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20/08/14/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE MERCREDI (CongoForum)

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20/08/14/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE MERCREDI (CongoForum)
Les sujets se bousculent quelque peu pour occuper la manchette des journaux parus à Kinshasa. Au gré de leurs préférences, les journaux titrent sur le jubilé d’or du Palu, la délocalisation de la Monusco à l’Est de la RDC, la position de l’Unafec sur la présidentielle de 2016, la santé de Tshisekedi et son voyage à Bruxelles, l’éternelle question de la révision constitutionnelle et du processus électoral...
Révision constitutionnelle 
A propos du débat interne au sein de la MP sur la question de la révision de la constitution, Joseph Kabila est désormais devant ses responsabilités, estime La Tempête des tropiques. Mais tout semble militer pour le statut quo au sein de cette famille politique, le MSR –qui exigeait ce débat – s’étant ravisé.
Sous le titre « Majorité : le grand flou », Le Phare brosse, dans sa rubrique « Actualité », le tableau suivant de la situation :
« Après les sorties publiques en chaîne de son Secrétaire général, Aubin Minaku, de son porte-parole, Sébastien Luzanga, et de plusieurs de ses cadres, à savoir Evariste Boshab (PPRD), Lambert Mende (CCU), Pius Mwabilu (CNC), Kin-Kiey Mulumba (PA et Désir Kabila) au sujet de la nécessité de déverrouiller la Constitution par voie référendaire, la déclaration du MSR (Mouvement Social pour la République) sur le préalable d’un débat interne avant de lever pareille option, a jeté un grand flou dans les esprits. Tout se passe comme si cette famille politique était divisée sur la perception, par ses membres, des enjeux politiques de 2016, avec en ligne de mire l’élection présidentielle, pour laquelle le Chef de l’Etat actuellement en fonctions, déjà crédité de deux mandats, ne devrait pas en principe concourir.
Les observateurs se demandent si les Congolais ne sont pas soumis à un jeu de cache-cache entre affiliés d’un même moule politique mus par le même objectif, celui de la conservation du pouvoir.
En effet, pendant que le MSR exige un débat interne au sein de la Majorité Présidentielle, en vue d’une prise de position commune en rapport avec la révision ou non de la Constitution, les animateurs de certains partis politiques tels que le PPRD (Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie), la CCU (Convention des Congolais Unis), le CNC (Congrès National Congolais), le PA (Parti d’Action) se sont déjà lancés, ouvertement, dans la pré-campagne électorale. Celle-ci a pour toile de fond non pas la révision constitutionnelle, mais plutôt la réélection de Joseph Kabila.
Les discours que tiennent Evariste Boshab, Lambert Mende, Pius Mwabilu, Kin-Kiey Mulumba, et plusieurs autres cadres de la Majorité Présidentielle donnent à penser que le déverrouillage des articles dits « intangibles » de la Constitution est déjà acquis. En tout cas, le sentiment qu’ont désormais de nombreux compatriotes est que le référendum constitutionnel à venir ne serait qu’une simple formalité. A cet égard, le débat interne réclamé à cor et à cri par le MSR et accepté par Aubin Minaku apparaît de plus en plus comme une manœuvre de diversion destinée à faire croire aux anti-révision de la Constitution que rien ne serait encore décidé du côté de la Majorité Présidentielle.
Sceptiques, nombre de compatriotes pensent que tant que le Chef de l’Etat lui-même n’aura pas dit son dernier mot officiellement et publiquement au sujet de la recherche ou non d’un troisième mandat, chacun devrait rester sur ses gardes. Cette prudence est fort recommandée face aux velléités de passage en force clairement affichées par les « Faucons » de la Majorité Présidentielle.
Non à la chasse aux sorcières      
Ce qu’il faut souhaiter maintenant est que si l’option de la révision constitutionnelle est confirmée par la famille politique du Chef de l’Etat au terme de son débat interne, l’on permette aux forces politiques et sociales opposées à cette initiative d’aller aux quatre coins du pays pour expliquer à l’électorat les mobiles de leur refus. Il est à espérer qu’une campagne anti-révision de la Constitution ne va pas se transformer en une source d’ennuis pour ses animateurs, comme c’est déjà le cas pour le député national Jean-Bertrand Ewanga, arrêté et traduit en justice après le meeting de l’Opposition à N’Djili, le lundi 04 août 2014.
