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Le Rwanda menace de se retirer de la mise en œuvre de l’Accord-cadre de paix d’Addis-Abeba.

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La rencontre, organisée vendredi 27 juin 2014 à Rome (Italie) par la communauté religieuse Sant'Egidio entre une délégation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et une équipe des Envoyés spéciaux pour les Grands Lacs, a suscité une vive colère du Rwanda qui menace de « se retirer de la mise en œuvre de l’Accord-cadre » de paix d’Addis-Abeba signé par 11 pays le 24 février 2013.
 
Dans une lettre de protestation signée le 26 juin 2014 par son représentant permanent Eugène Gasana auprès de l’ONU et adressée au président du Conseil de sécurité, Kigali « raconte comment son pays, membre du Conseil cette année, a été notifié de la demande le 24 juin du sous-secrétaire général en charge des opérations de maintien de la paix ».
 
Hervé Ladsous y sollicite que soit levée « temporairement l'interdiction de voyage du président par intérim des FDLR, Victor Byiringiro devant se rendre à Rome le 25 pour une rencontre avec la communauté Sant'Egidio et l'équipe des envoyés spéciaux pour les Grands Lacs, dirigés par Mary Robinson, la représentante du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, pour la région ».
 
 « Mais l'ambassadeur rwandais insiste surtout sur le fait que, sans attendre la décision - et donc le refus du comité de sanctions de lever cette interdiction de voyage -, la Monusco a transporté la délégation, président des FDLR inclus, jusqu'à Kinshasa », alors que cette levée de l'interdiction de voyager était nécessaire pour que Victor Byiringiro puisse être lui aussi à Rome ce jeudi ».
 
« Ces individus et pays alliés à ces voyous qui ont commis le génocide au Rwanda en 1994 sont toujours à l'œuvre aujourd'hui, quelle honte », s’est indignée la ministre rwandaise des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo. Elle a insisté sur le fait que « le Rwanda n'a pas changé de politique à l'égard des FDLR : ils doivent abandonner les armes et l'idéologie du génocide et rentrer à travers le processus établi entre le Rwanda et l'ONU de démobilisation ».
 
Le représentant permanent du Rwanda auprès de l’ONU fonde son courroux sur une « feuille de route précise » qu'aurait empruntée cette délégation qui inclurait « des personnes recherchées pour leur  participation au génocide » dont il a tu les noms, Victor Byiringiro. Or, le comité de sanctions de l'ONU a « décidé de rejeter mercredi cette demande, après la levée de boucliers des autorités rwandaises ». « Cela peut suggérer que certains hauts responsables onusiens et du département de maintien de la paix sont mus par un agenda secret de réhabiliter les FDLR génocidaires », dénonce l’ambassadeur rwandais Eugène Gasana, soulignant que le Rwanda « reste le seul (pays) à continuer à participer à cet Accord-cadre».
 
« Discuter de comment accélérer le processus de désarmement » des FDLR
 
La lettre du représentant permanent du Rwanda auprès de l’ONU renseigne que l'objectif de la rencontre de Rome était de « discuter de comment accélérer le processus de désarmement » et « déterminer les options possibles pour atteindre cet objectif ». Outre la délégation des FDLR arrivée à Rome le jeudi 26 juin sur invitation de Sant'Egidio, le patron de la Monusco, Martin Kobler, a participé à la réunion convoquée par cette communauté religieuse qui avait été déjà médiateur en 2005.
 
« Si, côté onusien, on assure que l'objectif de la réunion est d'accélérer le processus de démobilisation amorcé, au total il y a eu 188 combattants désarmés selon l'ONU. Côté FDLR, on dit espérer que ces représentants de la communauté internationale accepteront de soutenir un dialogue rwandais inclusif avec Kigali, ne se limitant pas seulement aux rebelles hutus rwandais, mais élargi à tous les partis politiques en exil et réfugiés rwandais à travers le monde », selon RFI.
 
L’engagement des FDLR à « déposer les armes »
 
Sous la médiation la communauté religieuse Sant'Egidio, les rebelles hutus rwandais des FDLR avaient abordé le 31 mars 2005 à Rome un « tournant décisif », selon Kinshasa et Bruxelles, et atteint (pour Paris) « une étape significative » et fait « un pas en avant dans la normalisation des relations régionales» en annonçant leur décision de « cesser la lutte armée » et de la transformer en « combat politique ».
 
