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Un génocide se prépare au Burundi

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Un génocide se prépare au Burundi

(13.04.2014, http://burundi.news.free.fr/actualites) Le Burundi a connu des périodes sombres. Plusieurs Burundais croyaient que la période était révolue. Ce qu’ils ont oublié, c’est que  le fond du problème burundais est d’avoir, la richesse. Il y a ceux qui sont pressés pour arriver sur la table où se trouve le gâteau et ceux qui veulent  à tout prix y arriver. Le CNDD-FDD a combattu le pouvoir en place après l’assassinat du Président Ndadaye afin de permettre l’arrivée à table de trois personnes qui ont partagé entr’eux ce gâteau. Le Président Nkurunziza, à tout seigneur tout honneur, prend le gros morceau du gâteau. Ce gâteau est composé par le budget de l’Etat, la corruption, les aides etc…. Ensuite viennent les généraux Adolphe Nshimirimana et Alain Guillaume Bunyoni. Les autres, j’ai nommé quelques cadres du parti, reçoivent des miettes pour qu’ils puissent glorifier les mangeurs à table.
Le futur conflit burundais tient à ces trois hommes qui ne veulent en aucun cas perdre ce gâteau. Comme un chien à côté de son morceau de viande, tout autre chien qui s’approche est mordu. Dans le cas actuel, les volontaires à la mangeoire sont nombreux. Le peuple aussi a faim et souffre. Il veut un changement. Il aura affaire à la force de nuisance de ces trois hommes. Ils ont sorti leur armada.
La milice Interahamwe, pardon Imbonerakure, au service des trois mangeurs
Cette milice a été armée et entraînée depuis la fin des élections de 2010. La première mission était de combattre, voire massacrer les militants du FNL de Rwasa. Avec la complicité de la police et certains éléments de l’armée, des dizaines de milliers de sympathisants du FNL ont été massacrés dans la plaine de l’Imbo.
Cette milice a un commandement unique nationale basée à la Documentation. Le patron de la Documentation est le seul patron de toute la milice. La police et certains officiers de l’armée donnent un coup de main pour la formation et l’armement de cette milice. Chaque responsable communal de la milice imbonerakure reçoit chaque mois une  somme de 150 000 frs prélevée sur le budget de la Documentation.
Cette milice épaule l’armée lorsqu’elle intervient au Congo. Elle fait la chasse aussi aux opposants.
Aujourd’hui, le niveau d’équipement et d’entrainement fait craindre le pire et la mission semble de plus en plus inquiétant. Allons-nous assister à la politique de la terre brûlée?
Les trois mangeurs disent en privé qu’ils ne maîtrisent pas l’armée pour imposer une guerre civile aux opposants non armés. C’est cette milice alors qui aura cette tâche. Les opposants qui ne se soumettront pas auront un autre châtiment.
Les élections gagnées d’avance
Les accords d’Arusha stipulent que nul ne peut diriger le Burundi plus de 10 ans. Cela n’empêchera pas le Président Nkurunziza de se représenter pour un troisième mandat. Après le camouflet parlementaire version Niyoyankana, le Président Nkurunziza a renoncé au référendum. Il déposera sa candidature à la CENI et cette dernière soumettra la question à la cour constitutionnelle. Cette cour devra d’abord passer par la chambre de la Documentation pour qu’elle apprenne le droit versus CNDD-FDD. Elle devra dire le droit Es Nkurunziza, Alléluia!
Au CNDD-FDD, les élections de 2015 sont déjà gagnées une année avant les élections. Il reste à déterminer un pourcentage acceptable par l’opinion internationale. La CENI reconduite est celle qui a fait des miracles en transformant le score du FNL en score du CNDD-FDD.
Pour proclamer ces résultats avant la fin des dépouillements, il faudra prendre des précautions. Est-ce que la proclamation des résultats ressemblent à un avion abattu  chez un voisin. Nous y reviendrons.
Un génocide au Burundi en 2015
Une milice imbonerakure est armée, formée. Cent miliciens viennent de rentrer d’une formation paramilitaire dans la RD Congo. Le conseil de sécurité des  Nations Unies parle des distributions d’armes organisé par le G2 de l’armée.
Psychologiquement, cette milice est préparée. Elle a déjà goûté au sang. La radio Rema FM commence à jouer le rôle de la radio milles collines du Rwanda en 1994. Certains officiers de la police et de l’armée encadrent cette milice comme au Rwanda en 1994. Des avions ont débarqué des caisses de munitions et d’armes via le Soudan il y a plusieurs mois. Comme au Rwanda, des avions débarquaient les armes et machettes en présence de la Minuar.
Au Rwanda, le déclic a été l’avion du Président abattu. C’était le coup de signal. La préparation du génocide avait duré plus de deux ans. Au Burundi, elle durera plus de deux ans. Le signal est la proclamation des résultats. Si les élections sont très surveillées, les armes entreront en jeu. Au CNDD-FDD, ils mesurent la haine du peuple envers les dirigeants actuels. Au lieu de perdre, cette milice entrera en jeu pour des massacres des opposants, aussi des tutsi et des hutus de l’opposition . Dans le chaos, les élections seront soit annulées, soit la victoire changera de camp.
