Cap sur les Etats généraux de toute la diaspora congolaise
http://www.convention-congolais-etranger.ch/415238394
Recommandations de l’Atelier institutionnel et stratégique
C’est en s’appuyant sur les conclusions de l’« Atelier institutionnel et stratégique » ainsi que sur les amendements de l’Assemblée plénière du 14 décembre 2014 que les recommandations stratégiques ont été condensées et articulées. Elles proposent un processus dont la finalité consiste à doter la diaspora congolaise d’un authentique vrai premier lobby international congolais destiné à défendre et promouvoir ses intérêts ainsi que ceux du Congo-Kinshasa là où ils sont en jeu.
En effet, concrétisation réussie et épilogue d’une idée qui, depuis des lustres, a asticoté plus d’un Congolais de la diaspora, la Convention des Congolais de l’étranger à Charmey ne consistait pas à réunir des compatriotes venus de si loin comme Kinshasa, Montréal, Londres ou Berlin pour faire encore œuvre d’académisme, mais pour jeter les bases d’une structure faîtière destinée à organiser la vie communautaire diasporique des Congolais sous tous ses angles et amorcer des contacts avec d’autres institutions, provoquer des alliances et conclure des partenariats. Le succès plus qu’attendu des assises inaugurales de Charmey a permis d’envisager la suite du processus de manière, certes évolutive, mais accélérée de réalisation.
Si la volonté de ne pas faire table rase des tentatives existantes était manifeste, la résolution de créer une nouvelle structure, vierge de toute considération et hypothèque antérieures, était encore plus vive. Comme une réponse à un besoin existentiel profondément ressenti par tous, l’idée d’une plate-forme fédérative de toute la diaspora fit d’emblée unanimement saluée et une majorité écrasante lui préféra « Convention des Congolais de l’Etranger », CCE en sigle, en guise de dénomination. Mais, comment passer du pacte initialement conçu entre Congolais de Suisse à une alliance visant à fédérer tous les Congolais de l’étranger par un lien organique commun ? L’Atelier institutionnel et stratégique conçoit ce processus en trois temps :
- un premier temps consacré au suivi immédiat des assises et matérialisé par la mise en place d’un exécutif transitoire chargé d’asseoir la structure née à Charmey ;
- un deuxième temps, alloué à l’agrégation fédérative graduelle jusqu’aux Etats généraux de toute la diaspora, présume l’extension des contacts à toutes les entités diasporiques congolaises afin que la date et le lieu choisis découlent d’un large consensus pour mieux mobiliser ;
- un troisième temps imparti à l’émergence du premier lobby international congolais, suppose l’amorce et l’intensification des relations avec les autres institutions, toutes les institutions.
1. Suivi immédiat des assises de Charmey et mise en place de la plate-forme fédérative
Comment asseoir le projet institutionnel né des assises de Charmey ? Devait-il s’imposer par le haut, tel que le réclamaient des centralisateurs pressés d’agir avant les échéances électorales imminentes au Congo ? Ou, fallait-il inciter les autres diasporas congolaises à se calquer sur l’exemple suisse et reproduire « Charmey » dans leurs pays respectifs de résidence en vue de la synthèse et de la fusion volontaristes en fin du processus ? Même si la majorité était acquise au besoin impérieux d’une fédération, les courants de pensée divergeaient quant à la manière de la réaliser. Aussi, face aux deux thèses qui s’affrontaient avec la même perspicacité, est-ce finalement une position médiane qui a été retenue ! Un mot sur chacune de ces doctrines :
- la logique de l’immédiateté pour tirer avantage du contexte favorable de Charmey ;
- la thèse de l’agrégation fédérative graduelle en reproduisant « Charmey » ailleurs ;
- la position médiane ou de synthèse à cheval sur les deux précédentes.
1.1. La logique de l’immédiateté contextuelle favorable
L’un des objectifs clairement poursuivis, la prise en compte de la situation sociopolitique du Congo dans la perspective d’y influer un tant soit peu, présume l’impératif de voir émerger un vrai lobby international congolais avant les échéances électorales de 2016 sur lesquelles la Convention tient à peser de manière inédite. Estimant l’Assemblée de Charmey légitime et suffisamment outillée pour mettre en place les structures de base rendant la plate-forme faîtière de la diaspora aussitôt opérationnelle, les tenants de l’urgence et de l’immédiateté préconisent la reconduction du comité organisateur de la Convention de Charmey, quitte à lui adjoindre des représentants dans d’autres pays ou l’élection immédiate d’un nouveau comité.
