Malgré la bancarisation de la paie des agents de l’Etat - Senapi : l’enveloppe salariale d’octobre portée disparue !
Mercredi, 30 Janvier 2013 13:16


Le ministre du Budget et la Direction de la paie interpellés. Plus de 170 agents immatriculés du Service National des Approvisionnements et de l’imprimerie (Senapi), établissement public placé sous la tutelle du ministère du Budget, n’ont toujours pas touché leur salaire d’octobre 2012 et ne cachent plus leur inquiétude quant à la destination prise par cette importante enveloppe.
Ceux des agents concernés par cette anomalie et qui ont pris l’initiative de se rendre à la BIC, banque qui reçoit les listings des agents du SENAPI, pour demander pourquoi leurs comptes ne sont toujours pas crédités concernant le salaire du mois d’octobre 2012 auraient reçu des menaces et demandes d’explication de la part des responsables de ce service de l’Etat, pour les empêcher de connaître la vérité sur cette situation.
Les nombreux agents victimes de cette situation qui n’ont d’ailleurs jamais cessé de se plaindre de la gestion chaotique qui gangrène aujourd’hui le Senapi commencent à craindre que leur enveloppe salariale du mois d’octobre dernier ait servi à payer des agents fictifs qui gonflent les listings de ce service de l’Etat, au grand dam des agents immatriculés et reconnus par le Trésor public.
Ces agents fictifs, à en croire certaines sources proches du Senapi, se recruteraient parmi les enfants, neveux, cousins et même concubines des proches de l’actuelle équipe dirigeante du Senapi.
Ces fictifs qui n’ont jamais travaillé au Senapi ni ailleurs toucheraient mensuellement des salaires et primes à la banque en lieu et place des ayant droit, c’est-à-dire des agents immatriculés du Senapi qui broient du noir.
A en croire certains agents victimes de cette situation et qui déplorent le silence coupable de la délégation syndicale dont le président serait devenu aussi l’homme à tout faire de l’actuel mandataire, tout serait mis en oeuvre par les cadres non immatriculés qui dirigent aujourd’hui le Senapi pour décourager les agents immatriculés et même les écarter. Pour preuve, les grades de commandement au sein de ce service ne sont attribués qu’aux NU (nouvelles unités recrutées par les différents PDG qui se sont succédés à la tête de l’ex-Renapi depuis sa création en 1985.
On comprend alors pourquoi les 3/4 des chefs de service au Senapi sont des NU, alors que des agents immatriculés et très compétents sont restés sans promotion depuis de plusieurs années.
Pour rappel, le chargé de mission, son adjoint, et des directeurs et sous-directeurs de ce service sont des agents non immatriculés qui se servent de cette position pour régler des comptes aux agents immatriculés.
Déterminés à écrasés ces ayant droit, les non immatriculés qui occupent les grades de commandement (chargé de mission, chargé de mission adjoint, directeurs, sous-directeurs, et chefs de service) au sein de ce service de l’Etat en font voir de toutes les couleurs aux immatriculés, jusqu’à leur priver de leur salaires du mois d’octobre !
Dans ce désordre entretenu par le comité de gestion actuel du Senapi, la paie de salaires serait même devenue très sélective. Au lieu que la banque se charge de payer les agents dont les noms figurent sur les listings et se présentent physiquement au guichet, le mandataire a affecté un de ses proches dont nous taisons pour l’instant le nom à la BIC. Permanent à la banque et installé dans un local, cet homme a la mission de choisir les agents qui doivent être payés et ceux qui doivent encore attendre !
Cette sélection est à l’origine de la disparition de l’enveloppe salariale du mois d’octobre dernier destinée à plus de 170 agents immatriculés du Senapi.
La délégation syndicale noyautée
Une telle gestion chaotique de ressources humaines ajoutée à des actes de bradage avéré du patrimoine immobilier du Senapi devraient être dénoncée par la délégation syndicale.
Malheureusement, le responsable de cette délégation dont nous taisons aussi le nom est un collabo de l’actuel chargé de mission Nsimba Mansona.
Dans ce contexte, la délégation syndicale continue à fermer les yeux sur les contrats léonins de mise en location de certaines concessions du Senapi à Kinshasa et sur l’usage que le mandataire actuel fait des loyers qu’il perçoit. Conséquence : pendant que la location d’une grande maison dans la commune de Gombe se fait généralement à 3000 dollars us par mois, le mandataire actuel du Senapi ne s’est pas gêné de céder une concession comprenant plusieurs entrepôts à un expatrié pour seulement 3500 dollars us !
Quant aux concessions de l’ex-Samafos, à Limete, l’incapacité du chargé de mission d’assurer leur protection risque à la longue d’être aussi interprétée comme de la complicité dans la spoliation des biens appartenant à l’Etat.
Comme si cela ne suffisait pas, un faux membre de la délégation syndicale répondant au nom d’un certain Kambongo s’est même permis dernièrement de s’exprimer au nom de celle-ci à travers un prétendu droit de réponse publié dans la presse au sujet de l’impression des imprimés de valeur parallèles destinés à la DGRAD. Vérification faite, il n’existe pas de personne répondant au nom de Kambongo au sein de cette délégation syndicale !
Voilà qui remet une fois en cause les explications fournies à la presse par ce prétendu Kambongo au sujet des imprimés de valeur commandés par la DGRAD dont la maquette aurait aussi servi à imprimer des documents parallèles. Une affaire qui a fait couler tant d’encre et de salive au Senapi et pour laquelle des agents complices avaient été arrêtés et conduits menottés par la police. Comme le voit, la prédation se porte très bien au Senapi. Et elle risque encore de se prolonger tant que le Premier ministre Matata Ponyo et son ministre du Budget Daniel Mukoko ne se décideront pas de mettre hors d’état de nuire ceux qui pillent aujourd’hui ce service de l’Etat.
DWD