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Budget de l'Etat comparé Angola 66 milliards Usd, la RDC 9 milliards ! A qui la faute ?

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Budget de l'Etat comparé
Angola 66 milliards Usd, la RDC 9 milliards ! A qui la faute ?


L'Angola élabore pour 2015 un budget de 66 milliards de USD pendant que la RDCongo peine à réunir 10 milliards : oui, il y a de quoi s'interpeller ! Au lieu alors de s'empoigner autour des chiffres en se livrant à des spéculations sans fondement - comme ils savent malheureusement bien le faire depuis 1960 - les Congolais devrions plutôt agir ou réagir avec responsabilité en reconnaissant le péché originel d'une démocratie mal initiée, mal comprise, donc mal appliquée. Une démocratie ayant tout d'un "génocide" indolore et incolore...



            C'est déjà positif de la part des debaters du Net de reconnaître que l'Angola, " pourtant (...) un pays voisin du nôtre, moins peuplé, moins nanti au plan des ressources naturelles (...) " est sorti de plus de trente d'une guerre civile féroce".
            Pour rappel, si Jonas Savimbi avait été tué le 2 février 2002, la guerre quant à elle  avait formellement cessé en Angola en 1992 avec les premières élections, dont la présidentielle remportée par Eduardo Dos Santos du Mpla avec 49,57 %, talonné par Jonas Savimbi de l'Unita avec 40,07 %, Antonio Alberto Neto du Pda avec 2,16 % et Holden Roberto du Fnla avec 2,11 %, pour ne pas citer les autres candidats.
            On peut alors dire de l'Angola - qui n'est pas un pays pauvre puisqu'elle recèle d'immenses ressources en hydrocarbures et en pierres précieuses - qu'elle est en paix depuis une vingtaine d'années, précisément 22 ans (1992-2014).  

