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Matata : démission attendue

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Cela fait plus d’un mois que «CONGONEWS» a fait état, en exclusivité, de la menace du FMI, Fonds monétaire international, à l’endroit d’Augustin Matata Ponyo. Le Premier ministre a vendu des mines congolaises dans l’opacité totale. Au total, quatre contrats signés. Le fonds n’a demandé qu’à se faire présenter ces conventions qui ne sont qu’un bradage pour une marchandise vendue ici à vil prix pour être revendue cinq fois plus chère juste quelque temps après. A défaut d’exhiber les contrats, le FMI prévenait qu’il allait suspendre la coopération. Avec pour conséquence: le gel du PEG II qui fait que la RDCongo se retrouve privée des appuis budgétaires de l’ordre de 240 millions de dollars pour l’exercice 2O13. Matata s’est entêté et le FMI a mis sa menace à exécution. Si «CONGOINEWS» a eu la primeur, «AFRICANEWS» est allé plus loin avec force détails publiés dans son édition du mercredi 5 décembre. Quelle autre fière chandelle rendre au confrère que de reprendre sa une et l’article en question (à la 4 et 5, lire également notre remake à la 6). Matata est donc bien dedans. Au lieu de s’expliquer , le voilà qui crie, le premier, au voleur dans un article commandité dans le quotidien français «LE MONDE» dans lequel la mise en cause se dirige clairement vers Joseph Kabila et les caciques du régime. Kabila est mis au défi de l’envoyer, menotté, à la prison de Makala s’il tient à dégager sa responsabilité.

Piètre politique, le premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon était en sursis à la primature depuis le début de la guerre à l’est de la République, en avril denier. Et même bien avant car son choix avait fortement déplu les cadres de la Majorité présidentielle. Il se maintient à la primature jusqu’à ce jour grâce à sa réputation usurpée de gestionnaire compétent et incorruptible. Or on sait que tout cela est faux. La corruption ne s’est jamais aussi bien portée que sur son règne, notamment dans le secteur minier. Sans compter les marchés publics, où il continue à favoriser son agence le Bceco au détriment de la DGMP (direction générale des marchés publics). L’affaire de la rénovation de la primature est un exemple éloquent de la mauvaise gouvernance de Matata. Le mépris que Matata a pour les organes compétents pour la passation des marchés publics (ARMP et DGMP) au profit du Bceco ne s’explique que pour siphonner les caisses de l’Etat. La seule différence des autres corruptions de la corruption made in Matata, ce qu’elle soft, sournoise et ne profite qu’à lui et à ses proches.
Aujourd’hui, avec l’échec du Programme économique formel du gouvernement avec le Fonds monétaire international (PEG II), c’est un autre mythe de la personnalité de Matata qui vient de s’effondrer. Sa crédibilité économique vient de voler en éclats avec la décision du FMI de suspendre le versement de 240 millions de dollars à cause de la mauvaise gouvernance dans le secteur extractif. L’échec du programme économique formel entre le gouvernement et le Fonds Monétaire International (PEG II), qui expire aujourd’hui le 10 décembre sans les conclusions de trois dernières revues (4ème , 5ème et 6ème ) à cause de la mauvaise gestion des contrats miniers où certaines personnalités proches du pouvoir y ont acquis des droits indus au détriment de la pauvre population rd-congolaise, doit inéluctablement conduire à l’éviction du premier ministre Augustin Matata Ponyo. Le fiasco du PEG II lui est totalement imputable car en une année à la tête du gouvernement, il n’a pas su imprimer à la marche de la République la bonne gouvernance comme il l’avait promis et comme il s’y était engagé devant les institutions de Breton Woods à travers la matrice de gouvernance. La bonne gouvernance s’est avérée, sous Matata, comme un slogan. Une pratique coutumière d’un régime arc-bouté sur les privilèges où la course à l’enrichissement personnel prime sur la recherche de l’intérêt général. Toute la réputation de Matata avait été bâtie sur la bonne gouvernance et la stabilité du cadre macro-économique. C’est grâce à cette réputation qu’il avait pu arracher le strapontin de premier ministre. Pour la petite anecdote, il se raconte que peu avant sa nomination à la Primature, l’ancien ministre des finances, était aller voir Kabila pour lui dire qu’il a la confiance des Institutions de Bretton Woods et donc que c’était lui qui avait le meilleur profil pour le poste de premier ministre. Il a joué la carte Kengo à fonds : celle de la crédibilité auprès des bailleurs de fonds internationaux. Aux institutions de Bretton Woods, Matata leur a dit : j’ai la confiance du chef de l’Etat et partant, je peux mettre en oeuvre toutes les réformes.
