- Publié le mercredi 19 mars 2014 11:44
(La Référence plus) Les perspectives de l’alternance politique en République Démocratique du Congo deviennent de plus en plus incertaines à l’approche de la fin du dernier mandat constitutionnel du président Kabila. A 32 mois de cette échéance pré vue en principe le 20 décembre 2016, les bonzes du régime ne dorment plus sur leurs lauriers et ne tarissent pas en inspiration.”
L’homme a horreur du changement “, disait un savant de notoriété publique.
Toutes les stratégies semblent bonnes, pourvu qu’on ait encore droit au chapitre. Briser l’interdit, mentir ou se dédire ne gênent plus. Mobutu veut-il ressusciter? Les témoins du miracle l’attendront encore pour deux ans.
Ce n’est plus un secret. Le Parti du Peuple pour la reconstruction refuse de voir son Autorité morale quitter le fauteuil présidentiel en 2016, après avoir vidé ses deux mandats constitutionnels.
Claude Mashala, son le secrétaire national du Parti du peuple pour la reconstruction et le développement (PPRD) n’a pas surpris hier mardi 18 mars 2014 les milliers d’auditeurs de la Radio onusienne en se présentant comme un “ Kabiliste de l’aile dure et pure” qui vient d’initier une pétition pour changer la constitution de la RDC. Ce haut cadre du parti présidentiel estime qu’il faut ouvrir la voie à plusieurs mandats au chef de l’Etat, Joseph Kabila, afin de lui permettre d’achever son programme de gouvernance dénommé” révolution de la modernité “.
Le SG du PPRD prévient en outre que l’organisation de la prochaine élection présidentielle, attendu en 2016, est techniquement impossible.
Parlant de la pétition, Claude Mashala explique “ Il ne s’agit pas d’une pétition pour la révision de la constitution. Il s’agit du changement de la constitution parce que, si vous la lisez très bien, cette constitution là, vous allez voir que nulle part elle n’interdit à un groupe de citoyens, ayant constaté des iniquités contenues dans cette constitution là, puisse aussi demander, au lieu qu’elle soit révisée, mais qu’elle soit carrément changée “.
Parmi les raisons de sa démarche, le SG du PPRD soutient que la constitution actuelle serait entachée des iniquités qu’il faut corriger. Entre autres, il évoque l’article 2 qui parle de 25 provinces qui composent la République démocratique du Congo plus Kinshasa alors que ce sont les 11 anciennes provinces qui sont toujours fonctionnelles. Faute de leur existence, le regroupement ou la subdivision de certaines de ces provinces, prévus à l’article 4 de la même constitution , tombe caduc. Pour Claude Mashala, ce sont là des iniquités qu’il faut corriger au moment où les concertations nationales ont recommandé la tenue des élections locales, municipales et urbaines pour mettre en œuvre la décentralisation.
Et en réponse aux concertateurs, la CENI se trouve déjà à pied d’œuvre pour vider ses arriérés législatifs. Ce qui permettrait à la ROC d’avoir ses 26 provinces conformément à l’esprit et la lettre de la constitution.
Par ailleurs, le SG du PPRD dit de la constitution de la république souillée par qu’élaborée avec la collaboration des anciens seigneurs de guerre. “ Et puis, pourquoi il faut la changer? A un député national, à un sénateur, on ne détermine pas le nombre de mandats. Ces gens là peuvent se présenter autant de fois tant que physiquement ils sont forts: Mais au chef de l’Etat, à qui on demande tout, dans un pays qui a été mis à terre, 5 ans, on trouve que c’est suffisant pour qu’une vision politique rationnelle et raisonnable soit réalisée? “, s’interroge-t-il.
Pas d’élections en 2016 …
La stratégie dévoilée par Claude Kashala ne prévoit pas la tenue des élections en 2016 comme le chante sur tous les bois l’Abée Apollinaire Malu-Malu. “ Non, la prochaine élection, ce n’est pas en 2016. Laissez-mois vous le dire, parce que vous le savez vous-même techniquement, cela n’est pas possible. Il y a des préalables. On a été aux concertations nationales! Par exemple, il faut qu’il y ait au préalable le recensement. Ça, c’est de un.
Et de deux. Vous savez, moi, je compare un peu la politique comme un match de football. Il y a un règlement. Il faut nécessairement consommer les 90 minutes réglementaires.
