02/01/13/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE MERCREDI (CongoForum)
Peu ou pas d’actualité politique en RDC. Les journaux paraissant à Kinshasa prolongent leur congé – c’est le cas, notamment pour L’Avenir, le Potentiel ou Forum des As - ou se battent les flancs pour trouver des sujets d’actualités dignes d’occuper la manchette de leurs éditions. Quelques ressources leur sont offertes par le commentaire des discours de circonstance du Nouvel An, notamment celui de JKK, par l’évolution de la situation à l’Est avec un discours de J. Paluku et la perspective de changements possibles dans les pourparlers Gouvernement-M23 qui pourraient se tenir au Congo/Brazzaville, pays qui assume la présidence de la CIRGL après l’Ouganda, ainsi que par un récent sondage d’opinion sur la popularité des hommes politiques.
Est
La Prospérité titre en manchette « Après Kampala, Kinshasa-M23 : Sassou Nguesso va trancher ».
Fini Kampala, écrit La Prospérité, pour autant que la délégation gouvernementale et celle du Mouvement du 23 mars (M23), y compris les différents observateurs, entre autres, ceux de la société civile, de l’opposition politique, de la Monusco, de l’Union africaine, de l’Union européenne, vont devoir quitter Kampala, capitale de l’Ouganda, pour joindre Brazzaville, capitale de la République du Congo, en ce début du mois de janvier 2013. Selon La Prospérité, c’est Denis Sassou Nguesso qui va assurer en même temps, la présidence tournante de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (Cirgl), pour cette année 2013 et la médiation dans la crise congolaise.
(Ce n’est pas tant que l’on attribue des vertus transcendantes au Président du « Congo d’en face », mais les Congolais ont toujours estimé – non à tort – que l’Ouganda était dans cette affaire « juge et partie ». Mais nul ne poura donner un sens ou un contenu à des négociations qui en sont dépourvues ! NdlR).
« Sassou Nguesso, estiment les observateurs avertis, se doit de prendre le taureau par les cornes et de permettre aux deux parties de vider le conflit, pour favoriser le retour de la paix dans cette partie du pays. Des inquiétudes Beaucoup d’analystes sont quelque peu hésitants, quant à la position du M23. L’idée avancée est que la délégation de ce mouvement n’aurait pas rencontré certains desiderata de ses parrains. Il semble que le dossier aurait suscité des inquiétudes sérieuses, du côté rwandais. Paul Kagame serait, en tout cas, au point de lâcher du lest. Si cette information se confirmait, elle conforterait l’idée de la ‘’fiction’’ longtemps développée par les autorités de Kinshasa. Comment, dès lors qu’une délégation n’est pas libre de ses convictions et stratégies, dès lors qu’elle doit tout faire, pour se soumettre aux caprices de ceux qui ne sont pas à la table des négociations, arracher d’elle une adhésion sincère à la paix ? Autrement dit, les négociations seront tellement âpres qu’elles tireront en longueur. Atouts pour Sassou Vieux loup en politique, parmi ceux de sa génération, le Président Sassou est pétri de sagesse et d’expérience pouvant lui permettre de concilier les vues, de fléchir une position ferme et de ramener à la raison certains. L’occasion lui est donc donnée de pouvoir, avec dextérité, amener les uns et les autres à enterrer la hache de guerre et à revenir au cadre institutionnel tracé par la Constitution de la RDC ; qu’il s’agisse de la prise de pouvoir ou de l’exercice du pouvoir. Encore que lors de sa visite à Kinshasa, dernièrement, Sassou avait émis le vœu de voir se dénouer rapidement la crise dans la partie Est de la RDC. »
Sous le titre « S.O.S du gouverneur du Nord-Kivu », le même journal se fait l’écho du cri de détresse de Julien Paluku. Ce dernier appelle les Etats sérieux, les signataires de la Charte des Nations Unies sur les droits de l’homme, à se mobiliser encore davantage pour barrer la route à l’écoulement du sang des innocents et la persistance de la guerre dans le Nord-Kivu.
Environ 10 millions de morts ont été enregistrés depuis les guerres successives en Rdc, sans compter le million des déplacés internes en errance. Aujourd’hui, si rien n’est fait dans le sens d’aider la RDC, ce pays va être ce que certains ont appelé « le trou noir ». Un trou noir qui peut tout avaler, un trou noir où peut se déclencher une guerre aux dimensions planétaires.