1.2. La thèse de l’agrégation fédérative graduellement consolidée
Bien qu’également acquis en leur majorité à l’idéal d’aligner le lancement et l’action de la Convention sur l’impératif d’influer sur l’évolution de la situation sociopolitique au Congo et désireux de voir la CCE prendre une part importante au processus électoral en perspective, les partisans de l’agrégation graduellement consolidée invitaient à se garder de se méprendre entre urgence et précipitation pour prévenir les dangers et hypothèques de brûler des étapes constitutives capitales. Insistant spécialement sur le fait que Charmey avait réuni des gens dont la plupart se rencontraient et se découvraient pour la première fois, ils ont préconisé que l’agrégation se fasse progressivement ; en acceptant des étapes transitoires d’apprivoisement et des échéances pragmatiques dans le souci d’efficacité. C’est dans cette optique qu’ils ont recommandé et exhorté à la reproduction des assises de Charmey parallèlement dans les autres pays d’immigration congolaise comme préalable et préparation à la tenue des Etats généraux de toute la diaspora.
1.3. Une position médiane ou de synthèse pour sortir de l’antagonisme
Créer des commissions techniques chargées d’assurer les fonctions organiques de la CCE !
Face à l’intransigeance intensément pareille dans les deux camps qui s’opposaient sur la mise en place de la plate-forme, des voix se sont levées pour prôner des orientations médianes. Celle finalement retenue recommandait le maintien du siège social de la CCE en Suisse, la reconduction de la Présidente des Assises de Charmey à la tête d’un nouveau comité exécutif dont l’assemblée des Congolais de Suisse allait assurer la restructuration et l’élection des autres membres. Afin de garantir l’efficacité et une participation active des membres, la Convention devrait mettre en place des commissions techniques chargées d’assurer les fonctions organiques de la CCE et auxquelles chaque membre, quel que soit son lieu de résidence, prendrait une part active, au moins à une. Investi dans le rôle d’assurer la transition jusqu’aux Etats généraux de toute la diaspora, le Comité de suivi a pour mandat de :
- fixer des objectifs à atteindre ;
- planifier les actions à réaliser pour atteindre ces objectifs ;
- identifier et définir les moyens à mobiliser en vue de ces objectifs ;
- chronométrer les actions retenues dans des délais convenables ;
- prévoir des moments périodiques d'évaluation pour rendre compte de l'état d'avancement du processus en fonction des échéances convenues.
Pas d’ostracisme ! Mais inclusivité et humilité pour attirer et collaborer avec tout le monde !
Quant à l’identité et au profil de l’institution naissante, l’Atelier stratégique et l’Assemblée de Charmey ont opté pour une structure faitière relevant de la société civile et ouverte à toutes les Congolaises et à tous les Congolais, quelles que soient leurs obédiences religieuses, philosophiques, idéologiques, politiques ou autres. Pas d’ostracisme ! Aucun ennemi ! Priorité au dialogue pour aplanir les divergences observées ! Dans une optique de mobilisation et d’élargissement, les membres de la Convention, ses dirigeants en particulier, devraient adopter des attitudes d’humilité pour attirer d’autres Congolais dans ce giron patriotiquement institutionnalisé. Exotérique dans son profil, la CCE devrait en outre se préoccuper de nouer des rapports constructifs avec tout le monde ; avec les institutions congolaises notamment, mais aussi avec les institutions des autres pays ainsi qu’avec les organisations internationales.
2. Agrégation fédérative graduelle et consolidation par Etats généraux de toute la diaspora
Accélérer les Etats généraux de toute la diaspora pour consolider l’élan de Charmey !
Richesse des virtualités débouchant sur une ferme institutionnalisation : voilà la dynamique régnante à Charmey en fin des assises autour du projet ! Le passage d’un pacte moral à une plate-forme fédérative réelle devait s’apparenter plus à un élan vers l’avenir qu’à des leçons à tirer des épreuves et échecs du passé. La conception et la gestion du processus ont vite été confiées aux femmes et hommes nouveaux pour trancher de façon réaliste avec les hypothèques et les errances du passé. Mais, malgré l’ambiance festive de Charmey, des courants idéologiques antagonistes sur la manière de consolider l’avenir se ressentaient déjà. Par rapport à certains de ces antagonismes, la plate-forme naissante représentait encore un enjeu plus qu’une réalité. Aussi, pour prévenir une polarisation anesthésiante des forces, l’accent a-t-il été rapidement mis sur l’action afin de contenir les polémiques de clocher. D’où une feuille de route chargée ; priorisant les contacts avec les autres entités diasporiques, le rapprochement avec les institutions tant congolaises qu’internationales et accélérant l’échéance des Etats généraux de toute la diaspora pour consolider l’élan de Charmey.
Par l’intégration individuelle, vers la désagrégation géographique de la plate-forme !
