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Financement des scrutins électoraux 2015-2016 en RDC : Bernadette Tokwahulu propose l’emprunt obligataire international

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Le Potentiel, publié le 27 février 2015
Écrit par St Augustin K.http://7sur7.cd/images/Potentielimages.jpg
La classe politique de la République démocratique du Congo (RDC), dans sons ensemble, salue le calendrier électoral global rendu public le 12 février 2015 par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Mme Bernadette Tokwahulu Aena, une forte personnalité dans le microcosme politique congolais, propose l’emprunt obligataire pour financer les prochaines élections  générales.

« Dans le cas où le gouvernement serait dans l’incapacité de mobiliser le budget des élections évalué à plus d’un milliard de dollars américains, selon les estimations arrêtées par la centrale électorale du pays, la RDC peut recourir à un emprunt obligataire international », suggère Bernadette Tokwahulu. Si elle salue la publication tant attendue du calendrier global des élections, qui est intervient après les folles journées des 19, 20 et 21 janvier 2015 de contestations du projet de loi électorale, elle reconnaît que sa mise en application suscite bien des écueils. Déjà, elle prévient que « la modicité des ressources financières ne doit pas s’ériger en excuse pour ne pas organiser les élections en 2016 car la RDC peut recourir à un emprunt obligataire international ».
 
D’autre part, poursuit-elle, « les lois qui ont permis la tenue des scrutins de 2011 doivent rester inchangées parce que le temps va manquer à l’institution parlementaire pour adopter des textes susceptibles de gérer les élections locales et municipales qui doivent être postposées aux prochaines mandatures présidentielles et législatives issues des scrutins de 2016 ». Elle appelle également à « garder l’actuelle configuration territoriale de la République, avec ses 11 provinces et postposer les découpages territoriaux ». « Ces questions exigent de la nation beaucoup de pédagogie pour obtenir un consensus entre les communautés régionales et tribales », estime Bernadette Tokwaulu Aena qui cite les cas Tetela de la savane et de la forêt, des Katangais du Nord et du Sud. Elle évoque aussi les Feshi au Bandundu qui ne veulent pas aller au Kwango où ils seraient minoritaires, les populations Ngandajika au Kasaï qui ne veulent pas aller à Kabindaet vice-versa. En Province Orientale, en Ituri particulièrement, il s’agit de gérer la question des Hema et Lendu tandis que la gestion des populations du Kivu reste un défi. « Tous ces petits problèmes constituent un casse tête qu’il faut prendre au sérieux si l’on veut réussir au mieux le découpage territorial tel que consacré par la loi sur la décentralisation. Il faut un consensus de toute la classe politique sur la présidence et la composition de la CENI pour sa totale crédibilité », soutient Bernadette Tokwaulu.
 
Dans le même élan qui l’avait poussée à adresser une lettre au président Barack Obama lors du sommet USA-Afrique d’août 2014 lui demandant de convaincre les chefs d’Etat africains de ne « pas modifier leurs Constitutions pour se maintenir au pouvoir », Mme Tokwaulu salue « le soutien de la communauté internationale à la démocratie en RDC, en particulier les Etats-Unis et les Nations unies ». Elle est d’avis que « la RDC doit rester la préoccupation de ces nations, car la seule l’option qui s’offre à la RDC est la démocratie, point de plan B ».
 
La raison est la jeunesse qui constituait le gros du contingent des émeutiers demande à vivre dans une démocratie pour le développement, l’emploi, les droits de l’Homme, etc. « Il ne faut donc pas que cette jeunesse n’ait pour alternative que de gagner la DV lotery USA, mourir dans la mer Méditerranée en tentant de joindre l’eldorado européen ou mourir dans nos rues en émeutiers », souligne-t-elle.
 
Engagée dans une action républicaine
 
Au chapitre de folles journées des 19, 20 et 21 janvier, au cours desquelles le peuple en colère est descendu dans la rue pour dire qu’il voulait le respect de la Constitution dans ses verrous et la tenue de l’élection présidentielle dans les délais constitutionnels, Bernadette Tokwaulu fait remarquer que « le peuple congolais, qu’on présente comme uniquement préoccupé de musique, de bière et de femme, a pris son destin en main ». Elle félicite donc le peuple congolais pour « sa victoire douloureuse, parce que les +3 glorieuses+ ont enregistré 42 vies innocentes fauchées, de nombreux blessés et arrestations ». « C’est un souvenir personnel douloureux parce qu’elle a participée à la manifestation le 19 janvier, non en tant que membre de l’opposition, mais parce que je me suis engagée dans une action républicaine, où seuls les intérêts supérieurs de la nation priment », explique-t-elle.
 
Ce jour-là, se souvient-elle, « j’arborais un T-shirt +Cinq chantiers de la République+ pour montrer mon attachement à la vision de reconstruction du pays mais dans un cadre démocratique ». Le 19 janvier, elle a failli perdre la vie lors de la répression de la manifestation alors que la mention « Suis Charlie » était un appel à la liberté d’expression pour tous. «  Je ressens encore la douleur de ma fille Noella, âgée de 18 ans, qui a reçu par facebook une photo de moi gisant au sol et elle m’a cru morte », raconte-t-elle avec dépit. « La RDC étant signataire de la Charte universelle des Droits de l’Homme qui garantie toutes les libertés dont la liberté d’expression, ses dirigeants doivent éviter d’engager le pays sur la voie infernale de l’intimidation, de l’instrumentalisation de la justice et du fait du plus fort », recommande-t-elle. Elle pense que «  cela conduirait au cercle vicieux manifestations-émeutes-répressions sanglantes-résistance populaire ». « Au final, lorsqu’un peuple est libéré de la peur et n’a plus rien à perdre, le coût humain, économique et social à payer est très important », avertir-elle.
 
Quant à son avenir politique, Mme Bernadette Tokwaulu a choisi sa voie qu’elle décline en ces termes : « J’aime mon pays la RDC. Dans sa dénomination, il y a le concept +démocratie+. Je suis pour la démocratie. Lorsque des Congolais posent des actes pour la démocratie, je suis avec eux. Lorsque des Congolais  posent des actes contre la démocratie, je suis contre eux. Je suis une citoyenne congolaise, pas seulement un individu parmi les 70 millions d’habitants. Moi j’agis ».
 

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