© AFP/Pius Utomi Ekpei
Des militants venus du Sénégal ou encore du Burkina… « Plusieurs mouvements citoyens africains s’étaient donnés rendez-vous hier dimanche à Kinshasa, rapporte le site d’informations Afrikarabia, pour le lancement d’une plateforme congolaise, Filimbi, ce qui veut dire sifflet en Swahili. Des membres du mouvement Y’en a marre, venus de Dakar, de Balai citoyen, du Burkina Faso, ou encore des Congolais de la Lucha, étaient réunis à Eloko Ya Makasi, dans le quartier de Masina. Une conférence qui a tourné court, avec l’arrivée de l’armée et d’hommes en civils, venus interpeller les participants. Trois responsables du mouvement sénégalais Y’en a marre, Fadel Barro, Malal Talla, dit “Fou Malade”, Alioune Sané et un responsable du mouvement Balai citoyen, Oscibi Ouédraogo, ont été arrêtés. Des artistes et des activistes congolais, présents à la conférence de presse, ont également été interpellés. »
Alors pourquoi ces arrestations ? Apparemment, précise Afrikarabia, « les autorités congolaises ont vu d’un mauvais œil la présence sur leur territoire de deux mouvements de contestation très populaires. A Dakar, Y’en a marre avait poussé Abdoulaye Wade vers la sortie, et le Balai citoyen de Ouagadougou, avait mis fin à 27 ans de règne de Blaise Compaoré au Burkina. Quant à la capitale congolaise, elle avait essuyé 3 jours de violentes manifestations anti-Kabila mi-janvier 2015. Un souvenir encore un peu trop “frais” pour le régime de Kinshasa. »
« Au total, précise le quotidien sénégalais Enquête, il y a une quarantaine de personnes arrêtées, dont un diplomate américain. Il faut savoir que l’alchimie “Y’en a marre” correspond parfaitement à la vision que les américains se font de la démocratie. Une société civile en alerte qui veille sur les libertés. Seulement voilà, relève Enquête, cela est très loin de la vision du monde, version “Kabila”. Ce dernier est dans tous ses états, craignant chez lui, le syndrome Compaoré. […] Nos sources croient savoir que le Palais a été saisi et briefé sur la question,précise encore Enquête. Et les ministres des Affaires étrangères sénégalais et congolais, instruits par leurs chefs d’Etat respectifs, suivent très attentivement le dossier. Très probablement, d’après les échos qui nous parviennent, on va vers un dénouement heureux… »
Kabila durcit le ton ?
Peut-être, estime pour sa part le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou, mais on va vers un durcissement du régime congolais… « Ni le lynchage médiatique ni la mobilisation internationale ne parviennent à le faire reculer, constate Aujourd’hui. Il avance droit, sans vouloir se laisser démonter. Après avoir vécu un revers cuisant relatif à la loi électorale, il s’entourera du maximum de précautions pour ne pas chuter. Alors, il faut s’attendre à ce qu’il use de tous les moyens, même les plus ignobles, pour contenir ses détracteurs. Tout ou presque y passera : interdiction systématique des marches, des meetings, contrôle strict des contenus des médias et brouillage des SMS et de l’internet. En décidant de mettre au frais ces nouveaux hérauts de l’alternance, pour ne pas dire de la démocratie en Afrique de l’Ouest, le locataire du palais de la Gombe lance un avertissement à tous ceux qui voudraient que la bourrasque de l’harmattan soufflé par ces jeunes activistes se déplace en Afrique centrale : il n’en sera pas question. » EtAujourd’hui de conclure : « Balai citoyen ou mouvement Y’en a marre, kifkif bourricot pour Kabila. »
Pour le quotidien Le Pays, toujours au Burkina, Kabila a fait une grave erreur… « Ce n’est pas en cassant le thermomètre que l’on fait tomber la fièvre, affirme le journal ouagalais. Bien au contraire. Car, en arrêtant des responsables de la société civile, Kabila risque, sans le vouloir, de se tirer une balle dans le pied. Ce d’autant que la fronde qui était jusque-là interne, risque de s’externaliser avec toutes les conséquences qui vont avec. Et c’est peu dire que ces arrestations vont provoquer une levée de boucliers à travers le monde et focaliser l’attention de tous sur le Kabilaland. C’est dire donc, poursuit Le Pays, que Joseph Kabila se trompe de combat. Plutôt que de s’en prendre à la société civile, il doit s’en prendre à lui-même, en acceptant avant tout de se remettre en cause. A moins qu’il n’ait fait le choix de finir comme Blaise Compaoré qui, après 27 ans de règne, se retrouve à vivre par contrainte hors de la terre natale. Une chose est désormais sûre, conclut Le Pays : par ces arrestations, Kabila envoie un message de clarté à la communauté internationale sur sa volonté de violenter la Constitution pour se scotcher au fauteuil présidentiel. »
