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L’accès aux télécoms compromis par le projet Kin-Kiey Mulumba de porter la carte SIM à 50 Usd

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Kinshasa, 07/04/2014 / Economie
La nouvelle réglementation proposée, si jamais elle est adoptée par le gouvernement, va compromettre l’accès des Congolais aux services des télécoms.
althttp://www.digitalcongo.net/UserFiles/image/Photos_2012/Ministres/kinkey_ministre.jpgryphon Kin-Kiey Mulumba est lancé pour gagner le pari de maximisation des recettes de l’Etat par le truchement du secteur dont il a la charge. Il propose à cet effet de porter le coût d’une carte SIM à 50 dollars américains. Cette taxe, à supporter par les nouveaux abonnées, devra rapporter à l’Etat 50 millions $ par an et participer aussi à la lutte contre la fraude, en donnant particulièrement un coup d’estocade aux plates-formes de fraude téléphonique que sont les Sim Box. En réalité, le coup sera porté contre le peuple congolais, non concerné en majorité par les appels Internationaux, et dont l’accès aux services de communication sera ainsi compromis avec la carte SIM la plus chère de la planète.

La RDC ne sera pas le premier pays au monde à vendre une carte SIM à 50 dollars américains. Les Etats-Unis, le Singapour et bien d’autres pays pratiquent déjà ce prix. C’est la recette que le ministre des PT & NTIC Tryphon Kin-Kiey Mulumba est en passe de vendre au Gouvernement en vue de gonfler les caisses de l’Etat et de donner, à l’occasion, un coup d’arrêt au phénomène Sim Box qui fait perdre au Congo une bagatelle de 31 millions $ selon les estimations de l’administration des télécoms. Après avoir suivi son exposé il y a plus d’une semaine, la Commission Economique, Financière et Reconstruction du Gouvernement va procéder au débat sur la question ce mardi 08 avril sous la direction du Vice-Premier et ministre du Budget, le prof. Daniel Mukoko Samba.

En sus de la maximisation des recettes du Trésor, le N° des Postes, Télécoms et NTIC en RDC est convaincu que cette voie va conduire a l’éradication de la fraude téléphonique en empêchant les tenants des Sim Box d’abuser de la modicité du prix de la carte SIM Elle va également favoriser l’identification des abonnés, de peur de payer une nouvelle carte SIM à un prix élevé. Ce qui n’est pas évident. Le problème d’identification en RDC bute contre le manque d’un fichier d’identification nationale. Personne ne détient une pièce d’identité nationale et quand bien même il existe la carte d’électeur, celle-ci ne remplace pas la première et tout le monde ne s’est pas fait enrôlé pour les élections.

La nouvelle réglementation, rassure Kin-Kiey, ne va pas prendre en compte le parc actuel des anciens abonnés, tous réseaux confondus, estimés à 22 millions, parce que déjà détenteurs d’une carte SIM. Elle va s’adresser plutôt aux nouveaux abonnés évalués, au regard de la croissance du marché située à environ 5,18 % du parc précité, à un million de personnes par an. Ce qui garantirait à l’Etat 50 millions $ l’an.

Cette projection paraît pour le moins utopique dans la mesure où, avec une carte SIM quasiment gratuite, le secteur des télécoms a totalisé, fin 2013 et en 13 ans d’existence, 22 millions d’abonnés sur 70 millions d’habitants. Soit en moyenne 1.700.000 abonnés par an. Ceci sans perdre de vue qu’il y a dans ce parc des gens qui possèdent deux, trois ou plusieurs cartes SIM. Il est donc à peine croyable, dans ces conditions, de compter, moyennant la taxe de 50 $ par carte SIM, un million de nouveaux abonnés l’an. La non atteinte de cette projection va ipso facto, remettre en question la bagatelle de 50 millions $ qui en résulterait pour le compte du Trésor.

La taxe Kin-Kiey ne constitue pas non plus une panacée pour résorber la fraude. Les criminels détenteurs des Sim Box bâtissent principalement leur business sur le coût de la minute à l’international et les facilités qui leur sont offerts sur le marché international et non sur la modicité du prix de la carte SIM. Les résultats du consortium Télecoms-Agilis à cet effet ne sont pas probants. Le Gouvernement est en négociation avec une 3ème entreprise pour pallier l’inefficacité constatée après une année de prestation.

La nouvelle réglementation proposée, si jamais elle est adoptée par le Gouvernement, va compromettre l’accès des Congolais aux services des télécoms. Sans pouvoir d’achat, il y a fort à parier que nos concitoyen habitant les milieux ruraux, voire des citadins, comptés parmi les nouvelles riches d’abonnés et qui n’ont rien à voir avec les appels internationaux, vont se connecter difficilement, même pas, aux services de communication. Ce qui va impacter négativement sur le nombre de nouveaux abonnés, ainsi que le volume des recettes projetés. 

Par ailleurs, la pratique de cette taxe aux Etats-Unis et à Singapour ne justifie nullement son application en RDC. Ces deux pays ont un PIB/hab supérieur) 50.000 $ contre 200 $ pour le Congo! Les Télécoms sont un service public Leur jouissance est un droit pour tout un chacun. S’il est élevé au niveau du luxe, l’accès universel décrété par l’humanité à travers de l’Union Internationale de Télécommunication (UIT), serait un concept vide de sens

FKB/La Référence Plus

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