Pasteur Ngoyi MULUNDA sur l'émission "LePoint" de b-one
« Entant que congolais, je vais être sincère. La manière dont nous partons maintenant, il n'y aura pas des élections apaisées. Et j'ai peur. Et le problème avec la machine à voter, c'est qu'elle n'apporte pas un consensus. Quand vous allez aux élections, il y a deux équipes qui se battent. Et ces deux équipes doivent s'entendre sur les règles du jeu. Et la CENI est un arbitre qui doit se mettre à l'écoute des uns et des autres. Si l'opposition rejette, il faut écouter. S'il n'y a pas un consensus, il n'y aura pas non plus d'élections apaisées. La CENI doit arrêter avec la machine à voter. Et je vais vous dire qu'à l'heure actuelle le bulletin de vote ne sera plus un casse-tête surtout avec les groupements politiques où au lieu d'avoir 700 listes, on peut avoir 100 listes. C'est qui veut dire que le nombre de bulletins va diminuer. Et ça je le dis entant qu'expert.»
La CENCO propose la certification de la machine à voter par les experts
La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) s’est également exprimée sur la machine à voter, à la base d’une levée de boucliers de la part de l’opposition. Les évêques proposent la certification de cet outil par des experts. Les évêques affirment que leur proposition fait suite aux nombreux doutes émis notamment par la commission électorale de la République de Corée du sud (NEC) sur l’utilisation de la machine à voter. “Les voix discordantes se multiplient jusque dans la fabrication et la provenance de ces machines. La CENCO réitère sa demande de la certification de machines à voter par des experts nationaux et internationaux afin de trouver un consensus capable de rassurer toutes les parties prenantes sur le volet technique et sur le volet juridique”,a déclaré l’abbé Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO au cours d’une conférence de presse ce vendredi 13 avril.
Les principales forces de l’opposition dont l’UDPS, l’UNC, le MLC et l’Ensemble ont, une fois de plus rejeté mercredi dernier la machine à voter. “La NEC a exprimé de sérieuses inquiétudes à propos de l’introduction obligatoire (de ces machines) en RDC malgré la situation politique instable et un environnement vulnérable, dont de faibles infrastructures électriques et l’état des routes, le fort taux d’illettrisme et le climat tropical qui peut conduire à un mauvais fonctionnement des machines”, avait expliqué la commission électorale de la République de Corée du sud dans un communiqué. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) est actuellement dans la phase de sensibilisation des électeurs sur la machine à voter à travers les provinces du pays. Les élections sont fixées pour le 23 décembre 2018 conformément au calendrier électoral. Rachel Kitsita
Le Royaume-Uni va « évaluer » les machines à voter en RDC
politico.cd, 13 avril 2018
Le Royaume accepte l'invitation de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour inspecter les machines à voter, au coeur d'une dispute entre la majorité et l'opposition, annonce son Ambassadeur en RDC. John Murton, ambassadeur du Royaume-Uni en RDC, annonce que son pays est disposé à envoyer des experts techniques pour évaluer la machine à voter, que la CENI veut imposer aux prochaines élections du 23 décembre 2018, mais que l’opposition congolaise redoute. “Pendant notre réunion avec la Commission électorale, nous avons reçu une invitation d’envoyer des experts techniques pour évaluer les soi-disant machines à voter (…), alors nous acceptons cette invitation”, avait précisé mardi sur Twitter John Murton.
Au terme de sa visite de trois jours en RDC, la ministre britannique pour l’Afrique, Harriett Baldwin, est restée réservée au sujet cette machine à voter. Elle a jugé qu’il était “très tôt” pour exprimer une opinion. « Nous n’avons pas encore eu le temps de l’expérimenter”, a-t-elle déclaré. L’Église catholique et les organisations de la société civile dénoncent également cette machines à voter. Le Comité Laïc de coordination, une structure catholique, affirme que ces machines risquent de plonger « inutilement » le pays dans un cycle de Violences. » « Le CLC attire l’attention des partenaires sur le fait que le manque de confiance des électeurs dans l’institution organisatrice demeure un sujet plus que préoccupant« , dit-il dans un communiqué publié le week-end dernier, et qui « exige une solution urgente« , appelant la CENI à « retirer immédiatement son projet de machine à voter. »
Le Groupe d’étude sur le Congo a de son côté publié une analyse sur cette machine à voter qui va dans le sens de décourager la persistance de la CENI à utiliser cet outil qui multiplie des incertitudes et des inquiétudes quant à l’issue heureuse du processus électoral. De son côté, le vice-président de la CENI, Norbert Basengezi, cité par média allemand Deutsche Welle, affirme que deux appels d’offre internationale dont un pour l’audit du fichier électoral et l’autre pour la certification de la machine à voter ont été lancés.