Kabila prend le pouvoir. Il prête serment le 20 décembre 2011 ... Quelques mois après, un groupe de” nazis polpotistes “ se permettent d’annoncer et de commencer des tueries, des viols massifs, des assassinats et des meurtres sous l’autorité morale d’un homme de Dieu, le très vénéré” archi-bishop ‘ Jean-Marie Runiga. Et vous pensez que Kabila allait rester tans son bureau, bras croisés, se permettre de rêver, malgré les troubles dans cette partie de l’Est, d’être à même de réaliser sa vision?
Quand il y a des troubles dans un stade, le règlement impose à l’arbitre d’arrêter la partie, d’arrêter le chrono, mais pas le temps. Le temps peut continuer de courir. Et le match reprend ? Quand les troubles ont cessé dans le stade! Pour nous, pour moi, ça n’engage que Claude Mashala, qui est Kabiliste, d’abord, le mandat de Kabila n’a démarré que le jour où e brave Mamadou Ndala, avec ses éléments, ont eu à planter le drapeau national sur la colline de Chanzu. Et si vous comptez avec moi, je crois que le 2e mandat de Joseph Kabila Kabange n’a que 6 mois “, a déclaré Claude Mashala sur Radio Okapi.
Le secrétaire général du PPRD n’a donc pas mâcher ses mots pour dire que l’article 220 de la Constitution qui limite le mandat à cinq ans fâche l’aile dure et pure de son parti. Contrairement à beaucoup d’observateurs, Claude Mashala ne trouve pas que la révision de la constitution risque de fragiliser la démocratie en RDC.
Le camp présidentiel divisé
Déjà le lundi 29 juillet 2013, Evariste Boshab, l’ancien secrétaire général du parti présidentiel avait fait toujours sur Radio Okapi, un démenti cinglant sur les intentions de son parti de réviser la constitution. Il démentait les commentaires de certains analystes de son ouvrage intitulé” Entre la révision de la constitution et l’inanition de la nation ‘.. Beaucoup de ses lecteurs avaient lu les intentions de ce bonze du camp présidentiel d’embarquer les siens dans le bateau de la non-alternance politique.
Quoi qu’il en soit, la pilule est encore difficile à avaler pour beaucoup d’autres membres de la majorité présidentielle. Face à” l’aile dure et pure” de Mashala et Boshab, s’appose une autre aile d’alliés encore modérés et réservés sur la question. Si la possibilité de voir Kabila survivre après 2016 est évidente pour tous, l’aile modérée estime qu’il faut préconiser plutôt la stratégie de compromis politique et de concessions afin de préserver là paix et les acquis démocratiques de Kabila I & II. Il faut attendre les retombées de la réunion d’aujourd’hui à Kingakati pour en savoir plus.
Martinez Ngyaluka
Toutes les stratégies semblent bonnes, pourvu qu’on ait encore droit au chapitre. Briser l’interdit, mentir ou se dédire ne gênent plus. Mobutu veut-il ressusciter? Les témoins du miracle l’attendront encore pour deux ans.
Ce n’est plus un secret. Le Parti du Peuple pour la reconstruction refuse de voir son Autorité morale quitter le fauteuil présidentiel en 2016, après avoir vidé ses deux mandats constitutionnels.
Claude Mashala, son le secrétaire national du Parti du peuple pour la reconstruction et le développement (PPRD) n’a pas surpris hier mardi 18 mars 2014 les milliers d’auditeurs de la Radio onusienne en se présentant comme un “ Kabiliste de l’aile dure et pure” qui vient d’initier une pétition pour changer la constitution de la RDC. Ce haut cadre du parti présidentiel estime qu’il faut ouvrir la voie à plusieurs mandats au chef de l’Etat, Joseph Kabila, afin de lui permettre d’achever son programme de gouvernance dénommé” révolution de la modernité “.
Le SG du PPRD prévient en outre que l’organisation de la prochaine élection présidentielle, attendu en 2016, est techniquement impossible.
Parlant de la pétition, Claude Mashala explique “ Il ne s’agit pas d’une pétition pour la révision de la constitution. Il s’agit du changement de la constitution parce que, si vous la lisez très bien, cette constitution là, vous allez voir que nulle part elle n’interdit à un groupe de citoyens, ayant constaté des iniquités contenues dans cette constitution là, puisse aussi demander, au lieu qu’elle soit révisée, mais qu’elle soit carrément changée “.
Parmi les raisons de sa démarche, le SG du PPRD soutient que la constitution actuelle serait entachée des iniquités qu’il faut corriger. Entre autres, il évoque l’article 2 qui parle de 25 provinces qui composent la République démocratique du Congo plus Kinshasa alors que ce sont les 11 anciennes provinces qui sont toujours fonctionnelles. Faute de leur existence, le regroupement ou la subdivision de certaines de ces provinces, prévus à l’article 4 de la même constitution , tombe caduc. Pour Claude Mashala, ce sont là des iniquités qu’il faut corriger au moment où les concertations nationales ont recommandé la tenue des élections locales, municipales et urbaines pour mettre en œuvre la décentralisation.
