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« Le Dauphin », pari risqué de Joseph Kabila

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Par Christophe RIGAUD
 19 avril 2015
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La stratégie des « dauphins », que pourrait désigner Joseph Kabila pour lui succéder, risque d’affaiblir la majorité présidentielle, de susciter des vocations de candidatures dans son propre camp et d’ouvrir les vannes d’une guerre de succession.

(…)
Le ballon d’essai des « dauphins »
 
Après toutes ces déconvenues, le camp présidentiel doit enclencher de nouvelles stratégies pour se maintenir au pouvoir. Une des dernières en date consiste à désigner un « dauphin » à Joseph Kabila pour se présenter à sa place en 2016, quitte à lui rendre le fauteuil à la prochaine présidentielle de  2021. Ce scénario à la « Poutine-Medvedev » est aujourd’hui à l’étude. Les réunions se multiplient dans la ferme présidentielle de Kingakati et des « fuites » sont organisées dans la presse afin de tester le scénario dans l’opinion.
 
Deux personnalités de la majorité tiennent le haut du pavé dans le rôle du « dauphin idéal ». Evariste Boshab, patron du parti présidentiel (PPRD) et ministre de l’Intérieur tient la corde. Il est « offensif, agressif » et tient plus ou moins le parti et ses caciques. Seule question : sera-t-il loyal et laissera-t-il Joseph Kabila revenir à son poste après avoir goûté à la magistrature suprême ? Beaucoup en doute. Le Premier ministre Patata Ponyo fait office de challenger. « Sérieux, rassurant pour les bailleurs internationaux », c’est le bon élève par excellence. Atout de taille : il peut apparaître plus loyal que son collègue Boshab. Inconvénient : « ce n’est pas un politique et il maîtrise mal les arcanes de la majorité présidentielle » affirme un observateur politique.
 
 Appel d’air
 
Mais en ouvrant la boite de pandore des « dauphins », le président Kabila risque de susciter des vocations dans la multitude de partis qui composent la majorité présidentielle, jusqu’au sein même du PPRD, son propre parti.  Si le « chef » quitte le navire, même le temps d’une élection, la voie peut s’ouvrir pour de nouvelles candidatures. Joseph Kabila pourrait voir sa majorité s’étioler et imploser en cas de non-candidature présidentielle. Depuis sa réélection contestée de 2011, Joseph Kabila sait qu’il doit à tout prix élargir sa majorité. Mais il a raté deux grands rendez-vous : les Concertations nationales (inachevées) et le nouveau remaniement du gouvernement Matata II (trop étriqué). Dans le contexte d’une majorité trop « plurielle », il y aura sans doute plusieurs candidats du camp présidentiel et dans une élection à un seul tour, le risque est grand de ne pas arriver an tête. Car, en embuscade, se tiennent des « électrons libres », comme Moïse Katumbi ou Gabriel Kyungu, qui pourraient « siphonner » de nombreuses voies promises au candidat de la majorité. L’équation s’avère donc délicate pour le président congolais. Reste un dernier « scénario » qui n’a pas encore été testé au grand jour : celui d’une candidature « familiale ». La soeur du président, Jaynet ou son propre frère, Zoé, pourraient faire de très bons compromis. Avec un grand mérite : celui de faire taire toutes les luttes intestines dans le camp présidentiel… pour un temps au moins.
Christophe RIGAUD – Afriakrabia
 

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