Seibert, porte-parole du gouvernement d'Angela Merkel lundi.
Les frontaliers italiens ont exprimé lundi leur inquiétude quant au vote des Suisses sur l'immigration de masse. «Les frontaliers seront mis au même niveau que les migrants clandestins», a regretté Antonio Locatelli, président des frontaliers de la région Verbania-Cusio-Ossola (IT).
Le député UMP François Fillon estime que le vote des Suisses est «naturel» et qu'il faut s'en inspirer. Le ministre des Affaires étrangères français Laurent Fabius a indiqué lundi matin que le vote de dimanche était une «mauvaise nouvelle à la fois pour l'Europe et pour les Suisses, puisque la Suisse refermée sur elle-même, ça va la pénaliser».
La presse européenne se faisait largement l'écho du scrutin lundi, s'interrogeant sur l'avenir des relations de la Suisse avec l'Union européenne. L'hebdomadaire allemand «Die Zeit»: «La Suisse dit «Fuck the EU» «The Independent» relève que le scrutin plonge les relations entre la Suisse et l'UE «dans la confusion».
«Les Suisses ne veulent plus de la libre circulation des Européens dans leur pays», a titré le site du «Soir». Pour «Die Welt», la Suisse est «un pays divisé». «La Suisse claque la porte de l'Union européenne» écrit «El Pais». A Berne, quelque 500 à 600 personnes ont manifesté leur désapprobation.
Des manifestations spontanées ont eu lieu dans plusieurs villes alémaniques dimanche soir, comme ici à Zurich. Pour Simonetta Sommaruga, «il faut faire vite», le texte fixe un délai de trois ans pour sa mise en oeuvre, tout en laissant de nombreuses questions ouvertes. Les conseillers fédéraux Didier Burkhlater et Simonetta Sommaruga ont pris acte du choix des Suisses. Le texte a été accepté par 50,3% des voix.
L'initiative a été soutenue par 1,46 million de personnes. Plus de 1,44 million d'autres ont dit «non». Dimanche 9 février 2014, les Suisses se sont rendus aux urnes pour s'exprimer sur l'initiative UDC contre l'immigration de masse.
En France, le quotidien du monde des affaires, «Les Echos», évoque «un résultat aux conséquences économiques difficiles à prévoir». Les électeurs suisses ont dit oui, d'une courte majorité (50,3%), à une limitation de l'immigration lors d'un référendum intitulé «Contre l'immigration de masse» lancé par l'UDC de Christoph Blocher. Le quotidien français relève que ce parti de droite est excédé par la forte hausse du nombre d'immigrés depuis l'adhésion de la Suisse à la libre-circulation en Europe.
Un résultat qui illustre la sagesse populaire ou une réaction de défiance ?
Le quotidien français de gauche «Libération» juge que, avec ce résultat, «les Suisses ferment les frontières». Le politologue Jean-Yves Camus estime dans les colonnes du quotidien que «l'égoïsme économique est la principale composante de ce vote». «Les Suisses votent pour l'instauration de quotas», annonce de son côté, en Une, «Le Figaro,» d'influence de droite.
Pour le journal communiste «L'Humanité», «l'extrême droite de Blocher a remporté son pari en faisant adopter un drastique plafonnement de l'immigration».«Immigration de masse : les Suisses disent stop», résume le journal gratuit «Metronews».
En Allemagne, le journal conservateur «Die Welt» estime que «la Suisse doit revoir sa proximité avec l'UE». «Continuer comme ça n'est pas une option. L'UDC va apprendre à quel point il est difficile de séparer les aspects positifs des contrats bilatéraux avec Bruxelles des aspects non désirés», souligne le quotidien.
«Die Zeit» titre de manière forte: «La Suisse dit «Fuck the EU», en référence aux propos tenus jeudi par une diplomate américaine au sujet de la position de l'Union européenne sur la crise ukrainienne. L'hebdomadaire allemand relève que les Suisses n'ont «pas voté dimanche avec la tête, mais avec l'estomac», soulignant que le pays va au-devant d'une «période troublée».
En revanche, le «Berliner Zeitung» se montre plus compréhensif: «Ceux qui se moquent ici de la peur d'être envahi par les étrangers devraient au moins réfléchir au fait qu'en Suisse, le pourcentage des étrangers est, avec 23% de la population totale, presque trois fois plus important qu'en Allemagne.»
