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PRÉSENTATION AU PERSONNEL DES VŒUX DE NOUVEL AN 2013

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 Discours de Monsieur J-C. Masangu Mulongo Gouverneur de la Banque Centrale du Congo à l’occasion de la présentation au Personnel des Vœux de Nouvel An 2013

•    Monsieur le Vice-Gouverneur,
•    Messieurs les Administrateurs,
•    Messieurs les Commissaires aux Comptes,
•    Mesdames et Messieurs les Cadres et Agents de la Banque Centrale,
•    Mesdames et Messieurs les Délégués Syndicaux,
•    Distingués Invités,
•    Mesdames et Messieurs,
C’est pour la 16ème fois que je me présente devant vous à l’occasion de la présentation des vœux de Nouvel An. Le 9 janvier 1998, je prononçais mon premier discours de circonstance. Aujourd’hui, le 28 décembre 2012, j’en suis à mon 328ème discours de ma carrière de Gouverneur de la Banque Centrale du Congo. En 15 ans et 4 mois, ce chiffre représente en moyenne 22 discours officiels par an, soit près de 2 par mois !
Mon adresse d’aujourd’hui est probablement ma dernière. Je vais donc profiter de cette opportunité pour évaluer le long chemin que nous avons parcouru ensemble :
  • un chemin plein de défis que nous avons su relever ;
  • un chemin plein de victoires et de succès obtenus avec grande satisfaction et joie, mais après avoir livré de multiples combats ;
  • un chemin parsemé d’embûches où nous avons parfois trébuché, et sommes parfois même tombés, mais toujours pour nous relever plus déterminés, mus par la volonté immuable de redorer le blason de l’Institut d’Emission et l’amener ainsi à devenir, comme le proclame sa vision dans le Plan Stratégique de la Banque Centrale du Congo, « une institution moderne et innovante, exécutant sa mission de manière significative et efficiente pour un développement durable de l’économie congolaise ».
Avant de dresser le bilan de la Banque des quinze dernières années, je dépeindrai d’abord brièvement et à grands traits celui de l’économie mondiale en 2012, avant de m’étendre plus longuement sur le bilan de la République Démocratique du Congo. Et, pour chacun d’eux, je brosserai quelques perspectives d’avenir pour 2013.
Mais auparavant, souffrez que je vous fasse part de ma grande compassion pour les souffrances qu’ont endurées nos compatriotes dans la partie Est de notre pays où tant de vies ont été perdues et tant de femmes violées. Nos pensées se tournent tout naturellement vers les familles de ceux qui sont morts, vers les plus vulnérables – personnes âgées, femmes et enfants - vers ceux qui ont pour mission de sauvegarder l’intégrité et la sécurité du territoire national – Forces armées, de police et sécurité – et enfin vers les agents de la Banque Centrale du Congo et leurs collègues des banques commerciales, qui ont tenu bon en dépit de fortes pressions subies pour ouvrir aux ennemis de la République leurs guichets et coffres forts.
Pour tous ceux-là et bien d’autres encore que je n’ai pas cités nommément, je vous prie de vous lever et d’observer pendant une minute un moment de silence de recueillement pour saluer leur mémoire, leur courage et leur attachement à notre mère patrie, la République Démocratique du Congo.
Merci.
Par ailleurs, en signe de solidarité avec nos frères et sœurs de l’Est, et contrairement à la tradition, le bal de Nouvel An qui relaie généralement mes interventions en pareille circonstance n’aura pas lieu cette année. Je suis convaincu que vous partagerez sans la moindre réticence cette initiative.
•    Distingués Invités,
•    Mesdames et Messieurs,
Ceci dit comme préambule, je peux me tourner à présent vers la Responsable de la Direction des Ressources Humaines et le Président de la Délégation Syndicale Nationale pour les remercier sincèrement pour leurs encouragements et leurs souhaits de meilleurs vœux qu’ils nous ont gratifiés.