Alors pourquoi ces arrestations ? Apparemment, précise Afrikarabia, « les autorités congolaises ont vu d’un mauvais œil la présence sur leur territoire de deux mouvements de contestation très populaires. A Dakar, Y’en a marre avait poussé Abdoulaye Wade vers la sortie, et le Balai citoyen de Ouagadougou, avait mis fin à 27 ans de règne de Blaise Compaoré au Burkina. Quant à la capitale congolaise, elle avait essuyé 3 jours de violentes manifestations anti-Kabila mi-janvier 2015. Un souvenir encore un peu trop “frais” pour le régime de Kinshasa. »
« Au total, précise le quotidien sénégalais Enquête, il y a une quarantaine de personnes arrêtées, dont un diplomate américain. Il faut savoir que l’alchimie “Y’en a marre” correspond parfaitement à la vision que les américains se font de la démocratie. Une société civile en alerte qui veille sur les libertés. Seulement voilà, relève Enquête, cela est très loin de la vision du monde, version “Kabila”. Ce dernier est dans tous ses états, craignant chez lui, le syndrome Compaoré. […] Nos sources croient savoir que le Palais a été saisi et briefé sur la question,précise encore Enquête. Et les ministres des Affaires étrangères sénégalais et congolais, instruits par leurs chefs d’Etat respectifs, suivent très attentivement le dossier. Très probablement, d’après les échos qui nous parviennent, on va vers un dénouement heureux… »
Kabila durcit le ton ?
Peut-être, estime pour sa part le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou, mais on va vers un durcissement du régime congolais… « Ni le lynchage médiatique ni la mobilisation internationale ne parviennent à le faire reculer, constate Aujourd’hui. Il avance droit, sans vouloir se laisser démonter. Après avoir vécu un revers cuisant relatif à la loi électorale, il s’entourera du maximum de précautions pour ne pas chuter. Alors, il faut s’attendre à ce qu’il use de tous les moyens, même les plus ignobles, pour contenir ses détracteurs. Tout ou presque y passera : interdiction systématique des marches, des meetings, contrôle strict des contenus des médias et brouillage des SMS et de l’internet. En décidant de mettre au frais ces nouveaux hérauts de l’alternance, pour ne pas dire de la démocratie en Afrique de l’Ouest, le locataire du palais de la Gombe lance un avertissement à tous ceux qui voudraient que la bourrasque de l’harmattan soufflé par ces jeunes activistes se déplace en Afrique centrale : il n’en sera pas question. » EtAujourd’hui de conclure : « Balai citoyen ou mouvement Y’en a marre, kifkif bourricot pour Kabila. »
Pour le quotidien Le Pays, toujours au Burkina, Kabila a fait une grave erreur… « Ce n’est pas en cassant le thermomètre que l’on fait tomber la fièvre, affirme le journal ouagalais. Bien au contraire. Car, en arrêtant des responsables de la société civile, Kabila risque, sans le vouloir, de se tirer une balle dans le pied. Ce d’autant que la fronde qui était jusque-là interne, risque de s’externaliser avec toutes les conséquences qui vont avec. Et c’est peu dire que ces arrestations vont provoquer une levée de boucliers à travers le monde et focaliser l’attention de tous sur le Kabilaland. C’est dire donc, poursuit Le Pays, que Joseph Kabila se trompe de combat. Plutôt que de s’en prendre à la société civile, il doit s’en prendre à lui-même, en acceptant avant tout de se remettre en cause. A moins qu’il n’ait fait le choix de finir comme Blaise Compaoré qui, après 27 ans de règne, se retrouve à vivre par contrainte hors de la terre natale. Une chose est désormais sûre, conclut Le Pays : par ces arrestations, Kabila envoie un message de clarté à la communauté internationale sur sa volonté de violenter la Constitution pour se scotcher au fauteuil présidentiel. »