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Questions directes à Vital Kamerhe (*)

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Questions directes à Vital Kamerhe (*)
Par Baudouin Amba Wetshi.
Congoindépendant, 8 mai 2014
http://www.congoindependant.com/VK2.JPG
Vital Kamerhe, président de l’Union pour la Nation Congolaise. 

Agé de 55 ans, ancien président de l’Assemblée nationale étiqueté PPRD (parti présidentiel), Vital Kamerhe a repris sa liberté, en décembre 2010, après sa démission forcée en mars 2009 de la présidence du Bureau de la chambre basse du Parlement. Il lui a été reproché notamment d’avoir émis des «réserves» suite au déploiement des soldats de l’armée régulière du Rwanda (RDF) dans la province du Nord Kivu alors que les deux Etats étaient en «belligérance». En janvier 2011, «V.K», comme l’appellent ses proches, a créé son parti, «Union pour la Nation Congolaise» (UNC). Quatre années après sa rupture avec la «Kabilie», des voix continuent à s’élever pour reprocher à Kamerhe son opuscule «Pourquoi j’ai choisi Joseph Kabila», publiée à la veille de l’élection présidentielle de 2006. Mercredi 7 mai, «Vital» était de passage à Bruxelles. Une occasion pour la rédaction de Congo Indépendant de lui poser quelques questions d’actualité brûlante. A savoir notamment le récent séjour kinois du secrétaire d’Etat américain John Kerry, les expulsions massives des ex-Zaïrois du Congo-Brazzaville et l’élection présidentielle de 2016. Au fil de l’entretien, il a lancé cette phrase : «Je dis mea culpa pour le livre «Pourquoi j’ai choisi Joseph Kabila».
 
Comment allez-vous ?
 
Je me porte bien au plan physique, moral et spirituel. En revanche, je me porte mal parce que le Congo va mal ! Le pays est conduit dans la mauvaise direction par les gouvernants actuels. Le pays va droit en «enfer».
 
Qu’entendez par «enfer» ?
 
Je veux dire simplement que le Congo-Kinshasa est un paradis sur terre. Hélas, les gouvernements précédents et surtout celui de Joseph Kabila a fini par le transformer en enfer. A titre d’illustration,les deniers publics sont détournés, tous les biens de l’Etat sont devenus la propriété de Kabila et de sa famille biologique. Sans oublier les membres de son entourage. Le patrimoine minier de la Gécamines est bradé au profit d’un expatrié tandis que la MIBA (Minière de Bakwanga) est vidée de sa sève. Dans la Province Orientale, Kilo Moto a perdu ses mines d’or ; le minerai de fer est passé sous le contrôle d’un seul homme. Dans les provinces du Kivu, des bandes armées bénéficiant des complicités internes pillent le coltan. Au Bas-Congo, les habitants de la ville de Moanda continuent à croupir dans la misère sociale pendant que chaque parcelle est envahie par des installations de forage des sociétés pétrolières. La situation décrite ici est tout simplement inacceptable. Voilà pourquoi, nous nous sommes engagés dans un combat acharné pour la démocratie. L’objectif consiste à mettre fin à cet état de chose. Et ce, y compris par le recours à l’article 64 de la Constitution qui reconnait à chaque Congolais le droit de s’opposer à un individu ou groupe d’individus qui veulent exercer le pouvoir en violation de la loi fondamentale.
 
Que répondez-vous à ceux qui doutent de la sincérité de votre combat à cause de votre ouvrage «Pourquoi j’ai choisi Joseph Kabila» ?
 
Je leur répondrai qu’Etienne Tshisekedi qui est notre «icône nationale» incontestée – le leader incontesté de l’opposition -, a été, à une époque de sa vie, le rédacteur du «Manifeste de la Nsele» avec Mobutu (Ndlr : projet de société du régime Mobutu publié en 1967). Avant leur rupture au début des années 70, on a vu Tshisekedi et le président Mobutu porter des «costumes» identiques en s’appuyant sur des cannes. Commettre une erreur est une chose mais demeurer dans l’erreur est impardonnable. Tshisekedi avec ses collègues parlementaires Ngalula Mpandanjila, Kyungu wa Kumwanza et d’autres ont eu le courage d’écrire au maréchal Mobutu la «Lettre des 13 parlementaires». C’était en décembre 1980. Ils ont signifié au chef de l’Etat qu’ils avaient jadis «adulé» qu’il conduisait le pays dans une direction contraire à celle qui était convenue. Contrairement à moi, les « 13 » avaient décidé non pas de quitter le Mouvement populaire de la révolution mais d’obtenir le droit d’y créer un «courant réformateur».
 
