Bangui a vécu une journée assez calme ce mardi 1er janvier 2013, avec globalement peu de circulation dans les rues. La tradition veut qu’en ce premier jour de l’année, les chrétiens aillent à l’Eglise ou au temple et qu’ils prient pour l’année à venir et 2013, en dépit de la crise, n’aura pas fait exception.
Des prières pour la paix
A la cathédrale de Bangui, les fidèles sont venus remettre en milieu de matinée leur pays entre les mains de Dieu. « Nous prions pour que la paix revienne en Centrafrique, la vraie paix » disait une croyante. La messe, d’ailleurs était placée sous le signe de l’espoir, espoir en la possibilité d’un dialogue entre la rébellion et les autorités.
D’habitude le réveillon est célébré le 31 décembre par des veillées religieuses jusqu’au passage à la nouvelle année mais, avec le couvre-feu à partir de 19h00, beaucoup de ces rendez-vous ont été annulés hier. Et de nombreux Banguissois ont donc fait la fête en famille, chez eux, en petit comité, sans sortir manifester leur joie dans les rues comme ils le font habituellement.
En ce qui concerne la situation militaire, c’est le statu quo pour le moment. La FOMAC, (Force Multinationale d’Afrique Centrale) soutient que les rebelles de la Seleka sont toujours à Sibut, à 160 kilomètres de Bangui. D’autres sources prétendent qu’ils se seraient posés plus en avant, dans la direction de Damara. Damara c’est donc le « verrou », la localité qui contrôle l’accès à Bangui et qui se trouve à 75 km de la capitale. En revanche, il reste très difficile de savoir où se cachent les rebelles.
Dans les quartiers, des jeunes se sont constitués en groupe de patriotes et installent des barrages à la recherche des rebelles. Dans le 4e arrondissement de Bangui, par exemple, ils expliquent qu’ils ont répondu à l’appel du président Bozizé et que, tous les soirs, ils dressent des barrages avec des tables, des pierres pour contrôler la circulation, à la recherche de rebelles.
L’armée critiquée
Ils disent aussi qu’ils n’ont pas d’armes et qu’ils transfèrent les personnes suspectes à la gendarmerie, ou à la police. Ils expliquent que sont jugés suspects ceux qui n’ont pas de papiers, ou qui sont incapables de parler en Sango la langue nationale. Ces groupes de jeunes patriotes précisent aussi qu’ils font des patrouilles dans leurs quartiers. Dans un de ces quartiers, ils racontent qu’ils sont allés sanctionner une notabilité proche des rebelles. « On ne voulait plus qu’il habite dans notre quartier, on est allé brûler sa maison » disent-ils
Pour justifier son engagement contre la rébellion, un jeune étudiant diplômé sans emploi explique par exemple, qu’il avait espoir de voir l’économie décoller, mais que l’avancée des rebelles a transformé cet espoir en désespoir. « C’est pour cela qu’on s’est manifestés, qu’on a pris notre courage en main » dit cet étudiant qui se fait surnommer le « général Toro Toro Afousein », littéralement « le général trop c’est trop ».
C’est dans ce contexte que le président François Bozizé a présenté ses vœux hier à la nation, une allocution prononcée en Sango, la langue nationale. Après avoir rappelé les principales réalisations de l’année, il a regretté que le démon de la Centrafrique ait resurgi fin 2012 pour, a-t-il dit, « pousser les Centrafricains à se battre et à détruire le pays ». Un pays selon lui divisé en deux, avec d’un côté, les janjawid, du nom de ces cavaliers armés qui ont fait la sinistre réputation de la crise du Darfour, et de l’autre les « vrais Centrafricains ».
François Bozizé a également critiqué, dans ses vœux, l’armée centrafricaine. « Si elle était disciplinée et remplissait sa mission correctement », a-t-il dit, « nous n’en serions pas arrivés à la situation actuelle ». Selon le président, si la population souffre à l’heure actuelle, c’est en partie parce que l’armée centrafricaine « n’a pas rempli sa mission de protection et de défense ».
François Bozizé a par ailleurs remercié l’armée tchadienne et le président Déby pour leur aide. « Si l’armée tchadienne n’était pas là, Bangui aurait déjà été prise d’assaut », a-t-il reconnu. En fin de journée, la police a annoncé qu'un sympathisant de la rébellion ainsi qu'un policier avaient été tués dans la capitale.