Il serait malheureux qu’en lieu et place d’un débat démocratique entre « pro » et « anti » révision constitutionnelle, l’on assiste à une véritable chasse aux sorcières contre les contradicteurs des membres de la Majorité Présidentielle. Si l’espace politique national n’est pas ouvert à tous les courants d’idées en marge du référendum constitutionnel, ce serait fort dommage pour un pays qui prétend cheminer vers une démocratie de l’excellence et redonner la parole au souverain primaire dans le choix de ses gouvernants ».  
L’Est et la Monusco
Le Potentiel appelle à la « vigilance suite à la concentration de la Monusco dans l’Est ».
« 
Depuis le 1er juillet 2014, la Monusco a décidé de concentrer l’essentiel de ses forces dans l’Est. Pour les uns, cette délocalisation pourrait accélérer les efforts de stabilisation de cette partie de la RDC ; pour les autres c’est l’autorité de l’Etat dans les provinces de l’Est s’en ressentirait amèrement. Ce qui, à la longue, pourrait faire le lit de la balkanisation de la RDC. D’où, la vigilance s’impose.     Née de l’accord de Lusaka conclu en 1999 entre le gouvernement de la RDC et les groupes rebelles qui occupaient chacun une portion de la RDC, la Monusco – Monuc à sa création – peine, malgré tous les moyens mis à disposition, à pacifier réellement la partie Est de la RDC. En activité depuis plus d’une décennie en terre congolaise, les troupes des Nations unies se butent à des difficultés de tous genres. A telle enseigne que leurs opérations ne donnent pas les résultats escomptés. Ce qui soulève bien souvent des critiques acerbes contre leur présence.        
Malgré les accusations de complicité ou de passivité,  la Monusco a été pour beaucoup dans la survie de la RDC. Les défis sur le terrain étant énormes, la mission onusienne en RDC s’est souvent trouvée dans l’obligation de changer des stratégies en vue de répondre efficacement aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  
C’est dans cet ordre d’idées qu’il faudrait placer le renouvellement du mandat de la Monusco jusqu’en juin 2015. Le Conseil de sécurité des Nations unies a attribué à cette dernière une mission supplémentaire, à savoir traquer et neutraliser tous les groupes et milices armés qui pullulent dans l’Est de la RDC. Il s’agit plus particulièrement des FDLR (Rwandais) et des Adf-Nalu (Ougandais).   
Cette nouvelle tâche justifie la création, parallèlement à l’important arsenal militaire dont dispose déjà la Monusco, de la Brigade spéciale d’intervention des Nations unies. C’est avec cette brigade, à laquelle prennent part des troupes tanzaniennes, malawites et sud-africaines, que les FARDC ont pu en novembre 2013 écraser les ex-rebelles du M23.
Les critiques acerbes de l’opinion publique n’ont pas facilité la tâche. « Autres temps, autres mœurs », renseigne un vieil adage. Apparemment, les Nations unies se sont inspirées de cette vieille sagesse en réorientant profondément leur action en RDC. Depuis le 1er juillet 2014, la Monusco a délocalisé l’essentiel de ses opérations vers l’Est. Désormais, toutes les opérations de paix menées par les troupes onusiennes sont commandées directement depuis Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.      
Pendant ce temps, à Kinshasa, la Monusco n’assure qu’un service minimum, essentiellement administratif. Cette forte concentration est sujette à plusieurs interprétations.      
En effet, dans certains milieux, généralement acquis à la cause des Nations unies, on voit dans cette nouvelle stratégie de la Monusco une façon d’accroître la capacité opérationnelle des troupes onusiennes. L’on estime que la présence onusienne en RDC tire ses origines de l’insécurité permanente dans l’Est. De ce point de vue, il y aurait de bonnes raisons d’accumuler toutes les forces onusiennes dans ce qui passe pour l’épicentre de la crise congolaise.     
Les plus sceptiques ne sont pas de cet avis. Selon eux, la démarche de la Monusco procéderait d’un émiettement à petit feu du rôle de l’Etat congolais dans l’Est. Ils estiment que depuis plus d’une décennie, Kinshasa a perdu le contrôle des territoires occupés successivement par divers groupes armés aussi bien étrangers que nationaux.
