… J’ai entrepris des consultations et des échanges avec les acteurs des partis politiques de l’opposition et de la société civile en vue de parvenir d’une part a un déclic commun quant aux causes des guerres récurrentes la RDC et d’autre part, arriver à une vision partagée d’un Congo fort, prospère et stable où l’on aura mis fin à la guerre, éradiquer les autres anti-valeurs, restaurer la dignité de notre peuple et engager résolument notre pays dans la voie de l’émergence et du développement.
Il ressort de ces consultations et échanges avec les partis politiques de l’opposition et de la société civile ce qui suit :
a. La guerre à l’Est de la RD-Congo est d’abord causée par l’absence de leadership au sommet de l’Etat, l’absence de cohésion, le déficit de légitimité du pouvoir en place, la déliquescence de l’Etat, l’absence d’une armée républicaine, l’infiltration de l’armée nationale avec la complicité consciente ou non consciente des autorités de l’Etat par l’absence d’une réforme réelle de l’armée et des services de sécurité, le brassage, le mixage ainsi que l’intégration qui ont conduit à créer à l’Est de la RDC, un commandement parallèle au sein de l’armée, des bataillons et brigades mono ethniques.
b. Les dernières mises en place faites dans la partie Est du Congo en partant de Fizi, Baraka jusqu’à Mahagi dans la Province Orientale, avec la nomination des commandants CNDP à la tête de toutes les unités combattantes ainsi que la rupture sans évaluation des opérations Amani leo, pourtant régulièrement vantées par le gouvernement de la République et ses partenaires extérieurs, sont épinglés aussi parmi les causes de cette guerre à l’Est du pays.
c. Enfin, l’annonce, sans prendre des précautions, de l’arrestation du Général Bosco Ntaganda et de son transfert à la CPI, alors que le même Bosco était présenté par le gouvernement comme gage de paix au détriment de la justice est également une cause de la guerre à l’Est de la RDC.
Cette guerre à l’Est de la RDC bénéficie de l’appui extérieur et principalement des multinationales qui veulent instaurer en RDC une zone de non droit pour le pillage des minerais dont regorgent cette partie du pays.
d. Face à la faiblesse de notre système de défense, l’opposition politique et la société civile optent pour une solution qui passe par le dialogue entre Congolais quant au volet interne puisque la première responsabilité de ce désordre nous revient et en ce qui concerne le volet extérieur, par le dialogue diplomatique entre la RDC et les pays impliqués dans cette guerre. Puisque il faut intégrer la dimension géopolitique et géostratégique panafricaniste et mondialiste de la RDC, cela en vue de jeter les bases d’une paix durable en RDC.
L’opposition politique et la société civile soutiennent que l’objectif global du dialogue demeure la récréation de la cohésion nationale, la mise hors d’état de nuire des groupes armés et la fin de la guerre.
Les objectifs spécifiques consisteront à créer les conditions idéales pour la poursuite du processus électoral inachevé, notamment par la tenue des élections provinciales, sénatoriales, municipales, et urbaines ainsi que la mise en place de la petite territoriale; en la promotion de la bonne gouvernance et au renforcement de la légitimité des institutions. Il faut par ailleurs revenir à l’ordre constitutionnel originel du 18 février 2006 que notre peuple a massivement et librement choisi lors du référendum de 2005.
Avec l’Accord de Sun City, cette Constitution forme le socle de notre cohésion nationale auquel il faut le moins possible toucher.
Les résultats attendus:
- la sortie du dialogue avec des institutions légitimes renforcées;
- l’engagement par tous les acteurs (opposition politique, pouvoir en place et société civile, groupes armés) d’œuvrer en respectant la Constitution et les autres lois de la République ainsi que l’engagement particulier du Chef de l’Etat à ne jamais modifier le Constitution pour s’arroger un autre mandat, qui constituerait, par ailleurs, une violation flagrante de la Constitution. Cet engagement emporte également celui du respect des équilibres institutionnels en ce qui concerne la distribution des compétences et la séparation des pouvoirs.
e. Le dialogue doit être placé sous l’autorité d’un facilitateur neutre, de préférence une personnalité africaine, assisté des co-médiateurs désignés par les Nations-Unies, l’Union africaine, la CEEAC, la CIRGL et la SADC. Le Bureau d’appoint sera constitué des professeurs d’université et des membres de la société civile.
f. Le dialogue comprendra deux commissions: Politique et institutionnelle; Défense et sécurité. Il y aura autant des sous-commissions qu’il y aura des matières à traiter. La Commission Politique et Institutionnelle sera constituée des diverses sous-commissions, notamment celle du suivi du processus électoral, celle des droits de l’homme, celle de la bonne gouvernance, celle de la réforme de la justice, de la réforme de l’Administration et de la Fonction publique, etc. La Commission Défense et Sécurité sera constituée des diverses sous-commissions, notamment celle de la mise en place de l’armée nationale républicaine, celle relative à toutes les questions liées à la sécurité (notamment la réforme des services de renseignement) et à l’administration du territoire.
g. Le dialogue proprement dit sera précédé par les travaux d’un comité préparatoire qui sera chargé de:
- élaborer le projet de règlement intérieur du dialogue;
- élaborer le projet des résolutions et recommandations;
- élaborer le projet d‘Accord-cadre à signer par toutes les parties à al fin du dialogue;
- élaborer le projet d’engagement de toutes les parties à appliquer les résolutions et recommandations retenues.
h. L’opposition politique et la société civile avaient initialement choisi la ville de Kinshasa pour abriter les travaux du dialogue. Mais après analyse approfondie, ils se sont rendus compte qu’à Kinshasa les participants couraient les risques d’être inquiétés ou mieux noyautés par les services de sécurité du pouvoir en place et le dialogue risque d’être inféodé par le pouvoir. C’est pourquoi, ils proposent que le dialogue se tienne dans une autre capitale africaine proche de Kinshasa.
i. L’opposition politique et la société civile sont d’avis qu’il faudra éviter de faire du dialogue un Sun City et ou une Conférence nationale souveraine bis de peur de se retrouver dans des débats interminables. Si la bonne foi des acteurs est établie, une semaine des travaux préparatoires et deux semaines des travaux proprement dit suffisent.
Pour y arriver, il faut dépersonnaliser le dialogue et ne pas le transformer en un forum de diabolisation, de règlement des comptes ni de quête du pouvoir.
j. L’opposition politique et la société civile conviennent du format suivant du dialogue:
- Comme Composantes: les participants sont le gouvernement, l’opposition politique, la société civile, les groupes armés signataires de l’Accord du 23 mars 2009 ;
- Comme Entités: les participants sont les autres groupes armés du Katanga, de la Province Orientale, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et du Maniema non signataires de l’Accord du 23 mars 2009, les Inyele (4.000 déplacés dans la Likwala au Congo-Brazzaville), les Bundu dia Kongo, ex-FAZ, les ex-MLC et la diaspora congolaise. Un total de 250 participants, chiffre raisonnable par rapport à Sun City et à la CNS.
k. Le dialogue commencera par une cérémonie d’ouverture en présence des Chefs d’Etat africains et diverses personnalités africaines et de la communauté internationale. Les travaux se feront en plénière, en commissions et en sous-commissions.
La plénière sera dirigée par le médiateur principal, les commissions et sous-commissions par les co-médiateurs, formant un panel des co-médiateurs qui seront assistés par les membres des Composantes et Entités...
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Union pour la Nation Congolaise
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