La fermeture annoncée des églises de réveil est considérée par les Kinois comme un début d’assainissement et de solution au vacarme déploré dans la capitale
Kinshasa, 03/03/2014 / Société
L’interdiction du vacarme et autres bruyants tapages diurnes et nocturnes va-t-elle enfin être respectée ? Beaucoup de Kinois l’espèrent en escomptant sur la mesure annoncée de fermeture des églises de réveil dans la capitale qui s’illustrent dans ces insonorisations.

Raisons évoquées par des observateurs, les preuves qui sous-tendaient une sorte de trouble à l’ordre public, des nuisances sonores, des pratiques malsaines et indécentes et enfin, celles liées à l’absence d’autorisation légale. Des hommes passés pour « pasteurs » aux multiples casquettes: apôtres, bergers, bishops ou archi-bishops, prophètes voire évangélistes autoproclamés, se sont donnés le plein-pouvoir de devenir des êtres extraordinairement intouchables, et dont l’enrichissement en biens matériels et financiers s’octroyait sur le dos des pauvres adeptes.
Dans la seule ville de Kinshasa, de nombreux lieux de cultes étaient devenus les lieux de la cacophonie, du désordre et de l’anarchie. L’ordre public y était absent. La ville a abandonné régulièrement ses prérogatives régaliennes et ses missions de préservation de la paix sociale et de maintien de l’ordre public.
Sous le prétexte de la laïcité, de la neutralité et de l’indépendance de l’Etat vis-à-vis de toutes les religions, l’on a vu se développer à Kinshasa principalement, une liberté de culte la plus exponentielle du pays. Kinshasa passe pour une ville fourre-tout, en l’espace de quelques trois décennies, avec des quartiers où l’on retrouve le plus d’églises de réveil au Km2. Dans les faits, il suffit souvent de réunir quelques centaines de personnes, faire ensuite un tapage médiatique, prétendre prier pour les guérisons miracles favorables aux fidèles, pour prédire les voyages ou créer des occasions de manage, l’engouement ne tarde pas à se réaliser.
De l’avis des observateurs, il revient que les églises à fermer retenues sur la liste les sont, non pas parce que l’autorité de tutelle veut museler la liberté de culte, mais parce qu’elles sont devenues le lieu des pratiques les plus insoutenables, avec des dégâts collatéraux indescriptibles, nuisances sonores diurnes et nocturnes, déchirement et éclatement des familles avec diabolisation des époux ou des parents qui s’opposent à la pénétration de l’église dans le cercle familial, escroquerie financière, spoliation des biens meubles et immeubles, prosélytisme, mariages forcés, viols et détournements de mineurs.
Somme toute, c’est une implosion sociale à retardement qui guette le pays de Lumumba dans son ensemble. Comble de malheur, aucun de ces gourous-promoteurs de « ligablos spirituels » n’a donné une « vraie » prédication pour préparer spirituellement les fidèles à la vie éternelle, les aider à garder une attitude pieuse toute leur vie d’ici-bas et à observer scrupuleusement les Dix Commandements de Moïse ou encore à se conformer à la recommandation de Jésus Christ aux fidèles stipulant « l’amour envers Dieu et l’amour envers son prochain ». Comme quoi, les ouailles sont restées à la croisée des chemins.
R. B./Congo Nouveau