Jean KALAMA-ILUNGAEn tout état de cause, combien de compatriotes s’étaient-ils mis, sans état d’âme, au service des prédateurs internationaux sous couvert d’affairisme pour leur faciliter la réalisation de leurs objectifs qui n’avaient ou n’ont jamais profité aux Congolais voire qui jouaient contre les Congolais ? Les pouvoirs publics n’avaient pas non plus échappé à cette perversion affairiste qui continue à tirer notre pays vers le bas par la faute du Congolais !Depuis 50 ans, le bilan largement négatif dû à l’irresponsabilité humaine avait transformé la République Démocratique du Congo en théâtre des atrocités consécutives à l’incurie des crises superposées dont la source est avant tout le Congolais lui-même, devenu le problème !
- Pour cette raison, je m’interroge si, avant de toujours pointer un doigt accusateur sur les autres, nous ne devrions pas d’abord fixer le regard sur nous-mêmes afin d’endiguer cette mauvaise manière de vivre ensemble aujourd’hui en RD Congo.
A titre d’exemple :Est-ce qu’un congolais originaire de la province de l’Equateur résidant dans la province de Bandundu ou inversement peut-il prétendre y occuper une fonction politique comme gouverneur ou bourgmestre ? « Jamais ! », répondent tous les Congolais interrogés à ce sujet! De même, un ressortissant du Bas-Congo au Katanga et vice versa, du Kasaï Occidental au Kasaï Oriental et vice versa, de la province Orientale au Sud ou Nord Kivu et vice versa, du Maniema à l’Equateur et vice versa.Chers compatriotes, Mesdames, Messieurs,Par cette manière de vivre ensemble s’était installée insidieusement une sorte de tendance lourde dans la société congolaise, constituant un décor pervers difficile à éradiquer et bloquant toute volonté de mise en place d’une organisation adaptée en vue du processus de développement, notamment la décentralisation. Cette réalité au quotidien sur notre manière de vivre ensemble aujourd’hui en RD Congo est en contradiction flagrante avec de nombreux points de la Constitution de la 3ème république. A ce titre, à quoi sert donc une Constitution qui est censée organiser notre façon de vivre ensemble si ses dispositions sont en permanence travesties et ne sont pas respectées ?Pourtant, s’agissant des droits civils et politiques, la Constitution stipule en l’article 13 :« Aucun Congolais ne peut, en matière d’éducation et d’accès aux fonctions publiques ni en aucune autre matière, faire l’objet d’une mesure discriminatoire, qu’elle résulte de la loi ou d’un acte de l’exécutif, en raison de sa religion, de son origine familiale, de sa condition sociale, de sa résidence, de ses opinions, ou de ses convictions politiques, de son appartenance à une race, à une ethnie, à une tribu, à une minorité culturelle ou linguistique.»L’article 11 et 12 qui précèdent, précisent :«Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit. Toutefois, la jouissance des droits politiques est reconnue aux seuls Congolais, sauf exceptions établi es par la loi » et : «Tous les Congolais sont égaux devant la loi et ont droit à une égale protection des lois. »
Une question : C’est quoi être congolais lorsqu’une personne est traitée, dès qu’elle réside hors du territoire d’origine, comme étrangère dans son propre pays? Ainsi, l’anormal devient normal pour tout le monde aujourd’hui !