Qu’ils permettent qu’à mon tour, je leur présente au nom des organes dirigeants de l’Institut d’Emission, nos vœux sincères et souhaits de bonheur personnel pour eux-mêmes et pour les membres des organes qu’ils représentent ici. Au-delà de leur personne, c’est à l’ensemble de la communauté Banque Centrale du Congo que s’adressent nos salutations et nos vœux. Je pense ici aux Cadres et Agents de toutes les Directions Provinciales et Agences Autonomes ainsi qu’à notre Bureau de Représentation de Bruxelles.
•    Distingués Invités,
•    Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi maintenant d’aborder le premier point de mon intervention, à savoir le bilan de l’économie mondiale en 2012 et ses perspectives pour 2013.
La croissance de l’économie mondiale, y compris celle des économies émergentes, par rapport aux toutes premières prévisions faites fin 2011, a été revue à la baisse plus d’une fois, de 4 % à 3,6 % et enfin à 3,3 %. Le chômage dans beaucoup de pays a progressé ainsi que les inégalités de croissance et de richesse entre pays aussi bien qu’entre citoyens d’un même pays. Ces inégalités sont particulièrement plus visibles dans la Zone euro entre les Etats du Nord et ceux du Sud.
Quant aux échanges commerciaux, ils ont baissé suite notamment aux pressions de protectionnisme, aux changements climatiques et catastrophes naturelles ainsi qu’aux nouvelles et complexes règlementations dans le secteur financier qui réduisent le financement de l’économie et du commerce mondial.
En effet, le secteur bancaire voire tout le secteur financier, a été sérieusement secoué en 2012. Les Agences de notation ont dégradé la note souveraine de plusieurs pays et pas des moindres - forçant ainsi leurs gouvernements et banques centrales à prendre des mesures tantôt d’ajustement budgétaire, d’austérité, d’emploi et de croissance, et tantôt de rachat de dettes souveraines ainsi que de baisse de taux d’intérêts. Toutes ces mesures visaient à rétablir la confiance des marchés financiers, à booster la croissance et à sauvegarder ou créer l’emploi.
A propos de la croissance mondiale, il reste encore une grande inconnue. C’est l’aboutissement heureux aux Etats-Unis d’Amérique des négociations entre les Partis Républicain et Démocrate au sujet du fameux « mur budgétaire » sensé déclencher – en cas de non accord – tout un ensemble d’augmentations automatiques de taxes couplées avec de coupes drastiques dans les dépenses de l’Etat Fédéral américain. L’incidence d’un tel non accord sur l’économie mondiale serait de ralentir les perspectives de croissance projetée à 3,6 % pour l’année nouvelle qui pointe à l’horizon. Quoiqu’il en soit, l’année 2013 sera indiscutablement une année difficile au plan politique, économique et sociale.
•    Distingués Invités,
•    Mesdames et Messieurs,
Comme annoncé ci-avant, je voudrais à présent aborder le deuxième point de mon intervention qui a trait au bilan de l’économie de la République Démocratique du Congo sur les quinze dernières années.
Dès le 16 octobre 1997, soit seulement deux mois après mon arrivée à la tête de l’Institut d’Emission, j’avais, au cours d’un déjeuner-débat organisé en collaboration avec la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) et les Chambres Consulaires Bilatérales à l’Hôtel Intercontinental de Kinshasa, fait le constat de la situation économique, financière et monétaire de l’époque. A cette occasion, j’avais également évoqué des pistes de solutions pour sortir le pays de l’ornière dans laquelle il se débattait. Comment, à l’époque, s’était présentée cette situation ?
Au plan de l’activité de production, le Produit Intérieur Brut (PIB) nominal ne valait que USD 5,8 milliards en 1996 alors qu’il en vaut USD 17,3 milliards aujourd’hui. Plutôt que la croissance, c’est la récession qui fut au rendez-vous, justifiée par une situation particulière de conflits armés, de pillages et de dégradation des infrastructures de base ainsi que de difficultés d’approvisionnement des entreprises.
S’agissant de l’inflation, son taux en 1996 était de 3 chiffres, soit 693 %. Il fallait absolument rompre avec cette hyperinflation.
