par FreeDiomi le 20 décembre 2014

INTERVENTION DE ME PIERROT TSHENGA, PORTE PAROLE DU BUREAU POLITIQUE DE LA DEMOCRATIE CHRETIENNE, DC EN SIGLE, SOUS LE THEME:
« Le rôle de la jeunesse dans le combat de libération d’une nation: de Karl Marx à nos jours »
La jeunesse, « flamme du changement »
1. La jeunesse était à l’avant-garde de la lutte révolutionnaire lors de l’essor du mouvement ouvrier occidental à la fin du XIX ème siècle.
Cela peut sembler une platitude de dire que la jeunesse a été partout et tous les temps à l’avant-garde de la lutte révolutionnaire. Mais en réalité, même les révolutionnaires les plus célèbres de l ‘histoire font souvent l’erreur d’ oublier à quel point cela est vrai car la jeunesse à prouvé d’être le fer de lance des organisations révolutionnaires de tous les temps : aussi bien de l’époque de Karl Marx et sa lutte des classes, jusqu’ au “Balai citoyen” au Burkina Faso.
Cela peut sembler une platitude de dire que la jeunesse a été partout et tous les temps à l’avant-garde de la lutte révolutionnaire. Mais en réalité, même les révolutionnaires les plus célèbres de l ‘histoire font souvent l’erreur d’ oublier à quel point cela est vrai car la jeunesse à prouvé d’être le fer de lance des organisations révolutionnaires de tous les temps : aussi bien de l’époque de Karl Marx et sa lutte des classes, jusqu’ au “Balai citoyen” au Burkina Faso.
Les jeunes sont en première ligne du combat révolutionnaire non seulement en période de montée des revendications sociales, mais aussi dans les moments où tout espoir semble perdu. Cela est vrai aussi bien a Ouagadougou comme au Caire ou bien à Kinshasa.
C’est la capacité des jeunes à prendre l’initiative de se battre même dans la situation la plus désespérée qui permet de mener un des combats les plus héroïques de l’histoire. La prise en main de la lutte par les jeunes est capable d’enclencher une dynamique de changement politique. Mais il est très important que leur énergie ne soit pas détournée pour en faire un instrument de violence, comme c’est le cas des milices abrutissantes manipulées et composées de jeunes qui n’ont plus d”espoir dans un avenir meilleur et se prêtent aveuglement au jeux de confiscation du pouvoir. Mais l’histoire a démontré que la motivation de ces jeunes manipulés et achetés par l ‘argent est toujours faible.
2. La jeunesse comme détonateur: Burkina Faso : les raisons de la colère de la jeunesse
Le Burkina Faso a fait sa révolution cette année. La journée de jeudi 30 octobre 2014 avait commencé par une manifestation près de l’Assemblée Nationale qui a dégénéré en affrontements. Comment le régime de Blaise Compaoré, en place depuis 1987, en est-il arrivé à ce chaos ? Voici les raisons de la colère du peuple burkinabé composé de 60% de jeunes qui n’ont connu que ce dirigeant au pouvoir et ont soif d’alternance.
La jeunesse est désœuvrée mais elle est conscientisée par la pensée politique de Thomas Sankara, qui lui donne la force de se battre contre la tentative de confiscation du pouvoir de la part du régime Compaore.
La jeunesse est désœuvrée mais elle est conscientisée par la pensée politique de Thomas Sankara, qui lui donne la force de se battre contre la tentative de confiscation du pouvoir de la part du régime Compaore.
La révolte de la jeunesse n’a pas commencé en 2014 mais dans les années précédentes, comme un indice annonciateur de l’esprit de contestation qui se généralisera par la suite au cours de cette année.
La jeunesse agit souvent comme un sismographe, comme une plaque sensible qui révèle les évolutions d’ensemble de la société.Mais les mobilisations de la jeunesse n’ont pas été qu’un simple symptôme annonciateur.
