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Le très lourd héritage de l’AFDL

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Le président LD Kabila et son "fils" et futur successeur "Joseph Kabila".
Par un pur hasard de calendrier, c’est ce mercredi 16 janvier 2013 - soit le jour de la commémoration du 12è anniversaire du décès non-élucidé à ce jour du président Laurent-Désiré Kabila (c’était le 16 janvier 2001) – que le gouvernement de Kinshasa et les rebelles du M23 ont procédé à la «signature» solennelle, à Kampala, de l’ordre du jour des négociations qui vont s’engager entre les deux parties. C’est maintenant que les Romains vont s’empoigner. D’aucuns prédisent déjà une solution "à la Centrafricaine". C’est-à-dire un partage du pouvoir d’Etat entre un chef d’Etat affaibli et humilié et ses opposants armés et non-armés.
Les délégations présentes à Kampala vont entrer dans le vif du sujet. Lors de son allocution d’investiture, le 6 décembre 2006, le «président élu» «Joseph Kabila» avait cru à tort que les urnes ayant parlé, il pouvait enfin de se faire des anciens chefs rebelles qui partageaient avec lui «l’espace présidentiel» de juin 2003 à juillet 2006. «Je vous annonce la fin de la recréation», clamait «Joseph» avec son arrogance puérile. Grisé par les applaudissements d’un public composé de ses affidés, l’orateur d’ajouter sur le même ton : «Je vous annonce la fin du partage équitable et équilibré du pouvoir». Les jours et les semaines à venir risquent de démontrer que le successeur inattendu de Mzee s’était trompé.

Chacun a le droit d’aimer ou de ne pas aimer Laurent Nkunda Mihigo. Dans une interview accordée, le 6 septembre 2007, à l’auteur de ces lignes, le «général Laurent», alors chef charismatique du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), déclarait notamment : «Les Congolais n’ont pas été réconciliés durant la transition. Quand vous observez la manière dont {Jean-Pierre} Bemba a quitté Kinshasa, ce n’est nullement honorable pour une personnalité qui a récolté plus de 40% de suffrage à l’élection présidentielle. Bemba avait fait intégrer ses troupes dans l’armée en gardant un petit contingent pour sa sécurité rapprochée. Aujourd’hui, je suis entrain de vivre le même scénario. J’ai accepté les négociations tout en donnant mes troupes au gouvernement. Voilà que je me fais attaquer. Nous ne voulons nullement remettre le Congo entre les mains d’un jeune dictateur. Il faut éviter que ce qui est arrivé à Bemba arrive à quelqu’un d’autre».

«L’homme de l’avenir est celui qui aura la mémoire la plus longue», a pu dire Nietzsche. Avoir la mémoire la plus longue pour un Congolais consiste à se poser une question essentielle : Comment en est-on arrivé là ? La réponse pourrait se déclamer comme suit : au commencement était l’AFDL (Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre). L’AFDL a légué au Congo dit démocratique un lourd héritage qui handicape la pacification de la partie orientale du pays. Une partie qui a été occupée de 1998 à 2005 par les armées ougandaises et rwandaises.

L’heure est venue pour les Congolais d’arrêter les vociférations pour regarder la réalité en face.

Primo : l’AFDL n’a pas été créée par les Zaïro-Congolais. André Kisase Ngandu (CNRD), Laurent-Désiré Kabila (PRP), Anselme Masasu (MRLZ) et Déogratia Bugéra (ADP) ont été mis ensemble par le président ougandais Yoweri Museveni et Paul Kagame, alors vice-président et ministre de la Défense du Rwanda. L’AFDL est donc une trouvaille rwando-ougandaise. Dans une interview accordée au «Washington Post» daté 7 septembre 1997, Kagame rappelait avec la prétention qui est la sienne que c’est un officier rwandais qui a dirigé les opérations militaires ayant abouti au renversement du président zaïrois. Il s’agit de James Kabarebe. "Joseph Kabila" qui portait le titre de commandant des opérations pour le "front nord" ne faisait que de la figuration. On le sait, l’objectif des géniteurs de l’AFDL était de camoufler l’agression du territoire zaïrois – suite à l’attaque des camps de réfugiés Hutu dans les deux provinces du Kivu – en une rébellion des «Banyamulenge» ou «Tutsi zaïrois» qui se battaient, disait-on, pour reconquérir leur «citoyenneté zaïroise».