La situation monétaire quant à elle, s’était caractérisée par une multiplicité d’espaces monétaires, 4 au total, une forte dollarisation, un régime de change fixe avec des taux de change multiples et, en plus, des écarts importants entre tous ces différents taux de change. A ce triste tableau s’ajoutait une pénurie de devises et des signes monétaires en monnaie nationale, se traduisant par l’inconvertibilité à la fois des dépôts bancaires et au pair de la monnaie scripturale par rapport à la monnaie fiduciaire. Tout cela ne pouvait que pousser le public à la méfiance vis-à-vis de la monnaie nationale et du système bancaire.
Pour ce qui est de la gestion des finances publiques, il sied de souligner que le Gouvernement ne disposait pas d’un budget digne de ce nom du fait entre autres de la faiblesse de mobilisation des recettes par les Régies financières. Par ailleurs, l’Etat traînait un boulet sous forme d’accumulation d’arriérés de salaires des fonctionnaires de l’Etat ainsi que des dettes intérieure et extérieure.
Pour être tout à fait complet avec l’analyse du constat de la situation économique d’il y a 15 ans, il sied aussi de mentionner le chapitre des relations de la République Démocratique du Congo avec les institutions financières internationales. Ces relations, il faut le reconnaître, n’étaient pas au beau fixe. En effet, les créances de ces institutions n’étaient pas reconnues au moment où le pays voulait s’engager sur la voie de la reconstruction, de la stabilité macroéconomique, de la reprise de la croissance et du développement.
Or, pour atteindre ces objectifs, le Gouvernement devait mobiliser des ressources colossales dont il ne disposait pas. Force était donc d’harmoniser les relations de notre pays avec la Communauté Financière Internationale afin d’attirer des capitaux extérieurs notamment sous forme d’investissements directs étrangers. Dans cette lutte, la Banque Centrale s’engagea corps et âme.
Ainsi, la Banque Mondiale accepta de jouer le rôle de chef de file des Bailleurs de Fonds dans le cadre de la conférence qui réunit le 4 décembre 1997 à Bruxelles les Amis du Congo. De son côté, le Fonds Monétaire International dépêcha une mission à Kinshasa chargée de définir avec les Autorités gouvernementales de l’époque et celles de la Banque Centrale du Congo les politiques susceptibles d’assurer une stabilité macroéconomique durable et de relancer, par ricochet, l’activité de production. C’est alors que le Gouvernement de la République reconnaîtra officiellement la dette extérieure lui léguée par le Régime ancien.
•    Distingués Invités,
•    Mesdames et Messieurs,
Telle était la situation économico-financière et monétaire qui prévalait en 1996 -1997. A présent, découvrons ensemble les progrès réalisés, les résultats obtenus ainsi que les stratégies retenues et mises en œuvre qui ont permis de renouer avec la stabilité macroéconomique et la croissance que nous connaissons aujourd’hui en 2012.
C’est depuis plusieurs années que notre pays connaît une stabilité macroéconomique qui s’est encore renforcée ces trois dernières années, grâce principalement à :
-    de bonnes décisions prises en matière de politique économique, budgétaire, monétaire et de change ;
-    une vision économique clairvoyante ;
-    des stratégies retenues qui se sont révélées payantes ;
-    des réformes engagées qui ont attiré les Institutions Financières Internationales et les investissements directs étrangers.
Bref, nous avons semé il y a de cela un peu plus de 10 ans, et nous moissonnons aujourd’hui !
En effet, la croissance actuelle de 7,2 % est tirée à 19 % par le secteur du bâtiment et travaux publics et à 25 % par celui des mines. Les grands opérateurs étrangers miniers ont été attirés par des bonnes politiques et par les codes d’investissement et minier promulgués respectivement en 2001 et 2002. Ils ont investi des milliards de dollars dans la construction de nouvelles unités de production, lesquelles ont permis à leur tour d’exporter plus de 500.000 tonnes de cuivre par an au prix moyen de USD 7.500 la tonne. Rappelons qu’à son apogée, et pour le même tonnage, le prix de vente du cuivre pratiqué par la Gécamines ne dépassait pas les USD 1.000 la tonne !