Machine à voter, élections, conférence de Genève……ce qu’en pense la Grande Bretagne
kinshasatimes.cd, 13 avril 2018
Membre du parlement britannique et ministre de la Grande Bretagne pour l’Afrique, Harriet Baldwin a lors d’une conférence de presse tenue à Kinshasa ce 12 avril, brossé globalement la situation actuelle en République démocratique du Congo et a donné le point de vue de son pays. Elle affirma par sa ronde effectuée dans quelques régions de la RDC (Kasaï, Kalemie) avoir “touché du doigt” les dure réalités qu’affronte chaque jour certains congolais en ce moment. « Lors de ma visite, j’ai personnellement touché du doigt les défis auxquels fait face la RDC. La situation humanitaire actuelle est choquante, avec des millions de personnes ayant désespérément besoin de vivres, d’eau, de médicaments et d’un endroit sécurisé pour vivre. » a-t-elle indiqué.
De ce fait, la ministre britannique a annoncé l’octroi de 31 millions de dollars américains, à titre de contribution supplémentaire à la réponse humanitaire en RDC. « Je suis heureuse d’annoncer ce jour une augmentation de 31 millions de dollars d’aide à la réponse humanitaire du Royaume-Uni, ce qui assurera à 390.000 personnes additionnelles l’accès à l’eau potable, à 240.000 personnes des services de santé essentiels et à 85.000 personnes une assistance permettant de satisfaire des besoins urgents en vivres et de base. » a annoncé la ministre britannique pour l’Afrique.
Néanmoins elle a exprimé son indignation face au refus du gouvernement congolais de participer à la conférence humanitaire de Genève prévu ce vendredi 13 avril. « C’est dommage que le gouvernement ne vient pas mais la grande Bretagne sera là….c’est dommage » a-t-elle deploré. Quant à la situation sécuritaire, Harriet Baldwin estime que’’ les défis d’ordre sécuritaire, en particulier dans les régions de l’est et centrales du pays sont complexes et inquiétants’’ pour cette raison, elle a promis que ‘’le Royaume-Uni continuera d’apporter son soutien à la MONUSCO’’.
S’agissant des polémiques autours de la machine à voter choisi par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) pour les scrutins du 23 décembre prochain, la ministre britannique pour l’Afrique a jugé qu’il était “très tôt pour exprimer une opinion. Nous n’avons pas encore eu le temps de l’expérimenter”, a-t-elle déclaré.
Elle a souhaité par ailleurs que ‘’des élections crédibles, constitutionnelles et inclusives’’ se tiennent en décembre conformément à l’accord de la Saint Sylvestre. « Comme la communauté internationale l’a clairement fait savoir, la mise en œuvre intégrale de l’Accord de Saint Sylvestre de 2016, qui engage toutes les parties à la tenue des élections fixée au 23 décembre 2018, est essentielle. Ces élections doivent être crédibles et constitutionnelles et aboutir à la première transition pacifique et démocratique du pouvoir jamais réalisée en RDC ». A-t-elle insisté.
528 millions USD mobilisé à Genève : Le Gouvernement de la RDC disposé à participer à l’actionnement de cette aide
Les donateurs internationaux ont annoncé ce vendredi un montant de 528 millions de dollars américains à l’issue de la conférence organisée à Genève sur la crise humanitaire en RDC. Léonard She Okitundu Lundula, vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration régionale, a réagi à la clôture de la Conférence humanitaire pour la République démocratique du Congo organisée ce vendredi notamment par l’Union européenne et l’ONU.
