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Billet. RD Congo, fin de règne et bradage de notre patrimoine

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CHEIK FITA PHOTO BILLET
Les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts. 
Depuis le hold-up électoral du 28 novembre 2011, le pouvoir politique sortant a refusé de partir et s’est résolu de se cramponner aux manettes de l’état. À défaut de légitimité intérieure, ce système  s’est lancé dans une quête effrénée et désespérée d’ une certaine reconnaissance extérieure, gratuitement?
La « prestation de serment » du Président sortant avait eu lieu dans un désert diplomatique. Un président, Robert Mugabe du Zimbabwe, un ministre des affaires étrangères: Didier Reynders du Royaume de Belgique. Véritable camouflet, cliché conforme aux faits.
Depuis lors, le régime issu du hold-up électoral a joué des pieds et des mains pour, à défaut d’avoir convaincu les dirigeants de plusieurs pays, les approcher, les côtoyer: Zuma, Sassou, Kagame, Museveni, Dos Santos, Sorro, Hollande, Jakaya Kikwete, Idriss Deby, Bozizé … 
Et cerise sur le gâteau, un gros poisson est tombé dans la nasse: Ban Ki-moon, le secrétaire général de l ‘ONU à Addis Abeba.
La fronde des bidasses du M23 avec la prise de Goma avait secoué le régime qui tente de s’incruster à Kinshasa, la chute récente de Bozizé a également créé panique similaire. Se maintenant artificiellement, le « pouvoir » se sentait et se sent toujours menacé.
Dans les pays normaux, en cas de rebellion ou de menace extérieure,  c’est l’armée nationale qui est chargée de la mission de protéger les frontières nationales. Cela a un coût: les hommes et la logistique.
Ce n’est pas le cas en RD Congo.
La raison? L’imposture et l’absence de légitimité, l’aventurisme au sommet de l’état, la mauvaise gouvernance, la corruption généralisée, l’absence d’adhésion  du souverain primaire qu’est le peuple.
D’où cet  appel au secours adressé à l’étranger.
Plus pour se maintenir, ou pour défendre la nation?
La défense de l’intégrité nationale ainsi confiée à des pays étrangers, n’a-t-elle pas un coût pour le contribuable congolais?
Ces pays étrangers qui sont ainsi sollicités, sont-ils payés en espèces sonnantes et trébuchantes ou en nature: concessions minières et forestières , gisements pétroliers par exemple?
Sentant le vent tourner, le Maréchal Mobutu avait lâché cette phrase: « Je vendrai très cher ma tête. »
Au lendemain du hold-up électoral du 28 novembre 2011, le vent avait tourné pour le Président sortant. Il aurait dû partir,  il est resté… Par défi.
Dès lors, la même logique des systèmes autocratiques finissants s’est implacablement mise en marche: fronde intérieure, désamour… Et réaction des tenants du « pouvoir »? Tentative de se maintenir contre vents et marées, contre la volonté populaire…  Même au prix du sang.
Cette tentative d’enracinement, de se maintenir ainsi, n’a-t-elle pas un coût… Très élevé? La caisse de l’état congolais étant un véritable fromage de gruyère, corruption oblige, comment rétribuer tous ces dirigeants africains qui se rapprochent ou que l’on approche?
Un véritable bradage du patrimoine commun s’est alors mis en marche. C’eut été un pouvoir légitime, face à un danger, il aurait suffi d’une mobilisation générale de la population, le peuple étant la plus grande armée d’une nation. Cela a été tenté, sans résultat.
Si certains États se sont ainsi rapprochés de la RD Congo pour un deal sentant mauvais à mille lieues, c’est pour leurs intérêts, pas pour les beaux yeux des Congolais que nous sommes.
Le bradage du patrimoine commun doit-il continuer?
Non.
Comment l’arrêter?
Chaque citoyen a un outil précieux pour protéger la nation: collecter et de diffuser toute information sur ce bradage. Comme le font depuis des années les populations du Nord et du Sud Kivu, comme viennent de le faire les populations de Gemena dans la province de l‘Équateur en voyant la militarisation suspecte de leur ville, de leur province.
Et le Congolais ainsi informé, doit-il laisser courir un bradage dont l’unique objectif est de retarder la fin pourtant inéluctable d’un système décrié, d’un règne?
Cheik FITA
Bruxelles, le 1er avril 2013


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