Ainsi donc, outre les achats de devises opérés par l’Institut d’Emission, les retombées des nouvelles exportations sur la balance commerciale, ainsi que l’encaissement des pas de porte et des tirages auprès du Fonds Monétaire International expliquent l’accroissement des réserves de change de la Banque Centrale qui ont atteint USD 1,68 milliard fin décembre 2012. Ce niveau des réserves internationales de change de l’Institut d’Emission est à même de soutenir avec force et à tout moment la stabilité du Franc Congolais.
Une autre retombée significative à relever est la contribution relativement récente, mais toujours croissante, du secteur minier dans le budget de l’Etat. En 2012, le Trésor a encaissé, hormis les pas de porte, USD 417 millions alors qu’en 2009 cette contribution, quasiment nulle, n’était que de l’ordre de USD 135 millions. Lorsqu’on prend en compte ces apports fiscaux et qu’on les couple avec les effets induits de l’effacement de la dette extérieure en 2010 - le service de la dette avait été allégé de 90 % - il devient plus aisé de dégager des excédents budgétaires. Au jour d’aujourd’hui, ces excédents se chiffrent à CDF 116 milliards, soit USD 127 millions.
C’est grâce à l’action combinée de ces excédents et du niveau des réserves de change, le tout propulsé par une bonne synergie des politiques budgétaire et monétaire, en l’absence de chocs endogènes et exogènes, que nous sommes parvenus à contenir l’inflation à 2,73 %, c’est-à-dire bien en dessous de la cible initiale qui était de 9,9 %.
•    Distingués Invités,
•    Mesdames et Messieurs,
Que dire à ce stade des perspectives pour 2013 ?
La croissance économique de la République Démocratique du Congo devrait s’accélérer pour s’établir à 8,2 %. L’objectif d’un taux d’inflation à un chiffre demeure, cette fois autour de 5,8 %. Pour lancer un signal fort dans ce sens, la Banque Centrale vient de baisser son taux directeur de 6 à 4 %.
Ces chiffres encourageants réclament au préalable une politique budgétaire orthodoxe et une exécution en équilibre du Plan de trésorerie du secteur public. De même, la poursuite d’une bonne coordination des politiques budgétaire et monétaire constitue une autre condition de succès.
Tout cela, je l’espère et le conseille vivement au Gouvernement, devrait se réaliser dans le cadre de la mise en œuvre le plus rapidement possible d’un nouveau programme économique appuyé par le FMI et autres partenaires au développement. Nous avons tant réalisé ensemble qu’il serait triste et regrettable de s’arrêter au milieu du gué après tant d’efforts, de succès, d’avancées mêmes !
•    Distingués Invités,
•    Mesdames et Messieurs,
Venons-en maintenant au sujet principal de mon intervention, la Banque Centrale du Congo à travers sa constitution, son organisation et son fonctionnement.
Après plusieurs tentatives de mettre fin aux innombrables anachronismes organisationnels, à l’absence cruelle d’une vision pour une mise en perspective de ses forces et de ses faiblesses, l’Institut d’Emission se dota, le 18 août 2004, d’un premier Plan quinquennal baptisé « Plan Stratégique du Développement de la Banque Centrale du Congo et du Système Financier National » pour la période 2004 - 2009. Ce Plan jeta son dévolu sur une méthodologie d’approche consistant en une concertation globale et d’appropriation par chaque organe intervenant. A cette occasion, une cartographie fut dressée des besoins en ressources humaines, matérielles, financières et technologiques nécessaires à court, moyen et long termes.
Ensuite viendra un deuxième Plan Stratégique pour la période 2010 – 2013 qui ambitionne de propulser l’Institut d’Emission au niveau d’une banque centrale performante, au service du Gouvernement, des institutions financières, des opérateurs économiques et, pour faire bref, de la communauté nationale dans son ensemble.
La grande nouveauté du Plan actuel réside dans l’adoption d’une méthode de gestion axée sur les résultats (GAR) qui prévoit un suivi régulier et une évaluation de ses objectifs en fonction d’indicateurs de performance prédéfinis. Pour rappel, l’évaluation se réalise chaque six mois sur base d’indicateurs qualitatifs, quantitatifs ou chronologiques tandis que la performance est appréciée en fonction des paramètres spécifiques tels que le respect des délais, des coûts, des normes, des prévisions et des résultats escomptés ou encore la satisfaction du client.
