avec Mr Koen Vervaeke, cordinateur principal de la région des Grands Lacs photo cheikfitanews
Des représentants d’associations congolaises regroupées dans la plate-forme « FACE », forum des associations congolaises de l’étranger » ont été reçus jeudi 14 mars 2013 au cabinet de madame Ashton, Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.
Au centre de cette rencontre: la crise profonde que traverse la RD Congo.
Cette rencontre faisait suite à un sit-in organisé par la plate-forme le 5 mars, au rond-point Schumann.
La première partie des échanges était présidée par monsieur Koen Vervaeke, coordinateur principal de la région des Grands Lacs, et la deuxième par monsieur Jérôme Rivière, chargé du desk RD Congo.
Les membres de « face » ont exposé aux délégués de madame Ashton ce qu’ils considèrent comme « Les causes profondes de la crise congolaise ».
Une vingtaine d’années de crises multidimensionnelles avec des conséquences dramatiques sur la population:
6 millions de morts, deux millions de déplacés… des guerres entretenues par le Rwanda et l’Ouganda,
Violations massives et planifiées des droits de l’Homme et plus spécifiquement des femmes et des enfants qui sont devenus des butins de guerre…
Menaces sur l’intégrité territoriale sur fonds de trafics intenses de minerais stratégiques avec Kigali comme plaque tournante de ce pillage criminel, le pouvoir de Kigali se prenant à rêver d’une expansion de son pays sur le Nord Kivu.
Corruption généralisée et détérioration du climat des affaires, faillite de l’état.
Et comme proposition à l’Union européenne, les membres de « face » ont demandé à l’Union européenne d’afficher d’urgence une volonté pour la cessation de la crise sécuritaire et humanitaire.
Dans sa réponse et durant des échanges, le coordinateur principal de la région des Grands Lacs du cabinet Ashton a estimé que l’accord d’Addis Abeba était une réelle opportunité pour remettre à plat ce qui a déjà été fait avant.
L’engagement pris par le régime de « Joseph Kabila » en matière de gouvernance, la réforme de l’armée, la coopération régionale, la restauration de l’état à l’est de la RD Congo.
La délégation congolaise a fait remarquer que si la coopération régionale devrait être calquée sur le modèle européen à la sortie de la deuxième guerre mondiale, le Rwanda pays agresseur devrait d’abord être sanctionné comme tel. Ce qui n’est pas encore le cas.
Un autre point où la délégation congolaise a tenu à mettre les points sur les « i », c’est la légitimité éventuelle du pouvoir actuel, qui s’est cramponné aux commandes après les élections chahutées du 28 novembre 2011. L’Union européenne étant enclin à considérer le système de « Kabila » comme le partenaire officiel en face, alors que pour les Congolais, ce n’est ni plus ni moins que « des bandits », le mot ayant été prononcé.
Dans un avenir proche, l’Union européenne serait disposée à s’impliquer dans les prochaines élections locales en RD Congo à condition qu’il y ait une commission électorale crédible, qu’il n’y ait pas de tripatouillage de la constitution.
À l’issue de la rencontre, la délégation des congolais a remis aux délégués de madame Ashton leur mémo intitulé: « Les cause profondes de la crise congolaise ».
Cheik FITA
Bruxelles, le 15 mars 2013
photo: cheikfitanews