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COMMENT SAUVER LA R.D.C. ? SAVOIR INTERROGER L'HISTOIRE...!

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Cher Gaston,

Merci pour ta réaction et pour le texte de Colette BRAECKMAN que j'avais déjà lu. Je partage ses analyses quoique teintées de cette couleur "occidentaliste", cette froideur coupable qui fait qu'une journaliste comme elle qui connait bien la RDC, ne puisse se passer de certains préjugés. En effet, l'on comprend les hésitations qu'on lit chez Colette BRAECKMAN pour dire la vérité sur les soutiens multiformes que reçoit le Rwanda de la part des gouvernants et autres multinationales en Occident.

C'est vrai que la guerre du Kivu est voulue et est entretenue par l'Occident qui utilise certains pays de la région comme le Rwanda et l'Ouganda pour déstabiliser la RDC qui échapperait à son contrôle. Les dirigeants congolais sont accusés de chercher à s'émanciper de la tutelle occidentale et d'oublier que de par ses origines comme État, la RDC a toujours été ce "territoire international" laissé entre les mains du Roi des Belges, LÉOPOLD II, qui devait y sécuriser les intérêts de toutes les puissances réunies à Berlin en 1885.
Léopold II devait assurer la liberté de commerce dans ce vaste empire et y faciliter l'installation des comptoirs et autres trusts occidentaux. Ce territoire était baptisé pour ce faire, État Indépendant du Congo et placé sous la responsabilité de Léopold II, un homme qui ne pouvait alors, déranger ou bousculer les intérêts des puissances occidentales de l'époque. Les autres territoires africains concernés par le partage du gâteau à Berlin, étaient transformés sans aucune autre forme de procès, en "colonies" dépendant directement de la puissance civilisatrice ayant réussi à y occuper des terres "vacantes" et à y signer des pactes d'allégeance avec les chefs africains.

Le malheur de la RDC prend racine avec cette ambiguïté contenue dans l'acte général de Berlin. Lors de la cession de l'E.I.C. à la Belgique en 1908, l'attitude des puissances occidentales quoique timide à l'époque, favorisa l'annexion des terres riches du Congo à la petite Belgique soutenue alors par l'Allemagne qui croyait ainsi, protéger une monarchie d'origine allemande et consolider sa position en Afrique centrale et orientale où il fallait laisser le Grand Congo à une petite nation ( la Belgique par ex. ), qu'on pouvait facilement déstabiliser et évincer. L'Allemagne avait des ambitions sur le Congo qu' elle tenait à rattacher à ses territoires de l'Afrique orientale. les autres puissances signataires de l'acte général de Berlin avaient aussi leurs ambitions qu'elles ont cachées dans ce caractère d' "internationalité" accordé au bassin du Congo ouvert au commerce mondial.

Durant toute la période coloniale, la Belgique a vécu sous le poids de cette ouverture envers les autres pays occidentaux ayant des visées sur l'Afrique. Le testament du Roi Léopold II n'a pas résolu les contours des non-dits de Berlin et l'exploitation des richesses minières et agricoles du Congo par des entreprises occidentales de tous bords n'aura été que la conséquence de cette " internationalisation du bassin du Congo " représentant pour l'Occident, l'ensemble des terres de ce géant africain. Jusqu'en 1960, la R.D.C. a été un réservoir des matières premières pour les industries occidentales en plein développement. Et la lutte pour l'indépendance économique voulue par des hommes comme Patrice Émery LUMUMBA, aura été un véritable "casus belli" pour la Belgique et les autres puissances occidentales. Tout a était fait pour écraser ceux-là qui voulaient empêcher l'exploitation des richesses du Congo pour les besoins de l'Occident. Tous les dirigeants nationalistes congolais ont payé de leur vie l'entêtement à vouloir sauver la nation de cette prédation programmée.
Et c'est dans ce sens qu'il faille comprendre aujourd'hui le flou qui a toujours entouré l'examen au niveau des organisations internationales, des dossiers congolais en rapport avec la guerre dans le Kivu. Les grands du monde sont impliqués jusqu'à la moelle épinière, dans les conflits qui déchirent la RDC. Chacun essaie de protéger ses intérêts et l'on s'évertue à choisir ses poulains dans les Grands Lacs pour avoir la main mise sur le Kivu et ses richesses en terres rares et autres minerais stratégiques tout simplement parce que l'on pense que la classe politique congolaise ne rassure pas. Elle serait trop "nationaliste" et ne privilégierait pas la cause occidentale. Elle ne respecterait pas les clauses des conventions et autres traités colonialistes ayant hypothéqué l'avenir du Congo. Elle négocierait " à reculons" de nouveaux contrats qui nuisent à l'expansion du capitalisme occidental.
   
En réalité, l'on pèche en RDC par le manque de "flair politique", l'absence de stratégie d'analyse et par une sorte d'opportunisme outré qui caractérise les politiciens congolais. On veut être au pouvoir sans savoir comment consolider ce pouvoir. On court derrière les postes pour gagner sa vie et non pas pour faire avancer le pays. La politique devient une boîte de pandore, une sorte de "fourre-tout", cette machine à blanchir les auteurs des crimes de différents ordres au pays ( rebelles-assassins-violeurs-détourneurs des deniers publics etc.), une jungle où l'on se réfugie pour s'enrichir facilement sans avoir des comptes à rendre à la nation.
L'on ne cherche pas à monter des réseaux de défense des intérêts de la nation, des cabinets d'études à tous les niveaux pour aider les gouvernants à mieux gérer la "RES-PUBLICA". On se refuse de réfléchir sur l'état de la nation et l'on passe son temps à tourner les pouces comme si la solution à nos malheurs tomberait du ciel. L'on pense que c'est l'autre qui doit jouer le jeu. L'on se refuse de précéder les événements et de lire les signes de temps ! L'on se console en noyant ses soucis dans la bière et en allant danser pour se donner une conscience tranquille alors que la maison suinte de partout et que les fenêtres sont entrouvertes pour laisser passer les voleurs ! On rêve la journée et on a pas les pieds sur terre !

L'heure a sonné de rectifier les tirs et de revenir à la raison. Le pays a besoins des bras de tous ses enfants pour sa reconstruction. Le Chef de l'État doit être soutenu dans sa lutte de faire du Grand Congo, une nation prospère engagée sur la voie de l'émergence d'ici 2020. Il faut commencer par terminer cette guerre du Kivu et combattre les anti-valeurs qui ne nous permettent pas de nous engager comme il se doit, dans la bataille de la reconstruction de notre beau et riche pays. Il faut par tous les moyens écraser les bandits de tous bords qui veulent saper le décollage économique de la RDC et faire une introspection qui pourra nous pousser à repenser nos stratégies de lutte pour la libération du CONGO, à savoir négocier avec nos partenaires bilatéraux et multilatéraux et à vivre le temps de la paix, de la justice et du travail. Ainsi, nous aurons compris le sens réel de la démocratie et de la bonne gouvernance !

La paix se gagne...!


Prof. MUGARUKA

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