Le quotidien belge «Le Soir» titre de façon provocatrice: «Les Suisses aux Européens: dehors!» Le quotidien francophone note que «c'est tout l'échafaudage des accords bilatéraux de la Suisse avec l'Union européenne qui est assuré de s'écrouler, pour 19'516 voix sur près de 3 millions de votants».
En Espagne, le quotidien de centre-gauche «El Pais» juge sur son site internet que «ce résultat contraindra l'Union européenne à repenser son étroite relation avec la Suisse et met fin à libre circulation des personnes en vigueur depuis 2002». Ce référendum «ouvrira une crise politique sérieuse entre les deux interlocuteurs».
Dans sa version papier, «El Pais» publie un éditorial intitulé «Conséquences perverses» dans lequel il affirme que «la victoire des opposants à l'immigration de masse en Suisse aura des conséquences pour tout le monde en Europe». «Non seulement cela remet en question l'accord sur la libre circulation des personnes établi avec l'UE, mais cela reflète aussi l'agitation populiste et xénophobe parcourant le Vieux Continent, moins de trois mois avec les élections européennes». «Il s'agit là du pire résultat possible pour la majorité des hommes politiques et les entreprises suisses.»
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Les Suisses ont dit "oui"à 50,3 % à une limitation de l'immigration, notamment européenne, lors d'un référendum organisé dimanche, selon les résultats officiels. Ce résultat aura de lourdes conséquences dans leurs relations avec l'UE. Le référendum, lancé à l'initiative du parti UDC (droite populiste), a obtenu la double majorité requise, soit la majorité des cantons et la majorité des électeurs.
Concrètement, ce référendum signifie la fin de l'accord de libre-circulation des personnes signé avec l'UE, et qui s'est traduit par une immigration massive d'Européens en Suisse. Le pays devrait réinstaurer le système de quotas et de contingents, qui existait avant l'accord de libre-circulation. "Il s'agit d'un tournant dans notre politique d'immigration", a déclaré le président de l'UDC Toni Brunner.
L'appel au "non" pas entendu
De son côté, Christian Levrat, du parti socialiste suisse, a indiqué que son parti "avait perdu, et cela fait mal". La quasi-majorité des partis politiques suisses ainsi que le patronat avaient appelé à voter "non"à ce texte. Les conséquences pratiques de ce résultat demeurent encore floues. La seule certitude est que le gouvernement suisse doit à présent présenter un projet de loi pour concrétiser les exigences du texte, qui demande que la Suisse gère de manière autonome l'immigration des étrangers.
Le texte demande des contingents annuels pour les travailleurs, frontaliers ou requérants d'asile. Ces plafonds doivent être fixés en fonction des "intérêts économiques globaux de la Suisse et dans le respect de la préférence nationale". Dans la foulée, les accords internationaux contraires à cet esprit - comme la libre circulation des personnes - devront être renégociés et adaptés dans un délai de trois ans.
Les réactions et les interrogations étaient nombreuses, lundi, dans la presse européenne, au moment de disséquer les conséquences du vote contre l'immigration de masse.
«De notre point de vue, le résultat soulève beaucoup de problèmes», a déclaré Steffen Seibert, porte-parole du gouvernement d'Angela Merkel lundi.
Les frontaliers italiens ont exprimé lundi leur inquiétude quant au vote des Suisses sur l'immigration de masse. «Les frontaliers seront mis au même niveau que les migrants clandestins», a regretté Antonio Locatelli, président des frontaliers de la région Verbania-Cusio-Ossola (IT).
Le député UMP François Fillon estime que le vote des Suisses est «naturel» et qu'il faut s'en inspirer. Le ministre des Affaires étrangères français Laurent Fabius a indiqué lundi matin que le vote de dimanche était une «mauvaise nouvelle à la fois pour l'Europe et pour les Suisses, puisque la Suisse refermée sur elle-même, ça va la pénaliser».
La presse européenne se faisait largement l'écho du scrutin lundi, s'interrogeant sur l'avenir des relations de la Suisse avec l'Union européenne. L'hebdomadaire allemand «Die Zeit»: «La Suisse dit «Fuck the EU» «The Independent» relève que le scrutin plonge les relations entre la Suisse et l'UE «dans la confusion».
«Les Suisses ne veulent plus de la libre circulation des Européens dans leur pays», a titré le site du «Soir». Pour «Die Welt», la Suisse est «un pays divisé». «La Suisse claque la porte de l'Union européenne» écrit «El Pais». A Berne, quelque 500 à 600 personnes ont manifesté leur désapprobation.
