Accusé d’avoir lapidé le convoi de « Joseph Kabila » un certain mercredi 29 septembre 2010, Armand Tungulu Mudiandambu est battu à mort par des membres de la garde rapprochée du‘’raïs’’. Le 02 octobre, le Parquet général de la République annonce le «suicide» du Bruxellois dans un cachot du Camp Tshatshi, base de la garde présidentielle. Le corps du défunt est inhumé en catimini fin décembre de cette même année. "Joseph Kabila" et ses sbires ont poussé le mépris de la vie humaine au point de "disposer" de la dépouille de leur victime.
Flashback.
Arrivé à Kinshasa le 15 septembre 2010 pour une visite privée, Armand Tungulu Mudiandambu est arrêté le 29 septembre par des membres de la garde présidentielle. Il est accusé d’avoir «lapidé» le cortège de «Joseph Kabila» sur l’ex-avenue du 24 novembre, dans la commune de Lingwala. Le 2 octobre, on apprenait via un communiqué du Parquet général de la République signé par le directeur de cabinet du "PGR", le 1er avocat général de la République, Tasile Tasilo, que Tungulu se serait «suicidé» dans un cachot de la garde présidentielle au Camp Tshatshi. Le 31 décembre 2010, le corps d’un homme présenté comme étant «Armand» Tungulu est furtivement enterré dans un cimetière non autrement identifié en présence d’un «oncle paternel» du disparu, non-autrement identifié. Dix mois après l’annonce du décès, le pouvoir kabiliste fait parvenir à la famille du défunt un document qui ressemble à un certificat de décès via le conseil de l’Etat congolais, l’avocat Moma Kazimbwa Kalumba.
Sous le numéro 700/ n°2862, on peut y lire : «Je soussigné Docteur Nzuzi Ntula, certifie que Mr, Mme, Mlle (aucune mention inutile n’est biffée) Tungulu Mudia (sic !) Armand, âgé de 43 ans, domicilié (illisible) c/Ngaba. Date et lieu du décès, chiffre illisible/10/2010. Aucune mention du lieu. Pas un mot sur la cause de la mort. La «note de libération de corps à la morgue» émane du même médecin. Elle est libellée comme suit : « Veuillez libérer le corps de Mr, Tungulu Mudia (?) Armand pour inhumation suivant la réquisition n° RMP 002 de l’OMP colonel Molisho du parquet de l’auditorat militaire général de l’OPJ colonel Molisho.
Mensonge d’Etat.
Revenons au communiqué du directeur de cabinet du PGR daté du 12 octobre 2010 soit dix jours après l’annonce du décès. Le bras droit du PGR Flory Kabange Numbi avait menti sciemment en écrivant notamment : «consécutivement à son communiqué, du 02 octobre 2010, annonçant le décès de Monsieur Tungulu Mudiandambu Armand et de la réquisition faite au médecin légiste pour déterminer les causes du décès, le Parquet Général de la République informe l’opinion que l’autopsie requise n’a pas encore été effectuée étant donné que malgré les efforts entrepris, aucun membre de la famille du défunt ne s’est présenté en vue d’identifier formellement le défunt, condition préalable à toute pratique d’autopsie.» Ce qui est parfaitement faux. Tasile Tasilo d’ajouter : «Aussi, le Parquet général de la République demande aux membres de la famille du défunt de se faire connaître auprès de l’Auditorat Supérieur près la Cour d’Appel de la Gombe en appelant respectivement aux numéros 0997740379 et 0998511338 ; ou encore auprès de l’Ambassade de la RDC à Bruxelles, en Belgique.»
Ce que le communiqué ne dit pas est que Tungulu n’a pas été autorisé à entrer en contact avec les membres de sa famille dans la capitale. Encore moins avec un avocat. Il a été gardé à vue au Camp Tshatshi au-delà du délai légal de 48 heures. Il n’a pas été mis à la disposition d’une autorité judiciaire malgré l’écoulement de ce délai. Aucune autorité judiciaire ou administrative ne s’est efforcée de prendre langue avec les parents du Bruxellois. Son conjoint n’a pas été reçu par l’ambassadeur à Bruxelles Henri Mova Sakanyi. Pire, à Kin, certains membres de la famille élargie ont fait l’objet d’actes d’intimidation de la part des membres des «services».
Lors du sommet Afrique/USA organisé en août dernier à Washington, le Congolais, naturalisé Américain, Jacques Miango a été copieusement battu par des gardes du corps de «Joseph Kabila». Son crime est d’avoir fait du chahut au passage du cortège de "Kabila". «Jacques» s’en est tiré avec six dents cassées. Il aurait sans doute été "achevé" si l’incident avait eu lieu sur le sol congolais où «Joseph» s’est arrogé le droit de vie et de mort sur les citoyens. Et ce grâce à un appareil judiciaire aux ordres. Au cours d’une messe d’action de grâce organisée en l’église Saint-Boniface à Ixelles à l’occasion d’une commémoration de l’anniversaire de la disparition de Tungulu Mudiandambu, l’abbé Gilbert Yamba, curé à Jette, prononçait ces mots dans son homélie : «Armand a accepté de verser son sang pour que ses frères et sœurs vivent un jour comme les autres peuples». «Nous ne sommes pas ici pour pleurer. Nous sommes ici pour reprendre le flambeau qui illuminait la vie d’Armand», ajoutait-il. «Nous devons bannir la peur. Nous devons nous battre pour l’avènement d’un nouveau Congo où la liberté d’expression est respectée», concluait-il.
L’affaire Tungulu fait partie du "lourd contentieux" qui oppose la diaspora congolaise en général et celle de Belgique, de France et du Royaume en particulier avec "Joseph Kabila". "Jusqu’à preuve du contraire, Joseph Kabila sera tenu non seulement pour le principal suspect mais surtout le commanditaire de l’exécution du Bruxellois Armand Tungulu Mudiandambu", pestent des combattants.
L’affaire Tungulu est un crime d’Etat. La justice – la vraie – doit passer. Tôt ou tard!