En fait, les sceptiques soupçonnent la Monusco de   se substituer à l’Etat congolais. Cela quand bien même la nature aurait horreur du vide. Pourquoi les Nations unies ne faciliteraient pas la restauration de l’autorité de l’Etat au lieu de faire le boulot de ce dernier ? Pour combien de temps la Monusco va-t-elle prendre le relais des groupes rebelles sur les territoires jadis occupés ? 
En conférant hier mardi avec des responsables des médias congolais, le staff de la Monusco s’est félicité des avancées significatives qu’il a enregistrées dans l’Est. Et, pour consolider ses acquis en termes sécuritaires, la Monusco a pris l’option de créer ce qu’elle appelle des « îlots de stabilité ». Une dizaine d’entre eux ont déjà vu le jour dans certains coins de l’Est.         
Le modus operandi est bien simple. Après avoir libéré une zone, la Monusco met en place une zone de stabilité pour permettre aux populations locales de se remettre et au besoin, refaire une nouvelle vie. Ainsi, les soins de santé primaires, la réhabilitation des infrastructures de base et la sécurité sont dans certaines contrées de l’Est essentiellement assurés par les troupes onusiennes.       
Si l’initiative est à saluer, le revers pourrait, à terme, être fatal pour l’avenir de la RDC. Il faut donc craindre la mise à l’écart progressive de l’Etat congolais jusqu’à son effacement de l’imaginaire collectif des citoyens congolais obligés avec le temps d’assimiler l’autorité de l’Etat à la Monusco plutôt qu’à l’Etat congolais. Au point que ce dernier pourrait finir par ne plus avoir d’emprise sur ces « îlots de stabilité ».        
Par ailleurs, il nous revient que nombre d’Ongs internationales qui fourmillent dans l’Est travailleraient à cette fin.    
Quid ? Tout serait fait pour que la notion de l’Etat disparaisse de la mémoire de ces Congolais « affranchis ». Autant dire que la forte concentration de la Monusco dans l’Est de la RDC ne serait pas un fait du hasard. Elle procéderait d’une logique qui, au finish, rejoindrait un schéma déjà tracé depuis des lustres, à savoir la balkanisation de la RDC.
Pour ne pas en arriver là, la vigilance s’impose !
 »
(Se méfier des étrangers, qui peuvent toujours avoir des arrière-pensées, c’est bel et bien ! Mais il faut tout de même déplorer que ce journal ne dise pas un mot du fait que, si la Monusco peut, en effet, exercer dans les « ilôts » certaines fonctions qui appartiennent à l’Etat, c’est tout simplement parce que l’état congolais ne les assure pas. Va-t-on demander à a mère d’un enfant malade de le laisser mourir « patriotiquement » plutôt que de recourir à des soins « politiquement suspects » parce qu’onusiens ? Et pourquoi pas, tant qu’on y est, de chanter « Debout, Congolais » en le couchant définitivement dans sa tombe ? Nous parions que la maman ne l’entendra pas de cette oreille et maudira l’autorité qui a laissé son enfant mourir faute de soin. Et elle aura raison. L’autorité de l’Etat n’est pas une fin en soi. Les droits régaliens n’ont un sens que s’ils s’appuient sur des services rendus par l’Etat à la population. Il aurait fallu le rappeler et l’on n’en dit pas un mot ! NdlR)
Politique, Partis / Elections
«Jubilé d’or: le PALU de Gizenga sort la grande artillerie», titre Forum des As. Pour ses 50 ans d’âge, le parti d’Antoine Gizenga annonce une série de manifestations qui s’étalent sur un mois. Le 22 août 2014, le Parti lumumbiste unifié (Palu), totalise 50 ans d’âge. 50 ans dans la vie d’un homme comme d’une institution ce n’est pas peu de choses. Et lorsqu’il s’agit d’un parti politique dans les pays africains nés pour la plupart avec les indépendances des années 60, cela constitue un big event. Un événement qui sort de l’ordinaire.  
