- Publié le lundi 10 mars 2014 09:17


La commune de Matete sera bientôt jumelée à des villes et/ou mairies de France. C’est le sens du voyage qu’a effectué récemment en France, Thierry Gaibene Bayllon, bourgmestre de cette municipalité de la ville de Kinshasa.
L’information a filtré de l’interview que le bourgmestre accordé au magazine Jeune Afrique. But de ce voyage sur le vieux continent : conclure des jumelages avec d'autres communes d’Europe.
Au chapitre des difficultés que Gaibene Bayllon rencontre dans l’exercice de ses fonctions, le bourgmestre relève que « Matete est une commune qui a connu une chute dramatique. Par le passé elle avait toutes les infrastructures que l’on peut imaginer. Et quand j’ai repris les rênes, il y avait des ordures entassées depuis plus de 20 ans dans nos écoles. J’ai dû m’attaquer à tous ces problèmes presque sans moyens. Nous avons mis deux mois à les évacuer. Idem pour le stade de football. Et nous avons curé presque 15 kilomètres de caniveaux remplis d’immondices ».
A ces travaux d’Hercule, Thierry Gaibene B. ajoute que le marché de Matete, qui est le troisième de la ville de Kinshasa (lieu de négoce qui permettait à ma mère de vivre), s’est retrouvé, à son avènement à la tête de la municipalité, dans un état de délabrement avancé. « Grâce à plusieurs financements, j’ai créé un marché moderne de 2 640 étalages »,
Seulement voilà, son début de règne a rencontré l’incompréhension de ses administrés. Une pétition avait même été initiée contre le bourgmestre. M. Gaibene Bayllon en donne l’explication : « Au début, je raisonnais vraiment en Européen. Cela a posé des incompréhensions avec la population. J’ai par exemple voulu restaurer l’autorité de l’État et changer certaines mauvaises habitudes : j’ai fermé une quinzaine d’églises évangéliques à cause de la pollution sonore. J’ai aussi fermé des bars. Un groupe de gens qui n’avaient pas compris, on dit : "le bourgmestre est méchant". Matete regroupe beaucoup de membres de l’opposition, mais, avec le temps, ils ont compris que c’était dans leur intérêt et les pétitionnaires ont disparu de la circulation », se souvient-il.
En même temps, on lui reproche d’avoir nommé son épouse comme gérante du marché. Accusation que le bourgmestre réfute de la plus belles des manières : « Ce n’est pas moi qui nomme l’administrateur du marché. C’est une compétence du gouverneur de la ville ».
Une représentation de la diaspora au Parlement
Au cours de la même interview, le bourgmestre de Matete s’est exprimé sur d’autres sujets d’intérêt national tels que la double nationalité, les élections locales et municipales, les combattants en Europe... S’agissant de la double nationalité, Thierry Gaibene Bayllon se dit favorable à la révision de la Constitution sur le point de l’exclusivité de la nationalité congolaise. Pourquoi ces enfants qui n’ont pas choisi leur pays de naissance sont-ils privés de leur pays le Congo, réfléchit-il. « Moi je suis resté Congolais, mais mon fils est Français. Or il étudie au Congo, il aime le Congo », renseigne-t-il.
Serait-il à sa propre succession lors des élections municipales qui pointent à l’horizon ? L’homme n’y pense pas encore, car il a encore des urgences à réaliser, notamment d’autres décisions impopulaires à prendre au niveau de sa municipalité. Le moment venu, il se déterminera avec la bénédiction de son parti.
Produit de la diaspora, Thierry Gaibene Bayllon excuse l’attitude des combattants, ces opposants en exil qui parfois agressent les responsables congolais de passage. Pour lui, quand les enfants revendiquent quelque chose, il faut que les parents écoutent. Il nous faut comprendre pourquoi ils se sont rebellés. « Ces gens-là, explique-t-il, ont participé au développement du Congo aussi. Pendant la deuxième République, le pays a survécu grâce aux Congolais de l’étranger et à leurs transferts de fonds. Les familles qui n’avaient pas d’enfants en Europe ont eu de sérieux problèmes. Je pense qu’on devrait aussi leur donner des députés à l’Assemblée et créer un ministère des Congolais de l’étranger ».