« Les fonds ont été mobilisés. Maintenant, on doit associer le gouvernement de la RDC pour actionner cette aide. Sinon, nous allons tirer les conséquences », a-t-il dit dans une interview exclusive àACTUALITE.CD expliquant que son gouvernement est le représentant légitime du peuple congolais au nom duquel cette conférence a été organisée. Il a également rappelé que le gouvernement de la RDC a, en dépit des contraintes budgétaires mobilisés 100 millions de dollars américains pour répondre à cette crise humanitaire. A ACTUALITE.CD, She Okitundu a aussi annoncé que 10 millions de dollars américains pourront être décaissés dès la semaine prochaine.
Il a affirmé que son pays n’était pas contre l’organisation de la conférence de Genève, mais a protesté contre le fait qu’il n’était pas associé en amont. « Nous ne sommes pas contre la solidarité internationale. Nous avons refusé de participer à cette conférence parce que nous n’avons pas été associés dès le départ. Tous les instruments internationaux demandent que les Etats concernés soient impliqués pour ce qui concerne l’aide humanitaire. Ça n’a pas été le cas pour la RDC. Nous avons exigé le respect et la considération », a-t-il ajouté. Il a souligné que la RDC n’est pas contre la solidarité internationale et a rappelé la participation du gouvernement congolais à la réponse au drame haïtien.
« Nous sommes solidaires avec le monde. Nous avons participé à la solidarité internationale au profit de Haïti, malgré nos problèmes. Nous ne refusons pas l’aide. Nous demandons que le pays soit respecté. L’une des conséquences du fait que nous n’avons pas été associé à l’élaboration des termes de référence de cette conférence, ce que la situation humanitaire a été surévaluée. L’image du pays a aussi été ternie décourageant les investisseurs à venir ici alors que la crise ne concerne pas tout le pays », a déclaré le chef de la diplomatie congolaise.
Présidentielle: quand Félix Tshisekedi égratigne Katumbi et Kamerhe
politico.cd , 12 avril 2018
Fraichement investi président et candidat de l'UDPS à la prochaine Présidentielle, principal parti de l'opposition en RDC, Félix Tshisekedi est confiant au sujet de sa victoire. Un peu trop même, puisque le fils d'Etienne Tshisekedi lance même des piques à ses rivaux au sein de l'opposition.
L’UDPS ne rêve pas d’une candidature commune de l’opposition. C’est en tout cas ce qu’il faut retenir de l’intervention de son président Félix Tshisekedi à Jeune Afrique. Pour lui, il n’y a pas nécessité d’une telle coalition. « Quel que soit le candidat du pouvoir, il n’aura aucune chance« , insiste-t-il. Plus loin, Félix Tshisekedi en profite pour lancer un pique à Moïse Katumbi et Vital Kamerhe, deux autres challengers au sein de l’opposition, mais qui ont tour à tour été aux côtés du président Joseph Kabila jadis. « (…) sans faire injure aux autres candidats de l’opposition, nous [l’UDPS] sommes les mieux placés, car nous sommes les seuls à ne pouvoir être associés, de quelque manière que ce soit, à ce pouvoir« , lance-t-il dans cette interview. Le 6 avril dernier, le leader de l’UDPS était un peu plus clair. « Je connais mes compatriotes. Je sais de quel coté est leur volonté et croyez-moi, ils ne vont sûrement pas voter pour un Kabiliste« , avait-il confié à la radio allemande Deutsche Welle.