Elles se sont menées à la fois sur des revendications et des problèmes propres à la jeunesse – éducation, travail – mais aussi sur des questions politiques générales :
en solidarité avec les révolutions anticolonialistes, comme fut
en solidarité avec les révolutions anticolonialistes, comme fut
le cas le 04 janvier 1959 à Kinshasa, ou bien contre les régimes politiques autoritaires qui veulent confisquer le pouvoir, comme fut le cas le 30 octobre 2014 au Burkina Faso.
3. Les caractéristiques de la jeunesse qui expliquent ce rôle de détonateur social
Pourquoi la jeunesse émerge dans le combat politique?
Ce qui fait émerger la jeunesse comme couche sociale, c’est l’institution scolaire. Avant le capitalisme, les futurs producteurs sont formés directement au contact des adultes, dans le cadre de l’apprentissage. La nécessité d’inculquer une qualification même élémentaire à un grand nombre de futurs travailleurs sépare les jeunes des adultes dans le cadre de l’école.
Pourquoi la jeunesse émerge dans le combat politique?
Ce qui fait émerger la jeunesse comme couche sociale, c’est l’institution scolaire. Avant le capitalisme, les futurs producteurs sont formés directement au contact des adultes, dans le cadre de l’apprentissage. La nécessité d’inculquer une qualification même élémentaire à un grand nombre de futurs travailleurs sépare les jeunes des adultes dans le cadre de l’école.
Paradoxalement, La jeunesse naît dans un mouvement de séparation institutionnelle, une sorte de de « mise en quarantaine » sociale.
C’est la racine du fait que “les jeunes vivent dans leur propre monde ”, comme le disait Trotsky, qui en fait leur faiblesse mais aussi leur force.
C’est la racine du fait que “les jeunes vivent dans leur propre monde ”, comme le disait Trotsky, qui en fait leur faiblesse mais aussi leur force.
L’école joue le rôle décisif dans la conscientisation de la jeunesse, mais d’autres institutions peuvent aussi encadrer la jeunesse : l’église, l’armée., les partis politiques, les associations de la société civile.
Les jeunes sont soit en dehors de l’appareil de production, soit intégrés depuis peu de temps. Ils sont beaucoup moins exposés aux charges sociales. Certes, l’Afrique connait des situations extrêmes qui créent des exceptions par rapport à ce cadre classique, car le taux élevé de déscolarisation modifie la donne, faisant de beaucoup de jeunes des “sheggués” sans droits, même pas à la vie, comme a prouvé la tristement célèbre opération “Likofi”, qui s’est transformée en une sorte d’ abattoir de jeunes de toute âges: encore une fois, les jeunes sont vus comme une menace par les régimes autoritaires, qui ne se font pas de scrupules avant de les éliminer, les percevant toujours comme un danger pour leur pouvoir.
Pas encore pleinement intégrée à la société et exonérés des responsabilités de la famille, les jeunes sont plus libres par rapport à leur engagements sociaux. C’est cela qui le rend dangereux aux yeux des pouvoirs autoritaires, surtout dans des sociétés comme la notre, saignées à blanc par le manque d’ emploie.
Résultats : une réceptivité particulière aux idées progressistes, car le jeunes sont moins conditionnés par les préjugés, ils ont une plus grande disponibilité pour la lutte (les jeunes scolarisés ne perdent pas de salaire quand ils font grève, les jeunes n’ont généralement pas de famille à nourrir),ils ont des rythmes de mobilisation plus rapides, une politisation liée à des facteurs différents (une sensibilisation plus importante aux questions politiques : liberté, justice sociale et développement, etc…) et, aujourd’hui, une plus grande capacité de communication grâce aux téléphones portables et internet.
En un mot : la jeunesse n’est pas une classe sociale. Elle est une couche sociale hétérogène qui subit des pressions spécifique. Mais dans sa majorité, elle est composée par des travailleurs en formation scolaire, dont les caractéristiques, malgré son hétérogénéité sociale, les rendent plus aptes à la mobilisation.
Elle constitue l’ avant-garde tactique dans la lutte pour le changement : capable de mener des actions exemplaires, qui poussent à une lutte d’ensemble sans souvent en décider de l’issue. Voilà pourquoi la jeunesse doit être encadrée dans la lutte politique et surtout elle doit être conscientisée.
