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La souche du virus à Ebola en Afrique de l’Ouest,

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votre question touche un point qui exige tout au moins des notions
de base, pour que vous compreniez la réponse:

BREF APERÇU GÉNÉRAL SIMPLIFIÉ 
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
Les virus ne vivent pas, ils parasitent les cellules, sans lesquelles ils ne peuvent avoir aucun programme génétique, ni se développer, ni se reproduire malgré leur acide nucléique.

Le virus Ebola -un des cinq virus du genre Ebola, de la famille des  filovirus (sous-types ou filovirus, soit Zaïre, Soudan, Gabon, Côte d'Ivoire et Reston qui n'est pathologique que pour les macaques) diffère principalement des autres virus en ce qu'il n'est constitué que d'un seul brin d'ARN; il ne dispose donc pas de systèmes de détection et de correction d'erreurs, ce qui est décisif pour la transcription!

Comme il ne contient pas de polymérases, il lui est donc impossible de synthétiser  un nouveau brin d'ARN et c'est l'absence de ces enzymes qui lui permet de se reproduire pour transmettre son message empoisonné, autrement, il meurt.

Ce sont ces erreurs de transcription de la nouvelle génération qui sont à l'origine des mutations qui, elles, vont augmenter la résistance du virus à chaque génération, face aux éventuels remèdes et vaccins appliqués antérieurement parce qu'ils ne reconnaissent plus l'original.

Deux protéines sont responsables de l'introduction du virus Ebola dans 
une cellule hôte:
a) La protéine de transport du cholestérol (essentielle!);
b) La glycoprotéine.

En cas de contact, le virus porte des pointes GP qui le relient directement avec la cellule-hôte, tandis que la protéine de 
surface est présente dans les tissus fortement
endommagés par l'effet cytotoxique de l'infection du virus Ebola
(la trachée, la cornée, les conjonctives).

RÉPONSE À VOS QUESTIONS:
****************************************
REPÈRES:
1) Lors de l'apparition de l'épidémie en Afrique de l'Ouest, on
a détecté un très grand nombre de mutations du génome du
virus Ebola qui apparaissaient pendant la transmission d'homme à
homme.

2) Je vous décris ci-dessous les conséquences qui en résultent et
les raisons pour lesquelles il est tellement difficile de faire face au virus
Ebola et ses sous-types au moyen d'un vaccin ou d'un médicament
antiviral.

3) Comme je l'ai déjà esquissé dans un courriel antérieur, les diverses possibilités de transmission du virus Ebola sont nombreuses et
parfois trop subtiles pour la population en danger:
Il suffit par exemple de manger une banane infectée par les fèces et/ou
la salive d'une chauve-souris qui porte le virus Ebola!

4) Différences élémentaires entre le virus "Ebola Zaïre" et celui d'Afrique de l'Ouest:

Les deux ont plus de 96% de points en commun, mais ils
ne sont pas liés entre eux.

Origine en RDC:
Une femme est morte après avoir cuisiné un animal mort et ce sont les
rituels autour de la mort qui ont contagié d'autres personnes.
Ce virus est à 99.2% identique à celui apparu à Kikwit en 1995.

Origine du virus Ebola en Afrique de l'Ouest (beaucoup plus virulent!):
En Guinée, fin 2013, un enfant a été contagié par une chauve-souris infectée. Depuis, l'épidémie n'a cessé de s'étendre.

5) LES VACCINS EN VOIE DE DÉVELOPPEMENT POUR DÉBUT 2015,
(MAIS QUI N'AURONT PROBABLEMENT QU'UN EFFET TEMPORAIRE DÛ AUX MUTATIONS).
====================================================
A) Un vaccin constitué à partir d'un adénovirus, contre seulement DEUX des sous-types du virus Ebola.

B) Un vaccin monovalent contre le virus Ebola Zaïre.
(Antigène vaccinant destiné à prévenir uniquement le virus Ebola Zaïre).

N.B.:
Il existe actuellement trois épidemies du virus Ebola indépendantes 
l'une de l'autre en Afrique.
Il faut donc absolument élaborer des vaccins polyvalents, c'est-à-dire des vaccins avec un large champs d'action.

C) Stratégies de vaccination contre tous les sous-types du virus Ebola:
     Il s'agit d'un complexe d'anticorps (ZMAPP) qui a eu pour effet une 
     amélioration chez quelques personnes infectées.
     Mais, ZMAPP n'est plus disponible sur tout le globe et la production
     dure des mois.
     Pour l'instant, il n'existe aucun concept pour la mise au point et le
     développement d'une immunothérapie passive d'infections dues au
     virus Ebola.

AUTRES STRATÉGIES 
•••••••••••••••••••••••••••••
1) Empêcher le virus Ebola d'infecter une cellule hôte:

Il n'existe pas de médicaments antiviraux- 
Un possible traitement antiviral pourrait être celui d'inhiber
l'entrée du virus Ebola, via sa glycoprotéine, dans une cellule cible.
Pour identifier des médicament antiviraux efficaces, il faut donc détecter la façon dont on pourrait inhiber l'interaction entre le virus et la cellule hôte dans laquelle il s'introduit.

2) Développer des virus Ebola fluorescents recombinants (souche Guinée) pour vérifier rapidement l'importance pathogénétique des 
mutations qui se produisent dans le génome du virus, ainsi que l'efficacité des vaccins et celle des traitements par anticorps dans
les conditions d'un laboratoire de niveau de sécurité 4.

Il faut identifier TOUTES ces mutations qui se sont produites lors
de la transmission du virus Ebola d'homme à homme en 
Afrique de l'Ouest:
Pour ce faire, il faut mettre en oeuvre des virus Ebola recombinants qui portent en même temps l'information pour un marqueur de fluorescence dans leur matériel génétique.
Ces virus ainsi conçus peuvent être suivis dans des animaux vivants
infectés pour analyser les effets des mutations sur l'évolution de la
maladie.

3) La réponse immunitaire contre l'infection du virus Ebola n'est pas 
encore bien comprise:

a) Quelle est la différence entre la réponse d'un lymphocyte T du malade qui survit le virus Ebola et la réponse immunitaire des cas fatals?

b) Les facteurs prédictifs de l'immunité innée sur l'immunité adaptative 
induite à médiation cellulaire par le virus Ebola pourraient fournir plus d'informations sur la réponse immunitaire.

c) Il faut absolument analyser la première phase de suite après l'immunisation, au cours de laquelle le sytème immunitaire congénital déclenche la réponse immunitaire adaptative acquise ultérieurement.

d) La voie de transmission exacte du virus Ebola et des autres filovirus de l'animal à l'homme est encore inconnue;


Dans un courriel antérieur, j'ai fait allusion AUX RONGEURS (PAS LES SINGES!) QUI PORTENT ET TRANSMETTENT LE VIRUS EBOLA, SANS EN SOUFFRIR EUX-MÊMES:
IL FAUT DONC CHERCHER UN POSSIBLE RÉSERVOIR DE GÈNES DE
RÉSISTANCE AU SEIN DE LA POPULATION ANIMALE EN AFRIQUE DE 
L'OUEST, EN VUE DE FACILITER UN VACCIN (INTEMPORAIRE!)!

Par ailleurs, il faut chercher une possible source secondaire de l'infection
chez les animaux, à part celle de certains insectes des forêts vierges pour réduire la transmission du virus Ebola.

Liliane Kongolo

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