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Amnistie en faveur du M.23 Kamerhe méprise en réalité l'Unc, l'Opposition et Rfi...

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Amnistie en faveur du M.23
Kamerhe méprise en réalité l'Unc, l'Opposition et Rfi...

Dans l'interview accordée à Rfi le lundi 10 mars 2014, le président de l'Unc en rajoute aux mensonges qu'il aligne chaque fois que l'occasion lui est donnée de s'exprimer. A la question de savoir s'il est satisfait de la loi d'amnistie couvrant la période 2006-2013 et votée par les deux chambres, il répond : "Non, pas du tout. Il n’est pas question d’amnistier seulement le M23. Parce qu’eux ont démontré leur capacité à massacrer et laissé les autres Maï-Maï et les autres groupes armés croupir en prison". C'est si clair et net qu'il rend le gouvernement responsable de favoriser les membres du M.23 au détriment d'autres groupes armés et d'autres acteurs politiques. Ce qu'il ne dit pas cependant à Christophe Boisvivier - intervieweur vedette de Rfi - c'est que, primo, l'amnistie initiale fait l'objet des déclarations de Kampala, secundo l'amnistie étendue a été débattue puis adoptée par les Sénateurs et les Députés dont bon nombre sont de l'Opposition, Unc comprise et, tertio, dès qu'une loi est promulguée, elle engage tout le pays...


            Effectivement, bien que signées le 12 décembre 2013 à Nairobi, les trois déclarations sanctionnant la fin des pourparlers de Kampala font mention de l'amnistie exclusivement  pour le M.23. Dans la déclaration conjointe Cirgl-Sadc, c'est au point (i) libellé en ces termes : "Amnistie pour les membres du M23 uniquement pour faits de guerre et d'insurrection". Dans la déclaration  du Gouvernement, c'est au point 1 dans lequel celui-ci "s'engage à accorder aux membres du M23 pour faits de guerre et d'insurrection, couvrant la période du 1er avril 2012 à ce jour". Tandis que dans la sienne, c'est au point 2 que le M.23 "convient que pour bénéficier de l'amnistie, chaque membre du M23 devra personnellement s'engager par écrit à s'abstenir de manière permanente d'utiliser les armes ou de participer à un mouvement insurrectionnel pour assurer le succès de quelque revendication que ce soit".
            Ayant eu pour protagonistes centraux le Gouvernement congolais et le Mouvement du 23 mars, ces pourparlers de pouvaient concerner, s'agissant de l'amnistie, que du M.23.
            Pour autant qu'il ait été l'un des principaux négociateurs - pour le compte du Gouvernement de la République - dans le cadre successivement de l'Accord de Lusaka en 1999, de l'Accord de Sun City en 2002, de l'Accord global et inclusif en 2002, de la mise en place de l'ordre institutionnel issu du Dialogue intercongolais en 2003 et des Actes de Goma issus de la Conférence sur la Paix, la Sécurité et le Développement au Nord-Kivu et au Sud-Kivu en 2008, Vital Kamerhe n'est pas sans savoir que l'on ne participe à une négociation qu'en étant porteur d'un mandat pour des objectifs clairement fixés. Dans cette logique, lorsque deux belligérants se retrouvent, l'objectif premier est certes le cessez-le-feu conduisant au retour à la paix, mais le prix à payer partout au monde est l'amnistie. Celle-ci est inévitable pour rassurer la partie vaincue. L'histoire de la RDC en est l'illustration.