4. L’état de la lutte aujourd’hui au Congo-Kinshasa
La période actuelle, dans son ensemble, explique fondamentalement pourquoi nous sommes face à des éléments générateurs d’une nouvelle génération politique.
En effet, le potentiel révolutionnaire que la jeunesse représente provient de ses caractéristiques structurelles, c’est quelque chose qui existe depuis que le capitalisme de la société moderne – tel que théorisé par Karl Marx – existe, même si, dans le contexte congolais actuelle, la dichotomie sociale se joue entre l’oligarchie kleptocratique au pouvoir et la majorité désœuvrée et chosifiée des citoyens assujettis à une vie de lutte pour la survie physique.
La période actuelle, dans son ensemble, explique fondamentalement pourquoi nous sommes face à des éléments générateurs d’une nouvelle génération politique.
En effet, le potentiel révolutionnaire que la jeunesse représente provient de ses caractéristiques structurelles, c’est quelque chose qui existe depuis que le capitalisme de la société moderne – tel que théorisé par Karl Marx – existe, même si, dans le contexte congolais actuelle, la dichotomie sociale se joue entre l’oligarchie kleptocratique au pouvoir et la majorité désœuvrée et chosifiée des citoyens assujettis à une vie de lutte pour la survie physique.
Le mécanisme fondamental du processus de changement nait de la combinaison entre de mobilisations politiques populaires contre dictature (où les jeunes ont eu un rôle prépondérant), et une mobilisation des travailleurs, des fonctionnaires impayés ou mal payés, cela donnant lieu à une combinaison explosive et porteuse de changement.
Malgré les grandes difficultés auxquelles est confronté le processus révolutionnaire en Tunisie, en Égypte ou bien au Burkina Faso, cette combinaison de facteurs donne une idée du potentiel encore vaste pour l’avenir du combat de libération menée par la jeunesse.
Malgré les grandes difficultés auxquelles est confronté le processus révolutionnaire en Tunisie, en Égypte ou bien au Burkina Faso, cette combinaison de facteurs donne une idée du potentiel encore vaste pour l’avenir du combat de libération menée par la jeunesse.
En Afrique du Sud, les énergies de la jeunesse désœuvrée Sud Africaine ont été canalisées positivement par le combat de Nelson Mandela.
En RDC, cette canalisation des énergies passe par la lutte historique d’Etienne Tshisekedi, la lutte cohérente et sans compromission jusqu’au sacrifice suprême d’Eugène Diomi Ndongala et par celle de l’opposition progressiste en générale, qui est consciente de l ‘état d’asservissement du peuple congolais: c est pour cela que – comme à l’habitude de dire le président Eugène Diomi Ndongala – un homme debout vaut plus que mille hommes couchés, car il peut canaliser les énergies de la jeunesse vers le changement, par son acte de résistance.
5. Notre revendication programmatique fondamentale en tant que parti politique: un état de droit avec des institutions légitimes et démocratiquement élues mais aussi un état social
Certes, en RDC, la donne politique passe aussi par la conscientisation des autres couches sociales, par la lutte pour la parité juridique entre les hommes et les femmes, mais aussi par la prise de conscience de la nécessité d’une libération plus vaste qui débouchera vers la refondation d’un État respectable et respecté par les autres nations, étant capable de dépasser le stade d “ État- Comptoir de matière premières” aux yeux de la communauté internationale, pour devenir enfin un État de droit mais aussi un état “social”, où les grandes richesses naturelles de ce pays soient effectivement utilisées aussi bien pour le développement du Congo que pour l’amélioration des conditions de vie des congolais. Ce qui n’est pas du tout le cas aujourd’hui.
Certes, en RDC, la donne politique passe aussi par la conscientisation des autres couches sociales, par la lutte pour la parité juridique entre les hommes et les femmes, mais aussi par la prise de conscience de la nécessité d’une libération plus vaste qui débouchera vers la refondation d’un État respectable et respecté par les autres nations, étant capable de dépasser le stade d “ État- Comptoir de matière premières” aux yeux de la communauté internationale, pour devenir enfin un État de droit mais aussi un état “social”, où les grandes richesses naturelles de ce pays soient effectivement utilisées aussi bien pour le développement du Congo que pour l’amélioration des conditions de vie des congolais. Ce qui n’est pas du tout le cas aujourd’hui.
