Se substituant au peuple congolais avant même les élections
36 ONG en appellent déjà à la victoire de l'Opposition en 2016 !
Les 22 et 23 avril 2014, des ONG "venues de toutes les provinces de la République Démocratique du Congo (ROC)" (ce qui est faux en consultant la liste des 36 participants) disent avoir " pris part au séminaire atelier organisé au CEPAS", forum au terme duquel elles ont fait une déclaration en cinq points, à savoir : "Raison de notre prise de position", "Pas de révision des dispositions constitutionnelles verrouillées", "Pas de révision des dispositions constitutionnelles non verrouillées dans le contexte de l’heure", "Pas de prolongation du mandat du Président de la République pour cause de report des élections" et "Nécessité de la préparation de l’alternance démocratique". Le point qui interpelle tout analyste politique avisé est le dernier dans la mesure où les ONG s'affichent publiquement pour l'échec de la Majorité actuelle aux échéances électorales de 2016 et se prononcent ouvertement pour la victoire de l'Opposition; ce qui a pour effet de les disqualifier comme missions d'observation électorale. Car en démocratie, alternance veut dire "changement de personnel opéré à la direction des institutions à travers les élections libres et transparentes"...
"Toupictionnaire", considéré comme " dictionnaire de politique", dit de l'alternance politique qu'elle "correspond à la situation d'un régime politique où des courants, des tendances ou des partis politiques différents se succèdentau pouvoir. C'est le cas lorsque la majorité politique est renversée par l'opposition, dans le respect des règles constitutionnelles, lors d'une élection législative ou présidentielle, par exemple", conclut-elle.
Pour Wikipedia.org, "En politique, on parle d'alternance politique lorsque des partis appartenant à des courants politiques différents se succèdent au pouvoir. En pratique, l'alternance consiste généralement en un renversement de la majorité politique lors d'élections présidentielles et/ou législatives".
En un mot, Muteba Luhunga de la Société civile/Katanga, Paul Kasongo de Mali/Maniema, Jérôme Bonso de Linelit et Aeta, Daniel Ntumba de Nscc/Kasaï Occidental, Jimmy Bashile d'Acidh/Kasaï Oriental, Dorcas Sokomayi de Linelit, Désiré Lisombandole de Ffsy/Province Orientale, Ethy's Mbala Kubu d'Aeta/Bandundu, Jonas Lukokivisi de Nscc/Bas-Congo, Alpha Kingo de l'Aeta/Bas-Congo, Dieudonné Been Masudi de Rnd/Katanga, Robert Bompose de Pvh, Marcel Wetsh'Okonda de Cdhc/Kinshasa, Jonas Tshiombela de Nscc, Muny Nlandu de l'Unikin, Guy Mudumbula Makoba de Crongd/Kin, Paul Amsini Musafini d'Icdea/Kinshasa, Georges Kapiamba d'Acaj, Nadine Patricia Kamuanya de Linelit/Kinshasa, Boniface Umpula de l'Acidh/Katanga, William Wenga du Renadhoc, Rosin Manketa de Vsv, Alikane Lokosa de Fudes/Cagl, Grace Lula Hamba de Lifded/Aeta Kinshasa, Serge Lukunga de l'Acidh/Katanga, Patrick Cibangu de Codesci/Kasaï Oriental, Albert Mutombo de Ciam-Kin, Laurent Kurhenga de Renaf/Aeta Sud-Kivu, Jean-Bosco Puna de la Société civile/RDC, Justine Masika de Sfvs/Nord-Kivu, Christopher Ngoyi de la Société civile/RDC, Olivier Gikomo Maswa de l'Acidh/Kinshasa, Gérard Bisambu de Rectc/Aeta, Joël Mpundu du Groupe Amos et Mwila Kayembe des Toges noires ont décidé, à la place peuple congolais, d'en appeler solennellement à la défaite de la Majorité. Donc en faveur de la victoire de l'Opposition.
