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Gouvernement de cohésion nationale : les «ministrables» perdent l’espoir

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Publié le mardi 17 juin 2014 09:40

En voyant Léon Kengo et Aubin Minaku lancer dernièrement le ballet des consultations des plates- formes, partis et personnalités politiques au Palais du Peuple, les candidats Premier ministre, Vice- Premiers ministres, ministres et vice-ministres ont cru que cette fois, il fallait conjuguer l’équipe de Matata Ponyo au passé.
Cela paraissait d’autant vraisemblable que l’Assemblée Nationale, chargée de l’investiture des membres du futur Gouvernement  de cohésion nationale, se trouvait en pleine session ordinaire.
Comme de coutume, les listes des « ministrables » ont circulé dans tous les sens, avec comme supports
privilégiés, des médias écrits de Kinshasa. Certains, dans le souci d’affiner leur look et d’afficher un standing annonciateur du changement de leur statut social, se sont mis carrément à s’endetter. De leur côté, certains créanciers ont monté les enchères en appliquant, sans état d’âme, la fameuse règle de la « Banque Lambert », soit 50% d’intérêts à l’heure du remboursement.
Aucun débiteur n’a fait vraiment attention à cette exigence hors normes, car sûr de faire face à la lourde facture grâce aux frais d’installation traditionnellement alloués aux membres d’une nouvelle équipe gouvernementale.
Dimanche  15 juin 2014, c’est la mort dans l’âme que des candidats  « ministrables  », terriblement
déçus,  ont suivi les cérémonies  de clôture  de la session  ordinaire  de mars par ceux-là  mêmes  qui avaient co-présidé les Concertations Nationales et qui paraissaient être dans le secret de « l’Autorité morale » habilitée à lever le suspense.
On a longuement attendu, et le Gouvernement de cohésion nationale n’est pas arrivé. Par conséquent,
créanciers et débiteurs ont dû se remettre à table, pour faire les comptes et fixer de nouveaux intérêts moratoires,  qui  ont  déjà  commencé  à  courir.  Bien  que  le  manque  à  gagner  déjà  enregistré  soit suffisamment important, les « ministrables » perdent de plus en plus l’espoir.  Après plus de huit mois de spéculations, l’attente commence à devenir longue.

Concertations nationales : objectif non atteint

Au-delà des promesses et de la volonté de mettre sur pied un Gouvernement de cohésion nationale au terme des Concertations nationales, un problème de fond est demeuré insoluble : c’est celui de la crise de légitimité née des fraudes électorales de novembre 2011, traduite par l’exclusion d’une partie de la classe politique de la gestion des institutions et des affaires publiques. En dépit de l’émergence d’une « Opposition Républicaine », appelée à donner à la Communauté internationale l’impression de cohésion interne entre décideurs et acteurs politiques congolais, les clivages sont restés visibles.
Après le dernier défilé des Envoyés Spéciaux des Nations Unies, de l’Union Européenne, de l’Union Africaine, des Usa et de la Grande-Bretagne, ceux-ci ont rendu publiques des analyses et positions indiquant l’existence de profondes divergences entre politiciens congolais, tant au niveau de la gestion de l’Etat que du processus électoral. On croit savoir que la perception des délégués de la Communauté Internationale,  a  été  celle  du  constat  de  l’échec  du  Dialogue  interne,  tel  que  préconisé  dans  la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité de l’ONU.
 
Dans leur entendement,  les Concertations  Nationales  ont été une réunion d’un seul camp politique, compte tenu des absences de principales forces politiques de l’Opposition (UDPS, UNC, FAC) et des délégués du M23, un mouvement rebelle appelé alors à se muer en parti politique. Dans ces conditions, il était impossible d’envisager la mise sur pied d’un Gouvernement de cohésion nationale, qui devait constituer un signal fort de la capacité des Congolais de se mettre ensemble pour relever les défis sécuritaires, militaires, politiques, économiques, financiers et sociaux de leur pays.
A en croire certains analystes, les réactions négatives de plusieurs forces politiques et sociales aux résolutions des Concertations nationales auraient refroidi l’ardeur des initiateurs du Gouvernement de cohésion  nationale.  D’où,  une  opinion  largement  répandue  au  sein  de  la  Majorité  Présidentielle commence à trouver inopportun un changement d’équipe ministérielle, d’autant qu’elle n’est pas sûre que le limogeage de Matata Ponyo serait bien accueilli au niveau des capitales occidentales et des institutions de Bretton Wood. Moralité : au lieu de se débarrasser du locataire actuel de la Primature, qui travaille en parfaite symbiose avec le Chef de l’Etat, la sagesse commanderait d’attendre et de voir venir les choses.

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