La Prospérité titre en manchette « Après Kampala, Kinshasa-M23 : Sassou Nguesso va trancher ».
Fini Kampala, écrit La Prospérité, pour autant que la délégation gouvernementale et celle du Mouvement du 23 mars (M23), y compris les différents observateurs, entre autres, ceux de la société civile, de l’opposition politique, de la Monusco, de l’Union africaine, de l’Union européenne, vont devoir quitter Kampala, capitale de l’Ouganda, pour joindre Brazzaville, capitale de la République du Congo, en ce début du mois de janvier 2013. Selon La Prospérité, c’est Denis Sassou Nguesso qui va assurer en même temps, la présidence tournante de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (Cirgl), pour cette année 2013 et la médiation dans la crise congolaise.
(Ce n’est pas tant que l’on attribue des vertus transcendantes au Président du « Congo d’en face », mais les Congolais ont toujours estimé – non à tort – que l’Ouganda était dans cette affaire « juge et partie ». Mais nul ne poura donner un sens ou un contenu à des négociations qui en sont dépourvues ! NdlR).
« Sassou Nguesso, estiment les observateurs avertis, se doit de prendre le taureau par les cornes et de permettre aux deux parties de vider le conflit, pour favoriser le retour de la paix dans cette partie du pays. Des inquiétudes Beaucoup d’analystes sont quelque peu hésitants, quant à la position du M23. L’idée avancée est que la délégation de ce mouvement n’aurait pas rencontré certains desiderata de ses parrains. Il semble que le dossier aurait suscité des inquiétudes sérieuses, du côté rwandais. Paul Kagame serait, en tout cas, au point de lâcher du lest. Si cette information se confirmait, elle conforterait l’idée de la ‘’fiction’’ longtemps développée par les autorités de Kinshasa. Comment, dès lors qu’une délégation n’est pas libre de ses convictions et stratégies, dès lors qu’elle doit tout faire, pour se soumettre aux caprices de ceux qui ne sont pas à la table des négociations, arracher d’elle une adhésion sincère à la paix ? Autrement dit, les négociations seront tellement âpres qu’elles tireront en longueur. Atouts pour Sassou Vieux loup en politique, parmi ceux de sa génération, le Président Sassou est pétri de sagesse et d’expérience pouvant lui permettre de concilier les vues, de fléchir une position ferme et de ramener à la raison certains. L’occasion lui est donc donnée de pouvoir, avec dextérité, amener les uns et les autres à enterrer la hache de guerre et à revenir au cadre institutionnel tracé par la Constitution de la RDC ; qu’il s’agisse de la prise de pouvoir ou de l’exercice du pouvoir. Encore que lors de sa visite à Kinshasa, dernièrement, Sassou avait émis le vœu de voir se dénouer rapidement la crise dans la partie Est de la RDC. »
Sous le titre « S.O.S du gouverneur du Nord-Kivu », le même journal se fait l’écho du cri de détresse de Julien Paluku. Ce dernier appelle les Etats sérieux, les signataires de la Charte des Nations Unies sur les droits de l’homme, à se mobiliser encore davantage pour barrer la route à l’écoulement du sang des innocents et la persistance de la guerre dans le Nord-Kivu.
Environ 10 millions de morts ont été enregistrés depuis les guerres successives en Rdc, sans compter le million des déplacés internes en errance. Aujourd’hui, si rien n’est fait dans le sens d’aider la RDC, ce pays va être ce que certains ont appelé « le trou noir ». Un trou noir qui peut tout avaler, un trou noir où peut se déclencher une guerre aux dimensions planétaires.