En RDC, s’il est un parti qui peut se prévaloir de ce privilège là, c’est le Parti lumumbiste unifié, soutient FdA. Le Parti d’Antoine Gizenga est le seul dans cette catégorie. Voilà donc 50 ans que ce parti est né de la fusion de grandes tendances lumumbistes d’alors. Un demi-siècle de lutte contre le néocolonialisme et sa variante congolaise que fut la dictature mobutiste. Pour ses 50 ans d’âge, le parti d’Antoine Gizenga annonce une série de manifestations qui s’étale sur un mois. 

L’Avenir titre à la Une « Présidentielle 2016 : G. Kyungu pour J. Kabila ».
Durant un point de presse animée le week-end à Lubumbashi, Gabriel Kyungu, autorité morale de l’UNAFEC affirme que son parti présentera son candidat, à lui, quand l’heure de la présidentielle de 2016 aura sonné.         
Pour L’Avenir, l’appui de l’UNAFEC au candidat Kabila en 2016 est sans équivoque lorsqu’on considère la position de ce parti qui affirme que toute insulte contre le président Kabila est une attaque contre l’UNAFEC. Selon ce journal, cela rime sans prématurément le dire, vu les enjeux de l’heure avec un référendum comme schéma de légitimation du Raïs pour la présidentielle à venir.
La Référence Plus relaie l’interview accordée à la journaliste belge Collette Braeckman par le secrétaire général de la Majorité présidentielle (MP), Aubin Minaku. «Nous devons construire la pays avec l’opposition», a-t-il déclaré. Pour Aubin Minaku, le besoin pour l’opposition de co-gérer avec la majorité s’explique aussi par le besoin de préserver l’unité de la RDC, qui est, selon lui, un pays atypique. Le gouvernement de cohésion nationale, annoncé par Joseph Kabila depuis octobre 2013, devra préparer les échéances électorales afin que celles-ci se déroulent dans un climat apaisé, a poursuivi la même source.
Il faut rappeler que les élections de novembre-décembre 2011 ont donné des résultats qu'une personne avisée, réfléchie, d’esprit libre et critique devrait considérer comme nuls, donc sans gagnant. La suite aurait dû être l'annulation pure et simple, des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir  une protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge. Au lieu de quoi on n’a assisté qu’à des élucubrations pour défendre la victoire « officielle » de JKK, et à d’autres élucubrations pour défendre celle, tout aussi hypothétique, de Tshisekedi.         
Les élections de 2011 avaient été organisées, tout comme celles de 2006, en faisant voter un « corps électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en « plomber » gravement la crédibilité. Elles ont, par-dessus le marché, été entachées de fraudes et de manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus[1]. Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli. Malumalu, principal responsable de cette absurdité d’élections sans recensement préalable de la population, a été remis à la Présidence de la CENI, ce qui promet encore de beaux jours à l’avenir !
Tshisekedi à Bruxelles      

Sous le titre : « Tshisekedi très recherché à Bruxelles ! », La Prospérité affirme qu’aucun Congolais de la diaspora ne sait à ce jour le lieu où est logé Etienne Tshisekedi à Bruxelles. Il en est de même de l’hôpital où il se fait soigner. C’est sans succès que les Congolais de la diaspora cherchent à percer ce mystère.
La Prospérité pose une kyrielle des questions: où est logé Etienne Tshisekedi à Bruxelles ? Fréquente-t-il un hôpital ? Se fait-il consulter dans des cabinets privés ? A-t-il été hospitalisé à sa descente d’avion ? Les Congolais de la diaspora, les combattants de l’UDPS, en tête, cherchent à percer le mystère, jusque-là sans succès.  Pour Félix Tshisekedi, fils de son père, écrit le journal,  la discrétion autour du leader de l’UDPS vise à lui éviter des rassemblements spontanés, pour  lui permettre de se reposer dans le calme.
Soins médicaux 

Dans ce domaine, Le Phare voit « les Congolais toujours prisonniers de l’étranger ! ». Il explique :
« Inauguré en février 2014, avec pour objectif principal de freiner, sinon d’éradiquer, les transferts à l’étranger des Congolaises et Congolais en délicatesse de santé, l’Hôpital du Cinquantenaire semble n’avoir rien résolu. En dépit des équipements ultramodernes et d’une haute expertise humaine que lui attribuent les autorités politiques, ce centre hospitalier ne fait pas courir nos compatriotes. Même les « VIP » et leurs familles, bénéficiaires de la prise en charge du Trésor public, ne s’y bousculent pas.  
