Avec Francis Kpatindé
Le chef de l’Etat béninois, Thomas Boni Yayi, président en exercice de l’Union africaine, était ce dimanche 30 décembre au matin à Bangui, où régnait une vive tension, pour tenter de trouver une issue négociée à la crise centrafricaine. L’émissaire béninois est arrivé à un moment où les deux camps semblent plutôt décidés à en découdre. Selon une source proche de l’opposition, des partisans du président centrafricain, François Bozizé, et des soldats de la Garde présidentielle procèderaient depuis hier à des rafles. Principales cibles : des Banguissois appartenant à la communauté Goula, celle-là même qui forme l’ossature des troupes de la Seleka, la rébellion armée, qui, elle, exige désormais – ni plus ni moins – le départ de Bozizé, au pouvoir depuis 2003.
Le rapport des forces, sur le terrain, est, il est vrai, à l’avantage de la Seleka. Si le pouvoir contrôle encore la capitale et l’axe routier qui y conduit en provenance du Nord, la majeure partie du territoire est désormais aux mains de la coalition rebelle, dont le porte-parole international, Eric Neris Massi, alterne, avec une égale maîtrise, la rhétorique diplomatique et le discours de guerre.
Positionnés à quelques kilomètres de « Bangui la coquette », les combattants de la Seleka paraissent plus motivés et, jusque-là, plus disciplinés que leurs adversaires qui battent en retraite et délaissent leurs positions devant la fulgurante avancée de l’ennemi. Par ailleurs, aussi bien dans le ton que dans les actes, la rébellion, condamnée à ses débuts, début décembre, semble bénéficier, à défaut d’un soutien public de la communauté internationale, de la neutralité bienveillante d’une partie des pays de la principale organisation régionale, la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC).
François Bozizé demande pardon
Dans ces conditions, la marge de manœuvre de Boni Yayi paraît ténue. Selon nos informations, dès sa descente d’avion, il a eu un huis-clos avec son homologue centrafricain dans les salons d’honneur de l’aéroport international Mpoko, sécurisé par les troupes françaises. Il s’est également entretenu avec des diplomates.
A l’issue de l’entretien avec le président béninois, François Bozizé s’est engagé à respecter les décisions des chefs d’Etats de la CEEAC, et veut se rendre sans délai à Libreville dans le cadre du dialogue amorcé par l’organisation régionale. Il souhaite également mettre en place un gouvernement d’union nationale et s’est engagé à ne pas se présenter à la présidentielle de 2016.
Il a aussi profité de cette entrevue pour demander pardon au peuple centrafricain et a invité la classe politique à cesser de faire couler le sang inutilement. Bozizé a présenté des excuses à la France pour les dégâts occasionnés à l’ambassade à Bangui, et se dit prêt à le faire de vive voix à Paris, sur invitation de François Hollande.
Le président béninois, lui, n'a pas rencontré de responsables de la Seleka, positionnée à Sibut, encore moins avec l’opposition démocratique. C’est, du moins, ce que nous ont confirmé au téléphone, l’ancien Premier ministre Martin Ziguélé, et Me Nicolas Tiangaye, ancien bâtonnier de l’ordre des avocats et actuel coordonnateur des neuf partis de l’opposition démocratique. « Nous n’avons pas été contactés par la président Yayi Boni », explique Me Tiangaye. Ce dernier confie par ailleurs être désormais, pour sa propre sécurité, « dans la clandestinité ».
Sur le terrain militaire quelle est la situation ?
Les rebelles sont positionnés à Sibut, à 160 kilomètres au nord de Bangui. La force multinationale d'Afrique centrale, la Fomac et les troupes gouvernementales sont repliées sur le même axe routier à Damara, à 65 kilomètres de la capitale. Damara est le dernier verrou stratégique sur la route de Bangui. Le commandant de la Fomac, le général Jean-Félix Agaka, a déclaré que ses forces ne reculeraient plus, et qu'elles répliqueraient à toute offensive rebelle. La rébellion Seleka s'est engagée de son côté à observer une trêve ce 30 décembre mais la situation est très évolutive en République centrafricaine.
Le chef de l’Etat béninois, Thomas Boni Yayi, président en exercice de l’Union africaine, était ce dimanche 30 décembre au matin à Bangui, où régnait une vive tension, pour tenter de trouver une issue négociée à la crise centrafricaine. L’émissaire béninois est arrivé à un moment où les deux camps semblent plutôt décidés à en découdre. Selon une source proche de l’opposition, des partisans du président centrafricain, François Bozizé, et des soldats de la Garde présidentielle procèderaient depuis hier à des rafles. Principales cibles : des Banguissois appartenant à la communauté Goula, celle-là même qui forme l’ossature des troupes de la Seleka, la rébellion armée, qui, elle, exige désormais – ni plus ni moins – le départ de Bozizé, au pouvoir depuis 2003.
Le rapport des forces, sur le terrain, est, il est vrai, à l’avantage de la Seleka. Si le pouvoir contrôle encore la capitale et l’axe routier qui y conduit en provenance du Nord, la majeure partie du territoire est désormais aux mains de la coalition rebelle, dont le porte-parole international, Eric Neris Massi, alterne, avec une égale maîtrise, la rhétorique diplomatique et le discours de guerre.
François Bozizé demande pardon
A l’issue de l’entretien avec le président béninois, François Bozizé s’est engagé à respecter les décisions des chefs d’Etats de la CEEAC, et veut se rendre sans délai à Libreville dans le cadre du dialogue amorcé par l’organisation régionale. Il souhaite également mettre en place un gouvernement d’union nationale et s’est engagé à ne pas se présenter à la présidentielle de 2016.
Il a aussi profité de cette entrevue pour demander pardon au peuple centrafricain et a invité la classe politique à cesser de faire couler le sang inutilement. Bozizé a présenté des excuses à la France pour les dégâts occasionnés à l’ambassade à Bangui, et se dit prêt à le faire de vive voix à Paris, sur invitation de François Hollande.
Sur le terrain militaire quelle est la situation ?
Les rebelles sont positionnés à Sibut, à 160 kilomètres au nord de Bangui. La force multinationale d'Afrique centrale, la Fomac et les troupes gouvernementales sont repliées sur le même axe routier à Damara, à 65 kilomètres de la capitale. Damara est le dernier verrou stratégique sur la route de Bangui. Le commandant de la Fomac, le général Jean-Félix Agaka, a déclaré que ses forces ne reculeraient plus, et qu'elles répliqueraient à toute offensive rebelle. La rébellion Seleka s'est engagée de son côté à observer une trêve ce 30 décembre mais la situation est très évolutive en République centrafricaine.