Ce discours fait également l’objet d’un communiqué de l’Ambassade de RDC à Bxl : http://www.congoforum.be/fr/nieuwsdetail.asp?subitem=2&newsid=191297&Actualiteit=selected
« La population du Nord-Kivu en particulier et celle de l’Est de la RDC en générale est fatiguée à entendre ce genre des discours qui frisent un désintéressement face au drame humanitaire et sécuritaire que connait cette partie du pays », a-t-il déclaré comme pour en appeler à plus d’actions. Tout en se demandant s’il n’existait pas « de plan ourdi de quelque part pour fatiguer la conscience des congolais de manière à céder demain », l’autorité provinciale appelle le peuple congolais et celui de l’Est de la RDC à plus de vigilance doublée de patriotisme pour barrer la route à tout plan de balkanisation d’où qu’il viendrait. Le Gouverneur Julien Paluku sollicite ainsi la mobilisation de la population toute entière pour la consolidation et le renforcement de notre système de Défense. « Les jeunes doivent comprendre qu’il n y a pas d’avenir dans les groupes armés » tout en insistant sur la prise de conscience de tout un chacun pour face à l’ennemi. Julien Paluku, qui a émis les vœux de voir l’année 2013 être une année de joie dans l’unité et l’amour du prochain, a enfin lancé un appel pathétique en direction de ceux qui s’amusent à verser inutilement le sang des leurs compatriotes à se ressaisir pour sauver l’unité de la patrie en danger.
Discours de JKK
( Joseph Kabila n’est pas vraiment un orateur… En outre, les hasards du calendrier lui font prononcer les uns derrière les autres trois ou quatre discours en l’espace d’un mois : le message sur l’état de la nation en décembre, les vœux du jour de l’an, la commémoration des Martyrs de l’Indépendance le 4 janvier et celle des Héros Nationaux moins de deux semaines plus tard. Dans ces conditions, il serait étonnant qu’il ne se répétât point. Mais est-ce la seule raison ? NdlR)
( Joseph Kabila n’est pas vraiment un orateur… En outre, les hasards du calendrier lui font prononcer les uns derrière les autres trois ou quatre discours en l’espace d’un mois : le message sur l’état de la nation en décembre, les vœux du jour de l’an, la commémoration des Martyrs de l’Indépendance le 4 janvier et celle des Héros Nationaux moins de deux semaines plus tard. Dans ces conditions, il serait étonnant qu’il ne se répétât point. Mais est-ce la seule raison ? NdlR)
La Référence+ titre « Espoir et succès : le Président Joseph Kabila présente ses vœux aux Congolais ». Ce quotidien rapporte que Joseph Kabila Kabange a, dans un message adressé lundi à la nation congolaise, à l’occasion de la fin d’année 2013, placé l’année qui commence sous les signes de l’espoir et de succès dans la mesure où les forces négatives pourront être mis hors d’état de nuire afin que les efforts soient à nouveau consacrés à la reconstruction nationale. Il tient à ce que l’année nouvelle 2013 soit, à tous égards, meilleure que celle qui vient de s’achever. Joseph Kabila a regretté le fait que certains compatriotes congolais ne peuvent pas célébrer l’avènement d’une nouvelle année dans la quiétude.
(On ne peut que constater encore une fois combien les tragiques événements de l’Est font merveilleusement le jeu du pouvoir. Ils lui servent à sonner l’appel au grand rassemblement patriotique autour du drapeau. Le pouvoir compte visiblement obtenir ainsi, à la faveur d’un sentiment d’urgence, un soutien qu’il ne peut tirer d’une légitimité démocratique qui lui manque. Les élections du 28/11/11 ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus. Les fraudes les plus importantes ayant eu lieu au niveau des centres de compilation, on ne pourrait se rapprocher de la « vérité des urnes » qu’en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération publique et vérifiée par des témoins. Les chiffres de la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV, les chiffres publiés par l’UDPS, non plus. L’Eglise n’a jamais publié les résultats partiels constatés par ses observateurs. On n’a donc que des résultats dont la crédibilité est nulle. Les législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires. Mais la CSJ a entériné les résultats de la présidentielle et des législatives. Le temps s’est écoulé, les résultats des élections demeureront à jamais inconnus. Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli.
C’est peu après les élections, alors que les commentaires négatifs tombaient de partout, que JKK a brusquement décidé un retournement des alliances. De fin 2008 à fin 2011, la thèse officielle était que le Rwanda était un allié, que tous les ennuis venaient du FDLR et que Ntaganda était indispensable à la paix. Subitement, le Rwanda devenait un ennemi et il fallait arrêter Bosco Ntaganda. Cela prenait dans le sens du poil l’opinion congolaise et la communauté internationale. Mais il ne pouvait échapper à personne que cela allait rallumer la guerre, d’autant lus qu’au lieu d’arrêter Ntaganda par surprise, on annonça à grand bruit l’intention de le faire. Le bandit n’a bien sûr pas attendu les gendarmes ! Comment ne pas en retirer l’impression que le pétard qui a éclaté à Goma a été allumé volontairement et en connaissance de cause par le pouvoir, en vue, précisément, de créer la psychose d’urgence nationale dont il s’efforce, maintenant de profiter. Il lui sera maintenant facile de prétendre que « l’opposition tient le même langage que le M23 ». NdlR).
