Nous avons appris au cours de l’assemblée générale du personnel du PID du lundi 06/10/2014, l’intention exprimée par la haute hiérarchie de la Monusco, la mission de l’ONU pour la Stabilisation de la RDC, en concertation avec la Haute Hiérarchie de la Fondation Hirondelle, de vouloir se séparer de la FH ou de signer un nouvel accord.
Nous savons que la Radio Okapi est le fruit des concertations entre les Nations Unies et la Fondation Hirondelle qui ont signé un accord de partenariat, MOU. Malheureusement, aujourd’hui, constat fait, il s’avère que toutes ces négociations se déroulent sans la participation du personnel. Or, l’avenir de la radio ne peut être débattu actuellement sans la participation du personnel.
En ce moment où la Radio Okapi est à un tournant décisif de son histoire, nous constatons avec beaucoup d’inquiétudes que cet élément moteur est tenu à l’écart des grandes décisions dont dépend l’avenir et le devenir de la radio, et réduit au rôle de spectateur. Le personnel est tout simplement informé des grandes décisions prises au sommet des deux organisations, sans émettre aucun avis.
Nous estimons que c’est une situation dangereuse qui risque de surprendre le personnel de la radio un de ces quatre matins.
Cette radio, c’est plus de douze ans d’histoire écrite au quotidien par environ 200 agents congolais, personnel UN et FH confondus, au cours desquels certains d’entre nous ont payé de leur vie pour que vive cette radio. 200 agents congolais, personnel FH et UN confondus, c’est plus de 1000 dépendants qui vivent grâce ce media de la paix.
La Radio Okapi, c’est aussi 29 correspondants qui couvrent au quotidien l’actualité en RDC au péril de leur vie dont 27 dans l’Est du pays. C’est aussi plus de 80 radios partenaires et non partenaires qui relayent Radio Okapi dans des régions médiatiquement enclavées et participent de cette façon à la mission d’information, de sensibilisation des masses populaires sur l’évolution de la vie du pays dans ses différents aspects et participent ainsi à la mission de stabilisation de la RDC.
Radio Okapi, c’est aussi des millions d’auditeurs et d’internautes à travers le monde. C’est aussi tout le Congo politique, économique et social qui espère en l’avenir du pays à travers le travail abattu chaque jour depuis douze ans par ce personnel.
Radio Okapi, c‘est, enfin, la première expérience réussie d’une radio de paix et d’information des Nations Unies qui s’est érigée en modèle dans l’univers médiatique africain et même au-delà. Elle a joué un grand rôle dans la pacification, l’unification de la RDC et sa démocratisation.
La Radio Okapi assure la défense et la promotion des droits de l’Homme, de la démocratie et la participation citoyenne, à travers les émissions ‘’ Dialogue entre congolais ‘’, ‘’ Parole aux auditeurs ‘’, ‘Okapi service ‘’,’’Magazine des Nations Unies ‘’ et bien d’autres. Pourquoi cet idéal noble ne doit-il pas être appliqué dans la vie de la radio, plus exactement en ce moment crucial de son histoire ?
En tenant compte du poids politique, économique et social que représente Radio Okapi et le rôle qu’elle joue depuis plus d’une décennie dans le pays ;
Considérant l’idéal de défense des droits de l’homme, de la démocratie, de participation citoyenne défendu et promu au quotidien par la radio ;
Etant entendu que le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies et le Directeur général de la Fondation Hirondelle prônent ces valeurs ;
Nous pensons que toute réforme envisagée au sein de cette radio doit s’opérer avec la participation du personnel. Le personnel de Radio okapi, dans ce processus doit être considéré comme un troisième partenaire. Ce qui implique certaines considérations à un plus haut niveau.
Au cours de l’avant-dernière assemblée générale du personnel du PID du 21/08/ 2014, le vœu a été émis de voir appliquer le principe de participation citoyenne du personnel de Radio Okapi dans les discussions sur l’avenir de Radio Okapi. De ce fait, le personnel UN et FH de Radio Okapi voudrait une représentation qui émane de sa base et qui, au fur et à mesure que les négociations avancent, rende compte au personnel tout en recueillant ses avis et considérations.
Nous faisons confiance à votre gestion managériale et sommes convaincus que vous tiendrez compte de ce qui est dit dans ce mémorandum pour le bien de tous : « C’est ensemble que nous sommes forts, et c’est ensemble que nous pouvons réussir ».
Fait Kinshasa, le 27 octobre 2014