Les communicants du pouvoir ont beau démentir les rumeurs de l’armement des imbonerakure, mais les faits sont là. On ne peut pas armer une milice dans un pays qu’on dirige et qui a une armée et une police sans une mission de massacre généralisé.
Que fait le ministre de la défense, le lieutenant général Gaciyubwenge?
Le ministre de la Défense est complètement absent. Il fait la sourde oreille et refuse d’analyser les informations qui remontent de l’intérieur. Ses militaires se font tabasser par les imbonerakure, du jamais vu dans l’histoire de l’armée burundaise. La police reçoit des fois des ordres de la milice. L’armée baisse les yeux pour ne pas se heurter aux intérêts des imbonerakure.
Le ministre de la défense est en droit de demander aux militaires de désarmer toute personne armée sans autorisation. Or, ces miliciens armés se promènent le soir avec leurs armes et croisent des militaires.
Le ministre de la défense refuse de réagir car il veut garder son poste. Le jour où le génocide en préparation se déclenchera, il devra répondre aussi car certains de ses officiers participent à la distribution des armes.  Les officiers anciens FAB observent dans l’inquiétude ce qui se passe. Pour détourner l’attention, les informations qui remontent font état d’un probable coup d’Etat. Ceci pour distraire au moment où les imbonerakure s’arment.
Le ministre de la défense vient de démentir la distribution des armes par certains officiers lors d’une conférence de presse. La question qui se pose est de savoir s’il est au courant de tout ce qui se passe dans son armée. Peut-il nous dire combien de camions militaires, jeeps et des militaires qui ont participé aux massacres des militants du FNL dans Bujumbura rural en 2010 et 2011? Peut-il nous dire combien de fois certains militaires sont entrés au Congo dans des  unités mixtes Armée-Imbonerakure? Peut-il nous dire combien de militaires morts au Congo dans des combats contre des éléments armés? Peut-il nous dire ce qu’il fait des rapports qu’il reçoit sur cette milice Imbonerakure justement? Peut-il nous dire la main sur le cœur, parole d’officier, qu’il n’est pas conscient de ses mensonges lors de cette conférence de presse? Peu-il nous expliquer pourquoi il n’a pas réagi quand ses militaires se font tabasser par des imbonerakure?
La milice imbonerakure avec ses ramifications internationales
Cette milice ne constitue pas seulement un danger pour le Burundi mais aussi pour le Rwanda. En effet, par le biais des armes et de l’or, les deux généraux du pouvoir entretiennent des liens avec les FDLR. On ne saura pas finalement qui s’entraine au Burundi. Demain, imbonerakure et FDLR se battront ensemble. Pourquoi pas au Rwanda?
Certaines informations font état des manœuvres en vue de rapatrier des FDLR au Burundi. En effet, la force d’intervention des Nations Unies au Congo a déjà défait le M23. L’ADF venant de l’Ouganda est mise hors d’état de nuire. Il reste les FDLR. Les rebelles du FDLR ont choisi la stratégie d’évitement. Ils refusent le combat avec les forces des Nations Unies. Ils doivent migrer vers un autre pays dans la grande discrétion mais proche du Rwanda. Le gouvernement burundais chercherait des moyens pour faire rentrer des soi- disant burundais du Congo. Ces burundais pourraient être des rwandais. Les FDLR  prendraient alors l’étiquette des imbonerakure. C’est l’équivalent du blanchiment de l’argent sale.
La situation serait alors explosive. Même l’armée burundaise serait incapable de combattre cette milice qui serait épaulée par une partie de la police et des services de renseignement.
Tous les ingrédients seraient réunis pour un génocide.
Les dégâts collatéraux en Somalie et en République centrafricaine
Plusieurs bataillons se trouvent en Somalie pour ramener la paix. Ces militaires burundais sont parmi les plus expérimentés sur le terrain. Ils ont apporté la sécurité à Mogadiscio. Si demain il y a des troubles ou un génocide, les militaires hutu et tutsi présents peuvent se battre entr’eux. Cette situation fragiliserait l’Amisom et les miliciens d’El Shabab pourraient en profiter pour reprendre le terrain perdu. La communauté internationale perdrait des centaines de millions de dollars dépensés en Somalie pour revenir à la situation du départ. En plus, aucune force ne pourra s’interposer entre les militaires burundais et en même temps défendre Mogadiscio.
Ce scénario vaut aussi pour la République Centrafricaine. Plus d’un bataillon burundais se trouve à Bangui. Des militaires bien disciplinés et appréciés. Un génocide au Burundi ne pourrait pas épargner cette unité.
La communauté internationale n’a pas réagi au Rwanda pour empêcher le génocide. 20 ans après, les mêmes signaux apparaissent au Burundi. Le conseil de sécurité a déjà mis en garde l’Etat burundais. Si Nkurunziza a mis en place cette milice, c’est qu’il sait qu’elle aura une mission précise pour qu’il se maintienne au pouvoir. A quel prix?
L’ancien Président Bagbo, un ami au Président Nkurunziza, avait choisi la voie des milices, aujourd’hui, il a perdu le pouvoir et dort en prison de la CPI en attendant la fin de son procès.
Par Gratien Rukindikiza


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