(On ne peut que constater encore une fois combien les tragiques événements de l’Est font merveilleusement le jeu du pouvoir. Ils lui servent à sonner l’appel au grand rassemblement patriotique autour du drapeau. Le pouvoir compte visiblement obtenir ainsi, à la faveur d’un sentiment d’urgence, un soutien qu’il ne peut tirer d’une légitimité démocratique qui lui manque. Les élections du 28/11/11 ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus. Les fraudes les plus importantes ayant eu lieu au niveau des centres de compilation, on ne pourrait se rapprocher de la « vérité des urnes » qu’en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération publique et vérifiée par des témoins. Les chiffres de la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV, les chiffres publiés par l’UDPS, non plus. L’Eglise n’a jamais publié les résultats partiels constatés par ses observateurs. On n’a donc que des résultats dont la crédibilité est nulle. Les législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires. Mais la CSJ a entériné les résultats de la présidentielle et des législatives. Le temps s’est écoulé, les résultats des élections demeureront à jamais inconnus. Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli.
C’est peu après les élections, alors que les commentaires négatifs tombaient de partout, que JKK a brusquement décidé un retournement des alliances. De fin 2008 à fin 2011, la thèse officielle était que le Rwanda était un allié, que tous les ennuis venaient du FDLR et que Ntaganda était indispensable à la paix. Subitement, le Rwanda devenait un ennemi et il fallait arrêter Bosco Ntaganda. Cela prenait dans le sens du poil l’opinion congolaise et la communauté internationale. Mais il ne pouvait échapper à personne que cela allait rallumer la guerre, d’autant lus qu’au lieu d’arrêter Ntaganda par surprise, on annonça à grand bruit l’intention de le faire. Le bandit n’a bien sûr pas attendu les gendarmes ! Comment ne pas en retirer l’impression que le pétard qui a éclaté à Goma a été allumé volontairement et en connaissance de cause par le pouvoir, en vue, précisément, de créer la psychose d’urgence nationale dont il s’efforce, maintenant de profiter. Il lui sera maintenant facile de prétendre que « l’opposition tient le même langage que le M23 ». NdlR).
Sondage
AfricaNews consacre sa Une à l’étude réalisée, le 19 et 20 décembre, à Kinshasa par l’Institut des sondages « Les Points ».
AfricaNews consacre sa Une à l’étude réalisée, le 19 et 20 décembre, à Kinshasa par l’Institut des sondages « Les Points ».
Cela pose, comme à l’ordinaire, la question de la fiabilité des sondages, et de la possibilité d’en réaliser en RDC. Prudent, le journal constate d’ailleurs lui-même, car il parle des « kinois », non des « Congolais » que la méthode utilisée abutit à un échantillon peu représentatif. PourAfricaNews six principales leçons sont à tirer après lecture de cette enquête.
La première : les Kinois ont une mauvaise opinion du gouvernement dont ils désavouent le Premier ministre.
La deuxième : Matata Ponyo fiché négatif, le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku se voit gratifié de la palme de l’acteur politique de l’année. Il récolte 67% d’opinions favorables.
Troisième leçon, 21% d’enquêtés déplorent la qualité de ses élus MP siégeant à la chambre basse.
Troisième leçon, 21% d’enquêtés déplorent la qualité de ses élus MP siégeant à la chambre basse.
Quatrième leçon, l’opposition domine le classement avec 8 élus contre 2 députés de la Majorité ayant récolté une opinion favorable.
Cinquième leçon, statu quo du côté du gouvernement où le ministre des Affaires étrangères Raymond Tshibanda conforte sa première place.
Cinquième leçon, statu quo du côté du gouvernement où le ministre des Affaires étrangères Raymond Tshibanda conforte sa première place.
Sixième et dernière leçon, dans les provinces, Jacques Mbadu, Alex Kande et Jean Bamanisa constituent les révélations de l’année après leur brillante élection.
© CongoForum, le mercredi 2 janvier 2013