Il a fait croire aux uns et autres qu’il avait leur confiance et décrocha donc contre toute attente le poste de premier ministre. La vérité a fini par éclater, Matata n’avait pas, pas plus qu’aujourd’hui, la prétendue confiance des Institutions de Bretton Woods comme il l’avait fait croire à Kabila. Le FMI et la banque mondiale sont des monstres froids qui examinent méticuleusement les dossiers des pays en programme avec eux avant de décerner un satisfecit. Et en ce domaine, par rapport à Matata leur avis est plus que clair. Le FMI lui a délivré un carton rouge avec des conséquences incalculables pour le pays. C’est notamment tout l’équilibre financier du budget 2013 qui est menacé car financé au tiers par les bailleurs de fonds. Si Matata était un homme d’honneur, il aurait démissionné tirant les conséquences de son échec. A la place, il se bat comme un diable dans un bénitier pour conserver son juteux fauteuil. Débâcle militaire à Goma et maintenant débâcle économique, Matata doit out simplement rendre son tablier. L’échec du PEG II était pourtant prévisible car cela fait plusieurs mois que le gouvernement est en difficulté devant le FMI. La 4ème revue n’avait pas aboutie alors qu’elle le devait depuis plusieurs mois déjà. Pareille pour la 5ème et la 6ème. Et donc ce qui devait arriver arriva !
Lundi passé, 02 décembre, le Fonds monétaire international (FMI) a pris une décision lourde des conséquences pour l’avenir économique de la RD-Congo et même politique. Par la bouche d’Oscar Melhado (Représentant Résident du FMI en RDC), le FMI vient de suspendre ses prêts d’un montant de 240 millions de dollars USD à la RDC à cause de la mauvaise gouvernance dans le secteur minier. La RDC a refusé de publier tous les contrats miniers comme elle s’y était engagée lors de la conclusion du programme formel avec le FMI en 2009. Un contrat attire particulièrement l’attention des bailleurs de fonds et de la société civile pour son montage grossier. C’est le contrat Comide acquise récemment par la firme Kazakh ENRC. Il pèse sur ce contrat de forts soupçons d’enrichissement illicite des certaines personnalités proches du pouvoir. Face à cette situation, le FMI a décidé de frapper avec l’annonce de la suspension de ses prêts à la RDC. C’est tout simplement l’aveu de l’échec du programme formel du FMI avec la RDC (PEG II) conclu en 2009 pour une durée de trois 3 ans et qui normalement doit prendre fin le 10 décembre. Dans sa réaction, le gouvernement, tout en déplorant une décision disproportionnée, demande une prolongation de six mois du PEG II pour se conformer aux exigences du FMI de transparence dans le secteur minier. Personne n’est dupe, en demandant cette prolongation, Matata veut aussi et surtout prolonger son bail à la primature. Car on voit mal comment en six mois il va honorer des engagements qu’il n’a pas sus honorer en une année. Où on est premier ministre où on ne l’est pas.
