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Malu-Malu boudé, Malu-Malu fréquenté...
Avec sa pétition "Malu-Malu Dégage", la plateforme "Sauvons le Congo" persiste et signe : le président de la Céni doit partir. Martin Fayulu, qui semble commander la croisade, ne tarit pas d'arguments. Quand il ne s'agit pas de la fraude électorale de 2006 (il fut tout de même élu député provincial), il lui fait le procès de non respect des délais constitutionnels pour une feuille de route pour laquelle, pourtant, il a personnellement projeté certaines échéances à après 2016. Mais, son vrai argument est le non-parrainage de sa candidature par l'Eglise catholique romaine (Cenco), Eglise qui semble ne plus en faire un problème...
Sur ces entrefaites, on constate ce fait notable : l'abbé-président consolide sa position au travers de ses fréquentations. L'Union européenne et quelques Etats membres l'invitent, la Monusco - par le canal de Martin Klober - lui rend visite quand elle ne le reçoit pas en ses bureaux et, le dernier exploit en date, c'est l'échange du 4 mai 2014 avec John Kerry.
Les médias rapportent qu'à l'occasion de cette visite, Jérôme Bonso de la Linelit et de l'Aeta - des ONG, réputées proches de l'Udps, a remis à l'homme d'Etat américain un cahier des charges émanant des organisations de la Société civile membre d'une nouvelle structure dénommée Cpd (Campagne pour la démocratie). Candidat à la présidence de la Commission électorale indépendante mise sur pied dans le cadre du Dialogue intercongolais de Sun City, l'homme est téméraire. Il est certes de ceux qui s'opposent à la révision constitutionnelle "en plein processus électoral" (sic) et adhèrent au schéma de l'alternance démocratique, entendez la défaite à tout prix de la Majorité et la victoire aussi à tout prix de l'Opposition !
Le reproche que cette énième plateforme fait à l'abbé Malu-Malu, c'est de "tirer le calendrier d'organisation des élections au-delà du temps légal".
Le journal L'Avenir note dans sa livraison du 5 mai 2014 que lors de l'échange qu'il a eu avec le secrétaire d'Etat américain, le président de la Céni a annoncé LA "publication prochaine du calendrier des élections urbaines, municipales et locales"; le calendrier des autres scrutins devant être élaboré "après que le Parlement ait levé les options les concernant". Et d'ajouter "A la suite du point de la conférence de presse animée dans la matinée d’hier dimanche par le Secrétaire d’Etat américain John Kerry, et après l’audience qu’il a accordée au Président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Monsieur l’Abbé Apollinaire Malumalu, des commentaires fusent déjà de partout selon lesquels, le chef de la diplomatie américaine aurait recommandé la publication du calendrier de toutes les élections. Simples rumeurs ou intoxication de la population, surtout que l’hôte de marque de Joseph Kabila ne l’a jamais dit. Ces rumeurs sortent vraisemblablement d’une certaine opposition qui voit en cette tournée du Secrétaire d’Etat américain une occasion de sermonner les autorités nationales, alors qu’il avait dit que son entretien avec le Chef de l’Etat congolais était empreint d’une atmosphère de cordialité".
Ce qui peut à ce stade être retenu, c'est que pendant que "Sauvons le Congo" réclame le départ de Malu-Malu, ses membres s'abstiennent de retirer leur délégué du bureau de la Ceni ! De peur, peut-être, de le voir rapidement remplacer par un délégué de l'Opposition républicaine...
Ah !, j'allais oublier : "Sauvons le Congo" a réussi à remettre à Malu-Malu, chez Kobler, son carton de feuilles portant la signature des pétitions...
Ces soldats en fuite qui ont le temps de violer les femmes...
Le verdict du procès de Minova contre des éléments Fardc accusés de viol et de vol n'est pas du goût, mais alors pas du tout de plusieurs observateurs au nombre desquels les ONG de défense des droits humains congolais et étrangers et les institutions internationales comme la Monusco (pour le compte de l'Onu) et l'Union européenne.
Pour le compte de l'Afp, Albert Kambale écrit : "Les soldats du 391e bataillon de commandos, formés par les Etats-Unis, ont été accusés, dans leur fuite, d'avoir commis des atrocités à Minova et ses alentours, dans la province du Sud-Kivu (...). L'ONU y a dénombré sur une dizaine de jours '135 cas de violence sexuelle, ainsi que d'autres violations graves des droits de l'homme, dont des meurtres et des pillages massifs'".
Seulement voilà : deux militaires sont condamnés pour viol dont un sous-lieutenant-colonel condamné à perpétuité et un caporal qui en a pour dix ans de prison ferme; d'autres ayant été reconnus coupables de meurtre, de violation des consignes, de pillages et de dissipation de munitions. Oui, deux militaires sur 135 cas de viol à caractère sexuel.
Toute âme sensible ne peut que s'en émouvoir.
Cependant, ce qui interpelle tout esprit rationnel, c'est cette irrationalité consistant à avoir le temps de violer une femme alors qu'on est en plein décrochage. Oui : des militaires que tous les médias du monde décrivaient comme étant en fuite devant les avancées dites fulgurantes du M.23 ne se sont pas préoccupés de sauver leur peau. Ils se sont arrêtés devant des femmes pour prendre leur pied avant de reprendre la fuite. Et encore, bon nombre de militaires opérant à l'Est se font accompagner de femmes et enfants...
