Tout le Congo politique attendait La délivrance le week-end. Cela fait exactement 8 mois que la nation attend le Gouvernement de cohésion nationale. L’attente a été tellement longue et pesante qu’elle est devenue un véritable fardeau.

Le pays attend d’être délivré de ce méchant nœud qui lui enserre le cou.
A la clôture des concertations nationales, il n’y avait aucun repère quant au délai de la publication du nouveau gouvernement. Mais, sur la seule base de l’engagement du Chef de’ l’Etat, les plus téméraires des Congolais se sont lancés dans un jeu de pronostics des plus loufoques. Le pays s’était engagé en plein délire d’échéances.

Jusqu’au jour où de Kingakati, est enfin venue une précision chirurgicale. A savoir que le gouvernement de cohésion nationale devait être rendu public avant la fin de la session de mars 2014. La précision était d’autant plus rassurante qu’elle venait de la personne la plus autorisée : Joseph Kabila Kabange.

Mais le Parlement est allé en congé sans que rien ne survienne. A bout de patience, tout le monde croyait fermement que entre samedi l4 et dimanche 15 juin, l’inévitable bombe allait tomber sur la place publique.
 
L’angoisse
 
C’est le désarroi total, à la limite de la débande dans les rangs de l’opposition républicaine. Les troupes Kengistes ne croient plus en rien. Le grand silence qui perdure commence à faire douter les troupes conduites par le président du Sénat.

Est-ce que la promesse solennelle leur faite concernant leur participation au gouvernement de cohésion nationale tient encore la route? La question a tenté de rassurer pour la énième fois ses troupes, personne n’a voulu le croire. “ Nous a-t-on floué”, a demandé une des grandes gueules de cette nouvelle famille politique congolaise qui se veut au centre gauche.

Quels que fussent les apaisements du patron, les troupes Kengistes ont décidé de se retrouver dans le cadre d’une convention en ce début de semaine. Le but est d’évaluer la situation du moment et de se prononcer sur les enjeux attendus. Serait- ce pour faire pression sur la Majorité? L’évidence ne fait l’objet d’aucun doute.

Mais pour leur gouverne, les troupes de Kengo doivent savoir que la question du gouvernement de cohésion nationale, comme du reste pour tout gouvernement, relève exclusivement du pouvoir discrétionnaire du Chef de l’Etat. Ce pouvoir discrétionnaire ne s’accommode d’aucune prison calendaire encore moins de n’importe quel type de pression.

Si la classe politique a été habituée à mettre souvent le Garant de la Nation et de la Constitution en demeure, cette fois elle doit se mordre les doigts. Joseph Kabila est en train d’impulser un nouveau rythme au sommet de l’Etat. Finie la période où les secrets d’Etat passaient d’abord par la rue avant d’être rendus publics.

Comme l’a dit quelqu’un de très branché, la question du futur gouvernement, surtout celle de son animateur, reste l’un des secrets les mieux gardés de la République en ce moment. Quiconque oserait avancer des noms ou une date serait un imposteur.
Les troupes Kengistes doivent se calmer. Le Chef a promis, il va immanquablement tenir parole. Quand ? A son jour. Comment? De la manière que lui-même aura décidé.
LP