On assiste, depuis un certain temps, à un phénomène bizarre. Les rares patients qui se présentent dans ce complexe hospitalier finissent soit par être aiguillés vers des polycliniques privées de la place, soit vers l’étranger. Le cas le plus cité est celui du gouverneur de l’Equateur, Louis-Alphonse Koyagialo, évacué en catastrophe à l’extérieur après un court transit par là. D’aucuns se plaignent des difficultés de communication entre le personnel soignant, à dominance expatriée, et les malades. Mais, il y a surtout les taux prohibitifs des consultations, des examens médicaux et d’actes des médecins.
Ainsi, en dépit de l’implantation à Kinshasa d’une structure hospitalière présentée comme l’un des plus modernes d’Afrique Centrale, l’axe RDC- Afrique du Sud- Inde continue d’être assidûment fréquenté par de hautes personnalités politiques et des cadres des entreprises publiques et privées dont les frais de voyage et des soins sont à la charge de la caisse de l’Etat ou des trésoreries de leurs sociétés. Cette ruée des malades vers l’étranger est un indice sérieux du déficit de couverture médicale du pays. Alors qu’à l’époque coloniale et au lendemain de l’indépendance, la plupart des Africains venaient se faire soigner dans les hôpitaux congolais, notamment les Cliniques Universitaires de Kinshasa, la Clinique Reine Elisabeth (Ngaliema), la Clinique Danoise (Kinoise), l’Hôpital Sendwe de la Gécamines à Lubumbashi… la tendance s’est radicalement inversée aujourd’hui. Cela tient plus aux infrastructures, aux équipements et aux conditions de travail du personnel médical congolais (médecins, infirmiers et infirmières, laborantins, anesthésistes, kinésithérapeutes, aides-accoucheuses, etc). Le paradoxe dans l’affaire est que ceux qui fuient la précarité du réseau sanitaire national retrouvent, quelquefois, leurs propres compatriotes parmi le personnel soignant de leurs pays d’accueil.

Infrastructures inadaptées
Les infrastructures sanitaires congolaises ont du mal à s’adapter à la modernité. Il se pose encore, dans des établissements hospitaliers dits de référence, des problèmes de desserte en eau potable et électricité, de capacité d’accueil en lits, de pavillons pour l’internement des malades, d’installations sanitaires. Cette situation touche aussi bien l’Hôpital Général de Référence de Kinshasa que la Clinique Ngaliema, les Cliniques Universitaires de Kinshasa,  les Cliniques Universitaires de Lubumbashi et tous les hôpitaux publics des chefs-lieux de provinces.
Les bâtiments abritant les hôpitaux de l’Etat, construits pour la plupart sous la colonisation belge et les deux premières Républiques, se trouvent dans un état de délabrement avancé. Les murs sont lézardés et les toitures suintent à chaque tombée de pluie. Quant aux installations sanitaires, elles sont pour la plupart mal entretenues ou bouchées. Les conditions d’hygiène dans lesquelles sont souvent placés les malades les prédisposent à la contraction des maladies autres que celles ayant conduit à leur hospitalisation.

Equipements insuffisants ou peu performants
Les hôpitaux publics en RDC souffrent tantôt de l’insuffisance des équipements, tantôt de leur caractère obsolète. Il est courant qu’un malade devant passer un test de radiologie, de scanner ou d’échographie soit aiguillé vers un privé, soit parce que le matériel disponible n’offre plus assez de garantie de fiabilité, soit parce qu’il est en panne. Les laboratoires connaissent le même problème, tant et si bien que ce sont les privés qui sont le plus sollicités pour permettre aux médecins œuvrant dans le secteur public de poser des diagnostics plus ou moins fiables.        
Même alors, il arrive qu’un malade, après avoir subi tous les examens médicaux exigés par son médecin traitant, ne soit pas fixé avec certitude sur le mal dont il souffre réellement. D’où, l’on a parfois beau se soumettre à toutes les cures de médicaments exigées par son état sans pour autant trouver satisfaction.