Des manifestations spontanées ont eu lieu dans plusieurs villes alémaniques dimanche soir, comme ici à Zurich. Pour Simonetta Sommaruga, «il faut faire vite», le texte fixe un délai de trois ans pour sa mise en oeuvre, tout en laissant de nombreuses questions ouvertes. Les conseillers fédéraux Didier Burkhlater et Simonetta Sommaruga ont pris acte du choix des Suisses. Le texte a été accepté par 50,3% des voix.
L'initiative a été soutenue par 1,46 million de personnes. Plus de 1,44 million d'autres ont dit «non». Dimanche 9 février 2014, les Suisses se sont rendus aux urnes pour s'exprimer sur l'initiative UDC contre l'immigration de masse.
En France, le quotidien du monde des affaires, «Les Echos», évoque «un résultat aux conséquences économiques difficiles à prévoir». Les électeurs suisses ont dit oui, d'une courte majorité (50,3%), à une limitation de l'immigration lors d'un référendum intitulé «Contre l'immigration de masse» lancé par l'UDC de Christoph Blocher. Le quotidien français relève que ce parti de droite est excédé par la forte hausse du nombre d'immigrés depuis l'adhésion de la Suisse à la libre-circulation en Europe.
Un résultat qui illustre la sagesse populaire ou une réaction de défiance ?
Le quotidien français de gauche «Libération» juge que, avec ce résultat, «les Suisses ferment les frontières». Le politologue Jean-Yves Camus estime dans les colonnes du quotidien que «l'égoïsme économique est la principale composante de ce vote». «Les Suisses votent pour l'instauration de quotas», annonce de son côté, en Une, «Le Figaro,» d'influence de droite.
Pour le journal communiste «L'Humanité», «l'extrême droite de Blocher a remporté son pari en faisant adopter un drastique plafonnement de l'immigration».«Immigration de masse : les Suisses disent stop», résume le journal gratuit «Metronews».
En Allemagne, le journal conservateur «Die Welt» estime que «la Suisse doit revoir sa proximité avec l'UE». «Continuer comme ça n'est pas une option. L'UDC va apprendre à quel point il est difficile de séparer les aspects positifs des contrats bilatéraux avec Bruxelles des aspects non désirés», souligne le quotidien.
«Die Zeit» titre de manière forte: «La Suisse dit «Fuck the EU», en référence aux propos tenus jeudi par une diplomate américaine au sujet de la position de l'Union européenne sur la crise ukrainienne. L'hebdomadaire allemand relève que les Suisses n'ont «pas voté dimanche avec la tête, mais avec l'estomac», soulignant que le pays va au-devant d'une «période troublée».
En revanche, le «Berliner Zeitung» se montre plus compréhensif: «Ceux qui se moquent ici de la peur d'être envahi par les étrangers devraient au moins réfléchir au fait qu'en Suisse, le pourcentage des étrangers est, avec 23% de la population totale, presque trois fois plus important qu'en Allemagne.»
Le quotidien belge «Le Soir» titre de façon provocatrice: «Les Suisses aux Européens: dehors!» Le quotidien francophone note que «c'est tout l'échafaudage des accords bilatéraux de la Suisse avec l'Union européenne qui est assuré de s'écrouler, pour 19'516 voix sur près de 3 millions de votants».
En Espagne, le quotidien de centre-gauche «El Pais» juge sur son site internet que «ce résultat contraindra l'Union européenne à repenser son étroite relation avec la Suisse et met fin à libre circulation des personnes en vigueur depuis 2002». Ce référendum «ouvrira une crise politique sérieuse entre les deux interlocuteurs».
Dans sa version papier, «El Pais» publie un éditorial intitulé «Conséquences perverses» dans lequel il affirme que «la victoire des opposants à l'immigration de masse en Suisse aura des conséquences pour tout le monde en Europe». «Non seulement cela remet en question l'accord sur la libre circulation des personnes établi avec l'UE, mais cela reflète aussi l'agitation populiste et xénophobe parcourant le Vieux Continent, moins de trois mois avec les élections européennes». «Il s'agit là du pire résultat possible pour la majorité des hommes politiques et les entreprises suisses.»
Pour le quotidien conservateur espagnol «ABC», ce référendum «met en danger les liens (de la Suisse) avec l'Union européenne». «Ce résultat a surpris la classe politique et représente un camouflet pour la politique européenne du Conseil fédéral, qui doit maintenant repenser ses relations politiques avec l'UE.»