André-Alain Atundu :
« Le choix du dauphin de Kabila ne doit pas occasionner l’éclatement de la majorité »
Jeune Afrique, 13 avril 2018
Conférence internationale des donateurs à Genève, controverse autour des machines à voter et du ficher électoral à Kinshasa, choix du dauphin du président Joseph Kabila... De passage à Paris, André-Alain Atundu Liongo, porte-parole de la Majorité présidentielle (MP) en RDC, s'est confié à Jeune Afrique. La Majorité présidentielle (MP), coalition au pouvoir en RDC, abonde toujours dans le même sens que le gouvernement. Et ce n’est pas la crise humanitaire qui changerait la donne. Jeudi 12 mars, à la veille de la conférence internationale des donateurs sur la RDC, prévue ce vendredi à Genève, André-Alain Atundu Liongo, porte-parole de la MP, a indiqué à Jeune Afrique que celle-ci soutenait « absolument » le refus de Kinshasa de ne pas prendre part à cette rencontre. Lors de son séjour à Paris, ce dernier administrateur général du Service national d’intelligence et de protection (Snip) sous Mobutu, devenu porte-voix de la MP, est revenu en effet sur les faits saillants de l’actualité congolaise. De la conférence internationale de donateurs au choix difficile et risqué du dauphin du président Joseph Kabila, en passant notamment par la polémique autour de la machine à voter.
Jeune Afrique : N’est-ce pas inquiétant de voir un État en pleine crise humanitaire bouder l’aide humanitaire internationale ?
André-Alain Atundu Liongo : C’est pour des raisons de dignité que le gouvernement a pris cette décision, partagée d’ailleurs par un des donateurs : les Émirats arabes unis. Car la solidarité humaine demeure certes un droit universellement reconnu pour tout individu, un groupe d’individus ou une communauté qui se trouve en difficulté, mais la souveraineté nationale, qui implique la sauvegarde de la dignité d’un peuple, est un devoir que les institutions doivent veiller à respecter. Il est inacceptable de présenter la RDC comme un pays où les problèmes sécuritaires sont du même niveau que ceux de la Syrie. Nous soutenons par ailleurs la décision du gouvernement de créer un fonds de 100 millions dollars pour des problèmes humanitaires dans notre pays.
À Kinshasa, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a rendu public, le 6 avril, le fichier électoral nettoyé. Mais des chiffres revus et corrigés sont loin de rassurer l’opposition. Qu’en est-il de la coalition au pouvoir ? En êtes-vous satisfaits ?
L’attitude de l’opposition est irresponsable et dangereuse. Elle fait montre d’une grande superficialité en décrétant, sans preuves contraires, que le fichier électoral n’est pas fiable. Il y a pourtant de la part de la Ceni une présomption de bonne foi : elle a d’abord enregistré 46 millions d’électeurs et aujourd’hui, après nettoyage, il ne reste que 40 millions. À notre sens, la Ceni joue la transparence.
Certaines voix s’élèvent pourtant pour dénoncer des chiffres anormalement bas à Kinshasa et dans les autres régions du pays, réputées favorables à l’opposition…
C’est une impression. Il faut que ces allégations soient soutenues par des faits pertinents. Parce que les chiffres des électeurs inscrits d’une région à une autre dépendent d’un certain nombre de circonstances, notamment de l’engouement.
Autre controverse : les machines à voter. Malgré les critiques, le camp du président Joseph Kabila continue-t-il à soutenir le recours à ces engins ?
Confondre les querelles coréo-coréennes sur les conditions de passation des marchés et la fiabilité de la machine à voter introduit un amalgame malsain pour notre démocratie. Les dés sont jetés pour les élections ! Corrigeons les imperfections éventuelles liées au processus électoral mais ne créons pas des obstacles à partir des soupçons injustifiés.
Pourquoi ne pas abandonner l’option de ces machines à voter pour rassurer tout le monde, comme le recommande l’opposition ?
Il faut poser la question à qui de droit. Sachez tout de même que la Ceni a fait recours à la machine à voter – qui est en réalité une imprimante – parce que l’accord politique du 31 décembre 2016 lui a demandé de trouver des moyens de diminuer la pénibilité et le coût des opérations de vote. Tout ne doit pas être politique.
La déclaration de Ramazani Shadary sur le cas de Moïse Katumbi n’est pas un jugement de justice
Sur le terrain politique, en annonçant sur RFI que l’opposant Moïse Katumbi sera « bientôt condamné » dans une affaire d’usurpation de nationalité congolaise, Emmanuel Ramazani Shadary, secrétaire permanent du PPRD, principal parti de votre coalition, n’a-t-il pas donné raison à ceux qui accusent la justice congolaise d’être instrumentalisée par le régime ?
