L’ONG les Amis de Nelson Mandela (ANMDH) appelle le chef de l’Etat à ne pas promulguer la loi électorale, modifiée et adoptée, le week-end dernier, à l’Assemblée nationale. Cette loi qui prévoit un recensement de la population avant la présidentielle qui doit en principe être organisée en 2016, est jugé recevable au Sénat.
Le coordonnateur de cette structure, Robert Ilunga, a lancé cet appel, mardi 20 janvier, au cours d’une déclaration faite à son siège, à Kinshasa. Il a également invité les parlementaires à écouter la voix de la population qui manifeste, depuis quelques jours, contre cette loi à Kinshasa et dans d’autres villes du pays.
«C’était prévisible en présentant un projet de loi dans la précipitation. Une loi qui est contestée. Au lieu de privilégier le dialogue et ne pas faire une loi sur mesure. C’est une loi inique. Je demande à tous les membres de la Majorité présidentielle de revenir dans le bon sens. Que le chef de l’Etat, s’il est démocrate, ne puisse pas la promulguer sinon, les élections ne seront pas apaisées », a indiqué Robert Ilunga.
Il a par ailleurs condamné la répression des manifestations publiques ainsi que les actes de pillages et des casses qui ont émaillé ceséchauffourées à Kinshasa.
«Nous avons des images, la population a commencé à manifester sans violence. C’est lorsque les policiers ont commencé à tirer que les jeunes gens ont, eux aussi, commencé à jeter des projectiles. Les policiers entraient dans des parcelles et arrêtaient toutes les personnes de sexe masculin. Faire quelque chose par défi, n’est pas un bon comportement de responsables», a poursuivi le coordonnateur de l’ONG les Amis de Nelson Mandela.
De nouveaux incidents ont éclaté, mardi 20 janvier, dans quelques quartiers de Kinshasa entre les forces de l’ordre et des groupes de jeunes qui barricadaient les rues ou tentaient de piller quelques commerces. Selon le bilan officiel, trois personnes ont perdu la vie dans des manifestations contre la loi électorale qui ont dégénéré la veille à plusieurs endroits de la capitale alors que l’opposition, de son côté, parle d’une dizaine de morts.
Les activités ont tourné au ralenti à Kinshasa depuis la matinée, beaucoup de commerces étant fermés. Des vendeurs du Marché central qui s’y sont rendus très tôt pliaient déjà bagages peu avant la mi-journée. Dans certains coins de la ville, on signale des pillages des commerces et des tirs.