Et en réponse aux concertateurs, la CENI se trouve déjà à pied d’œuvre pour vider ses arriérés législatifs. Ce qui permettrait à la ROC d’avoir ses 26 provinces conformément à l’esprit et la lettre de la constitution.
Par ailleurs, le SG du PPRD dit de la constitution de la république souillée par qu’élaborée avec la collaboration des anciens seigneurs de guerre. “ Et puis, pourquoi il faut la changer? A un député national, à un sénateur, on ne détermine pas le nombre de mandats. Ces gens là peuvent se présenter autant de fois tant que physiquement ils sont forts: Mais au chef de l’Etat, à qui on demande tout, dans un pays qui a été mis à terre, 5 ans, on trouve que c’est suffisant pour qu’une vision politique rationnelle et raisonnable soit réalisée? “, s’interroge-t-il.
Pas d’élections en 2016 …
La stratégie dévoilée par Claude Kashala ne prévoit pas la tenue des élections en 2016 comme le chante sur tous les bois l’Abée Apollinaire Malu-Malu. “ Non, la prochaine élection, ce n’est pas en 2016. Laissez-mois vous le dire, parce que vous le savez vous-même techniquement, cela n’est pas possible. Il y a des préalables. On a été aux concertations nationales! Par exemple, il faut qu’il y ait au préalable le recensement. Ça, c’est de un.
Et de deux. Vous savez, moi, je compare un peu la politique comme un match de football. Il y a un règlement. Il faut nécessairement consommer les 90 minutes réglementaires.
Kabila prend le pouvoir. Il prête serment le 20 décembre 2011 ... Quelques mois après, un groupe de” nazis polpotistes “ se permettent d’annoncer et de commencer des tueries, des viols massifs, des assassinats et des meurtres sous l’autorité morale d’un homme de Dieu, le très vénéré” archi-bishop ‘ Jean-Marie Runiga. Et vous pensez que Kabila allait rester tans son bureau, bras croisés, se permettre de rêver, malgré les troubles dans cette partie de l’Est, d’être à même de réaliser sa vision?
Quand il y a des troubles dans un stade, le règlement impose à l’arbitre d’arrêter la partie, d’arrêter le chrono, mais pas le temps. Le temps peut continuer de courir. Et le match reprend ? Quand les troubles ont cessé dans le stade! Pour nous, pour moi, ça n’engage que Claude Mashala, qui est Kabiliste, d’abord, le mandat de Kabila n’a démarré que le jour où e brave Mamadou Ndala, avec ses éléments, ont eu à planter le drapeau national sur la colline de Chanzu. Et si vous comptez avec moi, je crois que le 2e mandat de Joseph Kabila Kabange n’a que 6 mois “, a déclaré Claude Mashala sur Radio Okapi.
Le secrétaire général du PPRD n’a donc pas mâcher ses mots pour dire que l’article 220 de la Constitution qui limite le mandat à cinq ans fâche l’aile dure et pure de son parti. Contrairement à beaucoup d’observateurs, Claude Mashala ne trouve pas que la révision de la constitution risque de fragiliser la démocratie en RDC.
Le camp présidentiel divisé
Déjà le lundi 29 juillet 2013, Evariste Boshab, l’ancien secrétaire général du parti présidentiel avait fait toujours sur Radio Okapi, un démenti cinglant sur les intentions de son parti de réviser la constitution. Il démentait les commentaires de certains analystes de son ouvrage intitulé” Entre la révision de la constitution et l’inanition de la nation ‘.. Beaucoup de ses lecteurs avaient lu les intentions de ce bonze du camp présidentiel d’embarquer les siens dans le bateau de la non-alternance politique.
Quoi qu’il en soit, la pilule est encore difficile à avaler pour beaucoup d’autres membres de la majorité présidentielle. Face à” l’aile dure et pure” de Mashala et Boshab, s’appose une autre aile d’alliés encore modérés et réservés sur la question. Si la possibilité de voir Kabila survivre après 2016 est évidente pour tous, l’aile modérée estime qu’il faut préconiser plutôt la stratégie de compromis politique et de concessions afin de préserver là paix et les acquis démocratiques de Kabila I & II. Il faut attendre les retombées de la réunion d’aujourd’hui à Kingakati pour en savoir plus.
Martinez Ngyaluka