Lorsqu’une loi fondamentale est mauvaise pour organiser notre société, il n’y a qu’une alternative: L'abolir!!!
Si, au travers un lavage méthodique des cerveaux en faveur de l’excellence, de la justice en tant que force de protection du bien contre le mal et élément d’équilibre entre le donner et le recevoir , en faveur de la vérité, indissociable de la clarté, la transparencequi ne s’accommode ni des incohérences ni des illogismes ni de la malice, ruse, cachotterie, opportunisme ou artifice ni ce qui est fondé sur le faux, les mensonges, le tout 1er chantier était pensé comme celui du changement des mentalités et des comportements des congolais, la RDCongo n’ aurait-elle pas accompli un bond extraordinaire sur la voie du mieux être, du développement??
Après la proclamation de l’indépendance le 30 juin 1960, la RDCongo était empêtrée dans les intolérances tribalo-ethniques consécutives à l’adoption aveugle d’une loi fondamentale (Constitution) inspirée par l’ancien colonisateur qui l’avait piégée et bourrée des germes des conflits! Les ''provincettes'' créées de toutes pièces au nom de la décentralisationétaient transformées en petits royaumes où les plus malins se sont transformés en potentats absolus exerçant le droit de vie ou de mort sur leurs compatriotes.
En 2010, des politiciens de tout bord font des pieds et des mains pour remettre à jour les provincettes au nom de la ''décentralisation'' inscrite dans la Constitution piégée d’inspiration monarchique promulguée en 2006. Pour les mêmes causes évoquées concernant l’échec de la décentralisation sous l’état d’esprit politicien porté sur le séparatisme et l’intolérance tribalo-ethnique, les congolais sont-ils prêts à vivre la décentralisation en tant qu’outil de gestion économique au service du développement alors que, qualitativement, l’instinct séparatististe et d’intolérance tribalo-ethnique infeste encore aujourd'hui,comme au temps des provincettes l’échiquier politique de la RDCongo?
Ce dossier en reprenant en image et par écrit le point de vue ci-après de Jean Kalama-Ilunga, c'était lors du colloque du 29 Mars 2010 à Bruxelles sous l’intitulé:«Les congolais au coeur de l’échec de la décentralisation et de la menace permanente de la balkanisation de la RDCongo »:
Chers compatriotes, Mesdames, Messieurs,L’histoire ne se répète pas mais l’homme conserve, au cours du temps, de troublantes similitudes de comportement qui le conduit, placé devant des situations comparables, à réagir de façon quasi identique et, par conséquent, prévisible.La République Démocratique du Congo est un pays immense du point de vue de la superficie. Elle dispose des potentialités évidentes notamment, une position géostratégique avantageuse, des réserves énergétiques et minéralogiques, une diversité écologique dont les ¾ de la forêt vierge de l’Afrique tropicale qui n’appellent pas à l’indifférence !Une telle description de mon pays ne peut que caresser mon ego et susciter de la fierté ! Malheureusement et paradoxalement, la défaillance humaine fait de mon pays un cas à part d’autodestruction sur lequel il faut impérativement concentrer notre attention pour que toute tentative d’élaboration d’un bilan trouve son sens au travers le congolais lui-même !Comment les congolais vivent-ils ensemble aujourd’hui et pourquoi constituent-ils le problème ?
Si aujourd’hui, après 50 années ’’d’indépendance’’, je mets en évidence le fait que la République Démocratique du Congo n’a pas cessé d’être le théâtre des atrocités humaines consécutives à l’incurie des crises de toutes sortes, c’est parce qu’effectivement, le Congolais a conservé au cours du temps des habitudes et comportements qui démontrent qu’il n’a pas su saisir ni distinguer les opportunités et les contraintes de son environnement de façon à pouvoir les influencer dans le bon sens et à s’y adapter.Chers compatriotes Mesdames, Messieurs,Après 50 années ’’d’indépendance’’, sachant que, face à la complexité des problèmes inhérents à l’exercice des pouvoirs, le pilotage politique de la RD Congo n’avait pas pour préoccupation de définir les nouvelles règles du jeu ni exiger à tout dirigeant politique de disposer de la volonté nécessaire et des qualités exceptionnelles comme condition sine qua non pour pouvoir dépasser les contraintes et les contradictions à court terme susceptibles de sortir notre pays de la tyrannie du hasard et du joug des déterminismes qui constituent le frein, par excellence, à la construction de l’avenir que nous désirons, il me vient à l’esprit ces quelques questions que je vous soumets :
- - Qu’avons-nous construit depuis 50 ans pour l’avenir que nous désirons sinon un lourd tribut que les générations futures seront obligées de payer pour réparer les dégâts que nous continuons à produire par notre façon de vivre ensemble aujourd’hui ?