Votre démarche est donc différente...
 
Vous êtes en face de quelqu’un qui a écrit certes le livre «Pourquoi j’ai choisi Joseph Kabila» mais qui a quitté son ancienne famille politique pour rejoindre l’opposition. Je voudrais que les gens me jugent sur mes actes et mon discours. Si on devait faire un diagnostic de l’environnement politique congolais, je ne pense pas qu’on pourrait me classer parmi ceux restent inactifs ou muets face aux événements malheureux qui nous assaillent et les tentatives de révision de la Constitution. Mon parti et d’autres formations de l’opposition ont déjà organisé sept meetings pour fustiger la volonté du pouvoir de réviser la charte fondamentale. Je l’ai dit publiquement : «Pour que Kabila change la Constitution, il doit marcher sur mon cadavre». Je réitère cette déclaration.
 
L’opinion congolaise a suivi les tracasseries policières dont vous avez été l’objet pour vous rendre dans les deux Kivu. Comment avez-vous fait, cette fois, pour sortir sans heurts du territoire national ?
 
L’audace, le courage et la détermination. Il faut dire que je connais mes droits. Avant de prendre mon avion, j’ai été retenu à l’aéroport de Ndjili pendant 45 minutes au pied de l’avion par le fait d’un agent zélé de l’Agence nationale des renseignements (ANR).
 
Et alors ?
 
J’ai exigé la production d’un acte officiel interdisant ma sortir du territoire national. Il n’y avait aucun document. J’ai téléphoné à l’administrateur général de l’ANR, Kalev Mutond. Je dois avouer que celui-ci a réagi de manière prompte. C’est ainsi que j’ai prendre mon vol. J’en profite pour interpeller certains de nos compatriotes qui se croient en droit de tuer ou de combattre tous ceux qui ne pensent pas comme Kabila. Ces compatriotes se trompent en croyant ainsi plaire au «chef».
 
Quel sentiment éprouvez-vous ?
 
Je tiens tout simplement à relever que les faits que j’ai vécus à l’aéroport de Ndjili sont loin d’être nouveaux. Nous avons vécu des situations analogues à l’époque de Mobutu. Tous ceux qui ne pensaient pas comme Mobutu avaient {Honoré} Ngbanda et tous les sbires de l’époque à leurs trousses. Des manifestations pacifiques furent violemment réprimées. C’est le cas notamment de la marche des chrétiens du 16 février 1992. Les familles qui ont perdu des êtres chers n’ont pas oublié. Moi-même, je porte encore une cicatrice suite à cette répression sanglante. Je pense que les responsables de ces méfaits auront à faire leur mea culpa parce que le peuple lui n’a pas oublié. Je ne peux pas oublier ce que Ngbanda et les autres avaient fait contre nous. Aujourd’hui le même Ngbanda s’est érigé en « grand combattant » pour la démocratie et la liberté. C’est une très bonne chose. Reste que chacun de nous doit se repentir. En ce qui me concerne, je dis mea culpa pour le livre «Pourquoi j’ai choisi Joseph Kabila». Les «autres» devraient avoir le courage d’avouer leurs fautes.
 
Vous avez refusé de participer aux travaux des concertations nationales…
 
Effectivement ! C’était une manière de dire déjà «Non !» à une participation au gouvernement de Joseph Kabila. Nous disons : « Kabila doit partir !». Il doit partir parce qu’il a mal travaillé comme l’a dit par ailleurs l’ancien sous-secrétaire d’Etat aux Affaires africaines, Herman Cohen.
 
Que répondez-vous à vos critiques qui allèguent que votre absence à ces concertations était due au refus du pouvoir de vous promettre le poste de premier ministre du futur gouvernement dit de « cohésion nationale »
 
Oh la la ! Ils ont déjà reparti les postes ?
 
Il semble que les négociations seraient en cours…
 
Pensez-vous franchement que le président Kabila ne m’a jamais proposé de poste depuis que j’ai quitté sa famille politique ? C’est le respect des principes qui m’a incité à ne pas prendre part à ce forum. Quels sont ces principes ? Il y a notamment l’Accord-cadre de paix signé le 24 février 2013 à Addis-Abeba et la Résolution 2098 du Conseil de sécurité. Ceux qui ont suivi ma méthode de travail tant à la tête du ministère de l’Information qu’à l’Assemblée nationale connaissent le culte que je voue à la primauté du droit. Il était hors de question que nous participions à ces travaux qui présentaient les allures d’un congrès du parti présidentiel.
 
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