Le mensonge est la forme la plus vile du mépris...  
            C'est parce qu'il en est ainsi que dans son plan de sortie de crise intitulée "DECLARATION POLITIQUE DE L’UNC PAR L’HONORABLE VITAL KAMERHE, PRESIDENT NATIONAL DE L’UNION POUR LA NATION CONGOLAISE (UNC), PRÉSIDENT HONORAIRE DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE" portant la date du 05 octobre 2012, le leader de l'Unc écrit au point 32, citation : "Puisque le gouvernement de la RDC est déjà en discussion avec le M23, sous l’égide du Président Yoweri Museveni qui préside la Conférence Internationale sur la Région des Grands-Lacs, c’est un secret de polichinelle, la CIRGL devra élargir ce cadre d’évaluation et de discussion avec les autres groupes armés de façon à pacifier totalement l’Est de la RDC. Le Président de la République devra associer tous les leaders politiques et de la Société civile de tous bords, ainsi que la diaspora congolaise, à la recherche d’une solution durable à ce problème qui concerne la nation congolaise toute entière". Fin de citation.
            Vital Kamerhe avait, en vérité, récupéré à son compte l'initiative du M.23 d'impliquer dans les négociations de Kampala l'Opposition politique, la Société civile et la Diaspora !
            La question est alors de savoir si, à ses yeux, les négociations élargies devraient aboutir à autre chose qu'à l'amnistie, et encore à l'amnistie pour le compte du M.23.
            Le président de l'Unc n'est pas sans savoir que c'est la partie institutionnelle congolaise qui est sortie du cadre tracé dans le processus de Kampala pour étendre  l'amnistie aux autres groupes armés et aux acteurs politiques ayant maille à partir avec la loi. Il sait, en plus que, l'initiative d'extension n'est pas venue de son groupe parlementaire, encore moins de son parti. Il sait, davantage, que la loi d'amnistie, telle qu'adoptée à l'Assemblée nationale et au Sénat, engage l'ensemble du corps parlementaire qui l'a débattue des jours durant. Il sait que l'Opposition, qui a décidé de quitter l'hémicycle, n'y est rentrée que lorsque ses exigences ont été entérinées par le Bureau Minaku. Il sait, oui, il sait que le Président de la République a promulgué cette loi dans les termes de son adoption. Il sait, oui, il sait que dès qu'une loi est promulguée, elle cesse d'appartenir à la personne qui l'a initiée. Elle devient la loi du pays. Député et speaker honoraires, il est censé savoir comment les choses se passent en cette matière précise.
            Aussi, avec un peu d'honnêteté, il ne peut engager ni la responsabilité de la Majorité, ni celle du Président de la République sans engager la responsabilité de l'Opposition institutionnelle, Unc comprise, dans l'adoption et la promulgation de la loi n°14/006 du 11 février 2014 portant amnistie pour faits insurrectionnels, faits de guerre et infractions politiques.
            Dès lors, on ne voit pas pourquoi et comment fait-il tardivement la "plaidoirie" des compatriotes impliqués dans l'assassinat de Laurent-Désiré Kabila, dans la mutinerie de la garde de Bemba en plus de Diomi, Muhindo et Kutino.
            En toute logique, ces compatriotes, tout comme leurs parents, leurs partisans, leurs militants et leurs sympathisant devraient plutôt l'interpeller pour lui demander pourquoi  fait-il le "médecin après la mort" alors qu'au moment où l'on débattait du projet de loi d'amnistie au Parlement, il aurait pu y faire intégrer, par le canal de son parti ou de son groupe parlementaire, voire de l'Opposition dont il revendique le poste de porte-parole, des dispositions qui favorisent l'amnistie des personnes citées dans son interview à Rfi.
            Sa chance, au cours de cette interview, est que Boisbouvier n'ait pas eu la présence d'esprit de lui demander ce qu'a été sa contribution ou celle de son parti ou de son groupe parlementaire lorsqu'on débattait du projet de loi d'amnistie au parlement.
            S'y employer seulement maintenant est tout ce qu'il y a de méprisant à l'égard certes des membres de l'Unc et de l'Opposition, mais aussi des médias dont il profite de la notoriété pour promouvoir son sport favori : le mensonge.
            Le mensonge, il ne peut que le savoir, est la forme la plus vile du mépris.  
Omer Nsongo die Lema

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