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Revelations de Bosco Ntangada à la CPI

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Rubrique : Actualité
CNDP-M23 : embêtante révélation de Bosco Ntaganda à la CPI
Le lundi 10 février 2014, la Chambre Préliminaire de la Cour Pénale Internationale (CPI) a organisé l’audience de confirmation des charges retenues par l’accusation contre Bosco Ntaganda, ex-général des FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo)  et chef du CNDP (Congrès National pour la Défense du Peuple) poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Ce qui a le plus fait mal aux Congolaises et Congolais de souche, c’est la déclaration solennelle du responsable du panel de ses avocats selon laquelle son client est un citoyen rwandais.
            C’était l’argument-massue brandi avant l’examen du fond de l’affaire, en vue de détruire l’allégation de la Procureure de la CPI selon laquelle l’ex-homme fort de l’armée de l’UPC (Union des Patriotes Congolais) en Ituri, entre 2002 et 2003, était au cœur des conflits interethniques meurtriers entre Hema et Lendu. S’il est en effet démontré que le prévenu n’est pas un sujet congolais et partant n’appartient à aucune tribu ou ethnie congolaise, en principe les préventions de tueries, viols, vols, pillages, recrutements d’enfants-soldats enregistrées à l’époque en Province Orientale devraient être abandonnées.
            La ligne de défense choisie par les avocats de Bosco Ntaganda constitue une véritable douche froide et une interpellation pour les autorités civiles et militaires congolaises qui l’avaient protégé pendant six ans, de 2006 à 2012, alors qu’il était sous le coup de deux mandats d’arrêts de la CPI, sous prétexte qu’il était l’élément catalyseur du retour d’une paix durable au Nord-Kivu. Certains décideurs politiques, en réponse aux propos présentant l’intéressé comme un infiltré rwandais au sein des FARDC, avaient soutenu qu’un officier supérieur aussi gradé qu’un général ne pouvait être qu’un citoyen congolais.
            Mais avant que son avocat n’enfonce le clou, Bosco Ntaganda avait déjà annoncé les couleurs, lors de l’audience de son identification en avril 2013, en affirmant haut et fort qu’il était Rwandais et qu’il ne pouvait s’exprimer qu’en Kinyarwanda, la langue nationale la plus usitée dans son pays d’origine. La révélation de l’ex-patron du CNDP a ceci d’embêtant qu’elle met à mal tous ses parrains congolais qui lui avaient accordé, pour des raisons obscures, la nationalité congolaise, lui permettant d’infiltrer la hiérarchie militaire dans une province aussi ultra-sensible que le Nord-Kivu. Chacun peut se rendre compte, aujourd’hui, à quel point les autorités congolaises ont joué avec le feu, en refusant de livrer à la CPI un criminel qui n’était, en réalité, qu’un faux Congolais, aujourd’hui prêt à rendre coup pour coup pour sauver sa peau.

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