Mais à le Démocratie Chrétienne, nous estimons qu’au delà des “prestidigitations” de chiffres d’une croissance macro-économique toujours “abstraite” vantée par le régime Kabila, la jeunesse congolaise demande de voir, de toucher et de vivre le développement de son pays ! Et elle a tout à fait raison de revendiquer cela !
Le moment que nous sommes en train de vivre est très grave car si les forces progressistes de la société civiles n’arrivent pas à s’ organsiner pour jeter les fondations de la nouvelle RDC, celle-ci risque de subir la balkanisation et la dispersion inutile de ses énergies dans la poursuite de guerres de basse intensités nous imposées pour empêcher que la RDC puisse s’affirmer en tant que pays émergeant.
Nous, à la Démocratie Chrétienne, nous croyons que la jeunesse constitue le fer de lance du changement en RDC et elle sera prête à assumer son rôle de refondation du nouveau Congo Démocratique si seulement si elle prendra conscience de la nécessité de s’approprier de sa destinée. En effet, l’organisation d’élections ne suffit pas si celles- ci n’aboutiront pas à un pouvoir qui redistribue la richesse de ce pays par des services sociaux de base.
Cela passe par la mobilisation, la conscientisation et l’appropriationde la part de la jeunesse du combat politique pas seulement pour l ‘Alternance politique, qu’un régime décadent et liberticide voudrais effacer de l’actuelle Constitution pour éterniser le pouvoir à vie du “président” sortant, mais aussi et surtout pour une “Alternative politique”, qui veut dire un nouveau système politique plus respectueux des droits civils et politiques des congolais et qui puisse assurer à la jeunesse congolaise l’avenir meilleur qu’elle mérite.
Car sans changement systémique en RDC, le futur de la jeunesse, qui est majoritaire au Congo-Kinshasa, sera hypothéqué.
Car sans changement systémique en RDC, le futur de la jeunesse, qui est majoritaire au Congo-Kinshasa, sera hypothéqué.
Les jeunes sont en première ligne du combat révolutionnaire non seulement en période de changement politique et social – comme celui de la décolonisation en Afrique à partir des années soixante – mais aussi et surtout dans les moments où tout espoir semble perdu, à cause de la répression politique de pouvoirs autoritaires, liberticides et kleptocratiques.
Cela est vrai aussi bien à Ouagadougou, au Caire, à Tunis qu’ à Kinshasa.
Cela est vrai aussi bien à Ouagadougou, au Caire, à Tunis qu’ à Kinshasa.
La jeunesse étant majoritaire en RDC, elle est la couche sociale la plus représentative du souverain primaire mais elle est aussi le premier acteur de la revendication sociale congolaise, car elle dit “NON” à un avenir de misère et d’oppression qu’ un régime décadent voudrais continuer à lui imposer “ad vitam aeternam”.
Voilà pourquoi, nous devons accompagner la jeunesse dans sa revendication pour que l’actuelle Constitution ne soit pas modifiée, mais nous nous ne devons jamais oublier sa revendication fondamentale à une majeure équité sociale, car le scandale du pays le plus riche du monde en matières premières qui est aussi le plus pauvre en termes de revenu par habitant doit cesser:
nous le devons à nos enfants, nous le devons à notre jeunesse.
Tshisekedi viva!
Diomi viva!
Que vive la jeunesse consciente de la RDC !
Je vous remercie,
Kinshasa, le 20/12/2014
Pour le Bureau Politique de la
Démocratie Chrétienne, DC,
Orateur:
Me Pierrot Tshenga
http://democratiechretienne.org/2014/12/20/conferencedebat-intervention-de-la-democratie-chretienne-a-la-conference-debat-de-la-ligue-des-jeunes-de-ludps-sous-le-theme-de-lapport-de-la-jeunesse-dans-le-combat-de-liberation-dune-natio/