Des prières pour la paix
A la cathédrale de Bangui, les fidèles sont venus remettre en milieu de matinée leur pays entre les mains de Dieu. « Nous prions pour que la paix revienne en Centrafrique, la vraie paix » disait une croyante. La messe, d’ailleurs était placée sous le signe de l’espoir, espoir en la possibilité d’un dialogue entre la rébellion et les autorités.
D’habitude le réveillon est célébré le 31 décembre par des veillées religieuses jusqu’au passage à la nouvelle année mais, avec le couvre-feu à partir de 19h00, beaucoup de ces rendez-vous ont été annulés hier. Et de nombreux Banguissois ont donc fait la fête en famille, chez eux, en petit comité, sans sortir manifester leur joie dans les rues comme ils le font habituellement.
En ce qui concerne la situation militaire, c’est le statu quo pour le moment. La FOMAC, (Force Multinationale d’Afrique Centrale) soutient que les rebelles de la Seleka sont toujours à Sibut, à 160 kilomètres de Bangui. D’autres sources prétendent qu’ils se seraient posés plus en avant, dans la direction de Damara. Damara c’est donc le « verrou », la localité qui contrôle l’accès à Bangui et qui se trouve à 75 km de la capitale. En revanche, il reste très difficile de savoir où se cachent les rebelles.
Dans les quartiers, des jeunes se sont constitués en groupe de patriotes et installent des barrages à la recherche des rebelles. Dans le 4e arrondissement de Bangui, par exemple, ils expliquent qu’ils ont répondu à l’appel du président Bozizé et que, tous les soirs, ils dressent des barrages avec des tables, des pierres pour contrôler la circulation, à la recherche de rebelles.
L’armée critiquée
Ils disent aussi qu’ils n’ont pas d’armes et qu’ils transfèrent les personnes suspectes à la gendarmerie, ou à la police. Ils expliquent que sont jugés suspects ceux qui n’ont pas de papiers, ou qui sont incapables de parler en Sango la langue nationale. Ces groupes de jeunes patriotes précisent aussi qu’ils font des patrouilles dans leurs quartiers. Dans un de ces quartiers, ils racontent qu’ils sont allés sanctionner une notabilité proche des rebelles. « On ne voulait plus qu’il habite dans notre quartier, on est allé brûler sa maison » disent-ils
Pour justifier son engagement contre la rébellion, un jeune étudiant diplômé sans emploi explique par exemple, qu’il avait espoir de voir l’économie décoller, mais que l’avancée des rebelles a transformé cet espoir en désespoir. « C’est pour cela qu’on s’est manifestés, qu’on a pris notre courage en main » dit cet étudiant qui se fait surnommer le « général Toro Toro Afousein », littéralement « le général trop c’est trop ».
C’est dans ce contexte que le président François Bozizé a présenté ses vœux hier à la nation, une allocution prononcée en Sango, la langue nationale. Après avoir rappelé les principales réalisations de l’année, il a regretté que le démon de la Centrafrique ait resurgi fin 2012 pour, a-t-il dit, « pousser les Centrafricains à se battre et à détruire le pays ». Un pays selon lui divisé en deux, avec d’un côté, les janjawid, du nom de ces cavaliers armés qui ont fait la sinistre réputation de la crise du Darfour, et de l’autre les « vrais Centrafricains ».
François Bozizé a également critiqué, dans ses vœux, l’armée centrafricaine. « Si elle était disciplinée et remplissait sa mission correctement », a-t-il dit, « nous n’en serions pas arrivés à la situation actuelle ». Selon le président, si la population souffre à l’heure actuelle, c’est en partie parce que l’armée centrafricaine « n’a pas rempli sa mission de protection et de défense ».
François Bozizé a par ailleurs remercié l’armée tchadienne et le président Déby pour leur aide. « Si l’armée tchadienne n’était pas là, Bangui aurait déjà été prise d’assaut », a-t-il reconnu. En fin de journée, la police a annoncé qu'un sympathisant de la rébellion ainsi qu'un policier avaient été tués dans la capitale.