Le score de la toute dernière évaluation faite le 12 décembre 2012 et arrêtée au 30 septembre 2012 indique un taux d’exécution globale de 94 %. La ventilation de ce score se décline comme suit par rapport aux trois objectifs stratégiques ci-après :
-    Taux de réalisation : 85 % pour l’objectif de renforcement de la gouvernance de la Banque Centrale en vue d’assurer ses missions en toute responsabilité et transparence ;
-    Taux de réalisation : 86 % pour l’objectif de renforcement de la capacité institutionnelle de la Banque afin de fournir des services de qualité à toutes les parties prenantes ; et enfin
-    Taux de réalisation : 113 % pour l’objectif de développement du système financier national afin de répondre aux exigences des économies modernes.
Vous serez d’accord avec moi qu’avec un tel bulletin de performances, nous sommes tout aussi rigoureux dans le respect de nos propres critères et repères internes que dans celui des critères quantitatifs et qualitatifs inscrits  dans le Programme économique du Gouvernement (PEG) appuyé par la Facilité Elargie de Crédit du FMI. Bravo donc à toutes les Directions et organes intervenants !
•    Distingués Invités,
•    Mesdames et Messieurs,
Je vous invite à présent à faire avec moi une incursion dans le domaine des réformes touchant à l’organisation.
Pour plus d’efficacité opérationnelle, la Banque s’est restructurée en se dotant d’un organigramme souple. Elle a mis sur pied plusieurs groupes de travail et trois Comités d’une importance capitale :
-    le Comité d’Audit et de Gouvernance, un organe au sein du Conseil de la Banque composé de quatre Administrateurs externes et auquel la Direction de l’Audit Interne rapporte ; l’objectif étant d’améliorer la transparence dans la gestion ;
-    le Comité de Gestion et de Stratégies, cadre privilégié au sein duquel les Responsables des organes confrontent leurs points de vue et prennent collégialement des décisions sur des dossiers relatifs à la gestion courante de l’ensemble des services de la Banque, à soumettre à l’approbation de la Haute Direction ;
-    le Comité de Politique Monétaire pour s’assurer de la cohérence entre la politique monétaire et celle de change ainsi que des politiques macroéconomiques.
Dans la foulée, deux Directions Générales ont été créées, l’une en charge de la Politique Monétaire et Opérations Bancaires, et l’autre en charge de l’Administration et Services Techniques pour tout ce qui est support.
D’autres nouvelles Directions importantes ont vu le jour. Je n’en citerai que trois :
1.    la Direction du Changement chargée d’accompagner toutes les autres dans le cadre des mutations nécessaires pour une institution qui se modernise et veut être à la pointe des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Cette Direction est aussi responsabilisée du suivi de l’exécution du Plan Stratégique de la Banque ;
2.    la Direction de la Recherche et des Statistiques. Par ce canal, la Banque met à la disposition du public interne et externe ainsi que des organes spécialisés nationaux et internationaux des publications pertinentes et des études spécifiques. Le dernier né de ces publications est un indicateur de confiance des chefs d’entreprises dénommé « Baromètre de conjoncture de l’économie congolaise ». Il permet d’établir l’évolution du climat des affaires et de l’activité.
Enfin, depuis 2012, la Banque s’attèle à l’extension géographique du champ de collecte des données pour l’élaboration de l’Indice des prix à la consommation afin d’assurer une meilleure représentativité sur l’ensemble du territoire national ;
3.    la Direction de la Trésorerie qui a modernisé et sécurisé son espace de fonctionnement, et a sensiblement augmenté sa capacité de comptage des billets de banque grâce à la sous-traitance et à l’acquisition de machines de comptage et de triage des billets très performantes. Par ailleurs, sa bonne programmation des émissions des billets de banque a eu pour impact de mettre fin à la pénurie des signes monétaires et à relever le défi de la mise en circulation des billets à valeur faciale adaptée.