Cela fait partie de l’ambiance préélectorale. Aucune incidence sur le processus électoral. D’autant que la déclaration de Ramazani Shadary n’est pas un jugement de justice. Pour le cas de Moïse Katumbi ou autres, les juges congolais ne peuvent condamner quelqu’un parce que M. Ramazani Shadary a parlé, les jugements étant prononcés sur base des faits pertinents et de l’intime conviction des juges.
En attendant, quand la MP compte-t-elle présenter aux Congolais son candidat à la présidentielle du 23 décembre ?
Nous attendons le moment opportun parce que nous devons faire quelques réglages internes, gérer les ambitions individuelles en fonction de notre ambition commune de garder le leadership sur la gestion du pays.
Cela voudrait-il dire que ces « ambitions personnelles » compliquent le choix du dauphin par le président Kabila, votre « autorité morale » ?
Choisir un homme n’est jamais facile. En France par exemple, le Parti socialiste et Les Républicains ont dû passer par des primaires pour choisir leur candidat respectif. Nous nous devons de tirer les leçons de leur expérience et prendre toutes les précautions pour que cette opération de désignation de notre candidat n’occasionne pas l’éclatement de la Majorité présidentielle ou son affaiblissement.
À Kingakati, Joseph Kabila offre au Gouvernement d’« entrer librement dans une grande coalition électorale », selon Kin-Kiey Mulumba
cas-info.ca, 12 avril, 2018
Selon le communiqué officiel du secrétariat général du Gouvernement rapportant la réunion de jeudi à Kingakati, le chef de l’État, Joseph Kabila, n’a fait qu’« évaluer la situation politique au regard du processus électoral en cours et des impératifs de paix et de stabilité du pays ». Mais pour Truphon Kin-Kiey Mulumba, membre de la Majorité présidentielle, généralement, au fait d’informations présidentielles de coulisse, à quelques mois des élections, cette rencontre est bien allée au-delà d’une évaluation de routine des activités gouvernementales.
« Un Conseil des ministres vraiment extraordinaire a eu lieu ce jeudi à Kingakati autour du Président de la République. Objectif: mettre en place et réussir une Grande Coalition pour le Congo. Que les guerres d’après-élections appartiennent plus que jamais au passé. J’applaudis », a écrit l’ancien ministre sur son compte twitter. Un Conseil des ministres vraiment extraordinaire a eu lieu ce jeudi à Kingakati autour du Président de la République. Objectif: mettre en place et réussir une Grande Coalition pour le Congo. Que les guerres d’après-élections appartiennent plus que jamais au passé. J’applaudis.
Dans un second tweet, le président du Parti Action se fait même plus précis en révélant la volonté du président de la république d’intégrer les membres du Gouvernement Tshibala dans ladite coalition. « Le Chef de l’Etat reçoit chez lui à domicile à Kingakati l’équipe gouvernementale qui totalise un an de travail et, face aux enjeux électoraux, lui réitère sa confiance, offre librement d’entrer dans une Grande Coalition Électorale afin de faire face aux défis d’après-élections », assure le compte à l’oiseau bleu du patron du Soft International. Le Chef de l’Etat reçoit chez lui à domicile à Kingakati l’équipe gouvernementale qui totalise un an de travail et, face aux enjeux électoraux, lui réitère sa confiance, offre librement d’entrer dans une Grande Coalition Électorale afin de faire face aux défis d’après-élections.
Par François Misser, afrique.lalibre.be, 12 avril 2018
L’Assemblée nationale congolaise vient de rejeter le projet de loi sur Inga, prévu dans le Traité international avec l’Afrique du Sud. Un camouflet pour Joseph Kabila, un coup d’arrêt au projet et un sérieux revers pour les perspectibves économiques de la république démocratique du Congo (RDC).