Dans la mesure où les Assises de Charmey étaient ouvertes à toute la diaspora sans restriction, qu’elles se sont appuyées sur une campagne de mobilisation d’une intensité inédite sur tous les continents et qu’elles ont rassemblé des Congolais venus de presque tous les coins du monde, la légalité de l’Assemblée de Charmey à s’exprimer et agir au nom de la diaspora congolaise ne peut être remise en question. Mais, la Convention de Charmey n’a pas accouché d’un nouveau parti unique, la voie ultime que toutes affaires cessantes, il faut désormais emprunter pour exister dans la diaspora. En tant qu’institution, la CCE n’a l’ambition que de représenter ses membres ; et non forcément toute la diaspora (cfr. Article 3 de ses statuts).
Dès lors, la priorité pour asseoir et consolider la structure naissante ne réside plus dans un prosélytisme tous azimuts pour y faire adhérer tout le monde et n’importe qui, mais de favoriser l’engagement individuel de ceux qui ont saisi la portée de la démarche pour accélérer, selon la logique verticale du fédéralisme, sa consolidation et viser l’efficacité. D’où la stratégie de pression constante sur les membres pour qu’ils initient des actions concrètes dans les différentes entités diasporiques en vue de la visibilité, de la mise en commun des compétences, des synergies nouvelles et de mobilisation des adhésions individuelles.
Identifier les compétences de la diaspora pour les promouvoir dans différents domaines !
Parallèlement au processus d’incitation aux adhésions, la plate-forme faîtière naissante devrait s’engager dans des actions stimulant le rassemblement sans exclusive et menant à la solidarité tant en interne qu’avec d’autres communautés, aux échanges culturels, économiques et sociaux accélérateurs de l’intégration sociale. Organe de dialogue et d’actions, la plate-forme doit en outre soutenir et promouvoir ses membres dans leurs domaines d'activité. D’où la stratégie d’agir et d’interagir sur plusieurs axes :
- défendre à tout prix les droits des Congolais de l’étranger où qu’ils se trouvent afin qu'ils jouissent pleinement de leurs prérogatives et exercent leur citoyenneté ;
- créer des cadres de réflexion et d’action relatifs aux conditions de vie de la diaspora congolaise, à son intégration sociale locale notamment, à la situation socio-politico-économique du Congo et à sa coopération avec la communauté internationale ;
- organiser des conférences, des expositions, des événements culturels, des séminaires et des business meetings visant à rapprocher les acteurs et susciter des synergies ;
- initier et développer des relations avec les institutions privées et publiques congolaises, étrangères et internationales en vue de réaliser les objectifs de la CCE ;
- par des manifestations scientifiques, culturelles, sportives et autres, rapprocher et construire des ponts avec les autres communautés ;
- faire prévaloir les droits de la diaspora auprès des institutions congolaises, auprès des institutions des pays d’accueil et auprès des organisations internationales ;
- identifier les besoins et compétences de la diaspora pour les promouvoir dans différents domaines administratif, économique, juridique, social, culturel etc…
- dans le cadre de la maîtrise des technologies de pointe et du transfert des technologies, impliquer la diaspora dans des projets à caractère industriel, agricole et commercial ;
- s’appliquer à prendre position dans les délais opportuns sur toutes les questions importantes relatives à l’évolution sociopolitique du Congo ;
- agir à titre d’ambassadeur et de partie civile à l’international pour défendre les intérêts du peuple congolais dans le cadre du respect des lois, des conventions et des chartes ;
- privilégier le réseautage en interne et à l’international pour sortir de la marginalité et construire des ponts d’échanges et de partenariats avec l'environnement international ;
- s’opposer à toute forme d’imposture, de falsification de l’identité nationale congolaise et contribuer à l'écriture de notre histoire par des recherches scientifiques authentiques, sans partis pris ni connivence avec des intérêts personnels ou partisans ;
- promouvoir la culture de la tolérance et du pardon pour effacer de notre mémoire les effets des persécutions et génocides subis afin de libérer tout le peuple congolais des sentiments de haine, facteurs des divisions, pour offrir aux générations futures les conditions de coexistence pacifique et le respect des valeurs patriotiques.
3. Construire le premier lobby international congolais et le mettre en action
Passer par dessus des régimes d’occupation pour réhabiliter le souverain primaire !