•    Distingués Invités,
•    Mesdames et Messieurs,
Le secteur des technologies de l’information et communications de l’Institut d’Emission figure parmi ceux qui ont affiché un grand dynamisme, qu’il s’agisse de la production d’outils de gestion ou de l’aménagement de son environnement.
Je n’entrerai pas cependant dans les détails de toutes les innovations car elles sont très nombreuses. Je relèverai simplement les applications informatiques les plus palpables.
Premièrement, il importe de préciser que ces innovations ont été pour la plupart conçues et réalisées par des ingénieurs informaticiens et développeurs maison. Il s’agit pour tout dire d’innovations au label « made in Banque Centrale du Congo ». N’y a-t-il pas là de quoi être très fier, d’autant plus que ces résultats sont la conséquence de l’attention particulière que nous attachons à la formation continue ?
Deuxièmement, l’environnement de travail d’hier a complètement changé aujourd’hui. La différence est comme le jour et la nuit.
Avec l’introduction en 2007 de NAVISION pour la gestion intégrée, la Banque a propulsé son système comptable et financier sur l’orbite de la modernité. Les états comptables et financiers sont produits et traités en temps réel tout en améliorant la traçabilité des auxiliaires.
A travers les différents logiciels ISYS, les Etablissements de crédit, le Trésor, l’Office Congolais de Contrôle (OCC), la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA), sont reliés à la Banque Centrale et ont directement accès au Système d’Information que nous avons mis en place, soit pour la compensation des paiements interbancaires, pour des ordres de paiements et des avis de débit ou de crédit pour le Trésor, soit pour des déclarations relatives au commerce extérieur pour les banques, la DGDA et l’OCC. Ces applications, soit dit en passant, génèrent à la Banque Centrale des revenus supplémentaires.
•    Distingués Invités,
•    Mesdames et Messieurs,
Avant de poursuivre notre randonnée dans le secteur des intermédiaires financiers, arrêtons-nous un instant sur le secteur monétaire, bénéficiaire aussi des réformes majeures à impact visible de la Banque Centrale.
Ainsi on peut d’entrée de jeu épingler l’importante réforme monétaire menée selon les règles de l’art et le lancement consécutif avec succès le 30 juin 1998 de la nouvelle monnaie, le Franc Congolais. Ces deux actions combinées mirent fin à l’éclatement de l’espace monétaire national et à la multiplicité des taux de change d’une province à une autre. Les autres réformes qui s’ensuivirent peuvent, pour des raisons de facilité, être regroupées en trois générations de réformes.
La première série des réformes entreprises de 2001 à 2002 porta sur la refonte du cadre institutionnel de la politique monétaire et de change. Les principales mesures arrêtées à cette fin ciblèrent la libéralisation de la réglementation de change et la circulation concomitante des devises étrangères et du Franc Congolais, l’adoption d’un régime de change flottant, le recentrage de l’activité de la Banque autour de ses missions essentielles et la consécration de son indépendance en matière de conception et de mise en œuvre de la politique monétaire.
La deuxième génération des réformes opérées de 2003 à 2008 concerna le cadre opérationnel et la détermination des trois objectifs, à savoir, opératoire pour la « base monétaire », intermédiaire pour la « masse monétaire » et final pour le « taux d’inflation ».
A ce sujet, plusieurs mesures furent prises, parmi lesquelles :
-    l'introduction d’un instrument de gestion de la liquidité – jadis inexistant – baptisé tour à tour « Certificat de Dépôt » et par la suite « Billet de Trésorerie » ;
-    l’abandon d’instruments d’encadrement direct et la restructuration des guichets de refinancement ;
-    le lancement des adjudications des devises.
Quant à la troisième et dernière génération des réformes, elle a trait à des actions intervenues depuis 2009 à ce jour, consistant en la restructuration du cadre de surveillance et en l’exigence de transparence de la politique monétaire et de change. C’est dans cette logique que d’une part fut créé, à l’initiative de la Banque, un Comité de Politique Monétaire et, d’autre part, pour une meilleure coordination de la politique monétaire avec la politique budgétaire, fut mis en place un cadre de coopération institutionnelle baptisé « Troïka Politique » et « Troïka Stratégique » regroupant la Banque Centrale, les Ministères du Budget et des Finances, la Primature et la Présidence de la République.