Secundo : Le 17 mai 1997, les Kinois ont accueilli les combattants de l’AFDL aux cris de «vive les libérateurs !» sans se poser cette question : Qui a libéré qui ? En fait, les ex-Zaïrois ont été «libérés» non pas par des filles et fils du pays mais par des soldats venus principalement du Rwanda et de l’Ouganda. Des "mercenaires". C’est sont donc des étrangers qui ont fait "le travail" en prenant des risques pour leurs vies. Autrement dit, Laurent-Désiré Kabila ne passait aux yeux des «libérateurs» que pour une marionnette. Fin juillet 1998, c’est la rupture entre le Mzee et ses ex-parrains. «Nous n’avons pas fait cette guerre pour rien !», tonnera le chef d’Etat ougandais dans un documentaire sur la situation dans les Grands Lacs. Inconsciemment, le satrape ougandais divulguait la cause profonde de l’instabilité qui règne dans la partie orientale du grand voisin congolais. Il a rappelé aux dirigeants congolais que «sans nous, vous n’auriez pas pu chasser Mobutu». Il faut donc «passer à la caisse».

Tertio : Une «nouvelle rébellion congolaise» voit le jour début août 1998…à Kigali. Son nom : Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD). La ville de Goma tient lieu de base. Voyant que Kagame étendait son emprise sur ce nouveau mouvement, Museveni "encourage" Jean-Pierre Bemba, qui n’avait jusque là que des relations d’affaires avec l’Ouganda, de lancer, en novembre 1998, le MLC (Mouvement de libération du Congo). En juillet 1999, les belligérants signent l’accord de cessez-le-feu à Lusaka, en Zambie. En 2002, l’option de la mise en place d’un gouvernement de transition est levée lors des travaux du Dialogue inter congolais. En juin 2003, le «régime 1+4» (un Président et 4 Vice-Présidents) est mis en place. Les différentes armées sont brassées. Rusé, «Joseph Kabila» profite de sa position à la tête de l’Etat pour faire exonérer sa garde prétorienne de cette obligation.

Quarto : Officier supérieur étiqueté RCD-Goma, Laurent Nkunda Mihigo rechigne à rejoindre Kinshasa. Pour lui, en acceptant le brassage de leurs troupes avec l’armée gouvernementale, les ex-rebelles perdaient de facto tout moyen de pression face à «Joseph Kabila» omnipotent. Pour lui, le "mixage" devait être précédé par le "brassage". En 2004, il crée une association «Synergie nationale pour la paix et la concorde». Nkunda ne cache pas son ambition : «assurer la défense des Banyamulenge». Autrement dit, des membres de la communauté tutsie vivant au Sud Kivu. En juin 2004, la ville de Bukavu est occupée. Des témoins assurent que les soldats rwandais ont été vus dans la ville apporter un soutien à Nkunda et son acolyte Jules Mutebusi. En 2005, le «général Laurent» transforme son association en un mouvement politico-militaire dénommé «CNDP» (Congrès national pour la défense du peuple). En décembre 2006, "Joseph" amorce des négociations secrètes avec le leader du CNDP sous la médiation rwandaise. C’est l’échec. En octobre 2008, les combattants du CNDP infligent aux Forces armées de la RD Congo une humiliante défaite à Mushaki au Nord Kivu. En janvier 2009, Laurent Nkunda est «éliminé» sur décision de Kigali. Il est remplacé à la tête du CNDP par Bosco Ntaganda. Le 23 mars 2009, le Congo démocratique de «Joseph Kabila» signe avec ce mouvement et quelques bandes armées les Accords de paix. Aux termes de ces accords, le gouvernement de Kinshasa s’engageait notamment à reconnaître les grades des «officiers» du CNDP. Les cadres civils, eux, devaient être intégrés dans les institutions du pays.

Quinto : En avril 2011, la Cour pénale internationale émet un nouveau mandat d’arrêt à l’encontre de «Bosco». C’est la mutinerie suivie par le
«renversement» de ce dernier. Un pro-Nkunda monte en première ligne. Il s’agit de Sultani Makenga. C’est la naissance d’une nouvelle rébellion qui prend la dénomination de « M23 ». La suite est connue.

