
ONU
UA, ONU, SADC APPELLEES A DEJOUER LES CALCULS DU M23
Les pourparlers de Kampala vont reprendre ce mercredi 30 janvier. Le gouvernement congolais et les rebelles du M23 se retrouvent, sous la médiation de l’Ouganda, pour discuter les questions suspendues avant la tenue du XXe sommet de l’Union Africaine à Addis-Abeba. Alors que Kinshasa dit avoir épuisé la matière relative à l’évaluation des accords du 23 mars, le M23 dépasse le rubicond de l’agenda des négociations. Les rebelles revendiquent la destitution de toutes les institutions du pays, l’installation d’un conseil national de transition. Une impasse visiblement voulue par le mouvement rebelle car sur le point focal de leurs revendications – les accords du 23 mars – leurs revendications n’ont pas eu gain de cause.
Le M23 est né sous prétexte que le gouvernement congolais n’avait respecté les accords signés avec le Cndp en date du 23 mars 2009. Ce mouvement s’est employé à la destruction de la paix dans la province du Nord Kivu. Le gouvernement congolais, épris de paix, a alors accepté les négociations pour évaluer avec les rebelles les mêmes accords. Sachant au départ que sur ce terrain là ils n’auront pas d’argument, les rebelles sont allés loin pour récupérer toutes les frustrations sociales des Congolais.
Au nombre de celles-ci, le M23 a inscrit dans son agenda la destitution des institutions du pays. En dépit de cette récupération – une stratégie visant l’adhésion massive du peuple à la démarche nuisible du M23 – les Congolais sont restés imperturbables. L’image du M23 est restée celle d’un mouvement rebelle étranger. En effet, le M23 a, selon les rapports de l’Onu, été créé et soutenu par le Rwanda. Voilà un grand handicap pour les rebelles même s’ils ont confié de hautes fonctions à des Congolais. Pour contourner cela, ces antagonistes ont misé sur l’adhésion de certains opposants congolais qui avaient les mêmes revendications. Roger Lumbala, Mbusa Nyamuisi, Deogratias Bugera ont vité mordu à l’hameçon du M23. D’un coup, ils sont devenus les marionnettes du Rwanda via le M23.
Il faut déjouer les calculs des rebelles,
A la reprise des négociations ce mercredi, les trois précités ont mené leur diplomatie auprès des pays de la SADC, qui sont prêts à envoyer leurs troupes en renfort aux Fardc pour traquer toutes les forces nuisibles dans l’Est de la Rdc, pour blanchir leur démarche. Lumbala, Bugera et Mbusa ont échangé avec la délégation sud-africaine au XXe sommet de l’UA pour leur dire qu’il fallait que Kinshasa les entende sur leur analyse des questions politiques, sociales et sécuritaires du pays.
Selon Rfi, un autre maillon de la déstabilisation de la Rdc, l’Afrique du Sud aurait jugé les revendications du M23 légitimes et de ce fait demandé à Kinshasa d’accepter de discuter avec les rebelles. Dans cette optique, les Congolais, qui savent que le M23 est un mouvement crée et soutenu par le Rwanda, ne voient pas cela d’un bon œil. Si l’Afrique du Sud, candidat potentiel à l’envoi de ses troupes dans l’Est congolais, sympathise sur ce point là avec les rebelles, cela va sans dire que les pays africains s’empressent sur le cas du Mali parce que la France a mis le pas la première.
Dans ce contexte des faits, les Congolais sont unanimes sur le fait que léthargie avec laquelle son cas est traité par les instances internationales (Onu, UA, SADC) est due au fait que la plupart de pays membres de ces institutions veulent le statu quo en Rdc car c’est une situation qui leur profite. Les rebelles en occupant certaines parties de l’Est, ils collaborent avec ces pays en leur vendant illégalement les matières premières du sous-sol congolais. Voilà qui fait dire aux Congolais que la Rdc vit dans une stratégie d’encerclement. Le complot contre elle est multidimensionnel et multifacette.
A ces institutions internationales, dans lesquelles la Rdc s’est inscrite comme membre, les Congolais demandent impartialité, l’attention sur leurs malheurs infligés par les rebelles, sympathie sur les viols massifs des femmes, l’enrôlement des enfants dans les milices et sur ces nombreuses tueries aux allures d’un gigantesque génocide qui dépasse de loin celui du Rwanda pour lequel ce petit pays est devenu intouchable.
Jérémie KADO