•    Distingués Invités,
•    Mesdames et Messieurs,
Quel a été l’impact de toutes ces réformes du secteur monétaire ? Peut-on en évaluer les résultats de manière palpable ?
Les objectifs que la Banque Centrale s’était fixés en entreprenant ces réformes dans le secteur monétaire furent rencontrés. Tenez.
L’objectif final visant un taux d’inflation à un chiffre a été atteint. Celui-ci est aujourd’hui à 2,73 %. Il sied de rappeler à ce sujet que la mission première de la Banque Centrale est la stabilité du niveau général des prix.
L’objectif de stabilité du Franc Congolais par rapport aux devises étrangères a été également atteint puisque le Franc Congolais s’échange entre CDF 910 et 920 le dollar depuis trois ans.
L’objectif de convertibilité au pair de la monnaie scripturale à la monnaie fiduciaire a aussi été atteint. Tout paiement par voie bancaire peut être liquéfié en espèces à tout moment et sans entrave.
L’objectif d’accumulation de réserves de change à fin 2012 est pareillement atteint malgré la suspension des tirages auprès du FMI, le manque d’appui budgétaire, les dépenses relatives à la défense du territoire national et à l’organisation des dernières élections de 2011. Les USD 1,68 milliard de réserve représentent 2,2 mois d’importation de biens et services. En 2013, l’objectif sera porté à 3 mois.
L’objectif de mise en circulation des coupures à valeurs faciales adaptées sans perturbation sur les prix des biens et services et sur le taux de change a été atteint avec brio haut la main.
•    Distingués Invités,
•    Mesdames et Messieurs,
Après le secteur monétaire, il est temps de nous pencher sur celui des intermédiaires financiers, secteur vital et en plein essor à n’en point douter, qui sert de canal pour la transmission de la politique monétaire. Ce secteur se consolide, se professionnalise, s’étend de plus en plus dans l’arrière-pays tout en introduisant de nouveaux produits et services financiers adaptés aux besoins d’une clientèle variée.
Ont accès aux services :
-    de la microfinance : les personnes les plus démunies et les micro-entreprises ;
-    des comptes salaires : les fonctionnaires de l’Etat et agents des entreprises privées ;
-    de la téléphonie mobile ou Mobile banking : toute personne détentrice d’un téléphone cellulaire ;
-    de corporate banking : les grandes entreprises ;
-    de la banque de détail ou retail banking : les particuliers et les ménages.
En l’espace de 11 ans au 31 décembre 2012, le total bilantaire des banques est passé de USD 178 millions à USD 3.473 millions, soit un accroissement de près de 20 fois. Quant au volume des dépôts, il a augmenté de 25 fois, passant de USD 97 millions à USD 2.435 millions. Et enfin, le volume des crédits à l’économie a été multiplié par 29, provenant de USD 49 millions pour atteindre USD 1.418 millions.
Malgré tous ces progrès, le taux de bancarisation reste néanmoins faible, autour de 2 %. Mais, ce taux peut être porté à 20 - 25 % endéans deux à trois ans, à condition que la banque de proximité, de la microfinance et du Mobile banking tournent à plein régime. Le déploiement rapide de la bancarisation est aussi lié au parachèvement de la modernisation du Système National de Paiement, de la Centrale des Risques ou du « Credit Bureau » ainsi qu’à la mise sur pied du Fonds de garantie de dépôts encore au stade de réflexion.
•    Distingués Invités,
•    Mesdames et Messieurs,
En nous tournant vers la gestion des ressources humaines, deux grandes réformes en cours peuvent être retenues. La première concerne le régime de pension complémentaire. L’ancien régime dit de « répartition » cède sa place à un régime dit « de capitalisation ». Ainsi, nous avons pour l’heure deux régimes de pension en place qui cohabiteront pendant une période entre 10 et 15 ans. Avec le régime de capitalisation, une caisse de retraite a été créée avec les cotisations mensuelles des agents et dont la valeur doit être préservée jusqu’à la mise à la retraite effective de l’agent cotisant. Les fonds provenant des cotisations peuvent être rentabilisés grâce à des placements dans des actifs financiers qui doivent eux-mêmes être liquides à la première demande et sans aucune entrave.
