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Afrique centrale : Bozizé et ses semblables

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  FOCUS SUR L'ACTUALITÉ
Afrique centrale : Bozizé et ses semblables(L'Observateur Paalga 27/03/2013) 

La messe est définitivement dite pour «l’évangéliste suprême», renvoyé à ses lectures bibliques au Cameroun où il a trouvé refuge après la marche triomphale de la rébellion sur Bangui. Place maintenant, sur les bords de l’Oubangui-Chari, au prêche de Michel Djotodia, nouvel homme fort de la Centrafrique, que l’on attend de voir à l’œuvre. Mais le moins qu’on puisse déjà dire, c’est que le chef politique de la Seleka n’offre pas de gages suffisants de rupture avec la conception bozizéenne du pouvoir. 

La preuve : lors de sa première interview accordée à notre confrère RFI, le chef autoproclamé à certes clairement annoncé la tenue d’élections libres et transparentes au terme de trois ans de transition, mais sur la question de la transmission du pouvoir à l’issue de ces consultations électorales à venir, il a préféré faire dans le clair-obscur: «Je n’ai pas dit que dans trois ans je remettrais le pouvoir».

Quand on dit qu’on ne remettra pas quelque chose, c’est qu’on entend le garder. Une lapalissade. 
En attendant cette échéance électorale, si Dieu prête longue vie au Soyouznik (par allusions aux études effectuées par Djotodia en ex-URSS) dans un pays où les coups d’Etat se succèdent à un rythme effréné, le ton est donné : suspension de la Constitution, dissolution du gouvernement, application des Accords de Libreville et transition au cours de laquelle le président gouvernera par ordonnances. Le tout sur fond de chaos et d’insécurité dans une capitale tombée presque sans résistance aux mains des assaillants.

On remarquera qu’il a suffi de quelque trois heures pour que les forces combattantes de la Seleka, stationnées à l’entrée de la ville, s’emparent du palais. Une célérité due à la supériorité militaire de la rébellion ? Peut-être. 
Mais pour sûr, si Bangui est tombée aussi facilement, c’est que le général Bozizé a été lâché par tous ses pairs de la sous-région, dont certains sont même suspectés d’avoir soutenu activement les insurgés.

L’hôte de luxe de Paul Biya a-t-il fini par agacer ses homologues par son refus d’appliquer le modus vivendi de Libreville à la lettre ? Ou est-ce que ces derniers ont voulu, par attentisme, faire payer à « Boz » son incurie d’avoir fait intervenir l’Afrique du Sud dans des affaires domestiques ?
En tous les cas, on constatera le silence assourdissant de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) dans ce concert de condamnations et de suspensions qui s’abattent sur la rébellion et sur la Centrafrique. Preuve qu’ici, le président déchu est désormais vu comme un paria et son éviction considérée comme une mesure de salubrité sous-régionale. Mais lequel des princes qui gouvernent cette partie du continent peut jeter la première pierre au proscrit de Bangui ? Aucun. Qui pouvait lui faire des leçons de bonne gouvernance politique et économique ? Personne.
Voulez-vous qu’on les passe en revue ? Eh bien, allons-y donc !



Idriss Deby Itno

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