- - De quelle manière vivons-nous ensemble depuis 50 ans si ce n’est sur la permanence de l’ostracisme inter-congolais développé pour soutenir les appétits matériels individuels fondés sur le séparatisme tribalo-ethnique… ?
- - Pourquoi faisons-nous semblant de vivre ensemble lorsque, depuis 50 ans, l’intolérance tribalo-ethnique tient lieu de nourriture roborative de tous ces individus en manque chronique de projet national qui se recroquevillent sur la tribu pour glaner un semblant de reconnaissance sur cette base en vue d’infiltrer les rouages du pouvoir national ?
Certes, chers compatriotes, mesdames, messieurs,lorsque nous nous efforçons à lutter contre les facteurs de déstabilisation de notre pays depuis 50 ans, nous nous sommes toujours réfugiés derrière des solutions de facilité consistant à pointer du doigt les autres, l’étranger, l’extérieur.
Oui ! Même s’il est vrai que l’action extérieure avait toujours joué et continue à jouer un rôle déterminant dans le processus de déstabilisation délibérée de notre pays, rien ni personne ne nous interdisait de nous défendre pour y faire face !N’aurait-il pas suffi de nous donner les moyens conséquents pour nous défendre en toute légitimité en engageant une introspection sur notre façon de vivre ensemble ? En tout état de cause, combien de compatriotes s’étaient-ils mis, sans état d’âme, au service des prédateurs internationaux sous couvert d’affairisme pour leur faciliter la réalisation de leurs objectifs qui n’avaient ou n’ont jamais profité aux Congolais voire qui jouaient contre les Congolais ? Les pouvoirs publics n’avaient pas non plus échappé à cette perversion affairiste qui continue à tirer notre pays vers le bas par la faute du Congolais !Depuis 50 ans, le bilan largement négatif dû à l’irresponsabilité humaine avait transformé la République Démocratique du Congo en théâtre des atrocités consécutives à l’incurie des crises superposées dont la source est avant tout le Congolais lui-même, devenu le problème !
- Pour cette raison, je m’interroge si, avant de toujours pointer un doigt accusateur sur les autres, nous ne devrions pas d’abord fixer le regard sur nous-mêmes afin d’endiguer cette mauvaise manière de vivre ensemble aujourd’hui en RD Congo.
A titre d’exemple :
Est-ce qu’un congolais originaire de la province de l’Equateur résidant dans la province de Bandundu ou inversement peut-il prétendre y occuper une fonction politique comme gouverneur ou bourgmestre ? « Jamais ! », répondent tous les Congolais interrogés à ce sujet! De même, un ressortissant du Bas-Congo au Katanga et vice versa, du Kasaï Occidental au Kasaï Oriental et vice versa, de la province Orientale au Sud ou Nord Kivu et vice versa, du Maniema à l’Equateur et vice versa.Chers compatriotes, Mesdames, Messieurs,Par cette manière de vivre ensemble s’était installée insidieusement une sorte de tendance lourde dans la société congolaise, constituant un décor pervers difficile à éradiquer et bloquant toute volonté de mise en place d’une organisation adaptée en vue du processus de développement, notamment la décentralisation. Cette réalité au quotidien sur notre manière de vivre ensemble aujourd’hui en RD Congo est en contradiction flagrante avec de nombreux points de la Constitution de la 3ème république. A ce titre, à quoi sert donc une Constitution qui est censée organiser notre façon de vivre ensemble si ses dispositions sont en permanence travesties et ne sont pas respectées ?Pourtant, s’agissant des droits civils et politiques, la Constitution stipule en l’article 13 :« Aucun Congolais ne peut, en matière d’éducation et d’accès aux fonctions publiques ni en aucune autre matière, faire l’objet d’une mesure discriminatoire, qu’elle résulte de la loi ou d’un acte de l’exécutif, en raison de sa religion, de son origine familiale, de sa condition sociale, de sa résidence, de ses opinions, ou de ses convictions politiques, de son appartenance à une race, à une ethnie, à une tribu, à une minorité culturelle ou linguistique.»L’article 11 et 12 qui précèdent, précisent :« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit. Toutefois, la jouissance des droits politiques est reconnue aux seuls Congolais, sauf exceptions établies par la loi » et : «Tous les Congolais sont égaux devant la loi et ont droit à une égale protection des lois. »Une question : C’est quoi être congolais lorsqu’une personne est traitée, dès qu’elle réside hors du territoire d’origine, comme étrangère dans son propre pays? Ainsi,l’anormal devient normal pour tout le monde aujourd’hui !