Il est sans doute illusoire de clamer ici et maintenant que les Congolais ont une grosse part de responsabilité dans les «malheurs» qui frappent leur pays pour avoir fait entrer les "loups" rwando-ougandais dans la bergerie. Une chose paraît sûre : ce pays ne pourra rétablir la paix et la sécurité dans sa partie orientale que lorsqu’elle sera en mesure de rompre le "cordon ombilical" qui le rattache non seulement à l’AFDL mais aussi à ses avatars que sont le RCD, le CNDP et M23. Une mission quasi-impossible. Et pour cause. Les Congolais aiment souvent se mentir à eux-mêmes en feignant d’oublier que l’homme qui trône, depuis douze années, à la tête de leur pays, en l’occurrence «Joseph Kabila», est un pur produit de l’AFDL.

Peut-on décemment "adorer" opportunément "Joseph Kabila" et "sataniser" les rebelles du M23 alors que les deux phénomènes ne sont en fait que les deux faces de la même médaille?
Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant 2003-2013


REACTION


Les Congolais donnent l'impression d'avoir perdu le sens de la responsabilité tout comme, consciemment ou inconsciemment, ils s'entêtent à déstabiliser la RDC pour la porter à son chaos. Un certaine histoire est mal rappelée pour donner des conclusions qui servent des causes mesquines et subversives. Si on est tombé, doit-on resté tombé tout en ne passant son temps qu'à pleurnicher sur la chute? Ne doit-on pas exploiter les opportunités de se reveler qui s'offrent pour oublier la chute?

A qui la faute si l'Afdl a trouvé " le prétexte " d'entrer au Zaïre-Congo? Certes, la faute est au bras de fer persistant entre Mobutu et l'opposition menée par Tshisekedi. Pourquoi, de la CNS à l'entrée de l'Afdl, la sagesse de Mosengwo n'a pas débloqué la situation politique de la RDC?
De surcroît, qui a autorisé l'entrée d'environ 1 million neuf cent mille réfugiés rwandais pour que les Tutssis vengeurs entrent au Zaïre-Congo sous le " label " de l'Afdl comme vous le dites!

Nkunda, lui, qu'est-ce qu'il peut seulement dire, lui qui n'a eu aucun respect de l'Accord global et Inclusif et qui a fait voir la position de ceux de sa tribu pour fragiliser à leur profit la RDC? Qu'est-ce que lui , Mutebusi et compagnie n'ont-ils pas fait pour faire échouer la transition 1+4? N'est-ce pas lui est le maître du CNDP dont la démarche est la négation de la Constitution congolaise et l'Accord dit du 23 mars qui est un dédoublement ou une négation de la Constitution congolaise qui a ouvert la brèche de son mépris? Parler de Bemba est un prétexte car Bemba a eu ce qu'ont mérité ses actes et que la vraie réconciliation se fait sur base du respect de la Constitution par les acteurs en présence et non par les effets des caprices des tiers!

Le cordon qui lie Kabila au M23 n'est qu'une invention a priori arbitraire par la seule volonté des opposants d'imputer cette saloperie ou monstruosité à Kabila. N'avez-vous jamais vu un fils se désolidariser de ses parents ou de ceux qui l'ont élevé si ceux-ci se révèlent être sorciers? M'zee lui même avait décrié l'Afdl avec sa formule célèbre de " conglomérat des aventuriers..."

S'attarder sur l'Afdl n'est que la démarche subtile de ceux qui veulent diaboliser ou disqualifier malignement Kabila. Si aujourd'hui, tout le monde s'en tient à la Constitutionnalité et à la démocratie scientifique, on aurait pas de problème. Si aujourd'hui, on exploite les opportunités de nous lever, on aurait plus de problème. Et si en plus les tireurs des ficelles, opposants armés ou non-armés utilisent des moyens honnêtes, le pays avancerait mieux!
Il n'est pas non plus possible de rentrer au schéma de la CNS dont seul le bénéficiaire, Tshisekedi après son fiasco électoral, réclame l'application? Ce qu'il faut c'est faire preuve qu'on patriote et vivre son nationalisme. Si la fraction des Tutsis qui a choisi la RDC comme patrie veut la paix au Congo et ne plus être pointée du doigt comme la cause de la carie congolaise, elle n'a qu'à se comporter comme de vrais Congolais en servant de tout coeur les intérêts de la RDC. Se dire Congolais tout en servant les intérêts et causes rwandais est ce qui fâchera le reste des tribus congolais et qui peut allumer le feu de nouveaux drames et tragédies dans la sous-région!

Samy BOSONGO 

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