La perspective de la réalisation du plus grand projet hydroélectrique de tous les temps, le méga-barrage de Grand Inga (40 gigawatts) sur le fleuve Congo, s’éloigne au fil du temps. Le 6 avril dernier, l’Assemblée nationale congolaise a rejeté un projet de loi relatif à la promotion et au développement du projet Grand Inga, en approuvant à main levée une motion du député de Mbandaka (Equateur, nord-ouest), Henri-Thomas Lokondo, pourtant membre de la Majorité présidentielle (MP), connu pour son indépendance d’esprit.
Un camouflet pour le président Kabila
Ce vote est un camouflet pour le président Joseph Kabila, qui voulait l’approbation par le parlement de ce projet de loi, qui est en accord avec une ordonnance plaçant Grand Inga sous la tutelle de la Présidence. C’est d’autant plus un camouflet que le député de la MP a demandé à ses collègues de rejeter le texte sans même l’examiner, avant même que le ministre de l’Energie, Ingele Ifoto, ait pu placer un mot. Pour Henri-Thomas Lokondo, vieux routier de la politique qui fut membre du Mouvement populaire de la révolution (MPR) mobutiste, une loi spécifique pour le barrage d’Inga n’est pas nécessaire. À ce compte-là, il faudrait, dit-il, une loi particulière pour chaque barrage existant au Congo..
Il y a déjà une loi
Le point de vue du député Lokondo a reçu le soutien d’un des ténors de l’opposition, Juvénal Munubo, élu de Walikale (Nord-Kivu, est). “Nous avons rejeté le projet de loi sur le Grand Inga présenté par le gouvernement car il ne figure pas parmi les matières prévues par la Constitution sur lesquelles l’Assemblée nationale peut légiférer. Il s’agit d’un projet du gouvernement parmi tant d’autres. La loi sur l’électricité de 2014, qui prévoit entre autres choses les concessions avec les privés, suffit pour développer ce projet sans doute important », explique-t-il à La Libre Afrique.be.
Au ministre de l’Énergie, qui invoque comme justification de la soumission du projet au vote de l’Assemblée, le fait que le Traité international sur Inga, signé en 2013 entre le Congo et l’Afrique du sud, prévoit l’adoption de lois spécifiques par les parlements des deux pays, Juvénal Munubo objecte que ce traité ne devrait pas exiger une loi spéciale pour Inga. C’est pour lui « une question de principe qu’on ne peut pas légiférer sans que la Constitution en prévoie la possibilité ».
L’Afrique du Sud moins intéressée
A ce stade, l’Afrique du Sud n’a pas encore réagi officiellement. La seule certitude, selon un ancien diplomate, est qu’indépendamment des dernières péripéties survenues au Palais du Peuple, l’intérêt pour Inga manifesté par l’ancien président Jacob Zuma, s’est beaucoup émoussé. La Development Bank of Southern Africa (DBSA) demeure sans doute intéressée mais Inga ne compte plus parmi ses priorités, confie cette source à la Libre Afrique.be. Et cela pour deux raisons. D’une part, les atermoiements dans l’avancement du projet ont contraint la société sud-africaine Eskom – qui devait acquérir, selon le Traité, plus de la moitié de la puissance générée par Inga 3, première phase de Grand Inga – à prévoir d’autres alternatives pour combler le déficit énergétique de l’Afrique du Sud.
D’autre part, au sein d’Eskom comme de l’appareil du pouvoir sud-africain, Inga a des ennemis. À commencer par le lobby nucléaire, qui souhaite accorder la priorité au programme de centrales agréé en 2014 entre Pretoria et Rosatom, qui est en train de démarcher toute une série de pays dont l’Algérie, l’Ethiopie et l’Ouganda, avec le concours très actif du ministre russe des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov, qui s’est déplacé plusieurs fois à cet effet sur le continent africain. En définitive, comme le mentionnait déjà en novembre 2017 la Libre Afrique, le projet Inga 3 semble être bel et bien enlisé. Après ce vote de l’Assemblée nationale congolaise, la perspective du début de la construction d’Inga 3 en 2025, devient indéniablement plus incertaine.
Distribué par:
Mwalimu Kadari M. Mwene-Kabyana, Ph.D.
Montréal (Québec), Canada
Tél. (001) 438-994-6072
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