Dans une déclaration solennelle lue par leur président, Ignace Murwanashyaka, ils avaient également accepté « le désarmement volontaire et le retour pacifique de leurs forces » au Rwanda, sous réserve de « mesures d'accompagnement » à définir. « D'ores et déjà, les FDLR s'abstiennent de toute opération offensive contre le Rwanda », avaient-ils affirmé. Estimés alors entre « 8 000 à 15 000 dans la région des Grands Lacs », ces rebelles hutus étaient réfugiés dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC) depuis le génocide de 1994, ils avaient déclaré qu’ils « condamnent le génocide commis au Rwanda et leurs auteurs » et « renouvellent leur engagement à coopérer avec la justice internationale ».
 
Condamnant également « le terrorisme et les autres crimes de droit international commis dans la région des Grands Lacs », les rebelles hutus rwandais avaient demandé « l'ouverture dans les meilleurs délais d'une enquête internationale pour qualifier ces crimes, identifier et punir leurs auteurs ».
 
Enfin, ils ont souhaité « le retour des réfugiés rwandais dans leur pays selon les normes internationales » et « s'impliquer activement dans le programme de leur retour volontaire ». « Ces promesses sont le fruit de pourparlers discrets engagés depuis plus d'un mois à Rome entre une délégation des FDLR et des représentants de Kinshasa. Les discussions ont pu avoir lieu grâce à la médiation de la communauté Sant'Egidio, une ONG de laïques catholiques déjà à l'origine des accords de paix au Mozambique en 1992 et au Guatemala en 1999 », avait commenté Le Monde.
 
Le quotidien français avait alors souligné que ces discussions « se sont déroulées en deux temps : pendant dix jours en février, puis depuis le 28 mars ». « Il s'agit d'une déclaration très solide car les branches politique et militaire des FDLR se sont toutes deux engagées », avait déclaré à Rome l'ambassadeur itinérant de la RD Congo, Antoine Ghonda.
 
Le Comité international d'accompagnement de la transition (CIAT) au Congo-Kinshasa, composé d'une douzaine de pays et de représentants des Nations unies, de l'Union européenne et de l'Union africaine, avait félicité le gouvernement de Kinshasa « pour son action positive ». « Il faut une collaboration totale des autorités rwandaises et congolaises pour assurer le bon déroulement des opérations de rapatriement », avait recommandé la mission de l'ONU en République démocratique du Congo.
 
Par la voix d'un conseiller du président Paul Kagamé, Kigali avait déclaré être « prêt à accueillir tous ceux qui veulent rentrer au Rwanda », en faisant savoir néanmoins que « les rebelles ayant participé aux forces génocidaires devront toutefois répondre de leurs actes ». Toutefois, avait prévenu le chef de la diplomatie rwandaise citée par Le Monde, « le Rwanda ne participera pas (contrairement à ce que souhaitait Kinshasa), à la réunion qui doit rassembler des représentants de la RDC, de la communauté internationale et des rebelles, samedi 2 avril à Rome, pour discuter des mesures d'accompagnement réclamées par les FDLR ».
 
Principes de l’Accord-cadre
 
Les principes énoncés à chacun de ces niveaux constitueront des engagements pris dans les domaines suivants :
 
Pour le gouvernement de la République démocratique du Congo :
 
Un engagement renouvelé à : Continuer et approfondir le réforme du secteur de la sécurité, en particulier en ce qui concerne l’armée et la police ; consolider l’autorité de l’Etat, en particulier dans l’est de la République démocratique du Congo, y compris en empêchant les groupes armés de déstabiliser les pays voisins ; promouvoir le développement économique, y compris au sujet de l'expansion des infrastructures et de la fourniture de services sociaux de base ; promouvoir la réforme structurelles des institutions de l’Etat, y compris la réforme des finances  et promouvoir les objectifs de réconciliation nationale, de tolérance, et de démocratisation.
 
Pour la région :
 
Un engagement renouvelé à:Ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures des autres Etats voisins ; Ne pas tolérer, ni fournir une assistance ou un soutien quelconque à des groupes armés ; Respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale des Etats voisins ; renforcer la coopération régionale, y compris à travers l’approfondissement de l’intégrité économique avec une attention particulière accordée à la question de l’exploitation des ressources naturelles ; respecter les préoccupations  et intérêts légitimes des Etats voisins, en particulier au sujet des sujets de sécurité ; ne pas héberger ni fournir une protection de quelque nature que ce soit aux personnes accusées de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, d’actes de génocide ou de crimes d’agression, ou aux personnes sous le régime de sanctions des Nations unies et faciliter l’administration de la justice, grâce la coopération judiciaire dans la région ».

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