Elles s'excluent de toute mission d'observation électorale
Effectivement, le fameux point 5 intitulé "Nécessité de la préparation de l’alternance démocratique" est libellé en ces termes : "Les ONG de la société civile relèvent que la fin du mandat du Président en exercice constitue une bonne opportunité pour la RDC pour emboiter le pas aux autres Etats africains qui savourent déjà les fruits de l’alternance démocratique au pouvoir: tels que le Bénin, le Ghana, le Sénégal, la Zambie, etc. car l’alternance permettra aux candidats de la majorité et à ceux de l’opposition de s’affronter à armes égales pour recueillir le suffrage des congolais. Les ONG de la société civile invitent les forces politiques à mettre à profit le peu de temps qui nous séparent de l’échéance de 2016 pour préparer cette alternance démocratique, entre autres, en proposant à la population une vision et un projet de société à la dimension du destin prophétique de la RDC, des stratégies ainsi que des hommes et des femmes pour sa concrétisation".
En clair, ces ONG considèrent que le départ de Joseph Kabila est une occasion non pas pour la Majorité de garder le pouvoir, mais pour qu'un opposant et sa famille politique prennent la succession. N'importe quel opposant, entendu.
Pourtant, elles savent toutes que nulle part dans la Constitution de la RDC - comme dans les Constitutions du Bénin, du Ghana, du Sénégal et de la Zambie ainsi que dans celles des Etats-Unis, de la France, de la Belgique, de la Grande-Bretagne et de la Scandinavie, voire du Japon, de la Corée du Sud, de l'Inde ou de l'Afrique du Sud, ne figure un seul article qui interdit à la Majorité de se succéder à elle-même.
Dans une chronique intitulée "2016 ne signifie pas forcément alternance !" mise en ligne voici trois semaines, trois exemples sont pris pour appuyer cette assertion : "L'histoire des Etats de tradition démocratique séculaire renseigne qu'aux Etats-Unis, le Parti républicain avait été aux affaires 12 ans de suite (1981-1993) contre 20 ans (1933-1953) pour le Parti démocrate alors que le mandat du président de la République est quadriennal. En France, sous la V° République, la Droite avait été aux affaires 23 ans de suite (1958-1981) pendant que le mandat présidentiel était septennal. En Grande-Bretagne, les Conservateurs étaient aux affaires 18 ans de suite (1979-1997) après un premier exploit de 29 ans (1935-1964)". Nous avons ajouté : "En RDC, la Majorité présidentielle est en droit de réaliser le même exploit. Les circonstances s'y prêtent. Faute d'alternative ni d'alternance dans le chef de l'Opposition", y lit-on.
Après tout, avons-nous relevé dans le chapeau, le principe universellement établi est que "un parti ou un regroupement politique se crée pour CONQUERIR, EXERCER ET CONSERVER LE POUVOIR". Et nous avons ajouté : "S'il n'a pas globalement ces trois objectifs dans ses statuts, c'est qu'il fait de l'aventure".
Les 36 ONG qui se sont réunies au Cepas en engageant unilatéralement l'ensemble de la Société civile peuvent tout ignorer ou tout contester, sauf le droit de la Majorité de garder le pouvoir tant que le peuple lui fait confiance.
Que ces ONG, habituées à évoquer la Constitution, les Lois de la République et même le Droit international, se soient pour une fois abstenues de fonder leur argumentation sur une seule disposition légale, c'est bien la preuve qu'elles savent qu'elles mentent.
Aussi, en toute logique, s'excluent-elles, elles-mêmes, de toute mission d'observation électorale du simple fait d'afficher leurs préférences "politiques".
D'ailleurs, comme par coïncidence, ces ONG ont pris position pour Etienne Tshisekedi lors des élections du 28 novembre 2011.
En attendant, on ne peut déjà s'interroger sur l'origine de la logistique pour réunir à Cepas des ONG "venues de toutes les provinces du pays", il a fallu un financement solide.
D'où l'interpellation à laquelle se livre l'internaute Lingomba dans sa réaction reproduite par le site www.7sur7.cd lorsqu'il écrit : " L'autre question est de se demander comment ces membres de la societe civile sont arrivés à Kinshasa, qui les a logés, nouris et autre prise en charge...".
Identifier la source du financement permet de savoir d'où vient ce qui s'apparente au mépris du souverain primaire. Car une Société civile qui se substitue au peuple est une escroquerie assumée.
Omer Nsongo die Lema