Si Matata est véritablement premier ministre au lieu d’être une marionnette entre les mains du pouvoir, il devait être en mesure de faire publier tous les contrats miniers. Vraisemblablement, dans la gestion du secteur minier c’est une marionnette. Le juteux secteur minier reste la chargée des ultra initiés du pouvoir qui n’entendent pas se laisser dicter leur conduite par qui que ce soit. D’ailleurs à ce sujet, la Banque mondiale déplore la passivité de la société civile. Elle doit être en première ligne pour exiger la transparence du secteur minier. C’était au cours d’un point de presse tenue le vendredi 7 décembre à son siège. Au cours de ce point de presse, le Banque mondiale a déclarée être solidaire de la décision du FMI. Justement, le FMI examine pour sa part la demande de Kinshasa de prolongation du PEG II pour six mois. Il rendra dans les tout prochains jours sa décision. Mais la balle est dans le camp de Kinshasa laisse-t-on entendre au FMI. « Il suffit simplement que Kinshasa publie les contrats miniers incriminés et tout rentrera en ordre » déclare un économiste de la banque mondiale citant un expert du FMI. Selon, la Banque mondiale, l’une des causes de la pauvreté réside dans l’opacité qui entoure les contrats miniers notamment. Mais le gouvernement, pour des raisons évidentes, rechigne à faire toute la lumière sur les contrats signés au nom et pour le compte des rd-congolais.
Allez-y comprendre ! Cette attitude du gouvernement a fortement irrité le FMI qui a l’habitude de voir un gouvernement qui lui tend sans cesse la main pour réduire la pauvreté de sa population mais qui refuse en retour d’appliquer les recettes lui prodiguées par son partenaire pour vaincre la misère. Recettes d’ailleurs convenues de commun accord. Que cache alors le gouvernement en refusant de publier tous les contrats de manière intégrale? Contrats publics de surcroît ! Même les privés ont une obligation de transparence par rapport aux actionnaires. Pour les contrats publics du secteur minier, l’actionnaire c’est le peuple congolais envers qui Matata est redevable. Matata est incapable de montrer aux rd-congolais ce qu’il a signé en son nom. Ou continuité de l’Etat oblige ce que ses prédécesseurs ont pris comme engagement dans le secteur minier. Face à cette fourberie du gouvernement, le FMI a décidé de frapper en suspendant ses prêts.
Cette décision est tombée comme un couperet pour Matata Ponyo dont le principal atout qu’il se prévaut, celui de garant de la stabilité macroéconomique, vient tout simplement de voler en éclats. Le premier ministre Matata Ponyo est plus que jamais sur un siège éjectable. Sa prétendue crédibilité économique et internationale vient de s’effondrer comme un château des cartes. Le FMI vient de lui dire qu’il n’est pas l’homme de la situation pour mettre fin à la corruption dans le secteur minier. Si Matata est un homme d’honneur, il doit tirer les conséquences de cet échec cuisant en démissionnant. Il est entendu ce matin au sénat. Que dira-t-il encore de plus qu’il n’ait dit ? Les limites de sa gouvernance se font de plus en plus voir. Sa démission serait un beau cadeau de noël aux rd-congolais qui voient leurs mines cannibalisées par une clique des prédateurs, avec un premier ministre impuissant d’arrêter cette hémorragie financière. Avec quoi va-t-il guérir les maux de la Nation si les moyens de l’action publique sont confisqués par certains membres de sa famille politique.
Dans la stratégie de la communauté internationale, la RD-Congo a les moyens de réduire sensiblement la pauvreté avec ses ressources internes notamment minières si et seulement si ces ressources sont bien gérées. Ce qui n’est pas le cas. Le fusible de la crédibilité économique ayant sauté, que reste-t-il à Matata pour que Kabila le garde encore comme premier ministre. Rien du tout. Ses jours à la tête du gouvernement sont donc comptés. Le temps d’un casting pour trouver son remplaçant. Déjà dans certains salons feutrés de la capitale des noms de certaines personnalités primaturables circulent. Ce n’est plus qu’une question de jours laisse-t-on entendre dans certains milieux de la majorité présidentielle qui n’ont jamais digéré le choix porté par Kabila sur Matata. Matata. « Il doit rendre le tablier ! » s’exclame un chef de parti. La réalité impitoyable est que Matata en plus ou moins une année de pouvoir n’a pas convaincu du tout. L’épouvantail de l’instabilité macroéconomique qu’il garantissait au pays intuite personnae (par sa personne) n’est plus de mise. Il doit donc débarrasser le plancher !
PAUL MULAND

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