La matinée de ce mercredi a été également très agitée dans le sud de la ville voisine de Bukavu. "Très tôt le matin, des étudiants, appuyés par la population, ont érigé des barricades sur la route nationale n°2 qui conduit de la Place de l'indépendance jusqu'à l'Institut supérieur des techniques médicales de Bukavu (ISTM)", détaille Élysée Muzalia, journaliste à la radio Mandeleo, qui est descendu sur terrain pour couvrir la manifestation.
"Les policiers ont dispersé les manifestants avec des gaz lacrymogènes", ajoute-t-il, soulignant avoir entendu aussi des tirs à balles réelles. À l'en croire, une voiture a été brûlée et un bureau de police nouvellement construite saccagé. "Des fournitures de bureau – ordinateurs notamment – ont été pillés, des vitres cassés", affirme le reporter local.
Contacté par Jeune Afrique, Munyole Kashama Dekao, bourgmestre de la commune de Kadutu où des émeutes ont eu lieu à Bukavu, confirme ces faits. Il rassure néanmoins que le "calme est revenu" dans la ville. Au moins "cinq étudiants, parmi les meneurs, ont été arrêtés. Et un policier a été grièvement blessé", avance l'autorité locale, appelant la population à "vaquer librement à leurs occupations".
Mais au même moment, les organisations de la société civile de Sud-Kivu appellent de leur côté à "deux jours de ville morte"à partir de ce 22 janvier. À l'appel des partis politiques d'opposition, d'autres manifestations de colère sont également prévues à Bukavu le même jour. Avec une unique revendication : le retrait du projet de loi électoral controversé.