Par conséquent, si les moyens financiers personnels le leur permettent ou s’ils ont la garantie d’une prise en charge du trésor public ou encore de la caisse sa société, nombre de malades se tournent, malgré eux, vers l’extérieur, où quelquefois les résultats des tests médicaux passés en RDC sont malheureusement démentis. Dans certains cas aussi, certaines formations médicales d’Afrique du Sud et de l’Inde se méfient des bulletins médicaux établis à partir de Kinshasa, Lubumbashi ou ailleurs en territoire congolais, pour reprendre à zéro tous les tests médicaux. On peut rappeler, à cet effet, le cas d’Etienne Tshisekedi, présenté comme très mal en point par les tests médicaux passé à Kinshasa, mais dont le diagnostic s’est révélé plutôt rassurant à Bruxelles.

Conditions de travail précaires pour le corps médical
Le corps médical congolais continue d’attendre, en vain, un barème de rémunération spécifique qui devrait le différencier du commun des fonctionnaires de l’Etat. Car ses conditions de travail ne répondent pas encore à sa responsabilité sociale au sein de la communauté nationale. Jusque-là, plusieurs formations médicales publiques, telle que les Cliniques Universitaires de Kinshasa, fonctionnent sous un régime ambigu, dans lequel le staff n’a aucun pouvoir de contrôle et de sanction sur les médecins et les paramédicaux.
Ici par exemple, c’est le Comité de gestion de l’Unikin qui décide d’une mesure disciplinaire éventuelle à appliquer à un membre du corps médical jugé coupable d’un manquement. La conséquence directe de cette ambigüité administrative est la tendance au laisser-aller dans la prise en charge des malades, l’utilisation des kits médicaux, la gestion des finances.
L’expertise nationale est présente au sein du système sanitaire national mais sans motivation, elle ne peut donner le rendement optimal que l’on est en droit d’attendre d’elle. L’abandon par l’Etat de son patrimoine médical et les mauvaises conditions de travail des médecins et leurs auxiliaires se traduit par la fuite effrénée des cerveaux vers l’étranger.

Pour un Congo réaliste
Le réalisme voudrait que les décideurs politiques congolais, au lieu de chercher à ériger des « éléphants blancs » dans le secteur de la santé, feraient œuvre utile en mobilisant les moyens financiers requis pour réhabiliter les infrastructures existantes. C’est le lieu de souligner que l’on rencontre, dans chaque chef-lieu de province, un hôpital général de référence qui ne l’est que de nom.
Le pays accomplirait un grand pas dans la couverture sanitaire de ses citoyens si ces « mouroirs » étaient transformés en structures de sauvetage des vies humaines. L’autre problème est que l’on devrait désenclaver l’arrière-pays pour permettre aux gens des campagnes d’accéder facilement aux structures de santé. Aujourd’hui, il y a des contrées du pays où il faut transporter un malade en tipoy sur une centaine de kilomètres, pendant deux à trois jours, avant d’atteindre un hôpital de référence dépourvu de tout, où médecins et infirmiers se tournent les pouces. Le défi du gouvernement de doter chaque territoire de la République d’un hôpital moderne mérite d’être relevé, et le plus tôt serait le mieux ».               
Divers
Forum des As annonce qu’à partir du 17 septembre prochain… 250 minibus “Esprit de vie” seront sur les artères de Kinshasa.Seuls les membres de l’APVCO en activité et régulièrement enregistrés sont éligibles à ce crédit accordé à 57.000 dollars aux transporteurs privés de la capitale, précise ce quotidien.
L’Avenir s’inquiète du démembrement de l’héritage King Kester : «Victoria de Sampaïo à Matadi, Eleison au GHK, Dream Team à Kintambo et VDTDB à Paris!» Selon le journal, l’héritage légué par l’artiste musicien King Kester Emeneya que constitue son orchestre Victoria affiche à l’heure actuelle la physionomie d’un groupe totalement démembré en cinq parties distinctes. Ni son frère Joli Mubiala resté en Europe, encore moins son père spirituel l’abbé Jean-Léon Katshioko de la Fondation BonSamaritain n’ont été capables de juguler ce vent de la dislocation. A voir les dernières activités de cette structure, l’on assiste carrément à l’application de « chacun pour soi, Dieu pour tous ».


© CongoForum, le mercredi 20 août 2014

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