"Silence, on zigouille en toute impunité" tel est le slogan qu'on pourrait affubler au régime qui sévit en République démocratique du Congo. Dans ce grand pays francophone, au "Coeur du Continent", en treize ans, seize journalistes ont été assassinés, Floribert Chebeya, l'icône des droits de l'homme au Congo et Fidèle Bazana ont tués, Pasal Kabangulu, l'héritier de la justice , exécuté à Bakuvu. Après l'émotion qui a toujours accompagné chaque assassinat dans ce pays prédateur de la liberté de presse et droits de l'homme, des mascarades de procès sont organisés dans des tribunaux militaires. Les hommes en kaki et képi font du cirque, d'ailleurs n'entre dans une caserne militaire pour assister au procès qui veut. C'est toujours des "Kadogos enchanvrés" de la génération Kalachnikov présentés comme exécutants dont les déclarations alambiquées et contradictoires ne convainquent personne. Pendant ce temps, les commanditaires et gros bonnets se pavanent, jouissent de l'impunité totale et circulent dans des grosses 4X4 de l'Etat congolais.

Pour Paul Nsapu Mukulu, Secrétaire Général de FIDH et orateur au Forum International de la Liberté de presse, droits de l'homme et contre l'impunité: "Les crimes contre les journalistes et activistes des droits de l'homme en République démocratique du Congo sont imprescriptibles, les auteurs doivent répondre de leurs crimes". Guillaume Ngefa, parrain du Forum renchérit que la "République démocratique du Congo ne pourrait s'en sortir par le haut qu'en respectant les droits de l'homme qui sont massivement violés dans ce pays"

Le doyen Lilo Miangu étant empêché en dernière minute, c'est à deux: Roger Bongos et Freddy Mulongo que nous nous sommes rendus à Reporters Sans Frontières, partenaire incontournable pour la défense de la liberté de presse dans le monde. Avec Cléa Kahn et sa collaboratrice Salomé, une réunion de travaille a lieu, dans la bonne humeur.

Des sources concordantes sûres, nous apprenons que Joseph kabila voudrait une paix de brave avec son homme de main John Numbi, le présumé commanditaire de l'assassinat de Floribert Chebeya. John Numbi qui après son interpellation le 23 février dernier dans sa ferme de Lubumbashi et sa fuite en Afrique du Sud, serait prêt à revenir à Kinshasa pour réoccuper son poste d'Inspecteur Général de la police nationale congolaise. Zut ! Face à cette combine des politicailleurs, Floribert Chebeya et Fidèle Bazana seraient donc morts assassinés pour rien ?
Que les médias soient caporalisés en République démocratique du Congo, cela est une chose. Mais que les assassins des journalistes et activistes des droits puissent jouir de l'impunité et circuler librement comme si de rien n'était, cela est autre chose !