« L'obligation des sujets envers le souverain, martelait Thomas Hobbes, s'entend aussi longtemps et pas plus que dure la puissance grâce à laquelle il a la capacité de les protéger. En effet, le droit que, par nature, les humains ont de se protéger eux-mêmes, quand personne d'autre ne peut le faire, ne peut être abandonné par aucune convention ». (Léviathan, 1651) En RDC, la lutte contre les détentions à caractère politique, la persécution, les assassinats, les viols, l’insécurité généralisée, les pseudo rébellions, le génocide du peuple congolais, l’occupation politique avérée du pays par des impérialistes étrangers et son lot d’exactions pour se maintenir sont autant des causes qui exigent, au nom de la civilisation et du salut de l'humanité, de passer au-dessus des régimes d'occupation, qui ne cessent de se renforcer par des tripatouillages électoraux, pour que le peuple souverain retrouve la plénitude de ses prérogatives et que renaisse la démocratie en lieu et place d’une oligarchie prédatrice encline à achever de ruiner le pays. Un tel changement de cap n’est possible qu’avec l’émergence à l’international d’un vrai premier lobby authentiquement congolais fédérant une majorité significative des citoyens unissant leurs compétences et leurs forces pour faire entendre, par une voix puissante, la voix des sans voix et défendre le Congo.
Comme par opposition aux manifestions de masse, agir discrètement, voire indirectement !
C’est bien ce à quoi doit s’atteler la Convention des Congolais de l’Etranger (CCE) après son institutionnalisation et parallèlement à sa consolidation en cours. Comment s’y prendre ? Nul besoin de se décréter lobby et de le clamer sur tous les toits ; mais, comme par opposition aux manifestions de masse, agir discrètement, voire indirectement sur les acteurs politiques, sur des pouvoirs publics, sur les dirigeants de l’économie mondialisée, sur les médias et, plus largement, sur des décideurs ! Dans la conjoncture en cours, le lobbying de la CCE peut prendre diverses formes et s’articuler autour des axes prioritaires suivants :
- constitution des réseaux pour approcher les milieux névralgiques ;
- connaissance des circuits décisionnels agissant sur le Congo ;
- recueil d’informations à mettre à la disposition de ces décideurs ;
- quête et établissement des relations à haut niveau ;
- rassemblement des compétences pour préparer des rapports d'expertise mieux ciblés ;
- participation à des groupes d'études ;
- rédaction d'amendements aux projets de loi et décisions publiquement en préparation ;
- organisation des think tanks, conférences, réceptions dinatoires, business meetings, expositions à thèmes, visites-évènements etc...
Mobiliser des compétences pour produire des expertises comme monnaie d’échange !
Dans la réalité, le lobbying est une activité très onéreuse que seules les institutions riches peuvent concrètement mettre en œuvre de manière efficace. Pour surmonter cet handicap, une structure naissante et aux moyens limités, telle que la CCE, doit se rapprocher de manière plus ou moins formelle d’autres institutions ou personnalités à même de partager quelques intérêts ensemble ou de coopérer en consortium sur certains sujets en vue de mettre en commun les moyens pour agir collectivement en cas de besoin. Ici, l’accent est à mettre sur l’expertise dont la CCE doit se faire valoir. Car, pour anticiper leurs décisions, les grandes institutions, telles que l’Union européenne ou les organisations spécialisées de l’ONU, s’appuient sur l’expertise des groupes d’intérêts pour être en position de prendre des décisions éclairées dans l’intérêt du plus grand nombre. La plupart du temps, ce lobbying, ces communications d’influence auprès des décideurs publics ont lieu dans les coulisses du pouvoir. D’où la nécessaire présence dans les salons et meetings où se négocient les grandes décisions.
Privilégier les parlementaires dans la quête des alliances et des partenaires !
Ce que l’on appelle la communauté internationale étant aujourd’hui un organigramme très complexe, avec un système décisionnel à plusieurs vitesses, reflétant une structure partagée entre inter-gouvernementalité et supranationalité, il est judicieux de repérer des instances de dialogue accessibles aux nouveaux venus pour s’approcher ainsi du système. Certes, si les hauts placés de l’exécutif, les chefs d'Etat, les ministres, les décideurs directs sont souvent hors-portée, les fonctionnaires sont alors là pour recueillir les avis et propositions suivant la spécialité des services auxquels ils sont attachés. Mais l’accès aux fonctionnaires également, surtout ceux de l’administration publique, n’est toujours pas aisé non plus. Par contre, les parlementaires, qu’ils soient nationaux ou supranationaux, sont proches des gens dont ils sont supposés être des porte-paroles et défenseurs des intérêts. Ils sont donc d’autant plus accessibles qu’ils sont eux-mêmes en quête d’expertises plus pointues et plus spécifiques pour asseoir leur légitimité dans les commissions et intergroupes dont ils sont membres. Sans négliger les exécutifs, les fonctionnaires et les décideurs directs, la CCE devrait privilégier, autant que faire se peut, le rapprochement avec les parlementaires.
Charmey, le 14 décembre 2015
Augustine Kasongo
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