Une politique de référence de la gestion des réserves de change et autres actifs tels que le Fonds de retraite a été soumise au Conseil de la Banque le 22 décembre 2012. Nous attendons son approbation pour aller de l’avant.
La deuxième réforme en cours touche à la rémunération des agents. A ce propos, les étapes d’évaluation des postes et des emplois ont été franchies. Pour ce qui concerne la catégorisation des emplois, je suis d’accord avec vous qu’il faudra la vulgariser davantage afin que les différents niveaux du personnel se l’approprient.
Toutefois, il y a des étapes non encore amorcées dont celle d’identification des profils des agents qui doivent occuper les différents postes. Ces étapes sont longues et prendront du temps. Une fois bouclée, la Banque sera en mesure de rémunérer son personnel selon les postes qu’ils occuperont et selon des fourchettes salariales qui se chevaucheront mais dans les limites des minima et maxima pour chaque grade.
Pour gérer tout cela, la Direction des Ressources Humaines dispose d’un logiciel spécial appelé SIGMA où toutes les données personnelles de chaque agent sont sauvegardées et mise à jour quand elles changent. Par exemple : l’obtention d’un diplôme ou l’accès à une formation en cours de carrière ; le changement de statut marital ; une nouvelle naissance…
Au sujet de la gestion des effectifs, je suis conscient effectivement des problèmes et obstacles qu’elle génère comme l’a souligné le Président de la Délégation Syndicale Nationale.
La plupart d’entre eux sont liés aux contraintes d’ordre financier. A titre d’illustration, la Banque a été instruite d’absorber en 2013 son déficit cumulé de 2012 qui devrait être de l’ordre de CDF 12,5 milliards. Pour s’y conformer elle doit :
-    réduire drastiquement le nombre d’unités à recruter ou les reporter carrément en 2014 ;
-    postposer les augmentations de salaires prévues pour janvier 2013 ;
-    couper dans les dépenses d’investissements, de formation et/ou d’allocation unique programmée à l’occasion de la mise à la retraite.
Enfin, s’agissant de la gestion du personnel féminin qui représente actuellement 23 % de l’effectif total, l’objectif est de porter ce chiffre à 30 % minimum. Cette proportion devrait se matérialiser aussi au niveau du personnel Cadres de Direction. Cela veut dire que priorité devra être donnée aux femmes dans le recrutement et la formation afin de leur faire rattraper leur retard par rapport à cet objectif.
•    Monsieur le Vice-Gouverneur,
•    Messieurs les Administrateurs,
•    Messieurs les Commissaires aux Comptes,
•    Mesdames et Messieurs les Cadres et Agents de la Banque Centrale,
•    Mesdames et Messieurs les Délégués Syndicaux,
•    Distingués Invités,
•    Mesdames et Messieurs,
Au moment où je vais mettre un point final à mon intervention, je vous réitère à nouveau mes vœux les meilleurs et souhaits de bonheur personnel pour vous-mêmes et vos familles respectives pour l’année 2013. Je ne clôturerai pas mon propos sans remercier sincèrement et de tout cœur chacun d’entre vous, agent de la Banque, actif comme passif, pour :
-    votre engagement à construire « une institution moderne et innovante, exécutant sa mission de manière significative et efficiente pour un développement durable de l’économie congolaise » ;
-    de votre ténacité, persévérance et patience quand les temps se sont révélés moins cléments ;
-    de vos prières et encouragements quand parfois, il a fallu se battre pied contre pied, mais surtout
-    du travail accompli ensemble, un travail bien fait et qui mérite, pourquoi se voiler la face, une notation de Triple A.
Je vous remercie de l’attention que vous m’avez accordée et vous dis :
« A nous revoir » !

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