Des hordes de loups
dans la bergerie Le feuilleton judicaire de Bosco Ntaganda à La Haye rappelle à la mémoire collective congolaise que les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) sont infestées de hordes de loups depuis la réunification territoriale et administrative intervenue au lendemain du Dialogue intercongolais, suivie des opérations assassines de « brassage » et « mixage » entre les troupes loyalistes et les combattants des mouvements rebelles, truffés d’officiers et soldats étrangers. Le général Laurent Nkunda et le colonel Jules Mutebusi de triste mémoire, les tout premiers officiers infiltrés à sonner le tocsin de la révolte au sein de l’armée nationale, à partir de la ville de Bukavu en 2004, eux aussi réputés Congolais, se la coulent douce présentement au Rwanda, sous leur véritable casquette, celle de Rwandais.
Dès lors qu’il est démontré aujourd’hui que ne pouvaient s’assembler au sein du CNDP (Congrès National pour la Défense du Peuple) que des officiers et soldats rwandais, l’on en déduit que tous ceux qui ont rejoint Bosco Ntaganda dans la rébellion du M23 (Mouvement du 23 mars 2009), ne pouvaient être que des « oiseaux de même plumage » que lui. Ainsi, pendant des années, les FARDC ont hébergé des « chevaux de Troie » qui ont fini par révéler leur véritable face, celle de tueurs, violeurs, voleurs, pilleurs… acquis au schéma de la balkanisation du grand Congo. A ce jour, aucun doute n’est plus permis quant aux torts causés à la République par des criminels au service des forces du mal, que les parlementaires ont paradoxalement résolu de récompenser à travers la loi d’amnistie.
Le feuilleton de Bosco Ntaganda à la CPI fait penser aussi à celui d’un député de Masisi, Jean-Paul Dunia (MLC), arrêté au Rwanda en 2006. Thomas Luhaka, Secrétaire général du MLC, qui avait effectué le déplacement en territoire rwandais en vue de réclamer sa relaxation, au motif qu’il était couvert par l’immunité parlementaire, s’était entendu dire que la justice rwandaise était en droit de juger un sujet rwandais. Tout le monde était ainsi surpris d’apprendre que le député prétendu congolais mis en examen au Rwandais avait la nationalité rwandaise. Par conséquent, son immunité n’avait aucun effet sur la justice de son pays d’origine.
Les autorités congolaises, suffisamment renseignées sur les cas de traîtrise qui ont affaibli notre système de défense, devraient ouvrir l’œil et le bon et penser à nettoyer les « écuries » à tous les niveaux : institutions politiques, entreprises publiques, diplomatie, armées, police, services de renseignements, territoriale, etc. Car, d’autres Nkunda et Ntaganda se cachent encore dans la bergerie nationale. « Qui a trahi…trahira ! », renseigne l’adage.
Kimp