Facteurs de déstabilisation généralisés

            Peut-on cependant comparer la situation de l'Angola avec celle de la RDC (Zaïre inclus) ?
            Pour s'en rendre compte, on peut se contenter d'un extrait du discours du président Mobutu Sese Seko prononcé le 24 avril 1990, pour ne pas remonter à la Lettre des 13 Parlementaires datant, elle, du 1er novembre 1980. Voici ce que disait du maréchal au sortir du Mpr Parti-Etat : " Trente ans après l’accession de notre pays à l’indépendance, nous sommes aujourd’hui à la croisée des chemins. A l’analyse de tous les mémorandums qui m’ont été adressés, j’ai été surpris de constater que le peuple, à qui j’avais demandé de se prononcer seulement sur le fonctionnement des institutions politiques, a plutôt axé l’essentiel de ses doléances sur les difficultés qu’il éprouve dans sa vie quotidienne.
            Ainsi, au plan social, on pourrait retenir notamment la dégradation des infrastructures sociales : Hôpitaux, écoles, universités, édifices publics. A cela, il faut ajouter : la vétusté des formations médicales, la carence en équipements et en médicaments, l’insuffisance du personnel médical, la surpopulation dans les salles des cours ainsi que dans les résidences universitaires et les internats, la modicité des rémunérations des agents de l’Administration publique, le sous-emploi des cadres universitaires, certains abus qui se commettent par-ci par-là.
            Au plan économique, il m’a été signalé entre autres : la dégradation des voies de communication : routes, voiries, télécommunication, le poids de la fiscalité et de la parafiscalité, les tracasseries administratives, les invendus dans les collectivités rurales, la détérioration des termes de l’échange du paysan, l’insuffisance de l’énergie électrique dans certaines régions du pays".
            Voilà décrit le Zaïre que le processus démocratique a hérité du monopartisme d'Etat.
            Or, tout le monde sait ce qui advint de ce Zaïre-là entre 1990 et 1997, notamment avec les pillages de 1991 et 1993. En l'espace de sept ans, le pays a connu :
- au plan politique : 4 textes faisant office de Constitution de la République, 4 Institutions législatives, 13 Gouvernements, 445 partis politiques et une centaine de syndicats, tous facteurs de déstabilisation...
- au plan diplomatique : rupture de la coopération structurelle et "mise en quarantaine" de la personne du maréchal et de ses proches au profit d'une opposition incapable de s'assumer; tous facteurs de déstabilisation...
- au plan économique : outre les deux pillages, la dollarisation, la thésaurisation de la monnaie, le recours systémique à la planche à billets, la contrefaçon monétaire, la création des zones monétaires parallèles et concurrentes, les grèves sauvages appelées "journée ville morte"; bref tout ce qui est de nature à détériorer le climat des affaires; tous facteurs de déstabilisation, et
- au plan social : l'accroissement du taux de chômage, les années scolaires et académiques blanches, le phénomène de rétention dans les hôpitaux des malades insolvables, le phénomène dit "délestage" dans la fourniture d'eau et d'électricité etc., tous facteurs de déstabilisation.
            La guerre de l'Afdl à peine terminée, le nouveau régime à peine installé, voilà la RDCongo, toujours maintenue dans la privation de la coopération structurelle, replongée dans la guerre du 2 août 1998, celle à la base du bilan effarent de plusieurs millions de morts, de plusieurs millions de déplacés internes, de plusieurs centaines de milliers de réfugiés, mais surtout d'intenses pillages de ressources naturelles principalement par les "nouveaux" seigneurs des guerres et leurs parrains étrangers, tous également facteurs de déstabilisation.
            D'où, pour mettre fin à ce cycle, la tenue du Dialogue intercongolais de 2001 à 2003.
            Depuis, et en dépit de quelques avancées non moins significatives obtenues dans l'avènement du nouvel ordre institutionnel issu des urnes (on disait à l'époque "mieux vaut de mauvaises élections que pas du tout d'élections), la RDCongo est dans une paix fragile qui lui permet avec ses moyens limités de financier, d'un côté, l'effort de guerre et, de l'autre, le développement national dans le cadre des chantiers de la Révolution de la modernité.

"génocide" indolore et incolore

            Si on peut alors établir une comparaison rationnelle entre les deux pays, l'Angola vit en paix depuis 22 ans tandis que la RDC (Zaïre inclus), vit est en déstabilisation continue depuis 24 ans !
            Quoi de plus normal que l'Angola - qui attire des investisseurs depuis deux décennies - ait un budget plus élevé que celui de la RDC, pays qui ne bénéficie pas de la même attraction à cause du noircissement de son image, et encore par ses propres fils, sous prétexte d'exercice des libertés fondamentales.
            A dire vrai, la démocratie à la zaïroise enclenchée le 24 avril 1990 - et dont on ne trouve l'équivalent nulle part au monde - a fini par se révéler ce qu'elle était au départ : un "génocide" indolore et incolore. N'en déplaise à ceux qui se vantent d'en être les chantres au point de lui trouver même un père. Puisqu'on ne sème que ce qu'on récolte, ils devraient plutôt s'interpeller face au "phénomène" de ratage d'alternance, chaque fois que l'occasion se présente : Cns en 1991, chute de Mobutu en 1997, assassinat de Laurent-Désiré Kabila en 2001, Dialogue intercongolais en 2003, élections en 2006 et en 2011.
            C'est vrai, là est un autre débat, mais un débat qui n'en permet pas moins de comprendre le non-sens de la comparaison entre une Angola disciplinée et une RDC "indisciplinée". Un débat qui permet de réaliser combien tous les pays de la sous-région Afrique Centrale et de la région Cirgl qui se sont disciplinés en politique se développent facilement, même quand leurs ressources naturelles sont de loin inférieures aux nôtres.
            Ils sont respectés parce qu'ils ont un leadership qui se fait respecter...

Omer Nsongo die Lema

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