On se souviendra que lors d'une cavale en 2012, des prisonniers de Goma se seraient livrés au même exercice : s'arrêter pour assouvir les appétits sexuels et reprendre la route pendant que la police et l'armée les traquaient. Depuis, les ONG qui avaient alerté l'opinion "tant nationale qu'internationale" sont devenues amnésiques.
Serait-ce de ma part un négationnisme du crime perpétré ? Pas du tout.
La suggestion que je me permets de faire est que si jamais pareil cas venait à se reproduire, le gouvernement ferait oeuvre utile en sollicitant toutes affaires cessantes une assistance médicale nationale et internationale pour vérifier les déclarations de violences sexuelles. Car la "rumeur" laisse aussi entendre qu'il arrive à certaines ONG d'assistance humanitaire d'assurer leur survie par la manipulation des chiffres.
Résultat : quand vient un procès pour lequel les faits (lisez les preuves) sont sacrés, même les juges de la Cpi sont comme désarmés.
Cette tirade assassine de Jean-Pierre Lihau
‘‘ C’est (...) au nom du respect de cette faculté constitutionnelle que le président de l’Assemblée nationale a tenu lui-même à réceptionner ce jour cette pétition (...) Il va de soi, bien entendu, que l’Assemblée nationale conformément à la même Constitution n’est pas compétente pour sanctionner une institution indépendante comme la Commission électorale nationale indépendante (...) L’Assemblée nationale, c’est l’institution politique par excellence, c’est l’institution qui représente le peuple congolais. Le peuple s’est exprimé et l’Assemblée nationale doit relayer le peuple et faire respecter la volonté du peuple (...) Le président de l’Assemblée nationale entend encourager et encouragera toujours toute initiative allant dans le sens de faire participer le peuple directement à l’exercice de la démocratie. Qu’il s’agisse d’une pétition populaire ou d’un référendum populaire. Aujourd’hui, c’est l’Opposition, demain ça sera peut-être le tour de la Majorité ou la Société civile. Cela prouve à suffisance que notre démocratie est vraiment vivace et elle est réellement en marche".
Pour sa première sortie politico-juridico-médiatique, Me Jean-Pierre Lihau s'assume en fils de son père Marcel Lihau Ebua, le jeudi 24 avril 2016, juste après la remise du document contenant les 54 mille signatures recueillies à la faveur de la pétition "Malu-Malu Dégage".
‘‘L’Assemblée nationale, c’est l’institution politique par excellence, c’est l’institution qui représente le peuple congolais. Le peuple s’est exprimé et l’Assemblée nationale doit relayer le peuple et faire respecter la volonté du peuple", déclare pour sa part Martin Fayulu au nom de sa plateforme "Sauvons le Congo". En fait, où est le problème ?
Le problème est que cette pétition ouvre une brèche qui mène tout droit au référendum susceptible d'être enclenché par l'article 218 de la Constitution. Le seul qui évoque la révision constitutionnelle au moyen d'une pétition !
En d'autres termes, on instaure la logique "pétition contre pétition".
Ce match-là, l'Opposition n'est pas prête à le jouer, même si la Majorité pourrait y laisser sa peau. C'est un boulevard, mieux une autoroute qu'elle ouvre à un référendum dans lequel elle pourrait aussi laisser sa peau...
Revenez, Bon Dieu, revenez dans votre pays...
Dans un statut sur facebook, un compatriote pour qui j'ai beaucoup de respect réagit au mien sur le dossier "Kuluna" qui revient sur la table du général Célestin Kanyama en sa qualité de commissaire principal de la ville-province de Kinshasa. Pour rappel, c'est cet officier qui avait assuré la coordination de l'Opération Likof I avant d'en être dessaisi à la suite de la pression exercée sur sa personne par les ONGDH ayant mis à sa charge les allégations d'exécution sommaire des délinquants.
Dans l'échange que j'ai eu avec ce compatriote, je l'ai invité à réfléchir avec moi sur le phénomène des départs massifs de Congolais à l'étranger et l'autre phénomène des arrivées massives en RDC d'Ouestafs, mais aussi d'Indiens, de Pakistanais, de Chinois etc.
Pendant que les médias périphériques font au quotidien le bilan des violations qui présentent la RDC en pays invisibles, les étrangers s'y aventurent parfois en prenant les risques de braver tous les obstacles qui se dressent sur leur ruée vers l'or et le pondu.
Il y a de cela une quinzaine d'années, réagissant aux exactions dont les siens étaient l'objet dans plusieurs coins du pays et de l'étranger, Mgr Tharcisse Tshibangu avait interpellé les Kasaïens en leur demandant pourquoi ils ne se sentaient à l'aise qu'ailleurs alors que le Grand Kasaï leur offrait d'énormes opportunités d'épanouissement.
Forte est l'envie de dire aux Congolais qui se font chasser des pays étrangers : revenez, Bon Dieu, revenez au Congo.
Rien dans la vie, mais alors rien ne remplace la terre ayant perçu le tribut de sang et de larmes des siens...