On rappelle qu’avant de revenir au pays, Thierry Gaibene Bayllon a habité en France 27 ans durant, fondant une affaire dans le secteur des services. De retour en RDC en 2008, ce militant du Parti du peuple pour le développement et la démocratie (PPRD), a été élu bourgmestre de Matete, la commune de Kinshasa qui l’a vue naître.
Au chapitre des difficultés que Gaibene Bayllon rencontre dans l’exercice de ses fonctions, le bourgmestre relève que « Matete est une commune qui a connu une chute dramatique. Par le passé elle avait toutes les infrastructures que l’on peut imaginer. Et quand j’ai repris les rênes, il y avait des ordures entassées depuis plus de 20 ans dans nos écoles. J’ai dû m’attaquer à tous ces problèmes presque sans moyens. Nous avons mis deux mois à les évacuer. Idem pour le stade de football. Et nous avons curé presque 15 kilomètres de caniveaux remplis d’immondices ».
A ces travaux d’Hercule, Thierry Gaibene B. ajoute que le marché de Matete, qui est le troisième de la ville de Kinshasa (lieu de négoce qui permettait à ma mère de vivre), s’est retrouvé, à son avènement à la tête de la municipalité, dans un état de délabrement avancé. « Grâce à plusieurs financements, j’ai créé un marché moderne de 2 640 étalages »,
Seulement voilà, son début de règne a rencontré l’incompréhension de ses administrés. Une pétition avait même été initiée contre le bourgmestre. M. Gaibene Bayllon en donne l’explication : « Au début, je raisonnais vraiment en Européen. Cela a posé des incompréhensions avec la population. J’ai par exemple voulu restaurer l’autorité de l’État et changer certaines mauvaises habitudes : j’ai fermé une quinzaine d’églises évangéliques à cause de la pollution sonore. J’ai aussi fermé des bars. Un groupe de gens qui n’avaient pas compris, on dit : "le bourgmestre est méchant". Matete regroupe beaucoup de membres de l’opposition, mais, avec le temps, ils ont compris que c’était dans leur intérêt et les pétitionnaires ont disparu de la circulation », se souvient-il.
En même temps, on lui reproche d’avoir nommé son épouse comme gérante du marché. Accusation que le bourgmestre réfute de la plus belles des manières : « Ce n’est pas moi qui nomme l’administrateur du marché. C’est une compétence du gouverneur de la ville ».
Une représentation de la diaspora au Parlement
Au cours de la même interview, le bourgmestre de Matete s’est exprimé sur d’autres sujets d’intérêt national tels que la double nationalité, les élections locales et municipales, les combattants en Europe... S’agissant de la double nationalité, Thierry Gaibene Bayllon se dit favorable à la révision de la Constitution sur le point de l’exclusivité de la nationalité congolaise. Pourquoi ces enfants qui n’ont pas choisi leur pays de naissance sont-ils privés de leur pays le Congo, réfléchit-il. « Moi je suis resté Congolais, mais mon fils est Français. Or il étudie au Congo, il aime le Congo », renseigne-t-il.
Serait-il à sa propre succession lors des élections municipales qui pointent à l’horizon ? L’homme n’y pense pas encore, car il a encore des urgences à réaliser, notamment d’autres décisions impopulaires à prendre au niveau de sa municipalité. Le moment venu, il se déterminera avec la bénédiction de son parti.
Produit de la diaspora, Thierry Gaibene Bayllon excuse l’attitude des combattants, ces opposants en exil qui parfois agressent les responsables congolais de passage. Pour lui, quand les enfants revendiquent quelque chose, il faut que les parents écoutent. Il nous faut comprendre pourquoi ils se sont rebellés. « Ces gens-là, explique-t-il, ont participé au développement du Congo aussi. Pendant la deuxième République, le pays a survécu grâce aux Congolais de l’étranger et à leurs transferts de fonds. Les familles qui n’avaient pas d’enfants en Europe ont eu de sérieux problèmes. Je pense qu’on devrait aussi leur donner des députés à l’Assemblée et créer un ministère des Congolais de l’étranger ».
On rappelle qu’avant de revenir au pays, Thierry Gaibene Bayllon a habité en France 27 ans durant, fondant une affaire dans le secteur des services. De retour en RDC en 2008, ce militant du Parti du peuple pour le développement et la démocratie (PPRD), a été élu bourgmestre de Matete, la commune de Kinshasa qui l’a vue naître.